EXTÉRIEUR. Un ariété royal, co date du 18 décembre, accorde, Irente sous-officiers, une pension annuelle et viagèie de retraite. M. le ministre de l'intérieur vient d'adresser, MM. les gouverneurs, une circulaire qui se rapporleàl'excellente mesure, prise Bruxelles, relativement l'instruction de la classe ouvrière, en instituant au musée de l'industrie des cours publics de physique, de chimie, d'économie politique et d'histoires accessibles et profitables aux personnes de toutes les classes de la société, mais particulièrement organisés en vue du dé veloppement intellectuel et scientifique des artisans et ouvriers ayant déjà reçu des notions générales d'instruction. M. le ministre de l'intérieur pense que l'in stitution de ces'cours publics est appelée proy <inire de bons résultats dans les localités où une population industrielle de quelqu'importance se trouve réunie et il prie, en couséqoence, MM. les gouverneurs de faire une communication en ce sens aux administrations des localités auxquelles l'objet de la circulation semble applicable. La tâche des administrations communales consistera arrêter un programme, faire un appel aux personnes sur le dévouement et les lumières desquelles elles croient pouvoir comp ter, fournir un local et se charger des frais d'organisation auxquels il peut y avoir lieu de pourvoir. Élection d'an Sénateur Gand. l.eséledeurs libéraux ont prouvé une fois de plus qu'ils veulent rester unis. M. Keichove de Denler- ghem, candidat du comité électoral, a obtenu 85 3 voix, sur i,o3o. M. Van Kullen n'a obtenu que i3g voix, et M. Vergauwen 19. bre. et qui était avec le sieur Gouache, un des rédacteurs du journal rotige la Kécolution Vaillant Ix'bègue, chef de sections; Guérin, membre du comité socialiste européen Londres; Levayer, vieux détenu politique, et Henri Auxbourg, l'un des chefs de barricades. Ces arrestations se rattachent la découverte de sociétés sterèles, dont le but était de recommencer les funestes tentatives de guerre civile des premiers jours de décembre. Au domicile de l'une des personnes arrêtées, on a trouvé des pompes portativeset desessences inflam mables. destinées incendier les maisons. On se rappelle que c'est par celle horrible procédé, que, pendant les journées de juin 1848, fut incendiée la caserne de Reuilly. Parmi divers projets écrits d'insurrection, décou vert* par suite de l'activité de la police, 011 a trouvé le plan d'une barricade d'honneur qui devait être eonslruiteetdéfendue par des vétérans de l'émeute. Plusieurs de ces individus sout sous la main de la justice. Depuis la révolution de 1848, les magasins de marchands de gravures étalaient une loule de lithographies et d'images, dont la morale publique avait rougir. On s'était plus d'une fois étonné que l'administration de la police tolérât la vente et l'exposition de ces obscénités. Dès son entrée en fonctions. M, de Maupas a prescrit des mesures de rigueur. Partout les images obscènes, publiquement exposées ou secrètement vendues, ont été saisies par la police, fil désormais le scandale de ces exhibitions ne se reiuitireliera pas. En même temps on a saisi une immens* quantité d'écrits socialistes et d'ouvrages immoraux que l'on trouvait chez certains libraires avec une déplorable facilité. (Patrie.) Le Journal de» Débat» a rompu aujourd'hui le mutisme'qii'il gardait depuis les événements du 2 décembre. Un assez long article approhatif, signé Armand Berlin, précède la circulaire du ministre de la guerre aux chefsdes légions de la gendarmerie, pour se faire indiquer les gendarmes qui se sont particulièrement distingués dans les tristes scènes dont la France vient d'être le théâtre. M. Berryer vient d'adresser une nouvelle lettre M. de Montaleinbert. Elle est ainsi conçue: Monsieur le comte, Par votre lettre d'hier vous dites que von* ne m'avez nommé personne et vous me parlez enco re d'une conversation que vous auriez eue avec mon ami, M. de Falloux. C'est en etfet M. de Falloux qu'il appartient de s'expliquer sur la publicité que vous avez voulu donner une conversation particu lière, et sur la manière dont vous traduisez son langage. Mais vous m'avez clairement et publique ment désigné, propos d'une réunion de nos amis politiques. Si entre eux et moi, il a été reconnu qu'il coh venait de ne pas prendre part au vote du 20 décembre, c'est parce qu'il ne se peut pas que les membres de l'assemblée législative, qui ont condamné l'atteinte violente portée leurs droits, se résignent répondre un appel qui n'a pour objet que d'ublenir la consécration de celte violence même; c'est parce qu'il ne saurait y avoir ni liberté, ni bonne foi dans les opérations du scrutin, la nation y étant appelée au milieu des émotions *t des rigueurs de luttes intestines, et le vote public ayant été exigé de l'armée engagée dans ce» conflits et soumise la loi de la discipline. 11 existe, monsieur, bien d'autres et non moins graves motits de la résolution de nous abstenir. Vous avez prêté celte résolution un caractère et une signification entièrement opposés aux convic tions et aux volontés des personnes dont vous avez parlé. C'est lë l'objet de ma réclamation person nelle, et je vous demande, ainsi que vous vous y engagez, défaire lent ce qui est possible pour qu'elle toit rendue publique, quelle quelle toit. Je suis, monsieur, votre très-humble et obéis sant serviteur. (Signé): Berryer. Angerville, le mardi, 16 décembre i85i. M. de Falloux a adressé, de son côté, la lettre suivante M. le rédacteur du Constitutionnel Monsieur le rédacteur, J'ai lieu de m'élonner et je viens me plaindre vous-même de l'usage que vous faites de mou nom en mon absence et sans mon consentement. Je m'abstiens de prendre part au scrutin du 20 décembre. Je n'aurais eu ce moment ni la liberté de développer mes motifs, ni celle de discuter ceux que l'on me prête. Permettez-moi donc de vous faire observer que vous me devez au inoins le silence que vous m'imposez, et veuillez m'accorder, dans votre plus prochain numéro, l'insertion de cette simple et courte protestation. J'ai l'honneur d'être, Monsieur le rédacteur, Votre très-humble serviteur. Segré (Maine-el Loire), 16 décembre. A. de Falloux. L'Indépendance fait suivre cette lettre de l'ex trait d'une autre lettre du même homme politique, adressée un de ses amis. Voici cet extrait a A Angers où, du reste, j'ai été reçu avec les sentiments les plus touchants et les plus fusion- nistes, j'ai fort énergiquement soutenu le droit, non le devoir de l'abstention contre les conserva teurs qui voulaient absolument un oui. Prenez garde, leur ai-je dit, dans une allocu tion presque publique, de porter du vin des hommes ivres, songez au retour de la liberté, ne créez pas le droit de trop cruelles représailles, inspirez au pouvoir la modération plus que l'em portement embrassez, si vous le voulez, la force comme un port, mais non pas comme un autel. Quant nous, nous garderons notre rôle de modérateurs sans déserter la lutte, nous ne voulons décourager, énerver, ni le gouvernement, ni la magistrature, ni l'armée en présence de l'ennemi, nous 11e voulons aucun prix dissoudre le laisceau des hommes d'ordre, mais nous ne prendrons pas les allures de l'enthousiasme et nous ne gaspille rons pas notre force morale au gré de la cupidité ou de la peur. Prenez garde la guerre, prenez garde aux finances, prenez garde la disparition subite d'un gouvernement qui repose sur la tête d'un seul, respectez la conscience humaine et songez l'a venir.» Il n'y aura pas de messe de minuit dan* les églises de Paris, par masure d'ordre public, dans la nuit de Noël. MM. A. de Musset, Ponsard, Janin, d'Hilarêtes, Châles, Mazères, de Falloux et Kerryer sont les candidats aux fauteuils de MM. Dupaty et de S Priest, l'Académie française. Extrait de correspondances particulières. Le général Cavaiguac n'est point sorti de prison, et cependant je ne me trompais point tout fait en vous annonçant sa mise eri liberté. Voici les laits Le général Cavaiguac a reçu, il y a quelques jours, une lettre de M. de Morny, lettre conçue dans les termes les plus honorables et pour le gouvernement et pour le prisonnier. La dépêche ministérielle rap pelait les services que le général Cavaignac avait rendus la cause de l'ordre et constatait ce sujet en même temps, si je suis bien informé, les principes connus de la famille Odier. Toutefois, comme natu rellement la mise en liberté du général était pré sentée par le pouvoir comme l'exercice facultatif d'un droit. M. le général Cavaigriac au nom de ses principes républicains et de tous ses aiilécédens, crut devoir protester dans sa réponse. 11 ajoute, toutefois, que si, au bout d'un délai qu'il a fixé et qui expire, je crois demain, la protestation qu'il adressait au gouvernement actuel n'était pas suivie d'une nouvelle communication officielle, il regarderait ce silence comme une rétractation suffi sante des expressions dont il s'était blessé, et profile rait de la suspension des mesures prises contre lui. Il est doue vraisemblable autant que désirable que le général Cavaiguac doive quitter presqu'imméuiate- ment sa résidence forcée. Mon rôle d'historien me torce pourtant a ajouter que sur le reçu de la ré ponse du général Cavaignac, ordre fut envoyé au Constitutionnel de supprimer l'insertion de la lettre de M. de Moruy, déjë livrée aux compositeurs. C'est minuit que le coutr'ordre est arrivé rue de Valois. Un dîner a pu réunir hier les prisonniers de Haut. C'était la première fois que celte laveur leur était accordée. On a beaucoup engagé legéuéral Cavaiguac profiter de l'occasion qui lui était donnée. Le général a exprimé ses regrets de se séparer de ses collègues dont il n'eût pas hésité jusqu'au bout a par tager la captivité sans les circonstances particulière» où il se trouve placé. En résumé le diuer a été fort gai. Le général Lamoricière prend très-philosophique ment maintenant sa captivité et suffisamment riche eu preuves de courage militaire, il donne des témoi gnages de sa résignation civile. Le général Chungar- nier apporte tous les jours sa mise le soin et la coquetterie qu'il conserve partout, du reste, même au bivouac On m'affirme, quant au générai Lellù, qu'une demande a été tentée eu sa faveur par le générai Cauroberl qui a servi sous ses ordres; elle n'a point eu de succèset l'ou a même ajouté que le mécontentement qu'eu aurait témoigne le général Canrobert aurait amené sa iui»e eu disponibilité. Un bruit analogue et sans exactitude aurait déjà couru sur ce dernier officier il faut doue n'accueillir ce dernier fait qu'avec défiance. On croit généralement que les généraux seront tous délivrés après le vote. Seront-ils reconduits la frontière et menacés de déportation s'ils rentre raient en France? Lë est la question, et pour ma part j'en doute fort. D'après ces mêmes rumeurs, M. Charras serait excepté de celle mesure de libération. Des perquisitions domiciliaires faites hier chez plusieurs personnes, prévenues d'affiliations aux sociétés secrètes, ont amené la découverte d'une foule d'écrits, d'imprimés de la plus dangereuse espèce et d'armes blanches et munUions de guerre. Tout a été saisi et porté la préfecture de police. Paulus, chapelier, rue Saint-Denis, chez lequel se trouvaient des armes, a été arrêté, ainsi que deux ouvriers graveurs. Le représentant montagnard Miot détenu Sainte-Pélagie, vient de recevoir notification d'un mandat d'amener lancé contre lui par le capitaine' rapporteur du 2* conseil de guerre de la i3* divi sion militaire, Bourges, pour participation aux sanglantes saturnales qui se sont accomplies dans la Mièvre. La police vient de faire une importante capture celle du trop fameux Poi ntu, dit la Jambe-de-Bois, l'ex-capitaine des montagnards de Caussidière. Ce personnage, dont nous avons naguère raconté le» hauts faits militaires et bachiques au château des FRANCE. Paris, 30 décembre. On a fait le dépouillement de la plupart des votes des régiments qui se trouvent en France. Ce dépouillement donne pour résultat: 226,661 oui; 16,348 nonet 84S abstentions. Dans les votes de l'armée de mer, déjà recensés, se trouvent 145G79 oui4,83o nonet 417 abstentions. On lit dans la Patrie: On a procédé depuis quelques jours un grand nombre d'arrestations. Parmi les personnes arrêtées, on cite MM. Beau ne, frère du 1 eprésenlant, qui a joué un des premiers rôles dans les barricades de la rue J.-J. Rousseau en février 1848; Léon Walripon, l'un des pi «moteurs des barricades des 3 et 4 décem-

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Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 2