LES DISTILLATEURS ET LES BRASSEUR^
Élections communales
CANDIDATS PROPOSÉS
LES APPLAUDISSEMENTS
VALAIENT BIEN DES SIFFLETS.
LES OMBRES.
provincial Aujourd'hui elle* osent affirmer que
c'est par l'influence de cet honorable conseiller
que les bouchers et les boulangers du dehors
peuvent venir vendre leurs marchandises au
dépens des détaillants de notre ville
I! faut vraiment compter sur l'ignorance de
certaines gens pour oser spéculer sur la réus
site de pareils moyens. Qui ne sait, en effet,
que les dispositions réglementaires sur cette
matière sont restées les mêmes depuis plus de
quarante années que debout temps nous avons
eu une boucherie, où les bouchers du dehors
ont pu venir vendre la viandebien entendu
après avoir acquitté les droits d'octroi: que de
tout temps le pain a pu être vendu librement
en ville. M. Merghelynck n'est donc pour rien
dans ces règlements qui existaient I époque
de sa naissance. Nous nous trompons toutefois,
l'honorable conseiller est un de ceux qui ont
vivement insisté, pour que les boulangers qui
viennent du dehors dussent se placer un en
droit fixe, en dehors des marchés et fussent
soumis un droit de place spécial. Celte me
sure avait pour but de placer les boulangers
du dehors dans les mêmes conditions de vente,
que les boulangers de la ville qui payent une
patente plus élevée et des droits locaux de con
sommation.
Celle proposition a été adoptée l'année der
nière I unanimité, et depuis, le nombre des
boulangers ambulants qui fréquentent nos mar
chés est diminué de moitié,
Serait-ce pour avoir appuyé cette mesure
que M. Merghelynck ne pourrait plus compter
sur les suffrages des boulangers?
Comme on le voitnos adversaires s'inquiè
tent peu de la vérité de leurs allégations, tous
les moyens leur sont bons, pourvu qu'ils par
viennent ameuter les passions contre cet
honorable membre sortant; c'est là leur but,
mais nous avons la garantie qu'il échouera de
vant le bon sens public.
du 38 Octobre 185 fl
PAU LA SOCIÉTÉ DE LTX10X LIBÉRALE.
Mil. Alphonse Vaurien I'ceretioora, membre
sortant.
Théodore Vanden nogaerde, idem.
Martin Legraverand, idem.
Martin Suiaclcn, idem.
Edouard Cardiuacl, idem.
Ernest Merghelynck, idem.
Charles Bccuwe, négociant.
Messieurs les électeurs qui voudraient donner
leur suffrage aux candidats ci-dessus indiqués, sont priés
de vouloir transcrire les noms tels qu'ils se trouvent
imprimés ci-dessus et se méfier des billets donnes par
les agents.du parti clérical qui, ordinairement, dans le
but de tromper MM. les électeurs, distribuent des bulle
tins portant des noms sans désignation suffisante ou
■présentant un autre vice, pouvant donner ouverture
l'annulation du bulletin ou d'un ou de plusieurs suffrages.
SOCIÉTÉ DE LLNIOX LIBÉRALE
DE L'A. RKOfli DISSE MENT D'ÏPHtS.
Le Comité a l'honneur d'informer MM. les sociétaires,
qu'une assemblée générale est fixée Lundi, 27 Octobre
1851, six heures et demie du soir, t'Aigle d'or,
Grund'Place.
POUR LE COMITÉ
LE PRÉSIDENT,
Par ordonnance II.-A. C A K ro.\.
le SECKÉTAIHE,
Ens. Mkugh»;i.Y.\« K.
Après avoir excité les bouchers et les bou
langers coutre la candidature de M. Merghe
lynck, le club des Lions s'adresse aux distil
lateurs et aux brasseurs: nous ne sachons pas,
que les dispositions de I octroi concernant les
distilleries aient subi aucun changement, ou
aient donné lieu aucune réclamation de la
part des distillateurs de notre ville. Quant aux
dispositions qui concernent les brasseries, il est
vrai qu'elles oril subi quelques modifications
auxquelles ne s'est point associé M Merghelynck
Mais si nos renseignements sont exacts, ces mo
difications sont loin de contenter la généralité
des brasseurs car elles soulèvent déjà des ré
clamations dans le sein même de celle corpora
tion. Il était bien permis dès lors M Merghe
lynck de différer «l avis avec ses collègues. Il est
vrai qu'il a discuté», dans celle circonstance, son
opinion personnelle, mais il l'a fait avec modé
ration et dignité, et jamais il ne lui est ari ivé
d adresser aux brasseurs pas plus qu'à aucune
autre catégorie d'industriels, la qualification
générique de fraudeurs'ni de voleurs. La pre
mière expression il a pu l'employer, mais pour
en faire une application toute personnelle
celui qui, en 11134, pendant qu'il faisait partie
du Conseil communal, fut mis en contravention
et admis transiger par acte en date du 21! Mai
11134, moyennant une amende de 200 francs.
Les feuilles cléricales cherchent trouver
une insulte l'adresse du corps électoral entier,
dans les coups de sifflet qui ont accueilli les
manifestations bruyantes de quelques émissai
res du Club des Lions.
Rappelons les faits pour rétablir leur vérita
ble caractère lorsque le résultat de l'élection
fut proclamé, quelques claqueurs dirigés par le
sieur Lambin-Verwaerde. éditeur de In Com
mune, s'approchèrent du bureau el se mirent
applaudir sous le nez des scrutateurs. Une
pareille manifestation u était pas seulement en
opposition flagrante avec l'article 22 de la loi
électorale, elle était injurieuse pour les conseil
lers scrutateurs qui tous appartenaient l'opi
nion libérale et pour le corps électoral de la
ville qui venait de donner, dans ce même bu
reau, gain de cause celte opinion c'est sons
ce rapport que les applaudissements furent,
couverts par des sifflets unanimes el certes ces
marques d'improbation étaient permises «lu
moment où l'on avait toléré «les manifestations
injurieuses pour les 237 qui formaient la ma
jorité des électeurs de la ville.
Voici une petite historiette qui, racontée hier
soir, dans divers estaminets de la ville, y a fait
rire de bien bon cœur.
Dans la soirée de jeudi dernier, deux braves
bourgeois se rendaient leur estaminet habi
tuel. Arrivés au Marché au beurre, ils viient
deux formes humaines se glisser mystérieuse
ment comme deux ombres le long des bâtiments
qui fout face au cabaret des Lions apprivoisés
Pa rvenu près la grand porte de l'hospice la
Belle, les ombres s'arrêtent, puis échangent
quelques paroles voix très-basse. Celte ren
contre fantasque attire l'attention de nos bour
geois qui s'arrêtent aussi; ma foi, dit l'un
d eux, si mon petit Jean était avec moi il serait
facile de lui faire croire qu'il a devant lui,
Saint-Martin et son domestique.
Tout-à-coup les ombres paraissent s'agiter,
puis prenant un vigoureux élan, elles s'élan
cent, au pas de course accéléré, vers la porte
de l'estaminet où se iient le club catholique.
Nos bourgeois eurent cependant le temps Je
reconnaître deux lions, non pas deux lion
ceaux. mais deux lions de la grande espèce.
Nos lions doivent avoir un grand courage et
une grande confiance en leur cause. Que pen
ser d un parti dont les plus fervents défenseurs
se cachent? Qu'un tel parti n'est plus qu'uue
ombre.
L opposition, disent nos adversaires, est une
nécessité dans une assemblée délibérante. C'est
la un argument qu'ils produisent souvent. Dans
une assemblée politique, c'est possible, répon-
dons-uous, mais dans un corps administratif
cette nécessité se fait moins vivement sentir.
Du resteou aurait grand tort de croire
qu au Conseil communal de notre ville, les
décisions sont prises sans discussions et
I unanimité. Il y arrive souvent, au contraire,
que les propositions faites sont modifiées, après
de longues discussions.
Mais ce qui est loin d'être une nécessité el ce
qui constitue souvent un obstacle, c'est une
opposition systématique. Cette opposition n'a or
dinairement pour unique programme que celui
de s'opposer tout, sans rime ni raison. Elle est
irritante, elle entrave la marche des affaires,
par toutes sortes de moyens. Enfin elle fait
inutilement perdre un temps précieux.
L histoire parlementaire est là pour prouver
la vérité de notre allégation.
Dans un corps administratif l'opposition a
plus d'inconvénients encore car le terrain est
plus étroit, la discussion moins large, l'objet
discuter plus déterminé.
Nous pensons, du reste, que les habitants
d Y près seraient assez peu enchantés d'appren
dre un jour que leConseil. au lieu de discuter
sérieusement les affaires de la ville, passe les
j heures, consacrées aux séances, lutter, péro
rer mu1 tous les tons, enfin briser ou retirer
les bâtons qu'il plairait l'opposition systéma
tique de mettre dans les roues du char admi
nistratif.
C'est peut-être là un spectacle récréatif pour
certaines personnes, mais nous sommes con
vaincus que les habitants, amis de leur ville,
préfèrent, ce spectacle une administration
sérieuse et utile.
Or, nous aurions constater bientôt l'exis
tence de tous les inconvénients signalés si l'op
position réussissait. En effet, les candidats
qu'elle propose n'ont-ils pas pour mission de
faire de l'opposition, n'est-ce pas pour ce mo
tif même, que l'opposition les propose en exé
cution de son grand principe l'opposition est
une nécessité.
Les électeurs, nous en avons la conviction,
penseront comme nouset le 28, ils voleront
pour les candidats de /'Union.
Tout le monde aura apprécié la modération
avec laquelle nous nous sommes exprimés sur
le compte des candidats cléricaux: nous aurions
pu citer une foule de démarches de M. Sur tel
ainsiquede M. Vanden Driessche, qui ne.seraient
pas venus accroître l'estime et la considération
dont les feuilles cléricales cherchent les en
tourer; mais nous n'avons pas voulu scruter la
vie privée, el nous noussommes borné recher
cher dans leurs antécédents, tout ce qui était de
nature faire apprécier leur valeur politique el
morale. Nous ne nous écarterons pas de cette
voie.
M. Sartel. nous l'avons dit, est nos veux un
saltimbanque politique ancien élève du Col
lège d'Ypres et de l'Université de Gand. M.
Sartel est venu Ypres et y a professé, pendant
plusieurs années, les idées les plus libérales; ce
n'est que plus lard el voyant sans doute qu'il
n'y avait rien obtenir du pouvoir d'alors, qui
réservait les places ses amis politiques, M.
Sartel passa dans le camp clérical avec armes et
bagages; il obtint quelque temps après la place
déjugé. M. Sartel cherche s'excuser du fait
au dépens d'autrui, il nous a mal compris; nous
ne lui envions en rien sa place de juge, mais
nous lui reprochons de l'avoir acquiseen échange
de ses opinions politiques, c'esl-à-dne, au dé
pens «le sa considération nous lui reprochons
surtout d avoir oublié sa diguité. jusqu lancer
publiquement des sarcasmes contre une opinion
qui avait été longtemps la sienne.
Pour ce qui concerne M. Vanden Driessche,
les feuilles cléricales passent condamnation.
Comment prouver, en effet, que ce candidat
n'est pas un vénégat politique, un homme pré
occupé de la seule idée de parvenir.
Nous allons compléter ces preuves de sa ver
satilité: tout le monde a lu la lettre du Ier
Novembre 1843, que nous avons publiée dans
notre dernier n° et par laquelle .M. Vanden
Driessche képudie toute candidature émanant du
Propagateur eh! bien, en 1848 M. Vanden
Driessche se fait membre de [Union libérale et