JV 1,106. 11e Année. Dimanche7 Décembre 1851 JOURNAL DYPIIES ET DE L'AItltOXDISSEHENT. Vires acquint eundo. INTÉRIEUR. MADAME DE MIREMONT. EXTÉRIEUR. ABONNEMENTS: Yprës (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces, 4 francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne A5 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Yprès, A Décembre. Les événements de Fiance doivent faire faire de singulières réflexions en Belgique Elle aussi doit regretter amèrement, que le Sénat n'ait pas été plus la hauteur de sa mission. Quand la loi sur les successions a été soumise notre première Chambre, si elle avait voulu com prendre la situation qu'il était prudent et opportun de faire la Belgique en face d'événements prévus, il y aurait eu moyen d imprimer une activité salutaire au travail en notre pays. Les compagnies des chemins de fer eussent déjà été I œuvre, et peut-être qu'un emprunt eut pu se contracter de bonnes con ditions pour les travaux, que l'État avait pris directement sa chargé. On n'a pas su mettre profit le moment favora ble. Des intérêts de parti ont été la cause que la loi a été rejelée par le Sénat, pour être volée en suite, après une dissolution et des retards, sous un autre nom. Ce n'est pas que les avertisse ments aient manqué. Mais renlêlemeut de nos pères conscrits a été plus tenace qu il n était désirer pour la félicité de la Belgique. L'horisou politique s'est assombri, le parti catholique de remuant qu'il était, deviendra paterne. Avant le coup d'état Bonapartiste, il était arrogant, agressif, aujourd hui il sera bonace et de bonne composition. Hier, il vou lait monter l'assaut du pouvoir, maintenant il refuserait, si on lui cédait la place. Toujours le même, turbulent, révolutionnaire pour re conquérir ses anciennes richesses, ses privilèges d'autrefois en temps d'orage, tremblant et abandonnant la défense des intérêts généraux de la société pour sauver les-siens propres, quitte tacher de rattraper, dans un meilleur momentce qu'il a dû abandonner pour faire la part du feu. Pendant de longues années, le parti catho lique en France a fait opposition Louis- Philippe, et si la révolution de 11148 a éclaté, il peut se flatter de lui avoir préparé le lorrain, en semanl autant qu'il était possible la désaffec tion, et en contribuant avilir I autorité qui ne lui semble plus nécessaire ni respectable, du moment qu'il n'en dispose pas. Aujourd'hui que le gouvernement est devenu moins stable, 1 opinion catholique a l'air de lui j donner son appuimais sous conditionet comme le bien qu'il peut faire n'équivaut en aucune façon au mal qui est déjà produit, il s'en suit qu'au lieu d'être une force pour le pouvoir actuel, c'est plutôt un embanaset un obstacle. Ce système est depuis longtemps pratiqué eu Belgique. Voulant aussi imposer des conditions qui n'ont pu être accueillies, le parti clérical a soufflé la zizannie et la discorde de tout son pouvoir, sans pouvoir se figurer que toutes les révolutions et les commotions politiques qu'il serait disposé favoriser, doiveul inévitable ment tourner contre lui et qu'il en sera tou jours la première victime, sous quelque ban nière, sous quelque devise que le mouvement puisse avoir lieu. Programme des morceaux de musique qui seront exécutés par Vharmonie du ia« régimentLundi, 6 Décembre i85i, 7 heures du soirLa Société de lu Concorde. ie partie. Ouverture du Pré-aux-clcrcs, (Hérold). 2» Caprice de Lucie, pour petite clarinette solo, (Donizetti). 5° Pot-pourri de la Juive, arrangé par Van Calck, (Halévy). 2" partie. 1° Ouverture de Guillaume Tell, (Rossini). 2° Grande fantaisie de Jérusalem, arrangée par A. Warg, (Verdi). 5° Valze, par Izenbrandt. Des exprès ont été envoyés, nous dit-on, dans les places fortes des frontières, pour por ter l'ordre de les tenir en bon état de défense. Nous donnons celle nouvelle sans la garantir, bien qu'il semble naturel que toutes les précau- tious utiles soient prises en tout état de choses. [Idem.) M. Laridon receveur des contributions directes et accises Ooslvleleren, et le pre mier qui a fait construire, dans cette province, un établissement mu par une machine va peur pour triturer des graines oléagineuses et moudre des grains, est décédé Gits. lieu de son élablissement, samedi, 29 Novembre der nier, après une courte maladie. (agite). XXIII. En reconnaissant le marquis, Corneillan avait aussitôt lâché le pauvre infirme, qui supportait héroïquement sa puissante et brutale étreinte, et il s'était retiré deux ou trois pas en arrière. M. de Brantigny salua avec une politesse froide l'agent maladroit et peu fidèle de Malard, puis il se dirigea vers Sirvan, auquel il tendit affectueusement la main. Ma visite d'hier ne comptait pas, lui dit-il d'un ton parfaitement en harmonie avec la bienveillance de son geste je tenais vous voir tout mon aise et causer tranquillement avec vous. Quoique Corneillan n'eût pas un grand usage du monde, ni une parfaite connaissance des délicatesses du langage des gens bien élevés, il comprit cependant qu'il pourrait bien se faire qu'il fût de trop, et quelque répugnance qu'il eût d'abandonner la partie si mal engagée par lui, il lit néanmoins quelques-uns de ces mouvements incertains qui indiquent chez un visiteur l'intention de s'éloigner. Je ne vous chasse pas, j'espère, Monsieur lui de manda le marquis toujours poli et froid; autrement je me retirerais. Vous n'êtes sans doute ici qu'en passant, tandis que moi je songe me fixer dans tes environs. J'aurai donc beaucoup d'occasions de revenir, que vous n'aurez peut-être pas. Restez, je vous en conjure, reprit vivement Sirvan en retenant le marquis par sa main qu'il n'avait pas quittée. Monsieur n'a plus rien me dire, eontinua-t-i On nous annonce que M. le ministre de la guerre se rendra demain dans le sein de la section centrale la chambre des représentants, poni exposer la situation de l'armée et dire quelles mesures doivent être prises pour parer toutes les éventualités. Emancipation FRANCE. Paris, 2 Décembre. Le préfet de police aux habitants de Paris. Habitants de Paris, Le président de la république, par une courageuse ini tiative, vient de déjouer les machinations des partis et de mettre un terme aux angoisses du pays. C'est au nom du peuple, dans son intérêt pour le main tien de la république, que l'événement s'est accompli. C'est au jugement du peuple que Louis-Napoléon Bo naparte soumet sa conduite. La grandeur de l'acte vousfait assez comprendrcqu'avec calme imposant et solennel doit se manifester le libre exercice de la souveraineté populaire. Aujourd'hui'comme hier, qùe l'ordre soit notre dra peau; que tops les bons citoyens, animés cominc moi de l'amour de la patrie, me prêtent leur eoncours avec une inébranlable résolution. Habitants de Paris, Ayez confiance dans celui que six millions de suffrages ont élevé la première magistrature du pays. Lorsqu'il appelle le peuple entier exprimer sa volonté, les factieux seuls pourraient vouloir y mettre obstacle. Toute tentative de désordre sera doue prompteincnt et inflexiblement réprimée. Paris, le 2 décembre 1851 Le préfet de police, de maupas. composition du nouveau ministère. MM. de Mornyinlérieur. Fould, finances. Rouher, justice. Magne, travaux publics. Lacrosse, marine. Casabianca, commerce. Saint-Arnaud, en désignant Corneillan du geste et du regard, et je pense qu'il n'a pas le désir de prolonger la visite qu'il a jugé propos de me faire. Voilà ce qui s'appelle mettre les gens la porte le plus joliment du monde, riposta Corneillan. Soit, mon sieur Sirvan; mais vous me reverrez, je vous en donne ma parole d'honneur Monsieur le marquis, je vous salue. Et il sortit en jetant sur Sirvan un regard étincclaut de reproche et de colère. 11 viîus menace, mon ami, dit avec intérêt le mar quis. Auriez-vous quelque chose craindre de lui Si vous n'étiez pas venu, peut-être; mais présent, je puis le braver. Vous avez entendu qu'il a le projet de revenir. Il reviendra trop tard... Dans tous les cas, interrompit M. de Brantigny, si vous avez besoin contre lui du secours d'un coeur dévoué, vous vous souviendrez que je suis près de vous, et que vous avez acquis des droits imprescriptibles mon affec tion et ina reconnaissance. En prononçant cet mots, le marquisprit le siège qu'avait quitté Corneillan, cl il s'établit auprès du paralytique. Je n'ai fait que remplir un devoir, repondit celui-ci avec émotion; et j'ai le regret d'y avoir mis bien de la résistance... Pardonnez-le-moi, monsieur de Brantigny, je vous le demande en grâce Je ne vous pardonne pas cette résistance, Sirvan... je vous en remercie, car j'en connais le secret. L'aviez-vous donc ignoré jusqu'à ce jour demanda Sirvan en tremblant. 1 Non, répondit le marquis avec une noble franchise; mais je croyais que nos liens étaient de ceux que la morale relâchée et coupable du monde permet de mécon naître...; aujourd'hui, Sirvan, je sais le contraire, et je viens me mettre votre disposition. Fils de mon enfant, que voulez-vous de votre aïeul ajouta le marquis en tendant ses deux mains au pauvre infirme. -t- Sa tendresse s'écria Sirvan en portant une de ses mains ses lèvres. Sa tendresse répéta-t-il, et l'assu rance qu'il ne m'en croit pas toiu-à-fait indigne. Cœur loyal et généreux' s'écria son tour le mar quis en serrant Sirvan dans ses bras vous demandez ce qui vous appartient déjà sans retour mais ce n'est pas assez... Je n'ai droit qu'à cela, interrompit Sirvanet si longtemps j'ai cru ne jamais l'obtenir Vous vous trompez, mon enfant; mon nom est le vôtre, la moitié de ma fortune doit vous appartenir un jour; il ne vous est pas plus permis qu'à moi de le mécon naître nous sommes pères tous les deux. Marquis de Brantigny, vous avez encore d'autres de voirs remplir regardez-moi bien, et dites-moi si vous pensez que je puisse être le chef de votre noble maison... d'ailleurs, je n'ai pas de titres; il n'existe pas de preuves, et dans le doute... Vous vous trompez encore, mon ami il y a un titre qui est uncj prcuvc.irrécusable. Il se trouve entre les mains de cet homme qui sort d'ici. Qui\ou$ l'a dit? Je faj vu îyébqndit vivement le marquis. Et on m'a oUéptdcle jaisser a'iicantir condition que mon fils Rsoul épouserait là fifle de il."Malard.

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