N° 1,336. 13" Année.
Dimanche, 16 Février 1654.
JOUUIVAL DYPKIÎS ET DE L'ARltOi\DlSSElHEi\T.
Vires acqvurit eundo.
¥iC règlement d'Anvers.
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VriiES, 18 Février.
Nous l'avouons avec dépitla majorité de la
Chambre n'a pas eu conscience de ce qu'elle
votait, quand elle a octroyé, au ministère de
gieuse, autre que la cléricale dans le second
cas, on peut craindre, d'après les allures que le
haut clergé a adoptées jusqu'ici, que le cours Je
religion catholique sera bientôt supprimé.
Ensuites'il s'élève une discussion sur la
conciliation, un bill d'indemnitéde sa couardise ""dance d'un livre d'histoire par exemple qui
et de sa trahison des intérêts de la société laïque. i®*era JuSe en e,niei ie!,®°1 episcopa ou
La gauche a passé trop légèrement sur icle 1 le pouvo.r c.v.l? ou sera.t-l-on expose a vo.r se
i» u i i - - i reiiouve er la comedie de I abstention r Mieux
d approbation, que le cabinet a donne a ce qu on
111 .c» c i- 'aurait va u a ors u avoir laraais conclu de con-
appelle le reniement d Anvers et a I ailionction auiaM- J
i.i. il r I vention. car aux inconvénients qui se soul rail
d un delenue de I episcopalauconseildeperfec- 1
1 I n.>.,i... ...«/..roiiiminT hiii nn ninnlnra Ip connnnlo
tionnement et aux bureaux administratifs des
établissements d'enseignement de l'Etal. Elle
n'a pas su ce qu'elle faisait. Que cette faute lui
soit légère
Dans un précédent numéro, nous avons dit
qu'au point de vue du droit constitutionnel,
aucun article de la convention n'était irrépro
chable. En effet, les ministres d'un seul culte
sont admis rélab'issemenl pour y donner l'in
struction religieuse, tandis que d'après notre
Constitution, toutes les religions doivent jouir
de la même liberté et par conséquent avoir les
mêmes facilités de se manifester. En fait, cela ne
sera pas et le prêtre catholique, qui n'est déjà
que trop disposé empiéter sur les droits d'au-
trui, abusera de celle tolérance, pour s'eu pré
valoir et affecter des airs cfe supériorité.
A l'article7, il est prescrit: qu'il nesera fait
usage d'aucun livre qui suit contraire l in
struction religieuse. Nous avouons que c'est une
honte pour I Étal que de se laisser imposer de
pareilles dispositions, car c'est insinuer que l'en
seignement de l'État peut être irréligieux, taudis
quil est seulement philologique et scientifique
et doit s'occuper uniquement de propager les
connaissances humaines. L'instruction religieuse
sentir jusqu'aujourd'hui, on ajoutera le scandale,
ce qui est toujours de trop. Si épiscopal, en fait,
décide en dernier ressort, soit par faiblesse, soit
par abus de pouvoir, dès ce moment, qu'on eu
convienne ou qu'on le nie, renseignement laïc
n'existe plus, la Constitution est faussée, l'in
dépendance du pouvoir civil est évanouie.
Mais ce règlement quidans la pratique,
présentait déjà assez de points de conflitsle
ministre de l'intérieur a ajouté une concession
beaucoup plus importante et dont toute la
portée n'a pas été saisie au premier abord. Nous
voulons parler du choix d'un prêtre, désigné
par I évêque, comme membre du bureau admi
nistratif. Nous dédaignons de trop insister sur
la singularité du mode d élection prescrit, car
qu'est-ce que c'est que la présentation au choix
d'un candidat désigné par son supérieur Encore
si les couseils communaux auraientpu fixer leur
choix sur un membre du clergé attaché une
paroisse de la ville, mais non, l'ecclésiastique
appelé faire partie du bureau, doit auparavant
obtenir l'institution épiscopale et alors il est
permis l'autorité civile de jeter les yeux sur
lui et de l'élire. Dans toutes ses relations avec
'lautorité civile, l'épiscopal se réserve la haute
sur l'établissement celle épée de Damoclès,
qu'on appelle l'abstention Sera-t-il possible
de discuter avec lui, etsa position ne sera-t-elle
pas bien plus forte que celle du chef de la
commune, président du bureau administratif?
Que dans les grandes villes celle situation pri
vilégiée du membre ecclésiastique n'ait pas de
graves inconvénients, cela se peut, la rigueur,
mais toute la Belgique n'est pas concentrée
Bruxelles, Liège, Anvers, ni Gand. Dans
les localités de second ordre, l'influence du
délégué de l'évêque sera presque toujours do
minante en fait, et nous le disons avec regret,
dans cet état de choses, qu'adviendra-t-il de
l'indépendance du pouvoir civil
Le ministère, sous prétexte de modération et
de conciliation, a trahi ses devoirs envers l Élat,
et le parti libéral la Chambre n'a pas été la
hauteur de sa mission. Quelques membres ont
cependant donné l'éveil et avec un peu plus de
réflexion, il ne se serait pas rendu complice
d'une atteinte portée aux droits imprescriptibles
de la nation. L'adhésion au règlement que les
évêques se sont empressés d'adresser collecti
vement au ministre, doit faire comprendre
ceux qui ne sont pas inféodés au cléricalisme,
toute I énormilé de la transaction consentie et
approuvée, et nous sommes d'avis, que si on
avait forcé le ministère déposer la correspon
dance qui a eu lieu entre le cabinet et les
évêques, la Chambre n'eut jamais accédé ce
coup de jarnac porté l'indépendance du pou
voir civil et l'enseignement laie.
appartient un autre ordre d idées et n'est pas ma'n Comme au moyen-âge, le pouvoir laie
de la compétence du gouvernement. Mais on do'1 *e résigner rester au second plan, con-
conviendra que cette disposition n'est pas con- trairement au principe, que le tout est plus
stitulionnelle, car parmi les livres pour l ensei-g'"and que la partie. La caste cléricale, fiaction
gnement religieux catholique, il en est qui
attaquent violemment (instruction religieuse
protestante, comme les livres protestants sont
hostiles la religion catholique. Ensuite, pour
les cours autres que ceux de religion les
du peuple, par orgueil et superbe, tend se
mettre au-dessus de toute la nation, qui, si elle
voulait, la réduirait en poussière et la disper
serait tous les vents.
Mais, insistons pour un moment, sur la
livres seront-ils de la famille de ceux du père prépondérance qui doit être le partage d'un
Loriquet ou se rapprocheront-ils de l'impar- membre du bureau administratif muni, outre
tialité et de la vérité le plus possible Dans le sa nomination du gouvernement, des pleins
premier cas, ils froisseront l'instruction reli- pouvoirs de son évéque et tenant suspendu
(suite).
Charlotte jeta un cri perçant qui faillit faire retom
ber le malheureux la renverse dans la fosse.
Ce n'est pas lui c'est impossible vous me trom
pez! articula-t-clle quand elle eut retrouvé la voix.
«C'est lui, regardez mieux repartit froidement le duc.
En effet, c'était lui, c'était le comte ou plutôt c'était
le souvenir du comte de Monthermé
Charlotte demandait avec instance qu'on lui ména
geât au moins la lumière, larespiralion, la vie; mais cen'é-
taitpas ainsi que l'entendait le duc. Il rendit tout coup
son prisonnier le jour, l'aspiration, les émotions par tous
ses sens, par tous ses pores déshabitués; et pour plus vite
atteindre son but, il avait, en prononçant ses dernières
paroles, poussé Charlotte face face avec le comte qui
n'avait pu encore l'envisager ni le reconnaîtreet il
ajouta
Eh bien! heureux amants, vous voilà réunis
C'en était trop là fois pour l'infortuné comte il ne
rencontra sur ses lèvres, blanches et violettes ensemble,
que des syllabes sans suite; sa défaillance fut sans pouls,
sans haleine, froide: c'était la mort. Le duc l'espérait bien
ainsi. Charlotte, de son côté, n'avait pu teinr ce spec
tacle qui se jouait la lueur des flambaux, dans une tour
hideuse, avec la vraie victime. Sa paupière frémit, des
vapeurs inconnues passèrent devant ses prunelles diva-
gantes, elle n'entrevit plus qu'à peine le cadavre du
comte sur lequel elle tomba inanimée, roide c'était
aussi la mort.
O justice du ciel! où étais-tu? s'écria le docteur.
Le duc resta un moment dans la conlemplation de
ses deux victimes; puis, du pied il en repoussa une dans
le fatal précipice qu'il fil sceller de nouveau, en prescri
vant sous peine terrible, un silence que la crainte qu il
inspirait dans l'intérieur de son château obtint aisément,
tant qu'il vécut; et, ce jour-là mcine, il fil entourer de
parfums et d'oraisons le lit de parade où fut exposé le
corps de Charlotte de La Marck, assassinée par lui, de la
sorte, quinze ans. Les bons Sédanais d'alors cachèrent
bien des larmes ce sujet dans le secret de leur maison et
de leur cœur. Beaucoup d'entre eux, et c'est encore la
tradition la plus répandue, crurent qu'elle avait été
empoisonnée. Mais le duc n'avait pas eu besoin de recou
Mercrécli dernier, la soirée musicale au Sau
mon a eu un brillant succès. Les appartements
étaient remplis d'une foule compacte et serrée.
Un grand nombre de membres de la Société de
I Oursde Courlrai s'étaient rendus en ville
pour donner leur concours cette réunion phi
lanthropique et nous pouvons dire qu'ils ont
remporté les honneurs de la soirée, flarement
il y a eu autant d'entrain dans une soirée mu
sicale; pour faire comprendre le succès obtenu,
nous pouvons dire qu'il y avait encore cham
brée complète une heure du matin.
Les journaux cléricaux de notre ville, annon
cent le transfert de École de Lierre Ypres.
Ils se pressent trop dans leurs prophéties. On
rir au poison elle était morte ainsi que je l'ai dit.
Nous étions absorbés de stupeur et d'intérêt. Quand le
docteur eut fini, nous le remerciâmes par notre émotion,
mieux que nous ne l'aurions fait par des paroles.
Docteur, vous nous avez donné du tragique, dit le
commandant Maroubat, qui était étendu l'orientale sur
son vieux lambeau de manteau en guise de tapis de Tur
quie je vais tâcher de vous donner autre chose, car il
n'est pas juste de vous laisser faire vous seul tous les
frais de la soirée.
Et se tournant vers le capitaine du navire
Seulement, lui dit-il, voici In consigne je me con
nais; quand une fois j'ai commencé conter, je ne
déraconte pas, comme qui dirait je ne déparie pas. Or,
quand j'aurai raconlé une heure, montre en main, vous
m'interromprez, fussé-je nu plus pathétiquede mon récit.
Je passerai la parole un autre, s'il eu est toutefois qui
en veuille encore. Là-dessus le commandant Maroubat
s'arrosa le gosier d'un double verre de punch, et débita
ce qui suit sur le ton le plus naturel et le plus dégagé.
[La suite au prtchain
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