Alost. L'association libérale a réuni dimanche une grande partie de ses membres dans un banquet qui avait été fixé depuis les élections communales. 5' Entendre le rapport de la commission des finances, chargée de 1'exRrneii du projet de rôle pour le paiement de l'indemnité fixée par l'art. 73 de la loi sur la Garde civique. A* Approuver, s'il y a lieu, le cahier des charges et conditions pour la construction de la route directe de Cruyseecke Wervicq. 3* Assister au Te Deum qui sera chanté onze heures du matin, en l'église S1 Martin, pour l'anniversaire de Sa Majesté. Jeudi dernier en la collégiale de S' Martin, a été célébré un service funèbre, en mémoire et pour lé repos de l'âme de M. le maréchal-gé néral, Jean-de-Dieu Soult, duc de Dalmalie président honoraire de la Société des anciens frères d'armes de l'empire français, Ypres. A Cette cérémonie assistaient tous les membres de la Société, qui se sont rendus l'église en corps, précédés de la musique des Sapeurs-Pompier». Un grand nombre d'habitants et beaucoup de militaires de la garnison avaient fait acte de présence cette triste solennité, dans le but de rendre hommage une des plus grandes illustrations du temps de l'empire français. Le concert, suivi d'un bal, donné par M. Ch. Otto, est filé au Dimanche. 21 Décembre cou rant, en la Salle de spectacle, 6 1/2 heures. Paris est calme, mais les nouvelles de» dépar tements sont assez mauvaises, les mouvements qui ont éclaté dans les provinces du centre ont pris un caractère socialistedont Louis-Napoléon a su habilement tirer parti, et qui lui servent se justifier aux yeux de l'Europe. Mais cette légère effervescence socialiste que quelques gen darmes ont suffi pour calmer, était l'inévitable conséquence du coup d'état. Si une chose nous étonne, c'est que les socialistes n'aient pas opéré en masse leurs levées de boucliers, fis ne retrou veront jamais une occasion comme celle qui leur a été donnée par Louis Bonaparte. Nous disons que le prince Louis a su habile ment profiler de quelques manifestations socia listes faites dans le centre, en effet les trois quarts de la France sont en état de siège, hier encore les Basses-Alpes, par décret de Louis-Napoléon passaient sous le régime du sabre, tous ceux qui protestent contre la violation de la Consti tution, faite par le Président de la République, sont considérés comme démagogues et traités comme tels N'avous-uous pas yu les gants jau nes du Café Toi toni confondus avec les profes seurs de barricades par les journaux de l'Elysée. D'un autre côté notre correspondant de La Haye nous écrit que s'il faut croire les bruits qui circulent dans les légions parlementaires, le traité du 20 septembre n'aurait pas été très- favorablement accueilli parles bureaux (sections) de la seconde Chambre des Etats-Généraux. Les stipulations relatives aux droits sur les cafés motiveraient particulièrement celte opposition. (Indépendance.) Réunion des sauniers Ma Unes. Les sau niers do royaume avaient été invités se rendre avaul-bier Malines, pour y délibérer sur une pétition présenter aux chambres, contre le traité de commerce conclu avec l'Angleterre. Celte réunion a eu lieu en effet le R décembre. C'est dommage, reprit Raoul, j'avais eu beaucoup de succès ma dernière visite. Et le jeune comte fit le récit le plus amusant de son entrevue avec Clémence, enfin il fut si gai, que Valérie, qu'on voyait peine sourire depuis quelques jours, fut saisie d'un accès de fou rire qui l'obligea de quitter la table avant la fin du dîner. On causa encore de choses et d'autres, puis la vicom tesse demanda s'il ne faudrait pas aller s'informer de ce qu'était devenue Valérie la suite de son accès de gaité, et l'on passa dans le salon. Mademoiselle d'Avaujonr ne s'y trouvant pas, madame de Miremont alla la chercher dans sa chambre. Elle vou lait lui parler encore une fois et sérieusement de Raoul, avanlde tenterauprèsdu marquis une démarche décisive. La noble femme élait décidée déclarer son vieil ami qu'elle donnerait toute sa fortune Valérie. Quand elle fut sortie, M. de Brantigny dit Raoul Mon eber enfant, il faut que nous ayons ce soir ensemble une conversation très-sérieuse; ici nous pour rions être interrompus; si vous voulez, nous passerons M. Yan Crombrugghe de Gand a été élu pré sident de la réunion. MM. Mathieu de Van Ixem Remy de Lou- vain, Albert de Liège, et Van Duilch d Oslende, ont pris place avec lui au bureau. M. Van Crorabrngghe a fait un exposé de la question, et soutenu que l'art. 5 du traité, contelu par le gouvernement avec l'Angleterre, serait la ruine des sauniers indigènes. Son exposé n'a trouvé que des adhérents au sein de la réunion. M. Van Crombrugghe a ensuite proposé de présenter aux chambres une pétition qu'il avait rédigée d'avance et laquelle divers membres ont proposé quelques modifications. La pétition a été votée l'unanimité et signée par tous les membres présents. Un membre a prétendu qu'on avait produit «au ministère de faux échantillons de sel anglais, et il en fait circuler un de très-belle qualité, pour prouver que la concurrence serait impos sible aux sels belges. Un grand nombre de sauniers qui avaient été convoqués n'ayant pu se rendre Malines, avaient envoyé leur adhésion tout ce qui s'y ferait dîfns l'intérêt de leur industrie. jjï 9^0 <mm ris On écrit de Châtelet, le 9 décembre L'explosion du feu grisou qui a eu lieu le qualrede ce mois, au charbonnage de Boubier, a déterminé dans les travaux souterrains de ce charbonnage, un incendie qui devient de jour en jour plus intense. Le feu dévore en ce mo ment les nombreuses pièces de bois qui servent ctançonner les travaux de la mine, il est tel lement violent qu'on en voit sortir de la fumée, bien que les travaux d'extraction de cette bure soient situés deux cents mètres de profondeur. On est actuellement occupé creuser un aqueduc, qui au moyen d'une machine locomo- bile, conduira les eaux de la Sambre dans le puits de la fosse incendiée. C'est le seul moyen possible d'empêcher le feu de se communiquer aux veines en exploitation, ce qui deviendrait un dommage irréparable et donnerait cet ac cident, déjà si grave, un caractère des plus ter ribles. Les travaux sont poussés avec une grande activitégrâce au zèle des ingénieurs des mines, qui, depuis le moment du sinistre, n'ont pas encore quitté les lieux. Nous pouvons donc espérer que dans peu de temps, les eaux ame nées en abondance dans tous les travaux incen diés, mettront promptement un terme au fléau dévastateur. Toutefois, on ne peut malheureusement se le dissimuler, les pertes de charbonnage de Bou bier sont énormes, car après avoir épuisé la masse d'eau qu'il est de toute nécessité d intro duire dans la bure, il faudra commencer re construire dans les travaux en exploitation, qui seront entièrement détruits ajoutez cela le chômage forcé que celle société doit subir dans le moment des grandes expéditions, où les charbons s'enlèvent avec tant de rapidité .qu'il est presque impossible de s'en procurer dans nos enviions, et vous aurez une idée du chiffre élevé des pertes que cet événement malheureux occasionnera aux actionnaires du charbonnage de Boubier. On pense que l'extraction ne pourra guère recommencer que dans six sept mois. dans mon appartement. C'est donc bien grave, mon père demanda le pau vre Raoul dont la physionomie exprima subitement un profond ennui. Très-grave, mon fils, puisqu'il ne s'agit de rien moins que de vous apprendre (pie vous avez perdu la moitié de votre fortune, et de vous proposer de faire un mariage pauvre. Je me flatte, mon cher père, que vous voulez plai santer, dit Raoul sur les traits duquel l'anxiété remplaça l'ennui encore plus vile que celui-ci n'était né un instant auparavant. Je ne plaisante pas,monîiher Raoul... mais pour quoi ce trouble, si la cause qui vous fait moitié moins riche est honorable, et si le mariage que je veux vous faire contracter offre, du reste, toutes les garanties de bonheur que je puis souhaiter pour vous. Mon père, il n'y a pas de manière honorable de perdre la moitié de sa fortune, et je rie crois pas qu'il existe au monde de fille pauvre qui poisse me rendre heureux. Cent trente convives y assistaient. Les quatre villes et plusieurs des communes les plus importantes de l'arrondissement y étaient-repré- senlées par des députations nombreuses. On y remarquait les représentants de l'arrondisse ment, plusieurs conseillers provinciaux, un grand nombre de bourgmestres et d'échevins des villes et communes, et des fonctionnaires de l'administration et de l'ordre judiciaire. La plus franche cordialité a régné pendant tout le banquet Le toast au Roi a été accueilli avec le plus vif enthousiasme et la musique exécutait en même temps l'air national. Les événements de France ont fourni l'oc casion d'une manifestation de patriotisme et de vœux d'union et de concorde entre tous les partis au moment du danger. Nous extrayons les passages suivants d'une lettre adressée de Paris une personne de notre ville. Ces lignes écrites sous l'impression des faits accomplis se passeront de commentaires. L'auteur de la lettre est un républicain honnê te, sincère, dévoué la fortune de la France, il a tracé ce tableau sous le coup d'une indigna- lion bien facile comprendre on ne voit pas sans ressentiment la guerre civile ensanglanter la rue, massacrer des innocents, des enfants inoffensifs, des femmes, des mères! Tous les détails qui suivent sont horribles, bien plus, ils sont véridiques. Le crime est consommé. Il n'y a plus ni lois, ni consti tution, ni liberté de parler, ni liberté d'écrire; il n'y a plus qu'un peuple lâche d'un côté et de l'autre côté une horde de brigands Mardi le premier mouvement fut de la stupeur, de l'hébétement et quelque chose de plus. La tentative était si hardie, si brutale qu'elle paraissait folle. En lisant les proclamations on haussait les épaules et l'on souriait dédaigneusement en se disant: ces gcns-là doivent mou rir, ou sur la claie ou Charenlon Quelques heures plus tard, ce n'était plus cela. L'éton- nement avait fait place l'indignation. Les rue», les boulevards étaient couverts de groupes, de petits clubs en plein vent dans lesquels la conduite de cet homme qui doit tout la république était sévèrement et justement appréciée. On se disait que le coup d état laisse bien loin derrière lui ceux de Charles X et de Bonaparte l'ancien le dix-huit brumairo est dépassé de beaucoup. Tout ce qu'il y a de plus saint et de plus sacré chez les hommes a été foulé aux pieds de la manière la plus cynique et la plus criminelle Un ancien aventurier qui la Franee dans un moment où elle était ivre avait donné six millions de suffrages avec injonction de maintenir la république, la constitution, les lois, a tout violé: La constitution, les lois, le serment le plus solennel. Lui seul depuis quatre ans avait dû promettre fidélité la républi que, il avait dit: Je jure devant Dieu et devant tes hommes d'exécuter fidèlement le mandat qui m'est imposé je mettrai ma gloireremettre intact entre les mains de mon successeur, les pouvoirs qui me sont confiés. Et il n'a rien respecté Il parle dans ses procla mations des partis hostiles que renfermait l'assemblée mais il a été en tout leur complice et leur instigateur Bref, on ne trouvait qu'un homme qui pût lui être comparé; cet homme, c'est Cartouche! Mardi soir le mouvement grossissait: la Marseillaise se déroulait le long des boulevards; les cris de vive la République! vive la Constitution retentissaient avec énergie. A mon tour, mon fils, je vous dirai que je nie flatte que vous voulez plaisanter. Et mon tour encore, mon père, je vous répondrai que je ne plaisante pas. Je suis prêt vous suivre dans votre appartement et recevoir les communicationsles confidences que vous m'annoncez; mais s'il m'est démontré que nous sommes moitié ruinés, demain je monte che val et je vais demander la main de mademoiselle Malard. Une personne que vous venez de couvrir de ridicule par vos moqueries, Raoul 1 vous ne parlez pas sérieuse ment. Nous ne nous marierons pas sous le régime de la communauté, mon père, répliqua Raoul, dont la légèreté naturelle reprit un moment le dessus. Un domestique, qui apporta des lumières et annonça que ces dames allaient descendre au salon, rappela an marquis qu'il avait demandé Raoul de les suivre dans son appartement. Raoul, tans doute, ne l'avait pas oublié non plus, car au premier pas que son père fit vers la porte, il se hâta de prendre son bras et ils sortirent ensemble. -* (£o suite tin proéhu in .V°.

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Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 2