iV 1.096-1097. 11e Année. Jeudi, f» Novembre 1851. JOURNAL DYPIÏES ET DE L'AISKOMHSSEMEXT- Vires acquirit eundo. INTERIEUR. fi vo,ier ABONNEMENTS: Yprès (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces. 4 francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Tfbks, 5 Novembre. Notre Association libérale et constitutionnelle vient de prouver ce que peuvent l'organisation et la bonne harmonie; jamais société n'a tra vaillé avec pins d'ensemble, avec plus de modé ration, et jamaîs succès n'a été plus complet toutes les volontés se confondaientdans l'unique désir de voir triompher le principe libéial; le résultat, du reste, ne pouvait être douteux, mais il fallait réunir une majorité écrasante pour prouver une bonne fois nos adversaires, que les Yprois ne veulent ni des intriguant» ni des rénégals sous quelque masque qu'ils se présen tent. et que la déconsidération dont ils ont cherché abreuver Jes membres les plus actifs de l'Association, avait rejailli sur eux-mêmes Aujourd'hui la preuve est là, et l'Association retrempée dan» celle lutte, a acquis une nou velle force morale, ainsi que de nouveaux litres aux sympathies du public; ces sympathies se sont déjà manifestées pendant la lutte car 25 électeurs sont venus augmenter le nombre de ses membres, et nousavoiis la certitude qu'avant Luit jours un pareil nombre encore viendra grossir nos rangs. Voilà quoi ont abouti les calomnies et les basses intrigues, dirigées contre une société composée de ceut cinquante honorables bour geois de la ville. Nous n'ignorons pas que la lutte n'est point terminée, que les récriminations se poursuivront et que des intrigues s ourdiront pour jeter des germes de scis»ioo dans la société; ce sera le moyen de l'avenir déjà on le proclame haute ment, mais il échouera devant le hou sens et devant la fermeté des meaibresde l'Association, comme il a échoué en 1848. A celte époque aussi quelques membres s étaient introduits l'As socia tion en vue d y jeter le trouble et la désu nion. On connaissait leur dessein d'avance, mais le comité les reçut membres, persuadé qu ils n aboutiraient qu prouver leur impuis sance. Chacun sait le reste, ils tombèrent sous le ridicule, ne laissant d'autre souvenir que celui de leur apostasie. Les bureaux de Locre, de Neuve-Église et de Ponl-Konge (province de la Flandre occiden tale). sont ouverts l'importation annuelle, en franchise de droits, de dix-huit mille cinq cents hectolitres de chaux non éteinte destinée l'amendement des teries dans les continuité» de Dranoutre, KemmelLocre, Wesloulre, Neuve-Église, Wulverghem et Ploegsleert. Y près, le 31 Octobre 1851. Monsieur téditeur du Progrés Je croirais ma lâche inachevée si, pour faire suite ma précédente correspondance, je ne me chargeais du compte- rendu de la journée ou plutôt de la soirée de mardi dernier. Quand, lundi soir, en sortant de l'Association libérale, je vous écrivais que la cléricaille Yproise venait d'y re cevoir le coup de grâce et que la preuve de ce que j'avan çais allait être produite en toutes lettres il siérait mieux de dire en tous chiffres par votre journal en même temps que ma correspondance, conformément l'impression de tous ceux qui avaient assisté cette mé morable séance, je n'augurais pas mal du scrutin du len demain. Les suffrages des électeurs n'ont pas été plus favorables nos adversaires que la voix de la vérité et de la raison parlant par la bouche de notre échevin-repré-mocrales et industrielles. C'était en sa personne que la sentant. Ce qui, la veille, availété moralement décidé, est victoire avait tout son prix. C'était bien son élection venu mardi se réaliser dans le domaine des faits, coups de vôtes, au tribunal de la raison et de la volonté pu bliques. Autant nous les avions vu déconsidérés, applàtis sous une parole éloquente, autant les coups portés le lendemain par ceux dont le jugement est sans appel Vox populivox Dei les a assommés, relégués désor mais dans le néant. Aussi, quelle différence significative dans la manière dont a été accueilli le dernier verdict de la volonté pu blique, comparativement l'impression produite lors des élections campagnardes pour le Sénat. Alors, devant un président dévoué au parti-prétre, quelques claqueurs payés virent, ail moment de la proclamation du scrutin, leurs rares applaudissements, couverts sous la masse des sifflets de la majorité des électeurs de la ville, protestant ainsi eonlrc la non-application de l'article de la loi. Mardi, malgré les efforts du président, ayant du moins la volonté de faire respecter la loi, malgré une résolution unani mement prise parmi les libéraux pour faire preuve de modération et de respect la loi, l'enthousiasme était tel dans tous les cœurs, que bon nombre des assistants ne purent réprimer l'élan qui les transportait et que de chaleureux applaudissements furent entendus. Sans absoudre complètement celte transgression aux qu'on pouvait appliquer le mol de Triomphe. Un membre de l'Association lui adressa ces paroles toute de circon stance «M. Merglrelvnck, un parti composé d'hommes que je m'abstiens de qualifier, a cru, pendant ces trois dernières années, qu'il était d'une politique adroite et habile d'épuiser, contre vous^tous les moyens d'attaque, inèine ceux que la morale reprouve. C'est qu'ils recon naissent en vôus l'athlète courageux et indomptable du libéralisme, celui que les circonstances ont fait le chef de noire parti. Il n'est sorte d'injures, d'outragés et d'ava- nies dont ils n'aient essayé de vous abreuver. Ils ont déchaîné contre vous tout ce que la passion offre de dé gradant et de hileux. Je suis heureux, Monsieur, de pouvoir vous déclarer, en présence de celte nombreuse assemblée, au nom de l'Association libérale, au noin de 1 immense majorité de la ville, que la brillante victoire d'aujourd'hui, que les suffrages des trois quarts des élec teurs de la ville viennent de faire bonne et éclatante jus- lice de toutes les calomnies, de toutes les grossièretés de nos passionnés et incorrigibles ennemis Impossible de décrire les cris d'enthousiasme et de bruyante sympathie qui accueillirent celle allocution si bien sentie et si bien rendue. Jamais je n'ai assisté une scène pareille. C'étaient des bravos et des app'audisse- prescriplions du législateur, Irsapplaudisscmentsencelte menls qui paraissaient ne devoir jamais prendre un circonstance me paraissent plus excusables que ceux de terme. Les musiciens partageant l'émotion générale s'étant la dernière fois. Alors, n'élaicnt-cr pas les campagnes qui mis jouer l'air Où peut-on être mieux. Les deux cents venaient de vaincre la ville? Applaudir c'était donc insul- personnes qui remplissaient lessalonsde M. Merghclynck ter cette dernièèe. A part le claqueur en chef payé, avec accompagnèrentspontanéinenl en chœur les sons de 1 har- ees trois congréganistes et une infime et imperceptible monie, avec un entraînement enthousiaste dont il est minorité, il n'y avait dans toute la salle, le bureau coin- j difficile de se faire une idée. L'Association s'étant ensuite pris, moins le président, que des libéraux présents la rendue en son local ordinaire de l'Aigle d'or, M. Mer- proclamation du scrutin; l'insulte était donc doublement ghclynck s'y vit encore l'objet d'une nouvelle ovation, provocatrice. Cette fois-ci, au contraire, c'est la ville qui plus bruyante, plus chaleureuse que jamais. Il n'en fal— a, presque unanimement, manifesté sa volonté; et quand 'ad pas plus pour prouver, que jamais élection n'a mieux cette volonté a été proclamée par le président, toute répondu aux vœux des hommes intelligents et amis de l'assistance était exclusivement composée de libéraux (excepté l'homme taré que l'on connaît chargé de surveiller et d'espionner), les rares chefs de file du parti contraire ayant temps déserté la salle, si pénaudes, si empressés, qu'ils avaient l'air de passer entre les jambes pour aller cacher plus vile leur honte et leur confusion. Quand arriva le soir, le contraste fut encore plus leur cité. Agréez, Monsieur l'éditeur, etc. X. Y. Z. Correspondance. Orr nous écrit de Poperinghe. 31 Octobre Jamais lutte électorale na été plus curieuse frappant. Onse rappelle que le jour où M. Malou avait été clue celle qui s est vue, mardi dernier, Pope- élu, sur une population de 17.000 âmes, six individus j ringhe. Un seul parti en a fait tous les frais. Mais voir le grand déploiement de forces et le formidable appareil de guerre avec lequel ce parti est entré en campagne, on était a se de mander si c était bien contre l'opinion libérale qu'on entendait se battre, ou s'il ne s'agissait pas plutôt d une invasion de I ennemi étranger dans notre sainte ville. Tout le monde était sur pied; les bons campagnards, comme de véri tables moutons de Panurgé étaient accourus en masse l'appel de leurs pasteurs, et tout ce qui n était pas physiquement impotent était venu s'attrouper, comme sur un champ de bataille, devant l'hôtel-de-ville. On eût dit vraiment qu il s'agissait d une seconde affaire de Rtsqmins-lout. Quel était donc ce redoutable ennemi qu'il fallait abattre de gré ou de force On se rap pelle que. huit jours avant les élections, une réunion préparatoire eut lieu I hôtel du Grand marqué cette, soirée, c'est la manifestation de lclile. de: 5' Georges. Malheureusement pour les électeurs notre population urbaine en faveur des candidats élus. qui y étaient présents, ils s'étaient imaginé de Presque toute notre Association libérale, laquelle mettre sur les rangs un candidat appai tenant était venus se joindre plusieurs notables de cette ville,|'0pj0j0n libérale, sans la permission de mes- s'est spontanément rendue a la demeure des conseillers, t /-» r> qui, delà part desélecleurs, venaient de recevoir un nou-1 s,eu's les «"lofâtes d®'3 Cour de Cassel. Lap- veau mandat. Des chaleureuses félicitations et d'acclama- pd|'ilion seule du noin de ce caudidat sur la liste, tions enthousiastes s'y firent l'écho de la sympathie a suffi, comme I étincelle électrique, meltie le universelle du public Yprois. Mais là où l'enthousiasme feu aux poudres. A voir la panique dont nos fût son comble, ce fut chez ce courageux cl infatigable dominateurs ont été soudainement saisis on eut de la cléricaille, et contre lequel avaient été vainement point ue tomber, et que loua les mystères de dressés les feux de toutes les batteries épiscopales, dé-j iiôlel-de-ville étaient déjà percés jour. Vite, seulement, connus par leur fanatisme religieux, illumi nèrent la façade de leurs maisons. Mardiau contraire, l'illumination ne fut pas seulement brillante cl générale dans les rues de nos conseillers élus ou réélus, mais même dans tous les autres quartiers de la ville, notamment dans la rue au Beurre, rue de Lille, etc.; tellement la satisfaction était universelle, tellement la ville prenait pai t une victoire duc ses seuls efforts et où un élément étranger et hétérogène n'était pas venu mettre une en trave. Mais ce qu'il y a de plus fort, mais ce que nous n'aurions pas cru, si nous ne l'avions vu de nos yeux, c'est que plus d'un de nos ennemis politiques n'a pu résister l'entraînement général, et comme honteux de se mettre en opposition et en désaccord avec ce qui parais sait former si unanimement les vœux de tous, ont mis leurs fenêtres, en gage d'amende honorable, un cierge de répenlir Mieux vaut tard que jamais D'un autre côté, au lieu de ces rues mornes et désertes, où personne n'osait se montrer, les uns consternés de l'insulte qui leur venait d'être faite, les autres honteux de leur victoire, la ville avait pris un air de fétc, les rues étaient remplies de promeneurs et la musique renvoyait ses sons de tous les coins de la cité. Mais ce qui a le plus

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