JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 1,108. 11" Année. Dimanche, 14 Décembre 1851. Vires acquirit eundo. INTÉRIEUR. MADAME DE MIREMONT. ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces, 4 flancs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé 1 éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Tprm, 13 Décembre. Nos adversaires ne laissent échapper aucune occasion de nuire tous ceux qui refusent de se faire leurs esclaves. Les insinuations perfides, les petites calomnies effet, tout est licite. La fin justifie les moyens. C'est ainsi que dans son dernier numéro, le Propagateurla fin d'un long article sur la question du bétail et le traité avec les Pays-Bas, insinue méchamment que notre représentant M. Alphonse Vanden Pee- reboom, s'est montré jusqu'ici favorable au libre transit et la libre entrée du bétail hol landais. Sa boussole parlementaire, dit le Pro pagateur, semble être le di sir et la .volonté des ministres, plus que la volonté et le bien-être des contribuables. Or, c'est là tout simplement une insinuation perfide et calomnieuse car il n'est peut-être pas un seul député qui ait soutenu, avec plus de fermeté et de succès, la cause de nos éleveurs. Eu effet, lors de la discussion de la loi sur I entrée du bétail en Belgique, ce fut M. Alph. Vanden Peereboom qui proposa, par amende ment, de substituer le droit au poids celui par tête, qui favorisait le bétail gras. Cet amende ment fut adopté, et si le chiffre du droit pro posé par notre député fut réduit parla Chambre, il fut du moins plus élevé que celui indiqué au projet primitif. En 1849le projet de loi sur le transit pro posait d'autoriser le libre transit du bétail par le chemin de fer. Notre député proposa un amendement tendant soumettre le bétail étranger un droit de transit, el malgré les efforts du ministre des finances, cet amendement fut adopté. Ainsi donc, si la position qui serait faite nos éleveurs par l'adoption du traité avec la Hollande, n'existe pas depuis 1849, c'est notre représentant qu'on le doit. En 1849, la conduite de M Alph Vanden Peereboom ne lui valut pas même une simple mention de la part du Propagateur. 11 eut craint délie juste Aujourd hui le même jour nal lance son adresse des insinuations perfides dans l'espoir de lui nuire dans l'esprit de nos éleveurs. Ces derniers ont heureusement plus de mémoire que le méchant journal, ils mépri sent les insinuations malveillantes el se rappel lent, au contraire, les services rendus; ils ont confiance dans notre seul représentant Yprois. if L'opposition cléricale est bien imprudente; aujourd'hui qu'elle est minorité, elle semble prêcher l'extension illimitéedecequ'elle nomme les libertés, mais qui au fond, par l'abus qu'elle en ferait, ne servirait qu rendre elle la pré- polense qu'elle a perdue. C'est ainsi que M Dumojrtierle loustic clérical de la Chambre, s'est avisé de présenter une proposition tendant faire nommer les bourgmestres et les échevins par les conseils communaux Qui ne comprend que ce serait absolument dans la presqu'una- uimité des communes, comme si le curé nom- mail ces fonctionnaires^? Le parti clérical, nom content d'avoir, dans le curé et le vicaire de chaque paroisse, des courtiers électoraux influents, de posséder dans chaque conseil de fabrique un centre d'action et des adhérents, veut encore enlever au pou voir central les seuls agents sur lesquels il exerce une influence bien légère. La décentra lisation, entendue la façon cléricale, serait quelque chose comme de l'anarchie, car fina lement les élus de la commune feraient la loi au lieu de l'appliquer seulement. Il est vrai que ce serait de l'anarchie cléricale, el pour nos conservateurs honnêtes el modérés, ce serait la perfection du genre. Le parti clérical fait une opposition bien im prudente au ministère, car ce qu il essaie au jourd'hui une autre opinion peut surgir, profiter de ses exemples et, sous prétexte cl élen- jdre les libertés, agiter nos populations. Les franchises communales sont aussi larges qu'il est possible de les pratiquer, sans tomber dans l'abus, et la preuve, c'est que le parti catholi que les a restreintes, quand il était au pouvoir. Il ne peut s'empêcher de jouer avec les libertés quand il n'est pas le maître, comme les mou chas voltigent autour de la lumière elles y brûlent leurs ailes el le parti clérical fomente des révolutions, dans l'espoir de lasser la so ciété el de la voir se soumettre abimée et exténuée, au despotisme religieux, dont le prê tre serait l'agent. Mais toutes les commotions politiques tournent el tourneront contre lui, et le clergé aidé et soutenu par la fraction inerte et peu intelligente des populations, sera la première victime de ses manœuvres, tout en faisant pâlir la société de ses tentatives ambi tieuses, pour ressaisir ses privilèges et sa puis sance d'autrefois. («cite). XXV. Nous pensons qu'il ne serait peut-être pas très-difficile de faire un chapitre fort amusant, en racontant l'entrevue de Corncillau et de Malard, dans le cabaret de la mère Milord, la suite de l'échec que chacun d'eux avait éprouvé; mais, comme nous pensons aussi que l'fntérèt qui s'attache ces deux personnages est fort secondaire, nous nous bornerons dire qu'après une scène de récri minations assez violente, un mutuel désir de vengeance les rapprocha, de sorte que lorsqu'ils remontèrent dans leur carriole pour retourner chez eux, ils étaient de nou veau en très-bonne intelligence, chacun conservant ce pendant en soi le désir d'exploiter l'autre la première occasion. Quand ceci se passait, le marquis de Brantigny quoiqu'il eût beaucoup moins de chemin faire que Malard, n'était pas encore de retour Aigucbellc, Fort désireux, le malin, de voir commencer ses travaux de restauration, il avait senti croître son impatience la suite de son entrevue Le Propagateur nous apprend qu'à une époque peu éloignée, M. Alphonse Vanden Peereboom se rendit la Chambre de com merce, probablement pour s'entendre avec elle sur une question importante. L'article inséré dans le dernier numéro du Propagateur qui, ainsi que l'indique Renonciation de la démar che sus-menlionnée, est écrit par un membre de cette chambre, doit prouver une fois de plus NI. Vanden Peereboom, que certaines démarches faites, peut-être dans un but loua ble, auprès de certains adversaires politiques, ne sont pas sans inconvénients, puisqu'elles exposent celui qui les fait, se voir calomnié par ceux même en qui il place sa confiance. Espérons que le perfide article écrit évidem ment par un membre de la chambre de com merce contre notre représentantsera une leçou pour ce dernier et qu'il comprendra en fin qu'il est certains individus avec lesquels il est prudent d'éviter tout contact. Programme des morceaux de musique qui seront exécutés par T harmonie du i 2« régiment, l'oc casion de l'anniversaire de la naissance de S. M. le Roi des Bei.ges, Mardi16 c', q heures du soirla Société de la Concorde. t* partie. 1° Ouverture des Monténégrins, (Limnander). 2° Fantaisie du Toréador, arrangée par M. Clément, (Adam). 5° Grande fantaisie et thème variée pour cornet pistons, composés par M. Clément, (tr< exécution). 2e partie. 1* Grand pot-pourri du Prophète, arrangé par M. Clément, (Meyerbeer). 2° Pot-pourri National, arrangé par Van Calck. VILLE D'YPKES. Conseil commeval, avec Sirvan, et il n'avait pu se décider quitter ses ouvriers pour retourner chez ia vicomtesse que lorsque l'heure du diner l'y avait contraintencore s'était-il fait attendre pendant un quart d'heure, ce qui ne lui était peut-être jamais arrivé de sa vie. Quand il entra dans le salon, le contentement intérieur qu'il éprouvait se manifesta d'une manière si évidente sur sa physionomie, que madame de Mireinont, dont la péné tration était grande la vérité, en fut sur-le-champ frappée. Pendant le dîner, ce changement fut plus visible encore, et cette fois ce fut Raoul qui l'observa et qui en fit tout haut la remarque. En bonne conscience, mon père, dit-i), il ne tiendrait qu'à moi d'êtie un peu jtiloux savez-vous bien que vous n'avez pas été aussi gai le jour de mon arrivée que vous l'êtes aujourd'hui. Cependant, un fils unique qui rentre >ous le toit paternel après quatre années d'absence, c'est un événement. Ce reproche me touche infiniment, mon cher Raoul; car il me semble que c'est la première fois, depuis votre retour, que vous paraissiez attacher du prix ma ten dresse. Séance publique fixée au Mardi, 16 Décembre i85t, dix heures du malin. ordre du jour. 1° Communication de pièces. 2° Emettre un avis a. Sur le cahier des charges pour la vente de bois taillis, coupe de 1852 croissant sur les propriétés des Hospices civils. b. Sur un projet d'cchange de propriétés entre l'administration charitable précitée et le sieur Dochy, bourgmestre, S' Jean. c. Sur une délibération de la dite administration, deman dant 1 autorisation de vendre une quantité d'arbres hors de croissance. Parcequejcnesuis pas démonstratif; cela ne prouve rien, mon père. Pas démonstratif, Raoul, interrompit le marquis, vous l'êtes au contraire beaucoup sur certaines choses. Dans tout celamon père, vous ne nous avez pas confié la cause de voire gaité de ce matin j'ai quelque idée qu'elle pourrait nous intéresser. Sachez donc, reprit M. de Brantigny en jetant un coup d'oeil significatif sur la vicomtesse, que j'ai refusé tout l'heure pour mon fils le plus riche parti de la pro vince. Le parti le plus riche dit la vicomtesse après quel ques secondes de réflexion, ce doit être mademoiselle Clémence Malard. Précisément. Ah fit Raoul avec l'air d'une profonde surprise; mais pourquoi alors, il n'y a pas p!us de quelques jours, m'avez-vous dit, mon père, que vous n'aviez pas encore de parti pris au sujet de ce mariage C'était la vérité celte époque, Raoul; et ce l'est encore en ce moment, quand je vous annonce que toute réflexion faite, cc mariage ne se fera pas.

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Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 1