JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
IV 1.102. 11e Année
Vires acquint eundi.
INTERIEUR.
Théâtre.
MADAME DE MIREMONT.
Dicnaiiehe. 23 Novembre 1851.
ABONNEMENTS: Tpres (franco), par trimestre, 3 francs SOe. PnovmcES,4francs.
INSERTIONS: Annonces, la ligne lo centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes.
Le PnocnÈs parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
être adresse l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettresa (franchies.
Tpres, tl Novembre.
Dans la dernière séance du Sénat, qui devait
être consacrée la discussion de la loi d'im
pôt sur les successions en ligne directe, une
nouvelle proposition a été faite par M. Ferdi
nand Spilaels, sénateur de Charleroien rem
placement du projet du ministère. Il propose de
voter un droit de mutation de un pour cent sur
les immeubles, les rentes et créances hypothé
quées, déduction faite des dettes. A l'exception
du mobilier et effets mobiliers qui ne seraient
plus passibles du droit, il n'y a absolument que
le nom de I impôt qui soit changé.
Mais si, ce prix, la majorité du Sénat peut
se mettre d'accord avec la Chambre des repré
sentants et le ministère, nous disons que la
Belgique sortira d'une crise menaçante bon
marché. Nous ignorons encore si le ministère
acceptera cette transaction. Il n'y a qu une
objection fondée faire contre amendement
de M. Spitael». c'est celle qu'il tend exonérer
de tout droit les richesses en portefeuille, en
bijoux et en argent, et dans notre système
financier, c'est certes la catégorie de matières
imposables qui est le moins frappée d impôt.
Nous avons le plaisir de pouvoir annoncer
ou public que la troupe de Bruges, sous la
direction de M. Ponnet, donnera Jeudi prochain.
27 Novembre, une première représentation
théâtrale, composée de trois pièces nouvelles
La i'ïtitï Fadette, vaudeville en 2 actes; Midi
a 14 humes, vaudeville en 1 acte et Ehbkassons-
nous, folleville, vaudeville en 1 acte.
Toutes les personnes qui ont assisté aux re
présentations données Bruges et Oslende,
s'accordent dire que le choix des artistes de
M. Ponnet est excellent et que jamais la ville
de Bruges n'a eu une aussi bonne troupe aussi
sommes-nous persuadés que tous les amateurs
du théâtre s'y donneront rendez-vous et qu'il
y aura chambrée complète.
(»BIT«).
XIX.
En quittant le village de Coureenay, la cavalcade se
dirigea vers les ruines, où l'on sait que M. de Brantigny
avait donné rendez-vous son architecte, pour le con
sulter sur les réparations faire au vieux château.
Bien que la distance vol d'oiseau et même pour un
piéton fût courte, le trajet était cependant assez long pour
les voitures et les cavaliers car il fallait faire un grand
détour afin de gagner la bruyère des Fantômes que nos
lecteurs connaissent déjà.
Mm* de Miremont et le marquis parcoururent cette dis
tance sans prononcer une parole, quoiqu'ils marchassent
si près l'un de l'autre, que leurs chevaux se touchaient
comme s'ils eussent été attelés au timon d'un char. Raoul
et Valérie les suivaient, le premier jetant tort et
travers des paroles assez spirituelles dans leur frivolité
l'autre écoutant avec une admiration recueillie ce jargon
amusant mais sans portée, et s'étonnant intérieurement
que son amie Yolande et M. de Brantigny y fissent si peu
d'altcution.
Ils allaient tous frauchir la brèche dont l'ouverture
servait d'entrée principale aux ruines, le marquis saluait
l'architecte qui venait sa rencontre, quand Raoul s'écria
d'un ton de bonhomie railleuse et en soulevant son cha
peau
De l'empressement du public se rendre
celle soirée dépendra le sort de notre théâtre
si l'idée d une série de représentations est favo
rablement accueillie, nous pouvons espérer que
la ville contractera un engagement avec le di
recteur.
Nous apprenons que la Société belge d assu
rances contre l'iuceudie, Bruxelles, a décerné
M. Honoré Anlouy-Van Boeckxstl, notre con
citoyen uue médaille en reconnaissance de sa
conduite louable et de sa coopération active,
lors de 1 incendie du collège fumes.
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TILLE B'TPRtS. CSVSLlL («mmi\al.
Séance publique du JeudiQo Novembre i85i
Présents MM. le Barou Vanderstichele de
Maubus, Bourgmestre président; Alphonse Vau
deu Peerebooui, Henri Iweins-Fonleyne, éche-
vlns; Théodore Vundeii Bogaerde, Pierre Beke,
Charles Vande Biouke, Boedl-Lucieii Legra-
verand Martin SmaelenEdouard Cardmael
Auguste De Ghelcke Ernest Merghelyuck
Boedl, avocat, conseillers.
La séance s'ouvre par la lecture des procès-
verbaux des réunions uu Conseil la date du 2
et 13 Octobre lltôl la rédaction en est ap
prouvée.
H est donné communication d'une dépêche
de M. le ministre de la justice, soumettant
Jl ahtoiilé communale des objections contre la
j marche suivie pour 1 achat du terrain nécessaire
(agrandissement du cimetière. Le Collège
examinera cette question et en fera rapport au
Conseil.
A l'occasion d une pétition signée par un grand
nombre d'habitants, on s'occupe du règlement
concernant l'ouverture et la fermeture des portes
de la ville. Le Collège est autorisé se mettre
en rapport avec M. le commandant de la place
d'Ypres, afin d'examiner s il n y a pas lieu de
permettre l ouvei lurecinq heures au plus
tard pendant l'hiver ensuitede prier M. le com
mandant d'armes d autoriser I entrée en ville,
sans permission préalable, pendant toute lanuil.
Afin que cette facilité ne devienne préjudiciable
aux receltes de l'octroi un ou plusieurs em
ployés seraient de garde au bureau de la bas
cule et accompagneraient le portier qui serait
muni des clefs. Un nouveau tarif sera élaboré,
après que autorité communale aura pu obtenir
le consentement de l'autorité militaire ces
changements et peut-être qu'on proposera une
différence de prix entre les voilures de luxe et
affectées au transport des voyageurs et celles qui
ne servent qu'au transport des marchandises.
Le Conseil communal décide, que si les médail
les obtenues par nos industriels qui ont pris part
l'exposition de Londres lui sont adressées pour
être remises par sou intermédiaire, une fête sera
organisée Dans tous les casla ville ajoutera
une médaille eu vermeil aux armes de la ville,
celle décernée Londres, en témoignage de
gratitude et de reconnaissance aux industriels
qui ont fait des efforts et des sacrifices pour
propager et mainleuir la renommée de l'indus
trie dentellière Yproise.
Le second objet l'ordre du jour est l'avis
émettre par le Conseil sur l'échange effectué
par I administration des Hospices civils de 60
ares 02 centiares, ayant une valeur vénale de
fr. 1.322, contre 66 ares 30 centiares estimés
fr. 2, 86-50, propriété des frères Verscliaeve,
cultivateurs, Larighemarcq. Comme les con-
jditions de cet échange sont très-favorables, le
Conseil est d'avis qu il y a lieu d'approuver et
d envoyer les pièces la députalion permanente
afin quelle autorise celle mutation de pro
priétés.
Le Conseil s'occupe du troisième objet
l ordre du jour. Il s'agit d'une communication
d'une grande importance pour la ville d'Ypres.
Ouï les conclusions du rapport de la députa-
lion permanente et de la quatrième commis
sion du conseil provincial, concernant la con
struction d'une roule du Hallebasl au gravier
de Bailleul par Locre-Kruysntraeteconsidé
rant que le Conseil provincial, dans sa séance
du 19 Juillet, engage le département des
travaux publics d établir, ses frais, avec le
concours de la ville d'Ypres, (fr. 27,333-33)
Ombres de nies aïeux salut
Monsieur de Brantigny, qui avait déjà posé la main sur
la crinière de son cheval pour mettre pied terre, se
retourna violemment sur sa selle, comme s'il eût senti
l'épée d'un traître le frapper par derrière.
Raoul n'eut pas l'air de remarquer l'impétuosité de ce
mouvement, ou il ne comprit pas la force de l'émotion
dont il était la preuve, et il reprit
Nobles ombres, salut Votre indigne descendant
vient eu chair et en os vous faire une visite, qu'il vous
prie instamment de ne jamais lui rendre.
M. de Brantigny lit exécuter une pirouette son
cheval et le lança sur Raoul malgré M"10 de Miremont qui
fit le geste de le retenir.
Monsieur, dit-il en saisissant le bras de Raoul qu'il
pressa le broyerne vous sullit-il donc pas de désoler
les vivants, qu'il vous faille encore insulter les morts.
Mais, mon père, répoudit Raoul avec un mélange
de regret et de surprise, je n'ai prétendu faire qu'une
innocente plaisanterie, et si j'avais pu penser...
Vous n'avez idée de rien de ce qui est noble et
délicat interrompit le marquis que l'excuse présentée
par son fils semblait irriter davantage chez vous la fri
volité même est criminelle, et vos insignifiantes paroles
font de mortelles blessures ceux qui ont le malheur
d'être obligés de les entendre et de vous aimer, parce
qu'on voit qu'elles partent d'un âme sans dignité et qu'elles
peignent un caractère sans élévation.
Je vous jure, mon père, que je ne croyais pas mal
faire, balbutia Raoul de plus en plus étonné.
Eli Monsieur, c'est justement là ce qui me désole
tous vos torts sont involontaires, je le sais, et je me dis
alors que vous ne vous corrigerez jamais des défauts où
ils prennent leur source.
Ma chère vicomtesse, dit le marquis en se rappro
chant d'elle, je crains bien d'avoir aifairc ici pour une
partie de la matinée, et je ne voudrais pas vous imposer
1 obligation d y rester avec moi ce serait euuuycux et
fatigant.
C'est-à-dire que vous me chassez, en vous y prenant
avec votre politesse habituelle.
Ce que vous diles-là est 6i peu ma pensée, que je me
hâte d'ajouter que si vous consentez me teuir compagnie
j'en serais mille fois heureux.
Mais ces jeunes gens demanda d'un ton inlerrogalif
madame de Miremont en désignant par un geste Raoul et
Valérie.
Laissons-les libres de nous suivre, dans ce laby
rinthe de pierres, ou de nous attendre dans cette cour
entre nous, ajouta le marquis eu baissant la voix, j'aime
autant que mon fils île vieillie pas avec moi.
Prenez garde, interrompit lu vicomtesse voix
basse aussi s il allait devenir amoureux de Valérie en
restant en tcte-à-lête avec elle
En scriez-vous fâchée
Non, mais vous