JOURNAL RYPBES ET DE J/iKKOVDISSEMEYT.
HENRI 1Y ET LE LANSQUENET.
m° 1.3*5. M' Année.
Jeudi. 1£ Janvier 1854.
Vires acquifit eundt.
ABONNEMENTS .Yprès (franco), par.trimestre, 5 francs 50 c. Provinces,4 francs, f Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
INSERTIONS Annonces, la ligne A3 estimes. .Béclaues, la ligne 50 centimes. être adressé l'éditeur, Marché au Beiirre. -r On ne reçoit que les lettres affranchies.
ipbes, fl janvier.
Depuis quelques jours, nous nous trouvons
Ypres comme dans une île de la Polynésie, sans
correspondances, sans courriers, sans commu
nications avec aucune autre localité du pays
Le chemin de fer qui avait commencé être
exploité depuis Ife lr Janvier, a cessé de taire
circuler des convois jusqu'à Ypres parce qu'il
ne pouvait indéfiniment transporter les yqya-
geurs comme pour la grâce de Dieu. Tout fait
en élat de rendre servicele rail\vaygrâce
une formalité administrative qui se fait attendre
trop looglemps, chôme. Les omnibus et les
diligences qui transportaient NVervicq les
voyageurs et les marchandises en correspon
dance avec le chemin de fer, ont abandonné,
depuis le premier de l'an, leur concession, pour
ne pas devoir payer pour toute l'année, uii droit
de patente considérable.
Hier cependant les journaux et les dépêches
sonl arrivés sans retard trop extraordinaire; mais
depuis cinq ou six jours, les feuilles expédiées
le malin de Bruxelles ne parvenaient leur des
tination que le lendemain de leur départ,
la neige m le verglas n'c'taienl la cause de
ces irrégularités, au moins en cé qui concerne
le trajet eutre Courlrai et Ypres, car jamais la
marche des convois n'a été relardée sur le che
min de fer de la Flandre occidentale.
Il est cependant singulier d'avoir un cherrijn
de fer qui relie la ville au réseau des railways,
et faute d'une autorisation ministérielle, de se
prouver sans communication avec le reste du
pays. M. l'ingénieur en chef de la proviuce a
trouvé la voie ferrée en élat d être exploitée et
devait demander au ministre l'autorisation de
l'exploiter. Voilà dix jours que celle inspection
a eu lieu et l'arrêté n'a pas encore paru
Enfin il nous importe de sortir de cet isolé
ment qui arrête les affaires et d'en sortir au
plutôt, et nous comptons qu'on fera immédia
tement cesser celle situation anormale.
D'après des renseignements qui nous sonl
donnés, il paraît que la souscription eu faveur
des indigents sera productive et que nos con
citoyens donnent un concours généreux au
comité d'assistance. Nous n'avons jamais douté
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des sentiments charitables et bienfaisants des l'Hôtel de l'Epée, Grand'PIace, et le retour de
habitants de la ville d'Ypres et nous espérons Werviçq se fera immédiatement après l'arrivée,
qu'avec leur coopération volontaire, il sera pos-[en cette ville, du dernier convoi venant de
sible de traverser celte crise pénible, sans que 11
les classes ouvrières et indigentes soient trop
éprouvées.
Bruges, et correspondant avec Gaod, Bruxelles,
X.
(suite et tin.)
le trône de FRANCE vaut-il UNE MESSE
Le roi, pressé par M. de Brissaclit enfin son entrée
dans Paris, précédé de Bcautrciliis et de ses Irenlc-qualre
lansquenets. Le peuple, qui s'était avidement porté sur
son passage pour voir enfin de près celte royauté nais
sante, le peuple, disons-nous, l'accompagna jusqu'aux
abords da parvis Notre-Dame, où se devait chanter le
Te Dey m.
Le trône de France, avait dit Henri, vaut bien une
messe. Et ceux qui lui montraicut cette mer mouvante
de têtes et voulaient écarter les gens en haillons qui se
pressaient jusque sous les pieds des chevaux, il répon
dait Laissez-les, laissez-les ils sonl affamés de voir
un roi
La cérémonie religieuse achevée, Henri IVse rendit au
Louvre, dans la salle du trône, où, par tes soins du
gouverneur, avait été préparé le plus somptueuse dîner
'(disent les chroniqueurs) que jamais homme ne vict.» A
ônfcè heures, le roi quitta scé convives pour passer aans
son cabinet, où il fil appeler Bcautrerllis.
Quand SainURfèai'pénétra dans lo cabinet où allaient
etc.
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Il parait que l'administration des .Hospice,* se"
propose de faire préparer, dans trois de ses
élpjplissemeqts, des soupes qui seront distri
buées aux pauvres, raison de cinq centimes
par ration d'une contenance de trois quarts de
litre. Ces soupes qui seront substantielles et va
riées, ne coûteronlque cinq centimes par ration;
des essais seront faits et si cela prend, ce nou
veau genre de secours sera très-utile, en ce sens
que 1^ consommation du pain sera amoindrie
et jusqu'à un certain point remplacée par un
autre mode d'alimentation.
Nous venons d'apprendre que M. Alphonse
.Vandeo Peereboom vient, vu les circonstances J
actuellement existantes, de destiner un tri- partir des premières difficultés relatives aux
meslre de ses appointements de représentant, Lieux Saints, jusqu'au moment où les.floltesparu-
INTÉitlEUR.
Paris, 6 janvier, 8 h. du matin.
•Le Moniteur français publie la citcufaire
que le niinî'sti'e des affaires etiangères a adres
sée, sous la date du 30 décembre dernier, aux
légations de l'Empereur
Paris, le 50 décembre ,1853.
Monsieur,
Les affaires d'Orient prennent une tournure
trop grave pour que je ne veuille pas, «u moment
même où les circonstances imposent de nouveaux
devoirs au gouvernement de Sa Majesté Impériafe,
vous rappeler les efforts que nous n'avons cessé de
soit fr. 1,269-84, au soulagement des indigents,
laquelle somme étant repartie en deux portions
égales, dont une doit être distribuée entre les
indigents de la ville et Vautré remise entre les
mains du commissaire du district, pour être
repartie entre les communes de l'arrondissement
où ï'indigence se fait sentir le plus violemment.
(le PROPAGATlUil d ÏPRES
On nous apprend que M. Jules Malou a sous
crit, sur la listé de souscription pour fournir
une assistance extraordinaire la classe ouvrière
et indigente, pour une sommç de cent fraïics
par mois. M. Malou pèresénateurqui fait
distribuer d'abondantes aumônes aux pauvres
de notre ville, a fait connaître qu'il est disposé
donner vingt cinq francs par mois.
r"Tji
Comme toutes les voilures publiques sur
YVervicq ont cessé leur service et' que le chemin
de fer n'est pas encore en exploitation, un ser
vice provisoire sera organisé par le sieur Duprét
Une voiture partira pour Wervicq dix heures
du matiu. Le départ d'Ypres aura lieu de
rent devant Coiislautinople. Elle fait observer que
les Bottes avaient le droit d'entrer dans la Mer-
Noire; si elles s'en sont abstenues, c'est que le gou
vernement avait cœur de témoigner jusqu'au bout
des sentiments d'arqjtié qu'il professe pour la.Russie.
Il nous paraissait suffire, ajoute la circulaire,
que la présence de notre pavillun dans les eaux île
Constaiitinople attestât notre ferme intention de
protéger cette capitale contre un danger soudain, et
nous ne voulions pas que son apparition prématurée
dans les parages plus rapprochés du territoire russe
risquât de passer pour une provocation.
k'ét^t tjejguerre rendait, sans doute, une colli
sion possible sur mer comme sur terre entre les
parties belligérantes; mais nous avions été autorisas
croire que notre réserve serait imitée par la Rus
sie, et que ses amiraux éviteraient avec le même
soin que les nôtres, les occasions d'une rencontras
en s'abstenant de procéder des mesi'Âes d'agression
dans des limités où, Si'bôhs a vions pd supposer (e
cabinet de Saint-Pétersbourg animé d'intentions
différentes, notre escadre aurait certainement exer
cé une surveillance plus active.
L'événement de Siriope, monsieur, S'est donc
produit en dehors de toutes nos pi-é votons,1 et cé Wt
déplorable modifie également l'altitude que'nous
aurions désiré garder.
rappelez les confidences que je vous ai.faites quand, il y
a dedx jours, je vous prenais pour un simple envoyé f^u
attendre de
étais sur fi
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roi, vous comprendrez ce que j'ose encore a
Votre Majesté. J'en étais sur, baron, j'en ét
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se débattre, le jour suivant, les destinées du monde. i(
s'inclina respectueusement devant son souverain et salua
de la tète, comme 011 ferait des égaux, les dues d'Épcr-
non et de Monlbazon,,les maréchaux de .Luvardiu et de|
Roquclaurc, Turenne, brissac ci le marquis tic Mirebcu. s$, taêmë," que je"voûsTiVrév cnT EL apilcrin"a"u Jsîtôt
Monsieur, lui dit le roi, je veut inaugurer mon règne du huissier, (1 lui dit ces seuls mots Faites entrer
par un acte de justice. Je vous dois beaucoup; et, je vous
l'ai dit, je crois, les dettes inc sonl sacrées. Encore une
fois, que me demandez-vous? Sire, répondit modes
tement Beaulreillis, vous in'avcz déjà fait capitaine et
baron c'est certainement plus que je ne méritais; mais
puisque celle double faveur, tombée de votre main
royale, m'est venue, c'est moi de la ratoassér et de
Alors les deux battants de ta porte s'ouvrirent, cl Ip
duc de La Vrillèrc, donnant la main sa fille, fut intro
duit auprès du roi. De l'autre côté, la gauebo du duc, se
tenait l'intendant, qui pouvait peine maîtriser l'émotion
qu'if ressentait.!
Derrière eux venait Mahon, lequel, malgré la hauteur
des ouvertures, se baissait instinctivement pour imsscr;
tacher, a force de dévouement, de m élever jusqu a elle. I Maliou, dont les pieds glissaient sur le parquet- Mahon
- Et ne voulez-vous rien de plus? Pardon, Vire, quj, en dépit de sa taille, se trouvait tout j.etil aûprLde
encore une grâce. Dites, dites! Maintenant, sire, tés grands seigneurs, habillés de soie et de velours;
que vos regards sont descendus jusqu'à moi, je me crois jMahon, enfin, laissant errer son oeil du roi aux laquais!
aussi élevé que les plus grands du royaume...- rJ 1
D'Épernon, Lavardin, Roquelaure, Muitlbazon, Tu-
renne, Brissar. cl Mirebcu interrompirent la fois Saint-
Rieul Monsieur, lui dirent-ils en lui pressant succes
sivement les deux mains, votre noblesse est acquise; elle
vaut mieux que celle du sang. Beaulreillis remercia les
nobles seigneurs de leurs paroles Batteuses, et se retourna
vçrs le roi Eh bien sire, achcva-t-il avec dette
humilité qui n'exclut pas la distinction, si vous vous
des laquais au roi, et se demandant tout bas si les laquais,
avec feurs costumes élincclanls, ne seraient pas par ha
sard les ministres de Sa Majesté.
Et ses courbettes se multipliaient l'infini, et Mahon
saluait tout, draperies, tentures, lambris dorés, tout,
jusqu'à sa propre image dix fois répétée dans les glaces.
Le pauvre géant n'y était plus. Sa téle, perdue, lui mon
trait des figures là où il n y en avait pas, et, après s'être
incliné révéreucicusemcnt devant les chaises, les divaus,