Ce qu'on entreprit derechef n'a ni nom, ni antécédent dans la presse. C'était la guerre aux personnes; mais guerre déloyale et odieuse, guerre de forcenés coups d'injures el d'outrages. Calomnies, mensonges, chansons grotesques, peintures grossières, épithèles l'avenant, le tout servi dans un style de crocheleur. Telle fut la sin- gulièra planche de salut que longtemps on se fit illusion d'entrevoir. Aux Jéremiades et aux pleurs versés sur l'arche sainte en péril, succédèrent les fureurs et les contorsions de l'épileptique singulière manière de prêcher d'exemple dans l'application du proverbe que l'église revendique en prend plus de mouches avec une once de miel qu'avec un tonneau de vinaigre Et puis, s ctait-on dit, concentrons sur un seul toute notre colère; accumulons sur une seule tête tout ce que notre cœur a de fiel en manque-l-il aux dévots? toute la rage qui saintement nous transporte. De nos ennemis abattons le drapeau C'était, ma foi, très-habile. Aussi, le dépouillement du scrutin, lors des dernières élections communales, est venu tout-à-fait justifier le contraire de leur attente. Malheureux combattants aveuglés par le désespoir, ils ne voyaient pas que, sur le terrain de la calomnie et de la diffamation, les traits qu'ils lançaient volaient dans le vida et retombaient sur eux- mêmes ils ne voyaient pas qu'à la vue de leurs bouches écumontes, l'honnête homme qui se respecte s'éloignait d'eux avec horreur et dégoût, et que la boue dont ils se salissaient ne servait qu'à relever davantage, aux yeux des classes éclairées, l'homme, objet de leurs indécentes et inoffensives attaques. Nous aurions mauvaise grâce de leur en vouloir pour cette conduite. Au contraire, nous leur devons de la reconnaissance. Leurs turpitudes, voilà ce qui nous a fait triompher. Tout ce qu'ils ont inventé d'ignoble et de scandaleux, contre le chef de notre parti, n'a servi qu'à le rendre plus fort, plus populaire que jamais. C'est le soir de cette chaleureuse ovation faite M. Merghelynck, en sa demeure et au local de l'Association, que j'ai été particulièrement frappé de cette vérité. Savez-vous, Monsieur, de quels cris on saluait l'athlète indomptable du libéralisme Yprois? Quels étaient les termes qui servaient célébrer son triomphe et hono rer sa personne Précisément ces mêmes termes l'aiile desquels nos adversaires avaient espéré, dans leur dégoû tante polémique, de le couvrir du mépris et de la décon sidération publiques. C'est ainsi qu'entre autres, avec un enthousiasme indéfinissable, mille fois on a répété Viva Nestje uit de Mecrs. Dans ce cri instinctif, arraché soudainement tous les cœurs, que lit-on, au premier moment de réflexion venu? N'est-ce pas l'admiration de courage Cet homme couvert d'avanies de toutes sortes, on l'a vu tenir tête l'orage avec une énergie extraordinaire. Fièrement il a défié ses ennemis sur le terrain do la franchise et de la vérité. Il leur a présenté le front tout nu et leur a dit frappez, si" vous pouvez mais je ne dévierai pas d'une ligne du chemin que je ine suis tracé. Mieux vaut périr vaillam ment que de transiger en quoi que ce soit. Et quand un homme de celle trempe sort vainqueur de la lutte, l'en thousiasme ne connaît plus de borne. Pour célébrer la victoire on évoque, en son honneur, les souvenirs glo rieux du combat; et ce qui d'abord chez l'ennemi avait servi d'ormes, devient désormais un immortel trophée. Ceci nous rappelle un fait buriné dans les annules de la patrie. A une époque mémorable de vertus civiques, sur un plus grand théâtre, on vit des hommes, nés aussi dans les classes élevées de la société, se sacrifier, eux et leurs fortunes,la conquête la plus précieuse des libertés, la liberté de conscience, menacée alors par l'exécrable inquisition qu'imposait un gouvernement qui, pendant que j'écris ces lignes, montre toutes les velléités d'en faire de nouveau l'épreuve. Un ministre insolent gratifia les courageux défenseurs du libéralisme d'alors du surnom degueux, injure sanglante, vu la qualité des personnages auxquels elle s'adressait. Or, le mot d'outrageant qu'il étaitn'a-t-il pas été, depuis, pour ceux qui le portaient, un titre d'honneur El les nobles personnages si indi gnement traités, plus ennoblis, plus considérés que jamais? Décidément, pauvre Propagateur pauvre Commune la fortune n'a pas secondé votre zélé et noble courage. Convenez un peu qu'on se blesse toujours aux armes qu'on ne sait pas manier. Revenez au naturel. Toi, béat Propagateurreprends tes sermons hebdomadaires sur le blasphème et les sppt péchés capitaux. Et toi, l'amie- industrielle refais vos longs factum commerciaux et agricoles par ceux qui ont besoin de..'.... soporifiques. Amen Agréez, Monsieur l'éditeur, etc. X. Y. Z. Par arrêté royal en date du 3o octobre i85i, une école moyenne sera érigée !t Ypres. Il est croire que l'organisation de cette école sera terminée pour le 3 i décembre i85i. Programme det morceaux de musique qui teront exécuté» par l'harmonie du i 2* régimentLundi 10Novembre, 7 heure* du *oirla Société delà Concorde. partis. 1* Ouverture det Monténégrins, (Limnander). 2° La bénédiction des Poignards, des Huguenots, arrangée par WeslhofT, (Meyerbeer). 5* Pot-pourri des deux Foscari, arrangé par Clé- ment, (Verdi). 2* pastis. 1" Ouverture des Martyrs, arrangée par Staedfeld, (Donizetti). 2* Grande Fantaisie du Val d'Andorre arrangée par Clément, (Halévy). 5* Galop, par L. Sacré. Le vieux pâtre, c'était mon père; Je n'ai jamais connu ma mère, Qu'en naissant j'avais fait mourir Le deuil entoura mon enfance, Et je commençai l'existence Gémissant et faisant gémir. Eh bien ce temps de mon enfance Dont je vous chante la douleur, Est toujours malgré sa souffrance, Celui que regrette mon cœur S il s écoulait dans l'esclavage, Du moins je portais mon servage Sans rêver un autre avenir Mon faible corps était l'asile D'une âme comme lui débile, Ignorant même le désir. Passants, qui retiendrez peut-être La ballade du pauvre nain, Puissiez-vous ne jamais connaître Le mal qui dévore son sein Ob I c'est une terrible épreuve Qu'une âme tendre et toujours veuve, Que nulle autre âme ne comprend, Et qui doit borner sa puissance A se consumer en silence Dans un corps qui demeure enfant. essayais celte triste vie, C'est probablement dans deux jours que com mencera la discussion du projet d impôt sur les successions en lijpie directe. Les adversaires de la loi ont eu le temps de consulter leurs com mettants, de réfléchir aux dangers auxquels une opposition systématique, un refus obstiné d'entrer dans les voies conciliatrices exposerait le pays, ils ont assisté aux péripéties de la crise qui vient d'agiler la France et ce prologue d'un drame, peut-être sanglant, a dû être pour eux l objet de graves méditations, aussi avons-nous l'espoir, puisse-t-il n'être pas trompé, que bien des résolutions se seront modifiées, bien des irritations assoupies, depuis le jour où cédant I un entraînement fatal, noire première chambre a réveillé, par un acte irréfléchi, les espérances des agitateurs et des gens de désordre. Les graves paroles prononcées avant-hier par le roi en présence des deux chambres doit peser d'un grands poids sur les déterminations de notre assemblée sénatoriale Cet appel la mo dération, parti de si haut et fait par une voix toujours respectée, sera entendu, nous en avons l'intime conviction Déjà l'organe du chef de l'opposition, deM. Dumon-Dumortier, a donné une adhésion complète aux paroles de Sa Ma jesté, nous espérons que ce retour des senti ments plus modérés est sincère et trouvera des imitateurs. L'entente cordiale des différents pouvoirs peut seule prévenir une scission dans les rangs du libéralisme el nous faire traverser sans crise el sans secousse ces temps pleins d agitations. Gazette de Mous.) Liste de* praticiens auxquels le diplôme de maré chal-vétérinaire a été délivré, en conformité de l'art. 48 delà loi du 11 juin iX5o. pendant la première session du jury spécial institué dans la province de la Flandre Occidentale. (arrondissement d'ypres. 1. Cornette, Baudouin, Poperinghe; 2. Cornette, Henri, Haringhc; 5. Godderis, Charles, Glicliiwc; 4. Godderis, Charles-Louis; Weslnieuwkcrke; 5. Godderis, Léon-Liévin, Zonnebeke; 6. Ilof, Philippe-Constant, Ypres 7. Nevejon, Servais-Léonard, Elverdinghe; 8. Pillaeit, Jean-Baptiste, Warnêton 9. Woeslyn, Charles-Louis, Ghcluwc. LdYTIftli sur l'Exposition universelle de Loudres. dentelles. L'industrie dentellière est encore une de celles qui sont éminemment nationales et sur lesquelles on aime s'ar rêter; indépendamment de l'honneur qu'elle a de tout temps jeté sur la Belgique, elle occupe et fait vivre une multitude infinie d'ouvrières; on porte en ce moment, dans notre pays, de soixante quatre-vingt mille le nom bre decelles qui trouvent leur existence dans cette branche de travail. Beaucoup de pays avaient envoyé Londres des den telles de leur confection; mais la supériorité a été unani mement reconnue la Belgique; les témoignages n'ont point fait défaut sous ce rapport. La France a exposé des assortiments très-remarquables; ses dentelles en point d'Alcnçon sont d'une beauté mer veilleuse; c'est peut-être la dentelle la plus précieuse qui soit connue; comme objet d'art, elle est d'une perfection complète, mais le prix en esl énormément élevé et n'est pas en rapport avec l'effet que produit la dentelle. Le genre Chantilly est le plus parfait, en ce qui concerne les dentelles noires, mais le prix des réseaux français, pour ce point encore, n'est pas en harmonie avec l'apparence de la marchandise ce sont là des inconvénients qui as signent des limites restreintes la consommation des dentelles françaises les ouvrages français en ce genre ne constituent plus pour ainsi dire une industrie courante aussi la Belgique, qui fournit ses dentelles tous les grands centres de consommation, envoie-t-elle en France des quantités très-considérables. Sous le nom générique de dentelles, cette industrie comprend dans notre pays des produits tout fait diffé rents et qui se divisent en cinq grandes classes bien déterminées le point de Bruxelles, celui de Valencien- nes, celui de Maiines, celui de Lille, le genre Chantilly en noir. Le premier rang ne saurait être contesté la dentelle point de Bruxelles ni pour la finesse«dii réseau, ni pour réléganccdesapplicationsdont on l'enrichit pour cette spécialité, les dessins se font presque exclusivement dans le pays et s'y font avec une distinction qui emporte tons les suffrages; c'est principalement Bruxelles que se fait le point qui porte le nom de cette ville, et qui est le mieux connu l'étranger. C'est Ypres, Bruges et Courtrai et dans les communes rurales qui entourent ces villes que se font les dentelles dites, on ne sait vraiment trop pourquoi, point de Valeuciennes la fabrication est originaire d'Ypres et aujourd'hui on ne fait presque plus de dentelles dans la ville française qui donne son, nom ce tissu; les dentelles de Valenciennes sont réseau carré et dessins pleins d'un admirable effet. La dentelle de Matines est moins riche que celle de Bruxelles, elle se fait d'une seule pièce au fuseau, alors que le réseau et les fleurs se font, dans le point de Bruxelles, séparément au réseau et que les unes sont appliquées sur l'autre. Le Quand mon maître me dit un jour Je pars Tristan, et te confie Ma fille jusqu'à mon retour. Sans doute tu naquis fidèle, Mais cependant prends pour modèle Cette levrette au cœur ardent, Que j'ai si tendrement chérie, Qui ine suivit dans la Syrie, Et mourut en me défendant. Puis il me dit Il te faut prendre, Ici, dans le coin du foyer, Ce long poignard pour la défendre Et ce vieux luth pour l'égayer. Chante, obéis combats et veille, Que jamais ton cœur ne sommeille Quand il te faudra la servir... La servir la veiller sans cesse Dis-je en moi-même avec tristesse Hélas j'aimerais mieux la fuir Un cor vient de se faire entendre N'annonee-l-il pas un retour Je vois des cavaliers descendre Le sentier qui mène la tour. Voilà des coursiers qui hénissent; De grands lévriers qui bondissent. Un bouclier d'or a relui Je n'en doute plus, c'est mon maitre Il semble aussi me reconnaître Un chevalier est près de lui Le lendemain dans les vallées Voisines de la vieille tour Les cloches grandes volées Semblaient annoncer un beau jour. Le ciel n'avait pas de nuages, Les vassaux de trente villages Accouraient sur le grand chemin... Bientôt, dans la foule empressée, On vit Alice en fiancée, Mais les yeux y cherchaient en vain Celui qui gardait la tourelle De cette noble damoiscile, Qu'elle appelait son pauvre nain... Qui gémissait avant l'aurore Et que le soir trouvait encore L'œil humide et le front chagrin. A dater de l'avant-dernier couplet, la voix du chan teur, soit fatigue, soit émotion, s'était graduellement affaiblie el il fut très-facile de voir, quand le refrain com mença, qu'elle était au bout de ses forces; en effet, le dernier vers de ce refrain n'arriva que comme un mur mure plaintif aux oreilles des deux amies. Quelle triste et touchante histoire dit M11* d'Avau- jour pendant que la barque s'éloignait rapidement, sur un signe de la vicomtesse.

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Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 2