W° 1,100. 11e Année.
Jemll, 18 Décembre 1851.
JOlItYAL D'YPRES ET DE L'AURONDISSEMEXT.
Vires acquirit eundo.
MADAME DE MIREMONT.
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Le Piiogués parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal dni
ctre adressé 1 éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies
liVfËfMEUIl.
M
Yprf.s, 17 Décembre.
Hier, 16 Décembre, jour anniversaire de la
naissance du Roi, un Te Deum a été chanté
l'église S'-Martin. Les membres du tribunal, le
commissaire d'arrondissement, le Conseil com
munal, le commandant d'armes, les chefs de
corps, ainsi que les officiers de la Garde civique
et de la garnison et grand nombre de fonc
tionnaires, y ont assisté.
A midi, il y a eu grande parade des troupes
de la garnison, sur la Graud'Place.
Deux dîners decorps ont eu lieu hier en notre
Tille l'occasion de l'anniversaire du Roi, l'un
pour les officiers du 12e régiment d'infanterie
sous le commandement de M. le L'-colonel
Raemaekers; l'autre pour les officiers détachés de
tous les corps de cavalerie, d'artillerie et de
l'état-major, l'Ecole d'équilalion, sous le com
mandement de M. le colonel N. Ablay, auquel
avait été invité M. le L'-colonel De Bruyn,
commandant d'armes Les sous-officiers de celte
institution de même que les sous-officiers d in
fanterie s'élaienlégalement réunis pour célébrer
cette fêle nationale.
Le seul toast qui ait été porté la réunion
des officiers du cours d'équilalionau Roi
parle colonel Ablay qui, en peu de mois,
a fait ressortir les sentiments de vénération et
de dévouement que toute l'armée porte au chef
de l'État, a été accueilli par ces 40 jeunes officiers
avec un tel enthousiasme patriotique qu'il s'est
traduit par une quintuple salve, accompagnée
chaque fois d'un Vive le Roi unanime et bien
accentué.
Le soir, la musique du 12e s'est fait enten
dre la société civile et militaire de la Con
corde, où tous les officiers de notre garnison et
de la Garde civique s'étaient donné rendez-
vous.
Les artistes de l'excellente musique du 12e
régiment ont reçu, hier au soir, les honneurs
d'une véritable ovation, au local de notre société
la Concorde. Inspirés probablement par l'ani
mation qui régnait dans le corps d'officiers
fêlant avec un entrain vraiment remarquable
l'anniversaire de la naissance de leur Chef, notre
Souverain, l'orgueil du pays, ils ont enlevé des
morceaux choisis avec une précision et une
suavité musicaleavec cette habileté et celte
perfection d'ensemble, qui entraîne, transporte,
et arrache forcément l'auditoire des bravos
chaleureux et mérités. Décidément celle iifn.si-
que est devenue tout fait remarquable depuis
son arrivée en notre ville, et nous ne nous
étonnons pas des justes tributs d'éloges que lui
ont prodigués les chefs de musique d'un régi
ment et d une garde nationale du département
du Nord, venus tous deux exprès, paraît-il,
pour l'écouler et l'admirer.
Remercions M. le colonel Raemaekers de
l'heureuse et courtoise idée qu'il a eue, en pre
nant I initiative d'une mesure propre créer
une des plus çharmaptes diversions nos lon
gues soirées d'hiver.
A l'occasion de l'anniversaire du Roi, les
sous-officiers du 12® de ligne, en garnison en
cette viile, se sont reluis hier, dans un banquet
qui a eu lieu au Salon d'Apollon.
Celte fêle, où n a cessé de régner la plus
franche cordialité, a été rehaussée par la pré
sence du digne chef de ce régiment, le lieute
nant-colonel Raemaekers, qui a bien voulu
venir au dessert honorer celte réunion de sa
présence.
Plusieurs toasts ont été portés par lui et cha
leureusement accueillis par tous les convives,
au Roi et la Famille royale.
Un dernier toast a été proposé par l'adjudant
sous-officier au colonel. Inutile de dire qu'il a
été reçu avec enthousiasme, par des sous-offi
ciers appartenant un corps qui se seul fier et
heureux d'avoir pour chef un homme qui par
seséminentes qualités,a su conquér ir l'allache-
ment et la vénération de tous ses subordonnés.
La bonne entente et la cordialité qui n'ont
cessé de régner pendant celle fêle de famille,
nous permettent d'enregistrer une fois de plus
le parfait accord qui règne entre tous les mem
bres de ce beau régiment, et nous autorisent
dire en terminant: Honneur au chef de corps
qui comprenant la haute mission qu'il est
(seite).
XXVI.
En entrant dans son appartement, le marquis prit un
fauteuil, et il en indiqua un autre de la main Raoul;
puis tous deux restèrent quelques instants silencieux,
comme cela arrive le plus souvent, quand des personnes
vont avoir une explication sur un sujet <jui les intéresse
vivement.
Mon enfant, il y a un sujet dont je vous ai rarement
entretenu, paree qu'il m'était pénible...
lei le marquis lit une pause.
Il s'agit de votre frère aîné, reprit-il après quelques
secondes de silence... de ce pauvre César noble cœur
qui eût, j'en suis sûr, racheté les fautes de sa jeunesse, et
qui les a amèrement regrettées avant de mourir.
Je ne me suis jamais expliqué votre sévérité son
égard il avait les idées de son temps, ce qui n'est pas un
tort mes yeux, puisque j'ai celles du inien.
Soit, répliqua le marquis; ce n'est pas là la question.
Voire frère a été marié, j'en ai acquis la certitude, il y a
de cela peu de jours.
Ah fit Raoul ceci est effectivement tre^-grave.
D'autant plus grave, qu'un enfant est né de ce
mariage, que cet enfant vit, et qu'il a lui-même une
lamilledont les droits mon héritage sont incontestables.
appelé remplir, s'attache faire régner, parmi
ses subordonnés, l'union parfaite qui doit dis
tinguer les membres de l'armée et qui, par une
administration sage et entendue, dotera le pays
d un régiment qui se fera toujours remarquer
par «son instruction et sa discipline et sur
lequel le Roi et la patrie pourront compter, si
jamais les institutions sages et libérales dont
nous jouissons, se trouvaient compromises.
Le concert qui sera donné par M. Ollo, avec
le concours des artistes-musiciens du corps des
Sapeurs-Pompiers et de quelques artistes dis
tingués de celle ville, aura lieu définitivement
Dimanche prochain, 21 décembre.
D après les listes de souscription que nous
avons vues, ce concert promet d'attirer la foule.
On peut se procurer des cachets chez .M. Otto,
Marché au beurre.
Aviez-vous consenti cette union, mon père
Non, j'étais hors de France.
Alors elle est nulle.
Détrompez-vous, Raoul, ma mort civile rendait
votre frère libre de ses actions.
Fi donc
Ce mouvement d'indignation vous fait honneur, mon
fils; mais je me permettrai de vous dire que celle mort
civile, dont les conséquences vous révoltent, était une des
idées et même une des lois du temps.
Raoul se pinça les lèvres.
J'avais donc raison de vous dire, poursuivit le mar
quis, que votre fortune allait se trouver diminuée de
moitié.
Ainsi, inon père, vous allez subir les conséquences
d>une loi de la révolution.
La justice le veut ainsi.
El quelle espèce de femme avait épousé mon frère
Une paysanne, Raoul. Vous voyez que, sauf l'amour
de l'argent, il pensait tout juste connue vous sur le cha
pitre des mésalliances.
Ainsi, me voilà cadet de famille.
Rien de plus, mou ami.
De sorte que si cette prairie que le roi vous a pro
mise, nvavcz-vous écrit pendant que j'étais Vienne, vous
lest donnée, je n'en serai pas l'héritier un jour
Ce n'est pas moi qui décide cela, c'est la Charte, ce
Le receveur des contributions directes prie les
contribuables qui sont en relard de payer les ter
mes échus, de vouloir bien les acquitter dans la
huitaine, faute de quoi il se verrait regret dans la
nécessité de leur occasionner des irais de poursuites
VILLE D ÏPRI.8. Conseil commi\ar
Séance publique du Mardi, 16 Décembre 1851
Présents MM. le baron Vanderslichele de
Mauhus, bourgmestre, président; l\veius-Fou-
teyne, écbevin Théodoie Vanden Bogaerde,
Charles Vande Brouke, Boedt-Lucien, Legra-
veraud, Martin Sinaelen, Edouard Cardiuael,
AugusledeGhelcke, Ernest Merghelynck, Boedt,
avocat, Louis Annoot, conseillers.
M. le secrétaire donne lecture des procès-
verbaux des séances qui ont eu lieu les 20, 24
et 29 Novembre 1651. La rédaction en est
approuvée.
Lavant-projet d'une roule construire de
Messines vers la frontière de France, par la
commune du Ploegsteert, est envoyé eu com
munication au Conseil. L'examen eu est remis
une prochaine séance.
Le cahier des charges pour la vente du bois
taillis, coupe de 1S52, croissant sur les pro
priétés des Hospices civils et le projet d'échange
entre cette administration charitable et te sieur
palladium de nos libertés, comme vous me disiez l'autre
jour.
Et quand me préscnlerez-vous mon neveu de
manda Raoul avec une inllexion dc.voix qui trahissait un
dépit tout près de dégénérer en colère.
Je n'ai pas encore de parti pris ce sujet cela dé
pendra de votre neveudont l'empressement se faire
reconnaître ostensiblement par nous n'est pas vif jusqu'à
présent.
J'en étais sûr ses droits sont-doutcux interrompit
Raoul, dont le visage reprit tout-à-coup son expression
habituelle de bonne humeur et d'insouciance.
Ne vous attachez pas cette espérance mon fils,
car je vais la briser l'instant même. Les droits que vous
regardez comme douteux sont incontestables; celui qui
les possède peut en fournir la picuvc aujourd'hui même
s'il le veut, et ses hésitations ne tiennent qu'à son profond
respect pour des principes qui vousfont hausser les épaules.
Que voulez-vous dire
Que ce fils de paysanne a plus de vénération pour 1«
nom que vous portez, que vous-même.
il vous aura flatté dans votre passion dominante,
mon père, et vous vous serez laissé prendre ce piège,
interrompit Raoul.
Mais'quand je vous dis, reprit le marquis, qu'il n'a
qu'un mot prononcer pour ra'obliger lui douucr mon
nom, et vous forcer, vous, lui donner votre titre et la