joumal d ypres et de i/akiioydissewext. N°1,330. 13e Année. Dimanche, 29 Janvier 18.11 Vires acquint eundi. UNE HISTOIRE DE CE TEMPS-CI. INTÉRIEUR. «►-aFérO i»! ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces,4francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. fPKEs, 28 Janvier. II y a lieu d'être étonné de la persistance dont plusieurs députés font preuve, en deman dant M. le ministre de l'intérieur des expli cations sur les négociations avec le clergé pour l'exécution pleine et entière de la loi sur ren seignement moyen, il y a, si nous ne nous trompons, de la naïveté dans cette curiosité de nos législateurs. Ils devaient savoir que 1 "épis— copat n'était nullement disposé exécuter une loi du pays, du moment qu'elle étaildirectement opposée l'extension de la suprématie qu'il s'arroge. On oublie trop que si le clergé prêtait sou concours renseignement de l'Etal, les institutions cléricales, édifiées en si grand nom- breel pour la plupart très-productives,n'auraient plus leur raison d être et feraient double emploi. Si le clergé se contentait de moraliser la jeu nesse et de lui inspirer des sentiments religieux comme l'Elat se contente «le faire des citoyens instruitsdes adolescents, il y aurait moyen de s'entendre. Mais pour le clergé renseignement religieux semble ne venir qu'en seconde ligne, il lui p.iraîi plus important de pétrir des sectaires fanatiques, qui, plus lard, lui serviront d in struments politiques. C'est pourquoi il tient conserver et étendre ses établissements d'en seignement et voudrait eu avoir le monopole, en essayant, l'aide du refus d'intervention, de perdre ses concurrents dans l'opinion publique, qui commence démêler parfaitement les visées de MM. les évoques. L'état doit se conlenler de répandre l'in struction des sciences, des arts laïques, si nous pouvons nous exprimer ainsi. Le devoir du clergé prescrit par son divin maître, est de concourir l'enseignement public, en donnant l'instruction religieusesinon le clergé n'aurait pas sa raison d'être. C'est sa mission, c'est pour cela qu'il existe, et en refusant accomplir celte partie si importante des obligations pour l'exé cution desquelles la société représentée par l'état le salarie et lui donne certains privilèges, il donne publiquement un mauvais exemple, celui de négliger volontairement un devoir sacré. Dans la situation respective de l'état et i du clergé, il n'y a pas d'accord possible, moins Sque l'étal ne consente passer sous les fourches caudines du clergé, comme le disait, il y a quelque temps, la Patrie de Brityes. L'épiscopat est trop arrogant et veut dominer le pouvoir laïc, afin de l'exploiter. Ces prétentions sont encore une réminiscence de l'ancienne prépo tence du clergé, niais la société, composée d autres éléments, n est plus disposée se laisser abrutir systématiquement par ceux qui ont be soin d'abêtir les individus, avant de pouvoir les dresser servir d'instruments politiques, ad majurem Dei yloriam. n Voici le texte du projet de loi présenté mardi d' par le ministre des finances et relatif la cession de certains terrains et bâtiments militaires Art. i". Le gouvernement est autorisé, par déro gation de la loi du 11 juin 1853, céder, gratuite ment et sans fi ais, aux villes d'Ypres, de Meriin, d'Atli, de Pliilippeville et de Marieinbourg, ainsi qu'à lavillede Bouillon, les terrains militaires de ces places qui leur sont nécessaires soit pour faciliter la perçepiion des droits d'oclroi, soit pour maintenir ou améliorer les communications existantes, ainsi que Les écluses et [es fossés d'alimentation dont l'iu- j lérêt public réclame la conservation. I La remise de ces terrains, écluses et fossés sera I faite directement aux villes intéressées, par ledépar- ternent de la guerre, aussitôt après la démolition des ouvrages de fortifications qui y sont établis, sous la i éserve que si ces propriétés étaient de nouveau jugées nécessaires pour la défense du pays, le gou vernement pourrait eu reprendre possession sans indemnité. 2. Le gouvernement est également autorisé con céder aux dites villes la jouissance de ceux des bâti ments militaires maintenant disponibles dont elles justifieront avoir besoin dans un but d'intérêt pu blic, la condition de les entretenir leurs frais en bon état de réparation et d'en faire la remise l'Etat s'il voulait en disposer soit pour le lugemenl des troupes, soit pour tout autre service public, et telles autres clauses ei conditions que le gouverne ment jugera utiles l'intérêt de l'Etat. Ces concessions seront accordées par des arrêtés royaux, sur la proposition des ininislresde la guerre et des finances après que les députât ions permanentes des conseils provinciaux auront été entendues. (suite.) X. Elle m'était adressée par un officier des spahis, avec prière de remettre la sœur Amélie de Fregevillc... Ali dirent la fois Gustave et Frédéric, je le pres sentais. Moi aussi, dit Ernest, mais j'en étais réduit aux conjectures Avec prière de remettre la sœur Amélie de Fregevillc un paquet annexé, contenant les dernières dis positions de son père, frappé mort dans un duel contre un officier qu'il avait provoqué. Avant de rendre le dernier soupir, ajoutait le correspondant, mon ami, M. de Fregevillc, a voulu vous écrire pour vous remercier et vous bénir en mourant des bontés que vous avez témoi gnées une enfant devenue orpheline par la faute de sa mère et l'aveugle vengeance d'un père. XL Monsieur, portait la lettre qui m'était adressée, continua Ernest, la mort, qui fait taire toutes les passions, Va bientôt clore la douloureuse carrière «l'un homme «pie vous avez vu, avant votre départ pour Paris, aimé comme père et comme époux, et jouissant d'un bonheur jusque- là sans mélange. Il vous eût été sans doute difficile naguère, de re connaître dans l'homme irrité, altéré lie vengeance, ce capitaine Fregeville que vous étiez venu visiter quelques années auparavant. C'est que l'infortune rouille notre en veloppe avec une rapidité qui ne peut être surpassée que par ie trépas lui-même. u Vous souvient-il, monsieur Ernest, de celle soirée d'oetobre où vous vîntes vous associer au bonheur de ma jeune et douce famille? Vous voyez encore, n'est-ce pas, cette gentille enfant que vous entourez aujourd'hui de votre intérêt; de votre amitié, jouant aux pieds de sa mère avec uu frère, peine moins âgé qu'elle. Vous me voyez aussi reportant ie sourire de mon bonheur paternel de la mère aux enfants et des enfants la mère. El cette femme elle-même, vous vous rappelez peut-être combien douce était sa parole, combien candide sa pensée. Ah je vous parle comme si vous aviez pu la connaître, la juger comme moi, celle qui fut la mère de mes enfants. Eh bien, aujourd'hui qu'elle a précédé dans la tombe tous les siens, je le jure, je l'avais reçue pure et ungéli- que de la main de son père, vieux militaire comme tnoi, et mon ami, mon ami des champs de bataille hélas il avait cru faire le bonheur de sa fille et le mien. Et ce bonheur, je le goûtai pendant quelques années; car jeune encore, vous comprenez néanmoins, mon jeune ami, que le bonheur dépendant sans doute de l'organisation des individus, n'est pas précisément dans lesagitalious tumul tueuses qui sont peut-être le besoin de votre âge; mais pour une femme, une jeune femme surtout, le vrai, le grand bonheur, c'est la maternité. Du jour où Caroline put me parler d'Amélie, de notre enfant du jour où nous pûmes ensemble faire des projets pour son éducation et son avenir de ce jour je ne craignis plus pour ma femme Ce projet de loi a été examiné dans les sec- lions de la Chambre et la section centrale est composée de MM. Malou, Orban, de Henesse, Ernest Vanden Peereboom, Alphonse Vanden Peereboom et Lelièvre. Le rapporteur n'est pas encore nommé. L'expertise des étalons pour 1854 aura lieu Ypres, sur la Grand'Place, le Mardi, 14 Février, onze heures du matin, pour les étalons appar tenant aux personnes-domiciliées dans les com munes de l'arrondissement judiciaire d Ypres. -gi fil i? Q r» Par arrêté royal du 25 Janvier, le sieur L. Van Heule, commis-greffier près le tribunal de première instance d Ypres, est autorisé con tinuer, sous le nom de son épouse, un commerce de dentelles,sous la réserve que celte autorisation sera révocable en tout temps. Par arrêté ministériel du 24 Janvier 1854, le sieur D. Criera, Haringhe, est nommé médecin vétérinaire du gouvernement, pour la 5e section vétérinaire de la Flandre occidentale. Par le même arrêtéle sieur De Meeslere, Messines, est provisoirement chargé du service vétérinaire de la 3° section. Par suite de l'indisposition de M. Fisher. vio loncelle et maître de chapelle de Ste Gudule, Bruxelles, qui devait chanter et jouer quelques morceaux au concert de M. Devvulf, on nous prie d'annoncer que celle soirée musicale suivie d'un bal, aura lieu définitivement le 5 Février prochain. Mercredi, la Chambre des représenlanls a entamé la discussion des articles du budget du déparlement de l'intérieur. Les journaux anglais annoncent, sur la foi d'une lettre de Bruxelles, que la Banque Natio nale de Belgique se prépare élever le taux de son escompte. beaucoup plus jeune que moi, les tentations, les séduc tions du monde. La disproportion des années dut s'effa cer, je le croyais du moins, dans ce pur et même amour, nos enfants; car un fils, ce pauvre Charles, réuni main tenant aux anges, était venu accroître la famille. En effet, dans un ménage, quel qu'il soit, la venue de la famille amène entre les époux comme un second amour qui se superpose au premier ou le fait renaître. C'est aussi ce qui se réalisa dans mon petit intérieur. Caroline parut comprendre merveille les devoirs de celte vie nouvelle et affectionner d'autant son mari, qui lui rendait ses sentiments avec usure. On prétend, mon sieur, que l'ennui où vivent beaucoup de jeunes femmes relâche chez elles les liens du mariage, et bien souvent cause les désordres de la famille. Mais comment imaginer que ce dissolvant puisse envahir une jeune mère, tou jours et invariablement occupée des soins que la première enfance surtout exige impérieusement Plus tard, quand ces tendres fleurs se sont ouvertes et épanouies, n'est-ce pas aussi une distraction ou plutôt une préoccupation charmante que les espérances que ces enfants font naître? Et alors ce n'est plus seulement le précepte qui les fait vivre, niais l'exemple. Ainsi avais-je raisonné dans ce que je croyais mon expérience, mais hélas! j'appris, mon grand malheur, qu'elle était incomplète. L'association matrimoniale n'est pas seufement la plus importante, parce qu'elle est indissoluble, mais encore parce qu'elle est surtout morale et intellectuelle et comme toute association veut un gérant, un représentant

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Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 1