y m JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. M* 13* Année. Dimanche, tt Mal 1353. Vires acquirit eundo. Chronique locale. INTÉRIEUR. fc' XàXaa&sï-^m ABONNEMENTS Ymu (franco), par trimestre, 5 francs 30 c. Provinces,4 francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 13 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Ypres, 91 IHal. II fut uo temps que la presse cléricale, abimée nous le mépris public, sentit le besoin de se donner un vernis d indépendance. Reniant ses anciennes doctrines^ elle arbora un drapeau roeuteur et tout en gardant ses liens, elle affecta des allures qui avaieat la prétention d'être in dépendantes. Il fallait voir ces feuilles soumises, se livrer livresse de la liberté comme des esclaves qui, en voyant briser leurs chaines, sont frappés de vertige. C'étaient l'endroit des doctrines libérales que personne ne voulait leur imposer, que les journaux semblaient se gen darmer et se posaient en indépendant. Aujourd'hui que le pouvoir semble plus leur dévotion et que le ministère est composé d'hommes qui ont plus de souci de céder aux exigences cléricales que d'obéir leurs convic tions libéralesl'indépendance de la presse catholique s'est évanouie. De nouveau, elle prêche la soumission et l'humilité aux autres, affecte la prépolence et annonce hautement le but atteindre, celui de faire régner l'ab solutisme clérical sans relard et sans faiblesse. Le Journal des BAZILES suit la tactique imposée. Un ministre de la guerre nous oublie dans la répartition des garnisons entre les pla ces furies et se prépare démanteler nos for tifications. Au lieu de plaider la cause de ses concitoyens, cette feuille qui n'est que l'organe d intérêts étraugers et anti-nationaux, encense le ministre, prétend qu'on ne peut le contrarier. Pour lui, démontrer l'injustice dont la ville d'Ypres est victime, c'est injurier le chef du dé parlement de la guerre; trouver que la place d'Ypres peut avoir son utilité et qu'il n'est pas raisonnable de la démolir, c'est calomnier le ministre de la guerre. Enfin ce journal indépen dant comme il s'en vante, caresse la main qui frappe les habitants de notre cité et blâme les journauxet les hommesqui ne veulent pass'avilir jusqu'à lécher la main qui les maltraite. Toutefois soyons convaincus que toute cette tactique est uue fourb?rie pieuse destinée L'INFANTE. V. (suite.) Jamais le roi n'était descendu ici, dit dona Luisa. On assure que c'est parce que sa piété se fait un scrupule de marcher sur les reliques cachées sous ces tombeaux; je crois plutôt qu'il craint de voir ainsi de près les choses qui parient si haut de la mort. Jésus-Maria il vient nous Elles s'étaient levées. Le roi, qui d'abord n'avait pas eu l'air de les apercevoir, s'approcha et salua dona Luisa en mettant la main son chapeau. Les deux jeunes filles, interdites et troublées, s'inclinèrent; il les invita du geste se rasseoir; et dit en montrant Isabelle Dona Luisa, quelle est cette dame Sire, c'est la duchesse d'Avero, répondit-elle, éton née de. celte question j'allais vous rendre grâce do me l'avoir rendue. Elle est bien jeuDe pour porter seule un si grand titre et gouverner de si belles possessions, observa-l-il en la regardant fixement; nous la marierons en Espagne. Isabelle devint pâle et détourna la vue avec un faible geste de refus que le roi ne parut pas remarquer. Voici un triste lieu de promenade, reprit-il; dona Luisa, vous y venez tous les jours Oui, sire; j'aime l'ombre de ces arbres, j'aime k voir le ciel au-dessus de ma téte, et par-delà ces murailles, les oiseaux qui volent libres dans l'air. Ah vous ne vous êtes point encore accoutumée tromper nos concitoyens. Pour en acquérir la certitude, il ne faut que se ressouvenir que le journal catholique se gaudissait, en 11146, au retrait de notre garnison de cavalerie et, sous ses phrases déclamatoires, il n'est pas difficile de voir percer la joie qu'il éprouve du tort fait la ville d'Ypres, qui s'obstine ne pas vouloir du régime du goupillon, mais qui n'oubliera pas le traitement injuste qu'on lui inflige et saura, l'occasion, s'en ressouvenir. Le tribunal de première instance de celte ville a rendu, jeudi dernier, son jugement en cause du ministère public contre le docteur Lecluyse, de Poperinghe. On sait que celui-ci était pour suivi comme prévenu d avoir fait l'étal—civil une déclaration incomplète de naissance, dans laquelle alléguant l'inviolabilité du secret pres crit aux médecins par l'art. 378 du Code pénal, il refusa de donner aucuns renseignements l'égard de la mère de lénfant. Le tribunal, ayant accueilli ce système, a acquitté le prévenu. La chambre de discipline des notaires de l'arrondissement d'Ypres, pour l'exercice 1853- 1854, est composée comme suifc: MM. Boedt, président; Forrest, syndic; Verlez, rapporteur; Berten trésorier Vandermeerschsecrétaire De Lavie et Soenen, membres. Un arrêté ministériel du 14 Mai 1853, réor ganise le service vétérinaire de la Flandre occidentale MM. NevejanDamien, Langhemarcq, et De MeeslerMessinessont confirmés dans leurs fonctions de vétérinaires du gouvernement; ea outre M. Nevejan, Damien, Langhemarcq, est provisoirement chargé du service vétérinaire dans les 12e et 13" sections. Mercredi la Chambre des représentants a volé la prise eu considération de onze demandes en cette réclusion, dit le roi avec une certaine ironie; ce séjour vous parait plus triste que celui des Bénédictines de Beja; j'avais cru le contraire. Que regrettez-vous donc ici Ah sire, répondit-elle tristement, vous le savez, car je vous ai supplié, j'ai pleuré devant vous. Eh bien n'ai-jc pas écouté favorablement votre prière; la grâce que vous demandiez, ne l'avez-vous pas obtenue Dona Luisa fit un geste affirmaiif et serra contre sa poitrine la main d'Isabelle, en disant Sire, j'ai senti vivement celte marque de votre bonté. Je pensais, reprit le roi, que vous aviez l'habitude de la retraite; vous avez passé les premières années de votre vie dans le couvent de Sanla-Clara, et vous deviez même y prendre le voile Il est vrai, dit-elle, troublée ce souvenir; la main de Dieu, en me retirant de ce saint asile, m'a jetée dans un monde plein de vicissitudes, où j'ai souvent regretté les jours de ma première jeunesse. Oui, j'étais heureuse alors Mais le monastère de Sanla-Clara ne ressemblait pas celui-ci. Qu'il faisait doux le soir sous les grands orangers du préau Que les rives du Mondego étaient riantes au soleil couchant Combien de fois, la fenêtre de ma cellule, j'ai regardé ce beau ciel, ces belles eaux, ces frais ombrages Et maintenant un caprice de jeune fille vous fait re gretter l'aspect des champs; vous voudriez revoir le pays où vous êtes née Ce désir peut être satisfait. Votre majesté pourrait permettre... Je passerais cette porte, je sortirais d'ici s'écria doaa Luisa. r naturalisation ordinaire, et discuté un feuilleton [de pélitioos. Le rapport de la section centrale sur le bud get de la guerre, a été déposé par M. Dumoo. Jeudi la Cbambre des représentants a com mencé et terminé la discussion générale du budget des affaires étrangères. Les négociations commerciales avec la France, ont été l'objet d'interpellations auxquelles M. de Brouckere a refusé de répondre autrement que par cette affirmation qu'elles se poursui vaient. Il paraît que M. le baron de Vrients, ministre d'Autriche Bruxelles, a appris officiellement de sa cour que le mariage du duc de Brabant avec S. A. I. l'archiduchesse Marie-Anne est définitivement arrêté. Écho de Bruxelles.) La dot de l'archiduchesse est fixée, dit-on, 600,000 fr. de revenu. Une correspondance privée de Vienne, assure que le mariage de S. A. H. le duc de Brabant avec S. A. 1. et R. Marie-Henrielte-Annefille de feu l'archiduc Joseph, palatin de Hongrie, est formellement décidéet qu'il aura lieu au commencement de l'hiver prochain. On lit dans le Courrier de VEtoautde Tournai: La nouvelle s'est répandue Lille d'après une dépêche télégraphique, que le traité provisoire conclu entre la France et la Belgique est ou sera sous peu dénoncé par le gouvernement des Tui leries. Il paraît qu'on aurait pris ombrage Paris de la promenade triomphale du roi et du duc de Brabant travers les capitales de l'Al lemagne. C'est là une susceptibilité qui paraîtra dé placée toute l'Europe. Mais nous demanderons M. de Brouckere comment il p'a pas prévu temps celte fâcheuse éventualité et proposé des mesures efficaces pour en contrebalancer les mauvais effets. Le roi secoua la téte et montra du doigt une tour carrée qui s'élevait au delà des murs du cloître. Cet édifice, de construction évidemment sarrazine, avait été enclavé dans le monastère, et servait de clocher l'église des Bénédictines. Il était couronné d'une campanille, chef- d'œuvre de quelque artiste chrétien. Dne légère balus trade avait remplacé les vieux créneaux mauresques, et une grande croix de fer s'élevait triomphante au-dessus de ces restes de l'islamisme. Venez, madame, dit Philippe II; sans sortir d'ici je peux vous faire voir deux royaumes. Un signe avertit le camarero-mayor, qui marcha le premier, et fit ouvrir les portes de la tour. Souvent le roi montait cette espèce de belvédère, dont l'escalier, pareil l'échelle de Jacob, semblait aboutir au ciel. Dona Luisa jeta un faible cri en arrivant sur la plate-forme. Le grand air, les flots de lumière, le paysage immense qui l'envi ronnait, lui causèrent une sorte d'éblouissement. Elle s'appuya sur Isabelle et respira profondément, comme ai elle se sentait revivre dans cette nouvelle atmosphère. De ce point élevé la vue parcourait un horizon im mense, inondé des feux du soleil couchant; mais l'œil se fatiguait en vain chercher quelque détail au milieu de ces vives oppositions d'ombre et de lumière. Le Guadiana seul ressortait comme une écharpe blanche sur ce fond changeant et voilé d'une légère brume. Au pied de la tour, les rues sombres et tortueuses de Badajoz formaient un labyrinthe dominé par les murailles crénelées de la forteresse qui commandait la ville. Eh bien dona Luisa, dit le roi en s'accoudant sur la balustrade ne voilà-t-il pas un magnifique tableau

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Le Progrès (1841-1914) | 1853 | | pagina 1