JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. /A N' 1,873, - 13* Année. Jeudi 1853. Vires acquirit eundo. Chronique locale. LA FAMILLE HOLLANDAISE. Y r 3H rvv -Jim va ^ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 30c.—Provinces,4francs. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit 'INSERTIONS: Annonces, la ligne 13 centimesRéclames, la ligne: 50 centimes. être adressé l'éditeur, Marché au Bèurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. 3* Tpres, 13 Juillet. S'il faut en croire la rumeur publique, le Collège épiscopal de S1 Vincent de Paul, en notre ville, serait supprimé aux vacances pro chaines, et remplacé par un établissement de jésuites. La cause de ce remaniement serait toujours .'il faut en croire les on dit, l'impossibilité où se trouve le Collège épiscopal de lutter, en ce qui concerne l'instruction proprement dite, avec le Collège communal de notre ville. Le lergé aurait enfin compris que les pères de mille commencent voir clair et comparer les résultats obtenus dans l'un et l'autre établis sement. Il aurait compris que si le Collège épis copal a la spécialité de former des séminaristes, le Collège communalquelques rares et honorables exceptions près, a celle de fournir aux universités et aux écoles spéciales presque tous les jeunes gens d'Ypres qui y font leurs éludes avec succès. C'est dans ces circonstances que le clergé séculier, reconnaissant son im puissance, appellerait les jésuites son secours. Nous ne pouvons affirmer l'exactitude de ces on dit, nous ne sommes ici que les échos de la rumeur publique. En tous cas, constatons-le, ces rumeurs sont des plus honorables pour le Collège communal qui gagne tous les jours de plus en plus dans l'opinion des gens éclairés, et qui saurait, nous en sommes convainçus, tenir tète la concurrence que l'ordre célèbre de Loyola tenterait de lui faire, comme il a su victorieusement lutter contre le Collège de l'évéque. 11 est donné communication au Conseil, d'un extrait d'un jugement du tribunal de prerpière instance, fixant 3,347 fr. l'indemnité payer M. De Wilde, propriétaire, Ypres, pour l'expropriation de quelques fonds bâtis et par celles de terre situés aux abords de la station du chemin de fer. Il est décidé que l'on remettra M. De Wilde ou que l'on consignera, s'il y a lieu, la somme susindiquée, que les bâtiments expropriés seront veudus pour être démolis dès que la mise en pos session qui doit avoir lieu nonobstant appel, sera effectuée. Enfin bien que l'indemnité adju gée par le tribunal dépasse d'un tiers environ l'évaluation de l'expertise primitive faite par la ville, le Conseil consent ue pas appeler de ce jugement. Les comptes pour 1852, de la musique du corps des Sapeurs-Pompiers, comptes tenus avec une régularité remarquable, sont approu vés. Ces comptes se soldent comme suit Compte de la musique Recettesfr. 826-90 Dépenses826-28 Boni fr. 0-62 VILLE D'ÏPBES. Conseil communal. Séance publique du 11 Juillet 1833. Sont présents: MM. le baron Vanderstichele de Maubus, bourgmestre, président; Alph. Vanden Peerebeom. Iweins-Fonteyne, échevins; Théodore Vandcn Bogaerde, Pierre Beke, Vande Brouke Boedt notaire Legraverand Martin Smaèlen, Edouard Cardinael, Auguste De Ghelc- ke, Ernest Merghelynck, Boedt avocat, Charles Becuwe, conseillers. (suit*.) C'était sous ce dôme de verdure que s'était amarré le petit canot. C'était là que le jeune homme rêvait en regardant le ciel triste comme son cœur, ou l'onde incer taine en son cours comme sa destinée. Quelques feuilles de saule caressaient son front lorsque les ondulations de la barque l'approchaient des arbres; une de ses mains pendante hors du bateau sentait le frais contact de l'eau; une brise bien faible, bien douce, glissait sur ses cheveux; quelques petites fleurs sans nom qui avaient fleuri au pied des saules, l'abri de leur ombre, envoyaient vers l'onde des parfums qu'on respirait par moment, selon le caprice du vent; un oiseau caché dans le fcuillage-cliantait quel que amoureuse mélodie, et, bercé dans sa barque, le jeune étudiant attendait la femme qu'il aimait. L'ingrat il accusait le temps de lenteur; il lui disait de se hâter; il était insensible aux charmes de l'heure présente. Ah s'il vieillit, comme il comprendra que sa destinée lui donnait alors les trésors les plus doux de la vie l'espé rance et la jeunesse Tout coup l'étudiant tressaillit, il se leva dans la barque, et, le cou tendu, l'œil arrêté sur le feuillage des saules, il écouta, osant peine respirer. Le feuillage Compte de la masse des instruments Recettestr. 513-01 Dépenses. ......r.. 512-96 Boni fr. 0-Ua Compte de la masse d'habillement Recettes fr. 4963-16 Dépenses<81-95 Boni fr. 4781-21 II est remarquer que ce compte doit uu emprunt de 1776 francs, de sorte que le boni réel n'est que de fr. 5-21. Le budget de l'école moyenne du gouverne ment, pour l'exercice 1853, est ensuite soumis l'assemblée qui accorde un avis favorable. Ce compte s élève: En recettes ...fr. 8,974 En dépenses 9,474 Subside supplémentaire fournir par l'état fr. 500 Le subside de la ville s'élève 2,000 fr.; celui de l'état 4,000 fr.; l'excédant sur le crédit voté par la ville en 1852 1,000 fr. Un membre propose au conseil d'autoriser le collège mandater, au profil du conseil de s'entr'ouvrit,etune figure de jeune fille, presque d'enfant, apparut aux regards de l'étudiant. Christine s'écria-t-il. La jeune fille posa son pied sur le tronc d'arbre le plus incliné, puis s'asseyant avec adresse sur le banc mobile, que son poids quelque léger qu'il fût, faisait onduler, un de ses bras se mêla aux branches qui tombaient vers l'eau, et ainsi penchée, sa main put atteindre celle de son ami; il la serra avec amour; alors la jeune fille se redressa, l'arbre, moins chargé, sembla obéir sa volonté en se relevant un peu, et le jeune homme, assis dans sa barque, parla les yeux levés vers le saule sur lequel celle qu'il aimait était appuyée. Christine Van Amberg n'avait rien des traits distinc- tifs du pays qui l'avait vu naître. Des cheveux noirs comme l'aile du corbeau encadraient dans de larges bandeaux une figure pleine d'énergie et d'expression. Ses yeux grands et veloutés avaient un regard pénétrant qui aurait défié le mensonge de le braver en face des sourcils presque droits, fortement accentués, auraient donné peut-être trop de caractère cette jeune tête, si une charmante expression de candeur, de naïveté, n'en eût fait une figure d'enfant plutôt que celle d'une femme. Christine avait quinze ans; un petit cercle d'argent pres sait son front et ses noirs cheveux c'était, selon l'usage fabrique de l'église S1 Pierre, le subside ordi naire pour 1852, et dont la liquidation, par dé cision de l'assemblée, avait été tenue en suspens. On fait*observer que l'exercice 1852 est la veille d être clos et qu'ajourner encore la liqui dation du subside, c'est forcément le faire tom ber en économie et en priver définitivement la fabrique. On ajoute que le conseil avait résolu de suspendre tout payement parce que la fabrique ne donnait pas les renseignements de mandés par l'administration et que ces rensei gnements sont aujourd'hui fournis. Le conseil lève son veto et autorise le collège mandater. Sur sa proposition le collège est également autorisé faire remiseaux locataires des can tines dans les casernes, du montant de leur bail durant tout le temps que ces bâtiments reste ront inoccupés. Un rapport sur la question de l'abattoir est déposé sur le bureau. Ce rapport, fait par M. le conseiller Becuwe qui a été visiter flivers établissements de cette nature avec M. l'échevin Iweins, traite cette importante question sous tous les points de vue. Les phns et avant-pro jet, les projets de règlements, les évaluations de recettes sont joints au rapport. Ce travail si complet, sera communiqué domicile aux membres du conseil et des démarches seront faites l'effet d'obtenir de l'état la cession de 50 60 ares de terrain sur la Plaine-d'Amour. Le conseil approuve ensuite le programme des fêtes de la kermesse dont il est donné lec ture par M. l'échevin Iweins. Ce programme promet des fêles brillantes. Outre les jeux populaires, le Dimanche, 7 Août, aura lieu un grand tir la cible la valeur des prix offerts par la ville s'élève 685 fr. Après le tir, festival sur la Grand'Place, la nuit un bal brillant sera offert aux gardes et pompiers de l'étranger. Un grand carrousel sera donné le Lundi; celte fête aura lieu sur la Grande Esplanade, 5 prix d'une valeur totale de 435 fr. seront offerts aux vainqueurs. Le Mardi, concours-jeux de cartes au Zaelbof, prix 100 fr. Tir la sarbacane, sur la Grand' Place, prix 140 fr. Le soir, grande fête cham pêtre offerte par la Société de la Concorde au local d'été.Si le temps était peu favorable la de son pays, la parure des jours de fête; mais, pour la jeune Hollandaise, le jour de fête le plus beau était celui où elle voyait son ami. Elle avait une robe d'indienne petits bouquets, d'un bleu pâle, et le mantclct de soie noire destiné envelopper sa taille était posé sur ses cheveux cl retombait sur ses épaules pour mieux la cacher aux regards qui auraient pu l'épier. Assise sur un tronc d'arbre, au milieu des branches et tout près de l'eau, comme l'Opliélia de Shakspeare, Christine était char mante. Jeune, belle, aimée, cependant une profonde mélancolie était empreinte sur son visage; son compagnon la regardait tristement, les yeux presque mouillés de larmes. Herbert, dit la jeune fille en baissant la tête vers son mari, Herbert, ne soyez pas si triste Nous avons, l'un et l'autre, trop de jours vivre encore pour les vivre dans le malheur. Herbert, des temps meilleurs viendront. Christine, ils m'ont refusé votre main, ils m'ont fermé la porte de votre demeure, ils veulent nous séparer ils y réussiront, demain peut-être!... J Jamais s'écria la jeune fille. Et son regard brilla comme l'éclair; mais, comme l'éclair aussi, ce regard énergique ne dura qu'uu instant et fit place une expression de calme tristesse. Si vous vouliez, Christine si vous vouliez qu'il V.

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