La commission du Cshcls philanthropique du
Saumon fera, le 30 de cc mois, une distribu
tion de 660 pains aux pauvres et versera dans
le tronc de l'établissement une somme de fr.
63-10, le tout provenant dessommes recueillies
aux soirées musicales.
M. Orban, membre de la Chambre des repré
sentants, avait intenté un procès en calomuie
YÉcho du Luxembourg, pour la polémique
dirigée contre lui par ce journalpropos du
trausfert de l'École des enfants de troupe
Bouillon.
Chronique politique.
On pourrait citer bieu des personnes qui se
sont prêtées rendre ces soirées agréables et
des plus productives pour les pauvres, mais
nous nous bornerons dire que le but a été
noblement rempli, que tout le monde y a con
tribué par sa générosité et ses applaudissements
et que le pauvre en gardera le plus heureux
souvenir. Communiqué
Le sieur Delvoye, Ange, marchand de four
rages et cabarelier VVytschaele, étant occupé
serrer une voilure chargée de foindans la
matinée du 25 de ce mois, un chaînon de la
chaiiie avec laquelle il le serrait, se rompit et
il fut précipité, la tête en avant, sur des troncs
d'arbres, dans le fossé longeant la route. Relevé
mourant, il a succombé le même jour dans la
soirée.
Delvoye laisse une veuve et trois enfants.
llJXTÉKlEUR.
Tribunaux.
Les débats de ce procès ont été fort longs,
M. Orban lui-mcme a plaidé sa cause. M. Tesch,
ancien ministre de la justice, a défendu Y Écho.
Le tribunal d'Arlon a prononcé jeudi dans
celle affaire et voici ce que nous extrayons de
YÉcho du Luxembourg
Au moment de mettre sous presse, le tribunal
vient de prononcer dans notre affaire contre M. Orban.
Ce que nous avons pu comprendre la lecture
rapide de ce jugement, c'est que, sans incriminer le
fait reproché M. Orban, le tribunal déclare que
le but attribué par VAgriculteur aux démarches de
M. Orban,est de nature nuire sa considération, (i)
Que YÉcho a reproduit le fait après plusieurs
autres grands journaux qu'il l'a donc reproduit de
boune foi, mais que la question de bonne foi est
indépendante du dommage causé.
Que M. Orban n'a pas démenti l'assertion de
Y Agriculteur, quoique répondant d'autres accusa
tions, et sous ce rapport il est en partie cause du
dommage dont il se plaint.
Que M. Orban est loin d'être sans reproche
vis-è-vis de ses adversaires politiques, mais que s'il
(1) VAgriculteur ail prétendu que pour faire échouer
les démarches faites par MM. Bergh et de Moor, en laveur
de la ville de Bouillon, M. Orban en avait informé un
député d'Ypres. On avait offert celle dernière ville cet
établissement.
Madame Dalbon (c'était le nom de femme d'Êmelinc)
avait peine préparé de la sorte la réception du visiteur
qu'elle attendait, qu'une soubrette, l'œil intelligent et
malin, ouvrit la'porte de la chambre et annonça M.
Alphonse de La Frcsnaic.
C'était lui, c'était en effet le patient contre lequel
nos deux jeunes folles avaient conspiré. A n'en juger que
par sa physionomie extérieure et sa construction avortée,
madame Dalbon l'avait en vérité bien défini par l'expres
sion de inagot qu'elle avait employée eu parlant de lui.
Une taille courte sur de longues cl menues jambes, des
épaules plus que hautes, un visage amaigri et déprimé
qui laissait une libre saillie aux pommettes de ses joues;
des lèvre9 inégalement relevées vers leurs extrémités et
qui trahissaient les caustiques habitudes de son esprit;
des cheveux d'un blond plus qu'ardent voilà quelle
conformation peu séduisante offrait aux regards d'une
femme ce disgracieux personnage, qui, du reste, cachait
de la jeunesse sous ses rides amassées avant le temps, et
de ses yeux mal assurés dans leur orbite lançait parfois
d'ctincelanls rayons.
Après les politesses d'usage, la conversation s'en
gagea sur la littérature, que ce jeune homme cultivait en
âme passionnée, et, de la littérature, madame Dalbon fit
tourner le dé vers le but auquel elle en voulait venir
vers l'amour, cet éternel sujet d'entretien de toutes les
femmes, même dccelles qui n'ont pas un cœur pour aimer.
A votre âge, n'avoir pas encore connu l'amour
mais savez-vous, dit Éineline, que vous êtes le premier
bon.me qui m'ait fait un tel aveu
a pu se rendre lui-même coupable de calomnie, cela
ne peut empêcher de lui rendre justice.
Que le préjudice causé doit, en conséquence de
ce qui précède, être réduit pour tout dommage,
l'insertion trois fois répétée dudil jugement dans
YÉcho du Luxembourg.
Le Journal de Bruxelles annonce que M.
Orban est décidé porter l'affaire en appel, tant
cause de l'insuffisance de la condamnation que
des motifs* du jugement.
Vendredi, la Chambre des représentants a
commencé la discussion du budget des finauces.
M. de Perceval a lu uu long réquisitoire con
tre la Banque nationale qu'il a accusée de ne
pas répondre sa mission. M. Osy et M. le
ministre des finances ont défendu la Banque.
La discussion du budget continuera aujour
d'hui.
Samedila Chambre des représentants a en
core consacré toute sa séance la discussion
soulevée la veille, par M. de Perceval, sur la
Banque nationale.
La Cour d'assises de la Flandre Occidentale, dans
son audience du 24 mars, a condamné la peine de
mort, le nommé Charles Gruwez, âgé de 34 ai,s»
journalier, né Ghy verinckhove et domicilié
Vinckhem convaincu d'empoisonnement sur la
personne de sa femme légitime, Sophie Willems.
L'exécution aura lieu sur une des places publiques
de la ville de Bruges.
Du 26 Mars au 29 tuelus.
Il est positif maintenant que le gouvernement
français vent obtenir du Corps-Législatif, la mise
eu accusation de M. de Montalemberl. L'Empereur
a chargé <VLV1. Barocheet Boulier, de soutenir la dis
cussion dans ce sens, au sein de l'assemblée, et ces
messieurs ont été entendus avant-hier par la com
mission.
Le gouvernement français a reçu des nouvelles
de Corfou du 14, annonçant que l'insurrection
grecque paraissait s'apaiser.
La Correspondance autrichienne et la Currespon-
danceprussienne ont publié mardi, deux nouveau'x
articles sur la situation. La Correspondance autri
chienneaprès avoir affirmé la prfaite entente des
cabinets de Vienne et de Berlin, s'exprime ainsi;
Les intérêts que l'Autriche a le devoir de protéger
s sont identiques avec les intérêts de l'Allemagne.
Si l'Allemagne reste fermement unie, aucun pou-
voir sur terre ne peut lui ravir sou entière liberté
d'action, qui sera décisive pour le bieu de l'Eu-
rope.
Les déclarations de la Correepondance prussienne
sont peu près les mêmes.
La deuxième Chambre de Prusse a nommé une
commission de 21 membres pour examiner le projet
d'emprunt. Seize noms appartiennent au parti libé
ral, qui soutiendra le ministère s'il résiste la
Russie, et cinq seulement au parti russe, c'est-à-dire
l'extrême droite.
h C'est une amère satire que vous m'adressez là,
madame, répondit Alphonse en soulevant malgré lui sa
paupière vers une glace qui se trouvait devant ses yeux.
Je ne vous comprends pas, reprit en dissimulant
la jeune femme.
El, glissant rapidement sur la réflexion de son inter
locuteur, clic ajouta, toujours en s'étudiant maîtriser
son sourire
«Je vous tiendrai pour un artiste incomplet tant
que vous n'aurez pas connu celte passion sans laquelle il
n'y en a pas d'autres l'amour.
Ah voilà bien les femmes répondit sérieuse
ment La Frcsnaic. Vous croyez qu'il n'y a pas d'autre
véritable passion que eclle-ci, d'autres joies, d'autres
douleurs que celles qui en dérivent Erreur celte
éprcuve-là, c'est la dernière. Quand le ciel nous a laligués
de maux de toutes sortes, s'il nous rend un peu de calme
après la tempête, c'est seulement pour nous permettre de
reprendre haleine. Nous pensions qu'il avait épuisé sur
nous tous les genres de tortures; il nous en réservait un
encore cet amour dont vous parlez, et il arrive souvent
que ce dernier coup, il nous brise.
Je ne sache guère de femmes, répondit madame
Dalbon, qui ne donnassent leur existence pour eu juger
par elles-mêmes.
Prcncz-y garde, madame.
Mais, diles-moi,comment se fait-il qu'avec votre
Ame ardente, vous n'ayez pas encore éprouvé une passion
aussi commune que l'est celle-ci
Commune je le nie. Beaucoup de gens disent
Le Lloyd de Viennequi avait été suspendu pour
huit jours, vient de reparaître. Ses abonnés ont reçu
litre d'indemnité pour les huit numéros qui leur
ont manqué forcément, une brochure du rédacteur
en chef, M. de Warrens, sur la question orientale.
Dans cet écrit, M. de Warrens établit que la Russie,
en vertu de ses traités avec la Turquie, a possédé
désavantagés incompatibles avec la paix du monde,
ainsi que l'a prouvé la mission du prince Menschi-
kolf. Ces traités, la Russie les a abolis elle-même
par le fait de son agression, et l'intérêt du monde
entier s'oppose ce qu'on les laisse revivre. \1. de
Warrens en conclut et il n'hésite pas prédire que
l'Autriche sera, avant peu de mois, forcée de sortir
de la neutralité pour se joindre aux puissances occi
dentales et avec elles, sauver l'Europe.
Ou voit que la suspension de son journal ne l'a
pas rendu plus favorable la politique de la Russie,
Le gouvernement ottoman vient de conclure
Londres, un emprunt a 6 p. c., au taux d'émission
de 85. Une dépêche télégraphique, adressée Y Indé
pendance, dit que jeudi la bourse de Londres, il
s'est négocié de 1 2 p. c. de prime.
L'emprunt a été conclu et signé Londres mer
credi, avec la maison Rothschild. 11 est de 2 millions
220 mille livres (53 millions de francs), rembour
sable en quinze années.
Depuis deux jours, la Bourse de Paris a mis
presque en oubli les nouvelles politiques, pour ne
s'occuper que de quelques sinistres financiers, ceux-
ci réalisés, ceux-lë menaçants, etqui ne manqueront
pas d'être suivis de beaucoup d'autres. Il faut bien
que la situation faite aux affaires par la guerre se
liquide.
Ou assure que \J. Maniu sera expulsé de France
par suite de sa lettre la Presse.
Le lendemain du jour où cette dernière 'était
avertie, elle publiait sa première page, en gros
caractères, les lignes suivantes
L'Europe ne formera bientôt que deux partis enne
mis on ne s'y divisera plus par peuplesct par territoires,
mais par principes et par opinions. Et qui peut dire quel
les seront les phases et la durée de tant d'opinions? Car
l'issue n'en saurait être douteuse. Les lumières et le siècle
ne rétrograderont pas. l'empereur napuléov.
Mémorial de Sainte-Hélène, t. lr, p. 147.)
Notre correspondant dit que celle citation a excité
l'ire du gouvernement impérial, et que la Presse
pourrait bien avoir subir de ce chef quelque nou
velle rigueur.
Le gouvernement impérial devient d'ailleurs de
plus en plus ombrageux. Tous les correspondants
de la presse anglaise ont été avertis que leurs joui'
naux seraient lus avant d'être distribués et l'un
d'eux a été menacé d'expulsion, si son journal con
tinuait sa polémique hostile au gouvernement.
On a dit bien des fois, dans ces derniers jours, que
la réponse négative de l'Empereur de Russie, la
sommation d'évacuer les Principautés, était arrivée
Paris et Londres. Hier, les journaux allemands
assuraient qu'elle était connue Vienne. Erreur que
tout cela Le Tzar a décidé qu'il ne répondrait pas
l'ultimatum. C'est ce qu'annonce une dépêche de
Berlin, eu date du 24. Cette ligue de conduite, moins
nette qu'un refus formulé en termes exprès est eu
parfaite harmonie avec les précédents du cabinet
russe, maintenant si bieu connus.
la connaître qui ne s'en doutent même pas; moins que
l'on appelle amour celte fantaisie qui liait et passe dans
le mariage de fleurs et de plumes d'un concert ou d'un
bal, fantaisie passagère qui vous fait dire négligemment
Je voudrais, mais rarement Je veux Je veux
expression intime d'un amour énergique qui ne connaît
pas d'obstacles invincibles car l'amour est absolu j'ai
connu toute son ivresse, toute, moins ce mélange indi
cible qui vous unit, âme et regard, l'objet aimé, qui fait
qu'on se voit soi-méinc dans l'objet aimé, qu'on ne voit
rien au-delà, que l'on oublie pour lui le reste de la terre.
Vous l'avez deviné, du inoins, pour l'avoir peint
si souvent dans vos ouvrages, et pour le décrire comme
vous venez de le faire tout l'heure encore.
Oui, j'ai deviné peut-être c'est comme cela que
l'on écrit.
En vérité, vous êtes des êtres inexplicables, vous
autres gens'de lettres. Si l'on ouvre vos livres, vous êtes
tout délire et passion. On se dit je voudrais bien con
naître l'auteur de ce passage brûlant. Qu'il doit inspirer...
d'inlérét Un hasard amène le coupable devant vous; on
ferme le livre. C'était sentiment ou folie, ce7n'est plus
qu'observation et calcul. C'est sans doute que les passions
se confondent pour vous dans une seule: c'est de la gloire.
Dites plutôt qu'il n'a manqué que l'occasion
pour les développer toutes, et l'une après l'autre, eu nous.
Toutes, dites-vous
Toutes, madame moins celles, peut-être, que
le point d'honneur entrave. Impressionnables comme
nous le sommes naturellement, nous nous laissons dotai-