Faits divers. Voici maintenant quelques détails sur les lois organi ques qui doivent suivre l'octroi de la constitution. Je ne vous les transmets toutefois que sou; réserve. Les opinions différent sur le sort qui serait fait la presse. On dit d'une part, qu'il y aura suppression absolue de la liberté et censure préventive. J'aime mieux croire, pour l'honneur de notre pays, qu'un outre système un peu moins rigoureux prévaudra; voici quel serait ce système 1. Cautionnement de deux cent, mille francs au moins, pouvant être porté quatre cent mil! 2. Droit administrai if de suspension avant jugement. 5. Tribunal spécial pour la connaissance des délits. Par conséquent plus de jury. Il y aurait trois principaux délits 1. uiscussion de la forme du gouvernement; 2. Attaquesaux personnes, diffamation, calomnie, etc.; 5. Outrages la morale, la religion, la propriété. Moyennantcesconditions, liberté illimitée de la presse! Une loi qu'on préparerait aussi, aurait pour but d'éman ciper complètement la commune, au point de vue de la gestion de ses biens et deniers, gestion lbrt entravée en ses inains par la législation actuelle; mais toutes ses attri butions politiques, judiciaires, même de simple police et voirie, lui seraient retirées, et ce lie serait qu'à la con dition de renoncer tout pouvoir, toute influence de ce genre, que le maire serait élu par le suffrage universel, uniquement comme tuteur civil. Les gardes champêtres, agents voyers, etc., seraient la disposition du pouvoir exécutif, représenté par un commissaire de police com munal ou cantonnai, de façon assurer complètement la centralisation politique en laissant uniquement la com mune l'intendance omnipotente de son budget. Il est toujours question des lois qu'on jugerait les plus propres capter les sympathies populaires. Pour subvenir au déficit que produirait la suppression de l'impôt sur les boissons et des octrois, il est question d'un impôt sur le revenu qui pèserait sur les classes riches spécialement. Une assez vive agitation continue regner dans les départements du midi. A Nièvre, malgré les mesures énergiques de M. Cartier, est toujours le siège d'une grande fermentation. A peine un hameau, un village est-il pacitié, qu'il put envoyer des colonnes d'infanterie sur d'autres points. Une observation que des personnes plus expertes que moi ont déjà faite, c'est que l'ignorance des événements de Paris dans laquelle on laisse les dépar tements cause des agitations, et surexcite bien plus vive ment les imaginations, que si on laissait parvenir les nouvelles par les orgaues accoutumés de la presse pari sienne. Les arrestations continuent. On n'a qu'à donner une nouvelle tout haut quelqu'un sur la voie publique, pour être arrêté. MM. Madicrde Montjau, père, et de Lavalelle, l'rère du rédacteur de l'Assemblée nationalen'ont pas été arrêtés pour d'autres motifs. Le nombre des arrestations politiques qui ont suivi les événements, s'élève huit ceuts environ. Celte nuit les prisonniers de la prison de Mazus ont été transférés Jiicèlrc. M. Crocé Spiunelli, le fameux bijoutier qui présidait un club socialiste et qui était eu fuite, vient d'être arrêté, il y a une heure. Parmi les individus pris sur les barri cades et que les conseils de guerre jugeront vers la fin de janvier, figure l'un des insurgés de février 1848 qui brûlèrent le trône de Louis-Philippe sur la place de la bastille. M. Fortoul, ministre de l'instruction publique, repré sentant des basses-Alpes, a dit aujourd'hui que plusieurs membres de sa famille étaient au pouvoir des insurgés. Paris, 12 décembre. La réapparition des journaux suspendus n'a produit aucune sensation. M. de Girardin, quoi qu'en dise la Presse, restera toujours le directeur du journal. C'est une précaution qui méuage la Presse la possibilité de transiger avec un de ses aueieifs principes. Les gens qui croient encore l'importance de M. de Girardin, assu rent qu'il a reçu un million pour prix de sa retraite. Ce sont là de ces bruits qu'il n'est pas besoin de démentir. Qui donnerait un million par le temps qui court et sur tout pour acheter M. de Girardin M. le président de la république complète en ce mo ment l'organisation de sa maison militaire.. Tous les corps de 1 année, sans exception, seront désormais re présentés auprès de sa personne. La nomination de M. le capitaine de. frégate Excelmans que lions avons aunon- cce hier, est la première exécution de cette mesure. M. le ministre de la guerre a adressé au président de la république le rapport suivant; M. le général de brigade Chadreysson, désigné pour aller prendre le commande- dément des Basses-Alpes, a refusé cet emploi. Le ministre de la guerre a l'honneur de proposer au président de la république d'admettre cet oilicier général lairc valoir ses droits la retraite. Paris, le 11 décembre 1851. Le ministre de la guerre, a. de 9*-arnaud. Le président de la république, Approuvé, nouts-JUPOLéo.N Bonaparte. (Défiches télégraphiques.) Sisteron, 11 décembre, 1 b. 1/2 du soir. Le préfet est entre Sisteron avec 500 hommes d'in fanterie et 20 gendarmes venus de Gnp. Le procureur de la république de Gap était avec lui. En voyant paraître la colonne, le sous préfet de Sisteron qui s'était enfermé dans la citadelle avee 8(i soldats du 25" léger, où il était bloqué depuis quelques jours, est descendu et les aulo- l'ilé.s ont immédiatement occupé l'hôtel de vfllc. La com mission municipale révolutionnaire trouvée en séance, a été dissoute. Aucune tentative de résistance n'a été faite. On s'est battu le 10 Molyac et aux Niées. Il y a eu des morts et des blessés. Digne doit être au pouvoir des troupes. Les révoltés qui étaient parvenus mettre sur pied plusieurs milliers d'individus auxquels on avait fait croire, assure-t-on, que les autorités ne voulaient pas reconnaître les actes de L.-Napoléon, fuient dans toutes les directions. Marseille, 9 décembre, 9 b. du malin. Le l'-général au ministre de la guerre. Les nouvelles du département du Var sont très- bonnes. Nos colonnes poursuivent de leur côte les bandes d'insurgés qui fuient leur approche. Il y a beaucoup de Piémontais parmi eux. Deux frégates vapeur sur veillent la côte. Je n'ai nueunc nouvelle du préfet des Basses-Alpes, bloqué dans Digne. Deux fortes colonnes opèrent dans ce département presque entièrement in surgé. Le plus grand zèle anime tout le monde. Un grave accident est arrivé mardi au convoi 3n soir de notre chemin de fer entre Floreffe et Namur» Voici la relation qui nous est adressée par un témoin oculaire Hier soir, 9 heures 50 minutes, un signal demandant du secours est parvenu notre station; la locomotive de réserve, dirigée par le machiniste Crêpez, accompagné du survcillantde la station ainsi que du contre-maître Bidlot, sont partis la découverte afin de porter secours au convoi dont l'arrivée Namur est fixée 8 h. 45. En arrivant la tranchée en avant du pont de Floriffoux, le surveillant aperçut une lanterne rouge et aussitôt après un convoi qui s'avançait toute vitesse; malgré la promp titude qui fut mise pour arrêter la loeomolive et la faire marcher en arrière, les agents qui la montaient eurent bientôt reconnu l'impossibilité d'obtenir ce résultat. Cependant la locomotive marchait lentement en arrière, mais la vitesse du convoi public était telle qu'il ne tarda pas l'atteindre; un choc violent put lieu; la locomotive 102 fut jetée en travers de la voie et son tender violem ment détaché alla se renverser dans le fossé; la locomotive du convoi public ainsi que les voitures n'ont point déraillé, mais le choc a été d'une telle violence que la locomotive elles voitures ont considérablement soulfert; aucun voya geur n'a été blessé, 11 n'en est malheureusement pas de même du personnel le chef garde Pirotte est fortement contusionné, le chauffeur Ilenrard égalementun des employés du bureau de postes, M. J. Ortmans, une côte fracturée; les autres agents n'ont reçu que. de légères contusions. Les voyageurs des deux trains arrivant 8 heures 43 m. Namur, 9 h. 45 n'ont pu être menés destination qu'après que la locomotive n"102 a été garée; celte opé ration n'a été terminée que vers minuit et 12 h. la environ ils arrivaient Namur; les voitures et le matériel endommagé avaient été conduits la station de Floreffe. Lundi, un accident affreux venait jeter le deuil et la désolation au sein d'une famille, qui voyait un de ses en fants succomber par suite d'une déplorable fatalité. Voici quelques détails sur ce triste événement Le plusjeune des enfants du SeurCanel, de Montbéliard, curieux commeon l'est son âge, se trouvait dans la cour de la maison pour voir saigner un porc. Au moment où l'animal allait être abattu, il fît un ef fort et s'échappa des étreintes du boucher; l'enfant, saisi d'un sentiment de frayeur, prit son élan pour se. sauver, el, par un de ces hasards malheureux, alla butter contre- une fenêtre sur laquelle se trouvait un couteau placé de telle manière que la lame, dirigée en avant, dépassait le 'socle de cette fenêtre le malheureux enfant ne l'aperce vant pas, se précipita sur ce terrible instrument, qui perça ses vêtements et alla pénétrer dans l'estomac. La blessure fut si terrible que le pauvve enfant eut peine le temps de dire son père qu'il s'était fait mal puis aussitôt après on le vit pâlir et s'affaisser sur lui- même il avait cessé de vivre... Le médecin accourut sur le champ el déclara que malheureusement il n'y avait plus d'espoir. Mercredi, un convoi nomhrcux accompagnait cette in nocente victime sa dernière demeure, el associait ses regrets les plus sincères la douleur bien légitime de ses infortunes parents. Le nommé Louis Clove, de la Bassée, a voulu scier l'arbre de la liberté de la commue, disant que l'on n'avait plus que faire d'un symbole inutile. Les agents de la force publique ont dû pour l'arrêter appeler leur aide quatre personnes. Ou Fa amené la prison de Lille. DE L'A*SAI*ISSEME*T DES TERRAI** HUMIDES. (suite.) Les dimensions des conduits des drains devraient être déterminées, dans chaque cas particulier, d'après la pente, la longueur el l'écartcment des saignées. Mais au lieu de procéder de la sorte, ce qui créerait de nombreuses dif ficultés dans la pratique, il est plus rationnel de se servir, dans tous les cas, de tuyaux d'un diamètre uniforme, et de régler, dans chaque circonstance, la longueur des con duits d'après le diamètre des tuyaux et l'écartcment des drains, de telle sorte que toute l'eau que ces conduits doi vent recevoir puisse s'écouler, en un temps donné, par là section du dernier tuyau ou la décharge. Si l'on se sert de tuyaux d'un grand diamètre, on peut donner aux drains une longueur-considérable; si le dia mètre est faible, il faudra interrompre plus fréquemment les conduits par des drains principaux. ■Toutefois, il n'est pas indifférent d'employer des tuyaux section large ou section étroite. Au point de vue de l'économie il y a avantage réduire le plus possible les dimensions des tuyaux; nuis on ne peut point descendre au-dessous d'une certaine limite, afin qu'il ne faille pss trop niulliplicr les drains principaux el que l'espace par lequel l'eau s'introduit dans les conduits ne devienne point trop exigu. Sous ce rapport, des tuyaux de 0™ 023 de diamètre paraissaient parfaitement convenir. Nous pen sons que ces tuyaux sont les plus convenables pour les drains de dessèchement; mais si les agriculteurs doutent de leur efficacité, ils peuvent, dans le principe, se servir de tuyaux de 0m 03 0"* 035 de largeur, sans qu'il en résulte une augmentation de dépense très-considérable. Lesdimensionsdu conduit des drains principaux dépen dent de l'étendue de terrain occupée par les drains de des- sèchement dont ils reçoivent les eaux et de la pente de ceux-ci. PI us cette pente est forte, plus est grand le volume d'eau que les drains principaux reçoivent dans un temps donné et plus leur largeur doit être considérable. Abstrac tion faite de cette dernière influence, dont il est facile d'apprécier dans chaque cas les effets, il faut calculer le diamètre du conduit principal raison de 0m 09 0m 40 par hectare de surface asséchée. 6° longueur des bsains. La longueur que les drains de dessèchement peuvent avoir, dépend dé la .<cctîoft déïTûylnfx donTôhTait usage, l'espacement des saignées et de la pente des conduits. Voici un tableau .indiquant, pour diverses pentes et diverses distances, les longueurs que peuvent avoir des conduits faits avec des tuyaux de 0m 025 de diamètre. On a calculé que les plus fortes pluies correspondent une hauteur d'eau de O™ 01 par jour, et que le temps requis pour débarrasser le sol d'un tel volume d'eau est de 24 heures. Pente» Longue ur de» JEapacetnent de» dmi*i. de» conduite. drain» de de-uéchenient. 0,002 180 mètres. 9,010 246 0,100 788 0,002 75 1 0,010 172 1 0,100 531 0,002 58 13 a 0,010 152 M 1 0,100 424 0,002 47 0,010 107 V 0,100 544 1» Au moyen de ce tableau, il est facile chacun de dé terminer approximativement la longueur que peuvent atteindre les conduits Construits avec des tuyaux de 0m 025 de diamètre, lorsque la distance des drains aura été préalablement fixée par la nature du sol el la pente que les circonstances permettent de donner aux conduits con statée au moyen du niveau. Le tableau ci-contre montre que les tuyaux de 0nl 023 de diamètre ne nécessitent point, dans la plupart des cas, des drains principaux in- •termediaires, puisque dans les circonstances les plus défavorables, qui ne se présentent presque jamais, la longueur des drains peut s'élever jusqu'à 4 mètres. Dans les cas ordinaires, elle pourra généralement dépasser 150 mètres. (La suite au prochain JV*) Uixmibe.Marché auxgrainsdu 15 Décembre 1851. SOKTE ROHBRE PRIX de graixs. d'heclatittts PAR HECTOLITRE. F RC. ru. c. 126 19 50 21 00 14 15 00 15 75 298 12 00 12 3! 156 7 48 8.03, 16 12 00 .13 25 Sarrasin 5 12 00 1.4 00

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Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 3