JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARUOVDlSSEMEiYT. N' 1,949. 19e Année. KT Jeudi, 91 Avril 1953. Vires acquint eundo. v' C Le projet de loi modifiant l'institution de la anm garde civique a été renvoyé avec tous les amen dements la section centrale. Celte mesure était indispensable, car la fin de la discussion, une véritable pluie d'amendements avait fondu sur la chambre et elle ne savait qui écouter, tant tes représentants de la droite sont ardents battre en brèche cette institution que tous déclarent constitutionnellemais avec l'arrière- pensée de la discréditer et de l'égorger doucet tement. Les conservateurs, probablement qua lifiés ainsi par anti-phrase, se livrent leur rénésie de démolition avec un fanatisme vrai- aent révolutionnaire et nul ne sait ce qui peut advenir comme conséquence de cet esprit de réaction qui semble inspirer le parti épiscopal. Encore s'il pouvait invoquer une apparence -vide cause cette rage de démolition, mais il n'a pal »??iëme la satisfaction de pouvoir argumenter du plus léger désordre. Il est obligé d'em brigader ses agents, de simuler un pélitionue- ment contre la garde civique et de lancer les curés la quête de signatures eu faveur d'une réforme électorale. Ensuite un membre de la droite fait un rapport contre la loi de la garde civique rempli de contre-vérités, s'appuyautsur les pétitions qui veulent la suppression7 de la garde ci vique, et ne tenaul nulcompte des requê tes nombreuses adressées la chambre en sens contraire. Rarement, en effet, un parti s'est con duit d'une façon aussi inconséquente que celui qui la chambre défend les empiétements des évêques sur l'autorité temporelle. Ce qui prouve que celte fraction de la législature ne représente que des intérêts étrangers, des intérêts qui n'ont rien de national c'est qu'il lui est possible de faire preuve d'un pareil dévergondage et de ne pas succomber sous la réprobation publique. Par la façon dont s'élisent les représentants de la droite, soumis aux évêques qui ordonnent aux curés de faire voter les bons électeurs en faveur des serviles, disposés vendre leur con science et leurs services l'absolutisme, ce parti L'INFANTE. Chronique locale. INTÉRIEUR. ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50c. Provinces,4francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. ïfi i la j1 M - Vfmes, 90 Avril. II. (suite.) Philippe secoua la téte et dit avec une froide décision La preuve de ce mariage manque. Le saint père, qui voit avec douleur le scandale de ces prétentions, l'avait demandée, don Antonio n'a pu la donner; il n'existe aucun acte de célébration, rien. Alors, ces preuves que votre Majesté demande ont été anéanties. Celui qui a commis cette iniquité s'en repentira devant Dieu au jour de sa mort. 11 y eut un silence; dona Luisa, le regard morne et baissé, semblait chercher la force de supporter cet outrage. Ainsi, reprit-elle enfin, la branche aînée de la maison royale de Portugal portera désormais les armoi ries brisées des bâtards, elle perd son rang, ses titres, son héritage Je comprends présent pourquoi don San- chod'Avila semblait oublier, en me parlant, qu'il s'adres sait une infante; votre Majesté lui avait signifié notre déchéance. Nous n'avons point résolu légèrement une question si grave; des casuistes l'ont examinée, et ils ont reconnu notre droit en déclarant que la naissance de don Antonio est illégitime... Votre droit, sire interrompit dona Luisa; mais ils ont donc oublié qu'après le duc de Beja, vient, avant votre Majesté, le duc de Bragancc Le roi chercha parmi les papiers épars devant lui, une feuille de vélin au bas de laquelle pendait un sceau que reconnut dona Luisa. peut impunément agiter le pays en faveur de prétentions odieuses et nuisibles aux intérêts de la nation. De là celte haine contre la Garde civique que, de toute façon, on veut supprimer non directe ment, mais d'une manière détournée. C'est une institution qu'on a organisée difficilement et encore les circonstances y ont contribué pour beaucoup. Après cinq ans d'existence, on la modifie dans le but de l'amoindrir et en inté ressant les communes la laisser tomber dans le néant. Si la proposition de la section centrale est admise, il n'y aura plus de budget de la garde civique et elfe deviendra une charge exclusivement communale. Le parti clérical qui veut ramener la Belgique aux beaux jours du despotisme, en faussant ses institutions consti tutionnelles et en prenant pour devise Liberté en tout et pour Lui, pressent dans la milice citoyenne un obstacle ses plans; aussi s'ena- presse-l-il de la démolir, en attendant qu'il procède d'autres mesures réactionnaires. Tir la cible par la Garde civique et les Sapeurs-Pompiers. Comme suite aux fêtes organisées pour la célébration du dixhuilième anniversaire de Son Altesse Royale le Duc de Brabanl, un tir la cible avait été annoncé pour le Dimanche, 17 Avril. Il a eu lieu et un grand nombre de gardes et de pompiers y ont pris part, de telle façon qu'il u'a été terminé que vers sept heures du soir. Voici comment les prix et les distinctions ont été gagnés POUR LE BATAILLON. lr prix une médaille en verqicrlremportée par Du mord, Hypolitc, caporal la 6* compagnie. 2° prix une médaille en argent, remportée par De licerle, Auguste, caporal la 5° compagnie. Ces deux médailles sont gravées par Wiener. 5e prix Liégeois, François, garde la 5e compagnie. 4° prix Brion, Charles, garde la 2° compagnie. 5° prix Mahieu, Henri, caporal la 6° compagnie.' Ceci, dit-il, est une lettre écrite de la main de don Juan de Bragance il nous assure de son dévouement et de sa fidélité; il fait acte de soumission. Traître dit dona Luisa avec un profond mépris. Le roi la regarda avec la même expression d'élonne- ment; mais cette fois il ne s'y mêlait aucune nuance de colère. Il jeta la lettre du duc de Bragance parmi le tas de papiers qu'il bouleversait d'un air distrait, et dit, en s'accoudant sur la table Asseyez-vous, dona Luisa, je ne vous congédie pas encore. Elle s'inclina et demeura appuyée au dossier du fau teuil qu'il lui montrait. Alors il releva l'abal-jour qui projetait son ombre autour de la table, et le faisceau de bougies dout l'éclat était amorti par une double gaze jeta un reffet resplendissant sur dona Luisa. Philippe 11 con sidéra un moment avec une secrète admiration ce visage d'une beauté si pure, cette physionomie empreinte de tant de douleur et de fierté; il se laissa aller une distrac tion profonde; on eût dit que quelque souvenir la fois triste et doux le préoccupait; puis il passa une main sur ses yeux et dit brusquement Un bruit étrange a couru en Portugal^ depuis quelque temps on dit que duo Sébastien n'est pas mort, et mes ennemis tâchent d'accréditer cette nouvelle. En avez-vous entendu parler, dona Luisa Elle devint fort pâle et répondit d'une voix altérée Non, sire; mais cela peut être vrai. Dieu ne laisse pas revenir en ce monde ceux qu'il a reçus dans sa gloire. Sa miséricorde peut avoir conservé la vie don Ces trois derniers prix consistent en épinglettes en argent. POUR LA DEMI-BATTERIE D'ARTILLBRIE. tr prix une médaille en vermeil, Ceriet, Henri. 2" prix une épinglette en argent, Ferryn, Théo- dule tous deux artilleurs. POUR LE corps DES SAPEURS-POMPIERS. tr prix Voisin, Casimir, pompier, une médaille en argent, grand module. 2e prix Angillis, Pierre, musicien, une médaille en argent, idem. 5' prix: Nevejans, Honoré, pompier, une médaille en argent. Bal be la Carde civique. Après le tir la cible, MM. les officiers ont offert, aux sous-officiers et aux gardes, un bal en la Salle de spectacle. On se rappellera, qu'il y a quelques années, un bal avait été dooné par MM. les sous-officiers et gardes au corps d'offi ciers, aux Halles. A la veille de l'expiration du terme de 5 ans, terme pour lequel ils avaient été nommés, MM. les officiers n'ont pas voulu résigner leur mandat, sans avoir rendu une féte la Garde civique, et la célébration de la majorité politique de Son Altesse Royale le Duc de Brabant a été saisie, pour donner ce bal qui a été brillant et très-animé. Toute la garde civique y était présente et la meilleure entente a régné entre tous les invités. C'est une preuve de plus qu'à Ypres, les liens de la vraie fraternité unissent tous les citoyens quiaux termes de la loiavaient concouru organiser celte institution constitutionnelleque des en nemis de l'ordre public et du régime cooslitu- tionnel veulent démolir aujourd'hui. Samedi le Sénat a adopté les derniers articles du projet de Code forestier. Il a renvoyé le vote de l'ensemble une prochaine séance. La Chambre des représentants a commencé la discussion du projet dp loi sur les distilleries. Après avoir entendu trois orateurs seulement, elle a renvoyé la suite du débat lundi. Sébastien. Pendant la bataille d'Alcazar-Quivir, le roi disparut dans la mêlée, mais personne ne l'a vu mort. Deux années ont passé depuis, et personne non plus ne l'a revu vivant. Aujourd'hui un rebelle, un fourbe tente d'en imposer au peuple, il prend audacicusement le nom de don Sébastien; si c'était lui véritablement qu'un miracle, la volonté de Dieu, ramène dans ses Étals, vous en seriez déjà instruite, dona Luisa. 11 la regarda comme s'il eût voulu pénétrer au fond de sa pensée mais elle soutint impassible celte muette interrogation, et ne répondit que par un geste négatif. L'on est la recherche de cet aventurier, reprit Philippe II, il paiera de sa vie cette fourberie, j'ai ordonné qu'aussitôt qu'il serait pris on le passât par les armes, sans autre forme de procès. Ah sire interrompit dona Luisa, épouvantée, si c'était véritablement don Sébastien? Les voies de la Pro vidence sont infinies, elle peut nous le rendre... Vous êtes juste, sire, vous êtes un grand prince, vous craignez Dieu; vous ne voudriez pas paraître devant lui chargé d'un tel forfait, fût-il involontaire; vous ne voudriez pas, pour garder votre droit la couronne de Portugal, lais ser répandre le sang d'un roi votre parent. Philippe II fit un geste d'impatience, sa physionomie immobile s'anima, et il dit d'un ton de raillerie amère: Ainsi donc, vous croyez la résurrection de don Sébastien? Par la sainte inesse! je ne m'attendais pas vous voir entrer dans cette audacieuse fourberie. Nous agirons sans précipitation, doua Luisa. Ne faudrait-il pas envoyer un sauf-conduit ce prétendu roi pour qu'il vint jusqu'à bous se faire reconnaître.

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Le Progrès (1841-1914) | 1853 | | pagina 1