JOURNAL D'YPRES ET DE L'AUHOiYDlSSEMEYT M' 1,267. 13e Année. Jeun*. 23 Juin 1853. Vires acquirit eundo. Conseil provincial. Chronique locale. INTÉRIEUR. LE PREMIER PAS. Chronique politique. SSjnHRSr l jBONNEMENTS: YprE» (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces, 4francs. NSERTIONSf: Annonces; la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Ypres, 22 Juin. Le 5 Juillet prochain s'ouvre la session ordi naire des conseils provinciaux de toute la Bel gique. Ces assemblées, bien qu'excitant moins attention publiquen'exercent pas moins une influence bienfaisante dans un cercle d'attribu tions plus matérielles que politiques. Des rè glements sur des intérêts qui varient d'après la circonscription provinciale, sont soumis 1 examen îles conseils. Fendant cette session,une estion de ce genre se présentera qui, au point e vue de la viabilité des chemins vicinaux, a une Irèrae importance. D'après ce que nous avons pprisdes modifications seront portées au règlement sur la voirie vicinale., il sera proposé de rentrer dans le système de la loi et de faire incomber l'entretien des chemins vicinaux aux communes qui seules peuvent faire exécuter un travail d'ensemble, d'après uu plau arrêté d'a vance entre les autorités communales d un certain nombre de villages. Plusieurs questions concernant particulière ment l'agriculture sont indiquées au programme des travaux du Conseil et entre autre, celle concernant l'encouragement de la slabulalion du bétail. Parmi les travaux publics exécuter dans la province, avec l'intervention de la caisse pro vinciale, il y a peu de projets de nouvelles routes examiner. Mais la question de l'Yser revient de nouveau devant le Conseilqui aura faire de nouvelles démarches piès du gouvernement, pour solliciter la reprise de l'administration de celle rivière par l'étal. Il est temps que le gou vernement songe sérieusement améliorer le régime de l'Yser, car un sinistre peut, d'un moment l'autre, venir frapper cette partie de notre belle province. Une inondation peut ra vager tout le bas-pays du Furnes-Ambacbt, au momeot où Ion y songera le moins. Douze heures de pluie de plus et, au mois de Décem bre dernier, tout le territoire entre l'Yser et la mer se trouvait sous eau, par la rupture des digues, il est impossible d'ailleurs qu'un acci dent pareil se produise, sans qu'il y ait un grand nombre de personnes noyées, saus compter la perle en bétail et en mobilier de tout genre. Enfla, il y a lieu d'examiner, sérieusement, si pour une dépense d'un million et demi, l'état veut s'exposer faire perdre éventuellement, des habitants du royaume, peut-être une dizaine de raillions, car si un pareil désastre devait avoir lieu, les dégâts seraient inappré ciables. Nous donnerons, dans notre prochain n», la note indicative des affaires qui seront soumises au conseil pendant la session ordinaire de l'an née 1853. Les travaux la station du chemin de fer d'Ypres avancent assez rapidement. On com mence démolir le mur d'enceinte de la place et, contrairement aux prévisions générales, la maçonnerie est d'une solidité extrême. Le ci ment est plus dur que la brique, qui se brise sous l'effort du marteau. La station aura plus de trois hectares d'étendue et longera un large fossé conservé pour alimenter la ville d'eau potable. On est occupé construire plusieurs aqueducs pour laisser un libre passage des petits cours d'eau sous la voie ferrée, dans les inondations de la forteresse. Samedi soirla comraissipn d'inspection du Cours d'équitation militaire, a terminé ses tra vaux. M. le général Duroy a exprimé M. le colonel commandant l'école, Ablaytoute sa satisfaction sur le résultat de son inspection, et cette épreuve nouvelle a démontré, une fois de plus, toute l'importance qu'aura, pour l'avenir de l'armée, l'institution érigée Ypres depuis cinq ans, pendant le ministère du général Cbazalsous le nom du Cours d'Équitation militaire. Par dispositions minislérieliesdu département de la guerre, sont désignés dans la gendarmerie, pour passer: la compagnie du Luxembourg, arrondissement de Neufchâteau, le sous-lieu tenant Lermuseau, commandant l'arrondisse ment de Nivelles; A la compagnie de Brabant, arrondissement de Nivelles le sous-lieutenant d'Hauwe de la compagnie de la Flandre occidentale, comman dant l'arrondissement d'Ypres; A la compagnie de la Flandre occidentale, arrondissement d'Ypres, le sous-lieutenant De Coster, de la compagnie de Luxembourg, com mandant l'arrondissement de Neufchâteau. Pour vous arrêter aux abords d'une mauvaise voie, i pour vous encourager marcher dans un bon chemin hérissé d'obstacles et de périls, on vous dira Prenez garde ou bien Courage il n'y a que le premier- pas qui coûte Ce cri de la sagesse oppose rarement un frein salutaire l'élan du vice, car la perversité est sourde, et ce n'est pas une sentence qui pourrait lui barrer le passage lors qu'elle se met en marche. Mais au contraire, l'inexpé rience honnête et naïve a l'oreille complaisante et se laisse volontiers captiver et guider par un conseil gravement revêtu d'une l'orme sentencieuse. Aussi, cette encoura geante maxime n'est-elle pas ménagée dans le monde on s'en sert tout propos, on la prodigue en toute circon stance. Vous la trouverez inscrite en tête des grandes routes et des petits sentiers. Les conseillers de toute: espèce la répètent tous venans. C'est une vérité banale j force d'être vraie; c'est de la sagesse proverbiale force d'être sage. Passons donc l'épreuve de la pratique. Voici par exemple un jeune homme, un dandy, M. Ferdinand de L.... qui a mené pendant plusieurs années la vie la plus dissipée, la plus folle. Cela lui a coûté le capital de quinze mille livres de rente, dépensé en meu bles, en chevaux, en frais de toilette, de jeu, de galan terie et d'amitié. L'heure du repentir a sonné. Aux trois quarts ruiné, le dandy est tout disposé écouter un bon conseil. On le lui doune. Uu ami sérieux et prudent lui dit, avec l'accent d'un intérêt sincère et d'une profonde conviction Il faut vous ranger, Ferdinand; prenez un bon parti, renoncez votre existence pleine de bruit, de vanité, de faux plaisirs; suivez un chemin tout opposé; c'est plus facile et plus doux que vous ne le pensez il n'y a que le premier pas qui coûte. Ferdinand aurait dû se rappeler que de mauvais con seillers lui avait dit absolument la même chose son début dans une brillante et ruineuse carrière. Laissc-là, lui disaient-ils, laisse-là tes principes d'économie. Puisque le ciel t'a fait riche, dépense gaiment ton argent; sois généreux, soit magnifique. Il n'y a que le premier pas qui coûte. Le premier pas lui avait coûté quelques louis, pour s'équiper en merveilleux et se donner toutes les joies que peut contenir un début. Le lendemain, il avait avancé d'un Ou 19 Juin au 22 inclus. Les bruits qui avaient courus la Bourse de Paris du >5, sur de nouveaux troubles Milan, sur des arrestations qui y auraient été opérées, et sur une concentration de troupes autrichiennes vers les frontières du Tessin, n'avaient aucun fondement. Plusieurs journaux suisses parlent, il est vrai, de ces faits, et disent qu'ils ont eu pour canse la saisie sur le territoire lombard de quatre caisses d'armes. Mais rien n'est moins certain que leurs assertions, et quant au mouvement des troupes autrichiennes, une dépêche du colonel Bourgeois, commissaire fédéral dans le Tessin, l'explique très-naturelle ment. Il s'agit de la formation d'un camp Galle- raie, où l'armée autrichienne se réunit tous les ans pour son instruction. Seulement le camp est avancé cette année, car il se tenait ordinairement en au tomne. Tous les journaux anglais argumentent leur tour du traite de Balta-Liman, pour prouver que la Rus sie n'a pas Je droit d'occuper les proviuces danu biennes. Le Times qui, l'autre jour, ne voyait pas dans l'accomplissement de ce lait un casus belti, dit maintenant qu'il pèserait d'une manière fâcheuse et pour longtemps sur les rapports pacifiques de plusieurs des Etats de l'Europe. Eu constatant le ton tous les jours plus belli queux de la presse anglaise, le Journal des Débats dit ceci Notre croyance dans le maintien de la paix n'est nullement ébranlée par les nouvelles vivacités da langage des journaux anglais. Ainsi que nous l'avons prévu, avant d'arriver définitivement A une solution pacifique, il laudra passer par des crises nombreuses. Nous sommes aujourd'hui dans une de ces crises. Les esprits sages ne doiveut pas s'en alarmer; c'est la marche nécessaire de cette grande et difficile question d'Orieut. D'après le Moniteur français, la flotte française a dû quitter le il, son mouillage du Pirée, pour se rendre aux Dardanelles. La flotte anglaise a quitté Malle le 8 pour la même destination. D'après les nouvelles de Londres, l'affaire de la saisie des poudres, dans laquelle on avait voulu im pliquer Kossuth, vient de se terminer d'une manière très-inattendue. On sait que le magistrat saisi en premier lieu de l'affaire, avait renvoyé les prévenus, MM. Haie, père et fils, devant les assises. Voici second pas qui lui avait coûté beaucoup plus cher, et ainsi de suite jusqu'au bout de la promenade où il laissait cent mille écus. Le bon parti dont lui parlait son prudent ami était une jeune personne assez bien dotée; le mariage était le bon chemin que lui indiquait la sagesse. Ferdinand s'arme de courage; il épouse, et le premier pas lui semble char mant. Dans le mariage, ce premier pas se fait sur des fleurs. Il rapporte au jeune époux cent fois plus qu'il ne coûte. On lui compte la dot, on lui sourit, on l'aime. Combien le voyage parait beau ce début éclairé par les tendres rayons de la lune de miel Mais, avancez, et puis, dans deux ou trois ans, comptez les frais de route, analysez les progrès de votre bonheur et regardez-vous marcher. Et quoi Léopold, vous êtes amoureux et timide ce point On voit bien que vous entrez peine dans le monde Comment, avec votre figure, votre esprit, vos avantages, vous manquez de résolution Allez donc, mon jeune ami; de l'audace il n'y a que le premier pas qui coûte Léopold se laisse persuader; il triomphe de sa faiblesse, il parle, et le voilà lancé. Par hasardil avait affaire

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