VARIÉTÉS. 3 j'ai obtenu l'assurance que cela ne vous déplaira pas. Agréez, digne et honorable représentant, l'expression de ma reconnaissance et de mon dévouement. On lit dans le Journal de Charleroxdu 20 novembre Une dame de celte ville, M"8 François Gilson, a trouvé avant-hier, aux environs du collège, une somme de cinq mille francs, en billets de banque. Cette dame respectable s'est empressée d'informer le sergent de ville, M. Larouillère, de la trouvaille qu elle venait de faire, afin que celui-ci en donnât avis au public de la manière accoutumée, c'est-à-dire au moyen de la son nette. L'individu qui avait perdu celte somme n'a pas tardé se présenter chez M. Larouillère qui le conduisit chez M™18 Gilson où ses billets de banque lui furent remis dans un état parfai tement intact. C'était le moins que Mm* Gilson reçut un remerciement pour le service quelle venait de rendre, et c'est précisément la satisfaction qui lui a été refusée: cet individu, est-ce émotion, grossièreté ou ladrerie, lui a pris les billets des mains et les a mis dans sa poche sans mol dire. Il a cependant donné M. Larouillère, un franc pour sa peine. Nous devions signaler ce fait, non pour dégoûter du bien, mais pour l'humiliation de celui qui a si mal reconnu le bienfait On nous assure que cet individu n'est autre que le com mis du receveur des contributions de Gosselies. On lit dans le Mettager L'hiatoire de brûler les livres, ou celle plus stu- pide encore de ce paysan, déchirant, chez son avo cat, l'article de la loi, qui lui donnait tort dans un procès qu'il avait avec son voisin, vient d'avoir son digue pendant par un nouveau stratagème, uu nou veau genre d'aulo-da-fé du parti rétrograde contre la presse libérale. Le stratagème consiste circonvenir ou corrom pre tes-imprimeurs libéraux dans les petites villes. Ainsi, Thourout, un journal flamand, publié dans le principe, en dehors de l'influence du parti clé rical, est devenu un véritable pamphlet du parti rétrograde sous les auspices de l'imprimeur, qui professait naguères des opinions libérales. On sait les tentatives qui ont été faites Osteude pour eu lever la Flandre Maritime son imprimeur. Ce qui vient de se passer Tliielt n'est guere plus édifiant. Le propriétaire-éditeur du Thieltenaer avait mis sou journal pendant huit ans au service de l'opinion libérale. 11 y a environ un an, il était allé s'établir Bruxelles, la tête d'un établissement typographi que, et avait laissé la direction provisoire de son juurual son beau-frère M. De Laere, pour compte commun. Aujourd'hui il s'en retourne de Bruxelles, reprend la direction de son journal, et déclare que le Thieltenaer cessera d'être un journal libéral. M. De Laere annonce qu'un nouveau journal libé ral va paraître h 1 hielt. UN HUMOURlsTE. Erasme avait raison sur notre boule ronde, Qu'on embrasse les flancs de la terre et de l'onde, Qu'un regard soit jeté sur tous les animaux, Quadrupèdes, poissons, mammifères, oiseaux, 11 n'est pas dans le mal, d'âme plus obstinée, Plus contraire sa loi, comme sa destinée, D eue plus sol, plus vain cl p'us inconséquent, Plus fou, plus illogique et plus impertinent, Que celui qui toujours avec orgueil se minime, L être-roi, grand, parlait, excellent, enfui l'homme De l'homme de ban sens que le rôle est géuaul Qu'il est dépaysé, parait ours et manant Méconnu, repoussé, honni de ses semblables, Où peut-il, si ce n'est en lieux inhabitables, Loin du bruit, du fracas des importuns humains, Promener ses regards assurés et sereins, Ouvrir son cœur au bien, ainsi qu'à la tendresse, Son esprit au savoir, son âme la sagesse Pour l'habile et l'adroit, c'est être sot et bon, Que de se contenter de la saine raison. La raison, se dit-ilqu'est-ce que ça m'importe Ce n'est pas coup sûr un objet qui rapporte. Il me faut avant tout du bon, du positif, Du solide, du fort et du récréatif. Je veux du philosophe admirer les ouvrages, Applaudir au besoin aux grands hommes, aux sages Mais quant au sacrifice, l'imitation, Est, qu'on ne s'y méprenne, une autre question. Pour moi, le inonde seul est souverain, est juge La prestance suffit pour y trouver refuge. A-t-on vu réussir le modeste talent? Le beau lot est toujours pour le plus ignorant. La modestie est lente elle ne sait qu'uttendre Ce que la basse intrigue sa barbe ose prendre. S'il te vient le désir d'être considéré, Prends des airs arrogants, et mets l'habit doré. Kiin ne trompe, n'égare, n'entraîne plus le monde Que le charlatanisme et celte clique immonde De pédants, de précieux, de fats et d'importants, Tous également vils, lâches, bas et rampants. Enfin, quelle plus sotte et slupide faiblesse, Le diplôme d'honneur, n'est-ce pas la richesse Qu'on soit pauvre, loyal, honnête et retenu, Toujours auprès du monde on sera mal venu. Mais ayez du clinquant, de l'or, de la parure, Tout vous sera permis, l'insolence, l'injure, La bêtise, l'orgueil et les vices honteux. Concluons. Au prudent, honnête et vertueux, Le sort a réservé le ris, le ridicule Aux pieds des plus rusés, elle amasse, accumule Fortune, aisance, estime, honneur, distinctions. Oui, telles, cher lecteur, sont les réflexions Que l'homme, peine-né, sur tous les airs entonne. Faut-il après cela que notre esprit s'étonne Des faits de cet ancien, prétendu sot cl vain, Quoi on vit dans Alhèae, -une lanterne en main, Chercher en plein soleil (fa chose est incroyable), Un homme, son avisanimal introuvable V. de pauvre, par exemple, dont vous voudriez faire la for tune. Je n'aimerai jamais personne, Valérie... dit madame de Mireinont en secouant la tëtc avec tristesse. Vous ne croyez donc pas l'amour demanda Valérie avec une certaine inquiétude. Je n'ai pas dit cela, mon enfant, répondit Yolande avec embarras je ne vous ai parlé que de mon goût pour Tindcpcudancc; n'allez pas au-delà de ma pensée. Yolande, vous me eacbez quelque chose c'est bien mal du mystère avec moi qui vous dis tout... je ne vous eusse jamais crue capable d'un aussi méchant procédé. Vous oubliez, Valérie, que j'avais deviné tout ce que vous prétendez m'uvoir dit, et qu'ainsi vous avez tort de vous vanter de votre confiance en moi. Ces paroles furent prononcées avec un ton de légèreté qui faisait supposer chez la vicomtesse le désir de donner une autre direction la conversation; inais cette nuance ne fut pas saisie par mademoiselle d'Avaujour qui reprit vivement Est-ce une manière de me dire que je dois aussi chercher vous deviner, et m'en donnez-vous la per mission Que découvriricz-YOus, ma pauvre enfant? ne EXTÉRIEEEl. FRANCE. Paris, 22 Novembre. De nouvelles noies ont été envoyées de Rome notre gouvernement pour renouveler la demande de rappel des troupes de l'expédition française dans les États du Pape. Ces notes sont, dit-on, appuyées par les ambassadeurs de Russie et d'Autriche. Le propriétaire du fameux n" 2,558,115, gagnant le gros lot de 400,000 fr., de la loterie des lingots d'or est enfin trouvé. C'est un vigneron de Maussy près Epernay. M. Oudiné après avoir examiné sous toutes ses faces le billet qui lui était présenté a reconnu qu'il était parfaite ment hoir, et y a apposé son visa. Le conseil d'administration de la loterie des lingots d'or vientde décider qu'aucun lot nescraiLdistribué avant que toutes les personnes qui ont des billets gagnons aient fait leur déclaration. Celte dispositionapprouvée par le mi nistre de l'intérieur, a pour but de rendre impossible les erreurs en permettant toutes les réclamations de se pro duire et de l'aire juger leur légitimité. savez-vous pas quelle est ma vie depuis que nous habitons ensemble Et me direz-vous pourquoi vous êtes triste depuis quelques semai.>es, pour que je puisse vous consoler. M'avez-vous jamais vue beaucoup plus gaie? Valérie fit un geste de (êle affirmatif. J'ai eu quelques ennuis pour toutes ces affaires des ruines de Courcenay, reprit la vicomtesse; mais, la manière dont les choses se sont passées aujourd'hui entre M. de Brantigny et Sirvau, me fait espérer que tout ira bien désormais. Comme cette visite m'a intéressée s'écria Valérie; comme cet intérieur de famille est touchant Madame de Mircmont garda le silence. J'ai parfaitement reconnu la voix qui avait chanté la ballade hier soir. Est-ce qu'il vous restait encore des doutes cet égard demanda négligemment Yolande. Que voulez-vous, c'est -i extraordinaire, et... Revenons vous, chère Valérie, interrompit madame de Mireinont je vous ai dit que j'avais des raisons de croire que M. de Brantigny vous souhaitait pour sa belle- fille; il me semble que de votre côté vous ne seriez pas éloignée de le devenir; M. Raoul désire se marier; dans Des nouvelles de Maçon font craindre que M. de La martine ne puisse pas reprendre ses travaux législatifs avant la fin du mandat de rassemblée législative. Il a, dit-on, manifesté l'intention d'envoyer sa démission. ANGLETERRE. Levnns:*, 22 Novembre. L'agitation pour la réforme de l'administration des douane* Londres, commence porter ses fruits. Déjà l'on a avancé d'une heure l'ouverture de la douane, et dans l'été, on l'avancera de deux heures. Ce n'est d'ailleurs que le commencement des importantes réformes qui sont demandées de tous côtés. Faits divers. Lajournécdemardidernieraétémarquée par plusieurs sinistres Vaiencicnnes. La neige accumulée en grande abondance sur les toits de l'ilôtel-de-villc, a brisé par son poids quelques carreaux de la grande verrière de la salle de Ruhens, puis dans sa chute a entraîné des pans de vitrage et a roulé comme une avalange au milieu de la salle. Fort heureusement, cet accident est arrivé dans la matinée au moment où le inusée était inspecté par son gardien zélé, M. Izumbarl. Prévoyant la catastrophe, cet homme actif et intelligent avait demandé du secours et avait fait enlever les tableaux les plus exposés. Le grand tableau de Rubens n'ayant pu être déplacé, force a été de lui donner une couverture de zinc et de planches. L'opération était termiuée lorsque la chute de la neige eut lieu. A peine avait-on paré au plus pressé de ce côté, qu'il fallut courir au salon dit d'Aubel du Pujol. La neige et le vilragc ont fait irruption en. même temps dans la salle. On a enlevé to.it de suite le gâchis, et l'on a dû organiser un système de sauvetage pour ar rêter les uégàts et cmpèeher l'eau de neige de.percer tous les étages de I Hôlel-de-villc. Des ouvriers zingueurs ont placé sur les parquets de grands bassins dans lesquels i'euu et la neige ségouttenl des toits; on les vide au fur et mesure qu'elles s'emplissent. Ce travail a continué toute la journée et la nuit' suivante. les deux perruques. M. est fort avare C'est lui qui, ayant eu les cheveux noirs, a acheté cependant une perruque rousse, parce que le coiffeur la lui donnait meilleur marché. Cette perruque est usée, fripée, râpée, ébouriffée dans certaines parties, et dans d'autres presque aussi chauve que le porteur lui-même. M.***,qui est son parent, finit par devenir honteux de la perruque: et après plusieurs observations inutilement faites il prit le moyen éncrgRjue delûî offrir une perruque neuve. On accepte; on va chez le coiffeur. M. cette fois, prend tout ce qu'il y a de mieux, des cheveux invrai semblables. La perruque est en place et payée; mais son propriétaire reste indécis, embarrassé; il retourne dans ses mains la vieille perruque; enfin il dit au coiffeur Dites-môi, est ce qu'il n'y aurait pas moyen de faire quelque chose avec ma vieille perruque Si vraiment, monsieur, répond le coiffeur. Faites y mettre une visière, et ça vous fera une casquette. Et voilà comme quoi on voit M. coiffé d'une cas quette impossible. C'est ce même homme la perruque rousse qui écrivait un jour un de ses amis de retour d'un long voyage: Eufiu vous voilà revenu... Venez me voir, ce sera un beau jour... Nous casserons le cou un hareng saur. Diimoi:.Marché aux grains du 24 Novembre 1851. SORTE DE ERAIVS. I NOMBRE d'hectolitres PRIX PAR HECTOLITRE Froment Seigle Orge d'hiver Avoine. Fèves. Sarrasin 44 15 165 188 14 0 FR. C. 16 00 11 00 10 55 6 80 15 00 0 00 19 00 12 00 11 7 55 07 14 00 0 00 cette position me donnez-vous carte blanche pour con duire cette affaire bonne fin Mais M. Raoul ne m'aime pas encore. Qu'en savons-nous 11 m'a dit tout le contraire hier, répondit Valérie après avoir hésité un moment pour rappeler convena blement la vicomtesse les confidences que le jeune comte de Brantigny lui avait faites. Il est convenu que «ions ne reviendrons plus, même indirectement, sur ce sujet, répliqua avec douceur la vicomtesse. Je crois comme vous que M. Raoul ne vous aime pas encore d'amour; mais je suis convaincue que lorsqu'il vous connaîtra mieux il sera heureux et fier de vous épouser. Le reste vous regarde et ne m'inquiète pas. En prononçant ces mots, madame de Mircmont se leva pour se retirer; Valérie, qui s'était levée aussi, se préci pita dans ses bras. Comme vous m'avez fait du bien lui dit-elle. Je m'en suis encore plus fait moi-même, chère enfant et c'est moi de vous remercier... demain, ma Valérie n'ayez que de doux rêves. El madame de Mircmont sortit après avoir presse encore une fois mademoiselle d'Avaujour sur son cœur. (La suite au prochain Ji".)

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Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 3