JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Vires acquint eundo.
HENRI IV ET LE LANSQUENET.
Chronique politique.
W 1,303. 13e «uutJ.
xlilK
95tï
1853.
ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, francs 50 c. Provinces, 4 francs.
INSERTIONS: Annonces, la ligne la centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes.
iF
Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres aifranchies.
Ypres, 32 Octobre.
Un hiver rigoureux nous menace, les denrées
alimentaires sont un prix Irès-élevé, le travail
C n'est pas abondant et les pommes de terre sont
malades. En6n, nous sommes menacés de plu
sieurs fléaux la fois et les plaies d'Egypte
n étaient que de petites misères, en proportion
de celles que les journaux moraux et religieux
bous annoncent, inventent et fomentent, le
tout dans un esprit de charité et de piété, qu'on
ne peut assez apprécier.
L'épiscopat, le clergé catholique Belge ne
demandent qu'une seule chose pour faire de la
Belgique un Eldorado. C'est la liberté de la
charité. Mais toutefois nous estimons qu'il n'y
a aucun empêchement ce que les évêques et
les prêtres fassent abandon de leurs émoluments
et traitements au profit de la classe indigente.
Ce serait un subside de huit millions qu'on
pourrait distribuer par an aux nécessiteux. En
suite tous les couvents et monastères pourraient
être convertis en restaurants,où le pauvre pour
rait trouver manger gratuitement; ce serait
beaucoup plus beau et plus généreux que les
efforts faits par celle charité légale qui ne peut
faire des miracles.
En outrecomme les rédacteurs des feuilles
cléricales sont ceux qui crient le plus famine, il
est croire qu'on oclroyera ces messieurs des
pensions de chanoine, afin que repus, ils tom
bent dans cette bienheureuse quiétude qui est
le partage des saints et pieux champions, dé
fenseurs de la morale et de la religion, quand
leurs travaux sont bénis.
YILLE D'YPRES. Conseil communal.
Séance publique fixée au Lundi, 24 Octobre, neuf
heures du matins
ordre du jour
Communication de pièces,
a® Emettre un avis a. Sur une radiation d'in
scription hypothécaire prise au profit de l'admi
nistration des Hospices. b. Sur une demande
en autorisation i* pour vendre la compagnie
concessionnaire du chemin de fer de la Flandre
occidentale, douze parcelles de terres, propriétés des
Hospices; ipour la cession de seize parcelles de
terres incorporer dans l'élargissemenl de la roule
d'Ypres Neuve-Eglise; 3° pour vendre quelques
i.
les ligueurs et l'arhée royale.
Le 20 mars 1574, au moment où dix heures sonnaient
h l'horloge du prieuré de Montmorency, une berline
attelée de deux andaloos de race, courait fond de train
sur la roule de Saint-Denis Paris. Les slores étaient
soigneusement baissés, et le cocher, dont la figure dispa
raissait sous un large feutre, portail une sorte de houp
pelande sous les vastes plis de laquelle un observateur
attentif pouvait discerner la forme d'armes cachées. Les
chevaux, fatigués sans douted'unelonguecourse, laissaient
bhiyamment échapper leur haleine qui s'exhalait en
nuages de vapeur, et se mêlait aux tourbillons de pous
sière soulevés par la rapidité de l'équipage. Halte
tWa bientôt une voix de l'intérieur; laissons un peu
souffler ees pauvres bêtes. Le postillon obéit avec un
empressement respectueux, et la voiture s'arrêta devant
la grille d'un pàrc qui dépendait du château de La
Vrillère.
Eh Cè moment, deux personnes parurent derrière cette
{Ville) un vieillard et une jeune fille. Le vieillard, dont
la tttfe déeouVCWe, dépoâillée de cheveux, avait celte
apparence d'ascétisme qui commande tous le respect, se
arbres croissant sur les terres de la ferme, Ziile—
beke, connue sous le nom de Potlepel.
3* Arrêter les clauses et conditions [pour la
vente de quelques terrains aux abords de la station
du chemin de 1er.
4® Approuver, s'il y a lieu le compte du Bu
reau de bienfaisance pour l'exercice jfl52, et le
budget de l'année i8â^.
5® Approuver le compte i85x des Salles d'asile,
statuer sur la demande du subside pour i854 et
satisfaire aux explications réclamées par la com
mission directrice.
6® Arrêter définitivement le rôle de l'indem
nité payer, pour i853, par les familles aisées
n'ayantpoint dans leur sein des personnes en activité
de service dans la Garde civique et statuer sur les
réclamations adressées contre la formation du rôle.
7* Délibérer sur le budget communal pour
18S4.
Le 17 Octobre, un grand banquet a été offert
M. Hochsleyn, directeur du bureau des postes
de Bruxelles, par ses nombreux amis, heureux
de lui prouver leurs sympathies au sujet de
l'arrêté royal qui vient de nommer chevalier de
l'ordre de Léopold, cet honorable fonctionnaire.
M. Verhaegen aîné, membre de la Chambre
des représentants, présidait ce banquet qui a
réuni dans le grand salon de Dubost, rue de la
Putterie quarante convives'parmi lesquels on
remarquait M. le sénateur Van Schoor, M.
Masuy, directeur-général des postes et des che
mins de fer, M. le général baron Van Rode,
MM les docteurs De Biefye, Gorrissen, Lequime,
Trumper, M. le peintre Edouard De Biefve,elc.
Un toast a été porté M. Hoch.steyn par
l'honorable M. Verhaegen qui, avec celle verve
qui le distingue, a caractérisé le mérite du
fonctionnaire, le patriotisme du citoyen.
M. Hochsleyn a répondu peu près en ces
termes
Vous comprenez mes émotions,Messieurs, vous
lirez dans mon cœur délicieusement agilé par les
éloquentes et bienveillantes paroles du grand citoyen
qui préside ce banquet offert par l'amitié.
En vous associant la distinction que le Roi a
bien voulu m'accorder pourquelquesservicesrendus
au pays, vous m'encouragezvous m'affermissez
dans la roule que j'ai suivie comme citoyen dévoué
nos glorieuses institutions, comme fonctionnaire!
esclave du devoir.
Un jour comme celui-ci suffit colorer toute
une existence en me prouvant l'estime, l'affection
de tant d'hommes éminents, parmi lesquels la Bel
gique honore des illustrations politiques, adminis
tratives, militaires, artistiques, scientifiques, d'in
trépides défenseurs de ses droits, et que je suis
heureux et fier d'appeler mes amis.
Je bois ce qu'il y a de plus beau sur la terre, au
plus noble attribut du cœur humain, a l'amitié!
VI i..O «ST.
Liste des personnes appelées faire partie du jury
de la Flandre occidentale, pour la ie série de la 4®
session et qui résident dans Varrondissement ju
diciaire d'Ypres.
i® De Stuers, Lambert, propriétaire, Ypres.
a® Annoot, Louis, blanchisseur, Ypres
(décédé).
3® MerveillieJeanconseiller communal,
Langhemarcq.
4" Christiaen, Melchior, notaire, Passchen-
diele.
5" Merghelynck Léopoldpropriétaire h
Ypres.
6® Mazeman de Couthovebourgmestre
Proven.
7® Beke, Pierre, négociant, Ypres.
8" Carton, Henri, propriétaire, Ypres.
Nous donnons aujourd'huidans les annon
ces, le tableau des heures de départ et d'arrivée
des convois du chemin de fer de la Flandre
occidentale, dater du 21 de ce mois.
Le receveur des contributions directes de la
ville, prie les contribuables qui sont en retard
de payer les termes échus, de les acquitter dans
la huitaine. Il se flatte que cette invitation
officieuse engagera les intéressés y satisfaire
sans délai, afin d'éviter les poursuites qu'il serait
dans la nécessité, quoiqu a regret, de commen
cer et de continuer suivant la rigueur des lois.
Du 20 Octobre an 22 inclus.
Les nouvelles des États-Unis sont du 2 courant, par
l'Arc tic.
La réponse du secrétaire d'État, M. Marcy, la note
de l'ambassadeur autrichien, relative l'affaire du réfugié
Costa, a été publiée; elle tient huit colonnes du B'as-
hington Mirror, et conclut comme suit
Étant convaincu que l'arrestation et l'emprisonne
ment de Martin Costa étaient illégaux et injustifiables, le
tenait avec une déférence auprès de la jeune fille. Cette
dernière doit jouer un rôle.assez important dans le cours
de notre récit pour que nous demandions au lecteur la
permission de tracer hâtivement son portrait. Agée d'en
viron dix-sept ans, elle possédait celle beauté qui fait
naître l'enthousiasme de l'admiration. Elle était petite de
taille, blonde, délicate comme ees fleurs d'Orient qu'un
souffle d'air emporte, mais avec des allures souples, des
yeux d'un noir profond dont la cornée limpide s'irisait de
mille reflets, des lèvres dont le sourire, emprunté aux
vierges de Léonard, avait cette suprême douceur qui
n'exclut pourtant pas la fermeté. Il y avait en un mot,
sur ses traits, cette expression de suave candeur qui fait
invinciblement baisser des regards trop hardis. Il était
aisé de comprendre la voir, la fois si timide et si
déterminée, si chaste et si remplie de tendres promesses,
que, chez elle, l'âme absorbait le corps, et que, de même
qu'il faut un rayon de soleil la fleur, il lui fallait,
elle, un rayon d'amour, ce soleil du cœur que Dieu envoie
aux uns comme un martyre, aux autres comme un avant-
goût des joies du ciel.
Ce fut le vieillard qui prit le premier la parole:
Voyons, dit-il la seule inspection dès panneaux, quelle
maison cet équipage appartient. Et, se faisant un garde-
vue de ses mains, il dirigea toute son attention vers les
armoiries de la portière. Eh bien monsieur Madge-
Ibourg, questionna la jeune fille, que voyez-vous?
llélas! mademoiselle Marie, je ne vois rien; car mes
jyeux s'affaiblissent; regardez vous-même. Je vous
préviens, répondit la jeune fille, que je ne suis pas très-
versée dans la noble science héraldique; je vais néanmoins
essayer de l'aire parler ces chiffres, mais si je me trompe,
vous serez, j'espère, indulgent. Lisez, je vous prie,
mademoiselle; lisez. Il y a, dit-elle enfin, un écu d'or
deux fasces de gueules, accompagnées de neuf merlcltes
de même, quatre en chef, deux en face et trois en pointes,
mises en écarlelée d'argent au sautoir d'azur. Oh oh
fit le vieillard, le blason des Mornay. Et, ne pouvant
regarder dans l'intérieur du carrosse, il reporta son
examen surcelui qui le conduisait. Tout coup il s'anima,
et dit avec une certaine exaltation Saluez made
moiselle de La Vrillère; saluez M. Duplessis-Mornay, cet
homme de bronze attaché depuis vingt ans la fortune
d'Henri de Navarre; voyez, c'est lui, c'est bien lui qui
mène... je le reconnais malgré son travestissement; il
s'agit là sans doute d'une affaire qui importe aux intérêts
du roi... Le comte Mornay est d'ailleurs un ami de
monsieur votre père... Saluez, saluez bien bas Et lui-
même s'inclina si profondément, sans toutefois rien
compromettre de sa dignité, que l'on eût dit d'un homme