JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. W t,«64. 13- Minée. Dimanche, 13 Juin 1833. Vires acquint eundo. Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tont ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Ypres, 11 Jtnln. SÉANCE DE LA CHAMBRE. L'INFANTE. Chronique locale. BONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces, 4 francs. NSERT10NS Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne 50 centimes. Crédit pour la démolition des forteresses. Dans la séance du 9 de ce mois, notre repré sentant M. Alphonse Vanden Peereboona a pro noncé, sur la question des forteresses et celle des indemnités accorder aux populations des places démolies, un discours qui paraît avoir fait sur le gouvernement une vive et salutaire impression. M. le ministre des affaires étrangères s'est empressé de rendre hommage au talent de notre représentant. Il a fait plus, il a pris, au om du gouvernement, des engagements vis- vis de la ville d'Ypres. MM. Van Renynghe et Malou ont aussi fait quelques observations. Nous ne voulons pas tronquer le discours de M. Vanden Peereboom en en donnant des extraits, nous publierons tout ce débat si intéressant pour noire ville, c'est-à-dire, les discours de nos représentants et celui du ministre. Les habitants d'Ypres ayant pu être étonnés du silence gardé sur la question des forteresses par notre représentanl-échevin, qui ne lais se échapper aucune occasiôn de défendre nos intérêtscomprendront aujourd'hui là cause de ce silence momentané, et ils devront avouer que les observations faire sur le retrait de la garnison, etc., trouvaient naturellement leur place l'occasion de la discussion de la loi allouantdes fonds pour la démolition des places fortes. Nous serions curieux de connaître l'attitude que prendront nos adversaires vis-à-vis de notre représentant, qui sera sans doute récom pensé par une bordée d'injures. Mais nous sommes certains que la généralité des habitants lui saura gré des efforts qu'il a faits et surtout des promesses qu'il a su obtenir du gouver nement. Il est avéré par le genre de polémique que soutient le Journal des Baziles et son Sosie fla mand Y Yperling, qu'un vaste système d'espion nage se trouve organisé en notre cité, par le clergé et ses affiliés. On n'a qu'à lire les journaux édités sous le patronage de îepiscopat, pour en C'était un samedi, veille de la fête de tous les saints, jour de vigiles-jeunes. La princesse s'assit devant la col lation qu'on lui servit; mais elle ne toucha point ce léger repas. Les violentes émotions qu'elle venait d'éprouver palpitaient encore en elle; sa main froide et tremblante serrait la main d'Isabelle, qui, non moins agitée, cher chait dans son esprit quelque moyen d'échapper l'épou vantable contrainte que la présence des dames de service leurimposait. Mais cette situation nedura pas longtemps. Un page du roi fit demander dona Barbara, qui, au bout d'un moment, rentra tout effarée. Madame, dit-elle, sa majesté vous mande. Dona Luisa sentit que le moment qui devait décider de son sort était venu; elle savait combien était terrible la colère de Philippe II; mais elle ne la craignit pas pour elle-même, après avoir assuré le salut de don Sébastien. Elle marcha d'un pas ferme et rapide jusqu'à la porte du cabinet, où elle entra seule. Le roi était debout; il avait la main la déclaration de don Sébastien. Dona Luisa, dit-il en affectant un câline que dé avoir la preuve. Il n'y a pas de numéro, qui ne fasse allusion des conversations tenues dans des lieux publics et dont les auteurs ne soient désignés d'une façon plus ou moins injurieuse par ces feuilles morales et religieuses qui se vantent d'avoir des affidés qui exercent le joli métier d'espion. Non-seulement on avoue ces honteuses pratiques, mais on en fait un moyen d'influence, en intimidant les honnêtes gens qui n'éprouvent aucifn désir d être traînés sur la claie catholique des iosulteurs soudoyés de i'épiscopat. Nous ignorons qui est l'inventeur de cet embrigadement de sbires pieux et sanctifiés, mais il est positif que l'espionnage joue un rôle très-aclif dans les menées cléricales. C'est ainsi qu'on parvient abrutir une population, catholiquement la vérité, mais aussi mora lement. Nous savons très-bien que le Journal des Baziles niera ce que sou Sosie flamand avoue comme un moyeu légitime d'influence. Mais les misérables sont ceux qui, tout en niant, se ser vent de l'immoralité comme d'une force pour asservir et tyranniser un pays, et ces misérables, nous les dénonçons l'opinion publique, qui ferajustice des agitateurs cléricaux qui ne rêvent que désordre et démolition. La qualification de bande noire adressée son parti semble ne pas sourire au Journal des BAZILES, qui prétend qu'elle n'existe que dans l'imagination du Progrès ou sur le chapeau bandé en noir de son rédacteur en chef. Piqué au vif de la justesse de l'appellatioa, la feuille épiscopale se met cultiver le calembourg et accouche d'une grosse niaiserie. La bande noire a signifié de tout temps ces intrigants politiques agissant dans l'ombre et le mjstère, sous pré texte de religion et de morale, mais au fond pour asservir et exploiter les ualions. Les plai santeries peu altiques du journal clérical prou vent du reste la parfaite et juste application de cette qualification. Li Journal des BAZILES nous adresse une question avec sa bonne foi ordinaire, laquelle nous nous empresserons de répondre officieu sement. Il nous demande pourquoi la régence communale n'a pas organisé le pélilionnement dans le but d'obtenir une garnison. On peut répliquer que chaque citoyen a le droit de pétitionner et que la spontanéité est ce qui fait le mérite de ce genre de manifestation. Ensuite la régence n'a pas l'habitude comme MM. les évêques, d'organiser de vastes pétition- nements qui ont bien, par suite de l'abus qu'on en a fait, perdu quelque peu de leur valeur. Mais, notre tour, nous avons une question poser la feuille épiscopale. Comment' elle trouve maintenant que la présence Ypres d'une belle garnison est la ressource la plus importante dont la bourgeoisie ait joui depuis longuet années! En 1846, a-t-elle oublié qu'elle battait des mains au retrait de notre garnison de cavalerie, et prouvait par a plus b, que c'était une punition du cabinet des Six-Matou pour crime d'opinion libérale. Si ce n'est pas là une palinodie complète, c'est une ignoble fourberie, car l'absence de garnison devait être préjudiciable en IS48 comme en 1853. Mais les Baziles avaient alors au ministère leur fétiche, du règne duquel date l'amoindrissement pro gressif de notre importance militaire, l'excep tion toutefois du passage au ministère du général Cbazal, qui a toujours fait preuve de bienveillance l'égaid de la ville d'Ypres. mentait le frémissement de ses lèvres, est-ce là votre seing Oui, sire, répondit-elle en jetant les yeux sur le papier qu'il lui montrait. Et sur-le-champ elle raconta comment elle était par venue mettre en défaut la surveillance de ses duègnes, et pénétrer jusque près du prisonnier. Philippe II ('écouta sans l'interrompre; ensuite, il lui dit avec une ironie amère Voilà une audacieuse tromperie Mais vous pouviez vous l'épargner, madame; il fallait nous dire le désir que vous aviez de voir ce misérable. Nous ne vous aurions certes pas refusé la permission accordée la duchesse d'Avero. Si bas et si vil que soit cet homme, votre charité pouvait descendre jusqu'à lui. On a vu jadis une grande princesse, l'infante dona Marguerita, pénétrer dans les prisons, et consoler les criminels, dont elle obtenait sou vent la grâce. On louait, on vénérait cette haute piété qui s'humiliait ainsi. Dona Luisa ne pouvait se méprendre ces paroles pleines d'une si fausse pitié, d'un si cruel dédain, et elle répondit avec une dignité humble Sire, si j'ai failli, excusez-moi. J'ai besoin de votre pardon... Depuis quelque temps, la musique du corps des Sapeurs-Pompiers semble avoir été prise en grippe par les écrivaiileurs de sacristie du jour nal épiscopat. Ce corps d'harmonie qui certes ne coûte que peu d'argent la ville, en présence des sacrifices que d'autres cités se permettent pour le maintien des institutions de ce genre, parait avoir encouru l'irede la clique eléricaleet le projet formé par les musiciens-pompiers de se rendre Furnes, est blâmé par elle, qui trouve moyen d'y rattacher les 10 centimes addition- nelsson grand levier d'opposition contre 'l'administration communale. Nous sommes d'avis qu'il ne faut tenir nul compte des malveillantessuppositions du journal épiscopat, payé pour injurier tout ceux qui ne jouissent pas du patronage du goupillon. Mais il est bon de faire remarquer que la coterie fanatique et atribilaire qui noircit ce carré de Ah interrompit le roi avec une espèce de sourire, vous avez donc solliciter une nouvelle grâce Sire, celle-ci me regarde; c'est ia plus grande qu'il soit en votre pouvoir de in'accorder. Sire, je vous demande la liberté. Votre liberté, eh qu'en feriez-vous Je partirais, sire, je m'éloignerais pour toujours, et jamais le souvenir de ce dernier bienfait ne sortirait de mon cœur. Philippe II ne répondit que par une sourde exclama tion de surprise et de rage; ses soupçons n'étaient pas allés si loin; il n'avait pas cru dona Luisa capable d'un tel amour ni d'un tel dévouement. Sire, reprit-elle, Dieu m'a inspiré des sentiments conformes ma fortune. J'ai été chassée de ma patrie, déchue de mon rang j'ai vu la ruiue et l'humiliation do tous les miens; je dois abjurer l'orgueil de ma première condition, et descendre celle d'une humble sujette de votre majesté. Une nouvelle vie s'est tout coup ouverte devant moi... Dona Luisa, interrompit le roi avec une sourde violence; oscriez-vous me dire toute ia vérité Oui, sire, si vous m'interrogez, répondit-elle intré pidement.

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Le Progrès (1841-1914) | 1853 | | pagina 1