JOURNAL DTP3IES ET DE L'ARUO.XUISSEMENT. 11,103. 11e Année. Jeudi, 27 Novembre 1851. Vires acqumt eunda. INTÉRIEUR. MADAME DE MIREMONT. Concert tic M. Mocrman. ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50c. Provinces,4francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies Tpbes, 96 Novembre. Les journaux du parti clérical se sont terri blement fourvoyés l'apparition de l'amende ment Spitaels, tous l'envi, se sont mis jeter le$ hauts cris, disant que celte transaction était inadmissible, qu'on ne pouvait accepter une semblable modification au projet primitif que quelques feu il les épiscopales trouvaient meilleur que la nouvelle proposition du sénateur de Chai leroy. Hélas trois fois hélas Malgré toutes les lamentations renouveléesde Jérémie. lesfeuilles cléiicales ont été désavouées par le Sénat et quarante six voix ont adopté celte loi de deuil et de larmesce projet fatal et spoliateur. Nous en félicitons le Sénat et nous estimons qu'il a bien fait de rétablir, l'aide d'un droit de mu tation en ligne directe par décès, I équilibre dans nos finances que les grands hommes d'état des évêques avaient considérablement obérées. Il n y a que le parti cléricalquand il est aux affaires, qui sache dépenser sans créer des nou velles ressources. Mais le parti libéralpour la deuxième fois assume la responsabilité de ré tablir l'ordre dans 1 administration et les finan ces gravement compromises par les dilapida tions cléricales. Ce que les hommes d'affaires des évêques n'osent entreprendre, les ministres libéraux le tentent, forts de la droiture de leurs intentions, la grande fureur des feuilles catholiques qui préféreraient la banqueroute, car leurs patrons sauront toujours bien se faire payer. Ce ne serait pas le seul pays, dont les populations, devenues misérables, se verraient grugées par un clergé dépensier et avide de richesses. Ces ignobles journaux qui qualifient de ser vi les et d'esclaves des hommes que leurs patrons n'ont pu corrompre ni intimider, ont beau s'apitoyer sur les intrigues ministérielles, per sonne u'ajoute foi leurs meusonges soudoyés, on les méprise trop pour tenir compte de leurs misérables injures. Quand les élections sont favorables leur parti, ou sait quelle in- flueuce cela est dû; sans le clergé et les évêques qui se donnent l'air de petits tyrans, aucun député clérical ne serait envoyé aux Chambres, et il ne serait pas question de la faction cléri cale. Aussi le clergé est-il solidaire de toutes XIX. (scite). Madame de Miremont avait suivi le marquis de Bran tigny la porte de la chapelle s'était refermée derrière eux ils étaient seuls et libres de se communiquer leurs impressions. Je n'ai ptus le droit de m'irriter contre mon fils, dit M. de Brantigny en inclinant la téte avec respect. J ai cherché lui inspirer des sentiments d'orgueil, mais je ne lui ai jamais donné un seul de ces grands exemples de vénération qui touchent le cœur et éclairent l'esprit. Ah! je suis coupable, bien coupable eh bien mon Dieu s'écria le marquis en tombant genoux, punissez-moi dans mon orgueil, condamnez-moi reconnaître que d'autres mains ont été plus pures que les miennes, d'autres intentions plus pieuses d'autres instincts plus nobles inspirez-moi la conduite que je dois tenir, et quelque douloureuse qu'cllesoit, je me soumettrai sans murmurer. Je suis prêt tout... tout L'clcs-vous déjà la reconnaissance pour tout ce les mesures prises par le Catholicisme-politique, et Dieu veuille, qu'un jour, celte responsabilité ne lui semble pas trop lourde. Car il ne suffira pas toujours de s'effacer «elle lactique a ré ussi une fois, elle pourrait bien ne pas toujours avoir le même succès. Nous serions au-dessous de la vérité si nous disions que le concert donné par M. Moerman a répondu l atlenle du public Nous pouvons dire, au contraire, en toute assurance, qu'on nous a donné plus qu on nous a promis Le choix des morçeaux, la précision et le parfait de l'ex écution tant dans les solos que dans les mor ceaux d'ensemble, et par-dessus tout une véri table surprise ménagéean public par la dernière pièce du programme, tout a contribué faire, du concert de Dimanche dernier, une de ces soirées exceptionnelles parmi les quelques fêtes musicales, qui viennent de temps en temps dé truire la monotonie de notre petite ville, trop souvent privée de solennités artistiques Deux artistes, deux véritables artistes attachés au régiment en garnison dans nos murs tous deux premier-prix du Conservatoire de Gand, sont venus faire preuve d'un talent vraiment distingué, l'un sur la clarinette, I autre sur lej Irombonne. Nous félicitons le 12e régiment de pareilles acquisitions; mais vu la jeunesse de MM. Vander Zypen et Vander Biesl et la bril lante carrière qui les attend, s'il faut en juger par leur début sur notre modeste théâtre, il est fort craindre pour l'excellente musique du lâe qu'elle ne les perde un jour pour les voir pàsser des positions plus bnl anles. Maniant déjà leur instrument avec une dextérité et un talent qu'ils tiennent plutôt de leur nature musicale que d une pratique longue et ardue, quelle puissance d'exécution ne leur est-il pas réservé d atteindre uu jour, quand, avec le temps, l'ex ercice et l élude seront venus perfectionner chez eux ce qui constitue dès aujourd hui déjà une supériorité réelle. Un jeune homme de cette ville, M. Breyne, a bien voulu prêter aussi, en ce concert, le con cours de sa belle voixde barylon. Quant aux morceaux d'harmonie exécutés par les fanfares de la Garde civique, un étranger aurait eu peine croire qu'en aussi peu de temps et avec un personnel si peu nombreux, ou a fini que nous voyons ici demanda doucement madame de Miremont. Je le suis même la justice, ce qui est quelquefois bien plus difficile. En ce moment la porte de la chapelle s'ouvrit, et l'ar chitecte parut sur le seuil. Pardonnez-moi si je vous dérange, Monsieur le marquis, dit-il; mais nous avons bien des choses voir avant mon départ, et j'ai quatre lieues l'aire pour re- lourucr la ville. M. de Brantigny se leva, s'inclina respectueusement et sortit de la chapelle. Voulez-vous seulement des réparations urgentes ou une restauration complète demanda l'architecte. Vous nie ferez deux devis, et je prononcerai mes idées ne sont pas encore parfaitement arrêtées je ne suis déterminé qu'à une chose, c'est commencer immédiate ment ce que j'aurai une fois décidé. M. de Brantigny procéda alors la visite du château, en compagnie de madame de Miremont, dont les conseils lui furent souvent utiles pour rectifier les gigantesques projets de l'architecte. Un plan de restauration fut peu par former un ensemble aussi satisfaisant. Cequc nous avons encore remarqué, ce sont des solos enlevés avec une dextérité et une habileté qui prouvent que malgré leurs occupations de tous les jours, ces courageux et zélés musiciens- amateurs savent trouver des heures pour étu dier et se perfectionner. Ce serait tomber dans la banalité que de vouloir refaire l'éloge de M. Moerman. Mais nous ne pouvons passer sous silence un fait digne de remarque et qui constitue chez l'habile chef un litre de plus notre admiration. Jusqu'à cejour nous avons pu admirer particulièrement M. Moerman. comme exécutant et comme di recteur; ce soir il est venu nous révéler un talent également remarquable de compositeur, celle troisième qualité qui fait le véritable chef de musique. Un chœur composé par M. Moerman, et dont les paroles ont éié fournies par M. le professeur Vercamer, paroles toutes de circonstance, est venu, comme nous disions plus haut, causer 1 assemblée une véritable surprise. La suavité musicale qui règne d'un bout l'autre dans celle belle composition a d'autant plus charmé toutes oreilles qu'on y avait été peu préparé. M. Moerman nesl pas de ces hommes qui ont. besoin de recourir la réclame pour faire qu on me pardonne l'expression mousser leurs œuvres. Le talent vrai est toujours modeste; il n annonce pas aux sons de la trompe ce qu'il a produit, et ne demande pas qu'on l'admire sur parole. Aussi, n'était-ce qu'après ufte lectu re attentive, que le public a pu découvrir dans un coin du programme que ce beau chant qui va directement âme, sans fracas d'instruments et des moyens ingénieux inventés par l'art pour cacher le vide de l'inspiration était dû la plume d'un artiste que nous pouvons être fiers de compter parmi nos compatriotes. Y. VILLE D YPRES. Conseil comhcmal. Séance publique du Lundi, 24 Novembre i85i. Présents MM. le Baron Vanderstichele de Maubusbourgmestre président Alphonse Vanden Peereboom. Iweins-Fonteyne, éche- vins Théodore Vanden Bogaerde, Pierre Beke, Cbarles Vande Brouke, Boedl-Lucien, Legra- verand, Martin Smaelen, Edouard Cardiuael, Auguste De GhelckeEruest Merghelyuck Boedt, avocat, Louis Annoot, conseillers. près adopté. Il supprimait une partie des anciennes con structions, niais il conservait l'ensemble de l'édifice son caractère d ancienneté et de grandeur, et ne devait pas entraîner dans des dépenses très-cousidérables. Raoul, que son tète-à-tète avec Valérie n'avait pas charmé long temps,était venu rejoindre son père, et il eut le bon goût de tout approuver. A la tombée de la nuit on reprit la route d'Aigucbelle où l'on arriva pour dîner. Qu^ind on semità table, madame de Miremont remarqua que Valérie était pâle et qu'elle avait pleuré. XX. Peu d'instants après le dîner, monsieur de Brantignv prétexta quelques lettres importantes écrire, et demanda la vicomtesse la permission de se retirer bientôt dans son appartement. Je ne tarderai pas en faire autant si vous le trouvez bon, Madame, dit Valérie. Je suis très-faliguce et je me sens même un peu souffrante. Raoul prit une brochure sur la grande table du salon cinq minutes après il était profondément endormi dans son fauteuil. En quittant le salon, la vicomtesse se hâta de rejoindre

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