JOURNAL D'YPRES ET DE L ARROXÛISSEMËNT. M° 1*349. - 1S* Année. Jeudi, 6 Avril 1854. Vires acquint eundo. ïpres, 5 Avril. INTÉRIEUR. Chronique locale. Ui\E SUIT EN BATEAU A VAPEUR. Chronique politique. ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces,4 francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. Le Progués parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Depuis quelque temps, une singulière pré tention se fait jour dans la presse cléricale, celle d'exiger que la société laïque renonce se défendre contre les empiétements de la*faction politico-religieuse. Ce qu'il y a de plus curieux mais aussi de plus humiliant, c'est que le ministère de conciliation et de modération prête les mains cette immolation des droits im prescriptibles de la société. Tandis que d'un côté, la hiérarchie catholique, organisée pour accomplir une mission sacrée, se rue ardemment dans l'arène politiquela hiérarchie laïque s'abstient et laisse les droits de la société se dé fendre seuls contre les intrigues des réaction naires fougueux, enrégimentés sous la houlette épiscopale. Eh bien, nous disons que c'est là une duperie, si ce n'est pas une trahison.S il y avait réciprocité, on pourrait la vérité comprendre celle façon d'agir Mais devant l'assaut donné aux institu tions politiques par la faction cléricale, se croiser les bras et prêcher l abstenlion, nous disons que, de la part du ministère de modération et de conciliationc'est une abdication honteuse qui doit être assimilée une coopération hypo crite aux entreprises méditées et rêvées par le parti soi-disant conservateur. Demain Jeudiaura lieu sa 3e représenta tion, dans laquelle elle exécutera des tours en tièrement nouveaux et qui n'ont point été vus aux deux soirées précédentes. Le Panorama électrique qu'elle a annoncé, sera de toute beauté. Nous avons le plaisir d'annoncer nos lecteurs que le concert donné par M. Ch. Otto, chef de musique du corps des Sapeurs-Pompiers de celte ville, est 6xé au Lundi, 17 du c', 6 heures du soir, la Salle de spectacle. Ce concert, suivi d'un bal sera donné avec le concours de plusieurs artistes distingués de Bruxelles. Samedi, la Chambre des représentants a ter miné, en comité secret, la discussion des con ventions conclues avec la France. Le vote a eu lieu 3 heuresen séance pu blique. Les conventions ont été adoptées la majorité de 63 voix contre 15 et 2 abstentions. La nommée Bosseeuw, Calhérine, épouse Rascaert, âgée de 70 ans, cultivatrice Rening- helst, voulant traverser le chemin de fer, entre Vlamerlinghe et Poperinghe, le Dimanche. 2 de ce mois, vers 6 heures du matin, malgré l'approche du convoi et les cris du machiniste, fut atteinte par la machine la hanche gauche et renversée elle fut immédiatement relevée et a expiré quelques instants après. ta Dimanche dernier, notre salle de spectacle était littéralement comble; c'est que Mlle Benita Anguinetla célèbre prestidigitatricedonnait sa seconde représentation. Jamais, Ypres, il n'a été exécuté des tours aussi merveilleux, ni d'une agilité aussi surprenante. Nous engageons M11® Anguinet nous donner encore quelques représentations, elle peut être assurée qu'elle aura plein succès. (suite). II. Le lendemain, quand il se réveilla, et qu'il eut enfin attiédi son imagination la lenteur de l'horloge dont son oreille avait pu compter pendant de longues heures jus- ques aux moindres tintements, Alphonse retourna dans son cerveau un projet de vengeance qui, pour avoir une violence moins apparente, n'en devait pas être inoins terrible dans ses effets. Après avoir un moment peut- être rêvé la mort, l'assassinat physique, il s'était arrêté l'assassinat mental, comme étant plus sûr et moins dangereux pour l'exécuteur; et après encore s'être pris •ourire de l'insuffisance du code humain qui inêine l'échnfaud celui qui tue la pensée par le corps, et n'o pas ibéihc de llétrjssure d'un jour pour qui tue le corps par l'a pensée, il écrivit froid et avec un calcul presque géométrique la lettre siiivan(ç, qu'il conçut l'aide de f'&uvénirs demi usés dans son caiur. Madame, Ah par grâce, dites-le moi, que vous avais-je donc fait, vous et votre amie, pour que je me sois vu traité pat vous comme un enfant qu'on méprise^ comme un idiot qui ne comprend pas, comme un pau- Voici les nouvelles publiées par la Corres pondance prussienne concernant les derniers mouvements des Russes sur le Danube Le 32, ils ont franchi le Danube et sont entrés dans la Dobrudsqlia. Le passage a eu lieu au moyen de quatre ponts de radeaux et sur trois colonnes. La principale, sous les ordres du général Liiders, s'est mise en mouvement de Galalz. Une division, com mandée par le général d'Anrep, s'est avancée vers lsaktscha pour s'y réunir aux troupes du général UtschakoS', qui a lranchi le fleuve entre ce lieu et Tullseha. La 5" colonne l'a franchi au-dessous de BrahiloW, Gidzed, lieu situé sur la rive droite. Les forces russes qui ont passé sur cette rive compren nent 4.1 bataillons a'infanteiïe3 régiments de cavalerie, 1 de cosaques et i4<> canons. L'effectif du corps d'armée turc stationné entre Tulscha et Matschin est évalué 3o,ooo hommes avec 60 canons. Vienne, 2 avril. L'ambassade russe près notre cour reçoit, la date du 3o, la nouvelle que les Russes, laissant un petit corps de troupes pour observer Matschin, se sont avancés sur Hirsova, s'en sont emparés sans coup férir et que le général Gortschakoff y a établi vre fou que les passants se montrent du doigt avec un rire affreux que le cœur désavoue... n'est-ce pas qu'il désavoue?... Que vous avais-jc donc fait, vous sur tout, madame, si ce n'est d'avoir reculé vingt reprises devant le sentiment que votre présence m'avait tou jours su inspirer, d'avoir tenté de le refouler en moi- même par l'idée déchirante de mon indignité physique, si ce n'est de m'ètre étudié détruire les raisonne ments nerfides que vous adressiez mon âme impres sionnable, pour l'enflammer d abord, et vous donner ensuite, comme un spectacle, le plaisir de la torturer? Car, vous ne le savez que trop présent, madame, quand je vous parlais de l'amour comme d'une passion qui m'était inconnue, je mentais, je mentais; et le frisonneraent nerveux de mon corps, et les gouttes de sueur qui roulaient sur mon front vous disaient assez que mon cœur n'était pas complice du mensonge de mes lèvres. Ali madame, j'en suis certain, j'en ai pour garant l'angélique douceur de vos yeux, qui, sans doute, sont le reflet de votre âme, si vous aviez pu savoir ce qui s'agitait en moi de céleste et pur amour, d'amour qui n'implorait qu'un regard, qui se fut em belli, satisfait d'un sourire, enivre d'une larmè, n'eût- elle été que d"e pitié, non, jamais vous no vous fussiez fait uu jeu d'iusultcr mou iniiheur par un aussi son quartier-général. Isatcha et Babadagh sont éga lement tombés au pouvoir des Russes. Du 2 Avril au inclus. Le correspondant de Paris assure que les journaux français ont reçu défense de faire aucune réflexion sur l'emprunt, et en effet, ils gardent tous un silence des plus éloquents. 11 leur a été également défendu de dire quel taux se négociait l'emprunt 3 la Bourse; il va sans dire qu'il s'y cote en baisse. Les journaux de Marseille et, d'après eux, les journaux de Paris constatent presque tous le dé veloppement que prend l'insurrection grecque. Le Constitutionnel publie une correspondance dans la quelle il est dit que fe roi Olhon s'est clairement expliqué avec les représentants de la France et de l'Angleterre sur ce mouvement, en leur disant qu'il se couperait plutôt les deux mains que de le désap prouver en le comprimant. Le Pays, de son côté, déalare qu'il n'y g plus de gouverneureut en Grèce; les agents de l'insurrçc tiou sont les seuls percepteurs reconnus. Une par tie de l'armée a pris parti pour la révolte. Dans une rencontre où les Epireles allaient être taillés eu pièces par les Albanais, les Iroujpes helléniques sont entrées sur le territoire ottoman, ont attaqué les Albanais et depuis ont fait cause commune avec les insurgés. Ce dernier acte, dit-on, déterminera la rupture des rapports diplomatiques entre la Grèce et la Turquie. Nous apprenons en effet par le télégraphe de, Trieste, que l'envoyé de Turquie a demandé ses passeports Je 24, et qu'il s'est embarqué su Pirée. Les nouvelles de Constantinople, du i6,anuonceut d'un autre côté, qu'une division de la flotte anglo- française est partie pour Athènes, afln d'appuyer les remonstrances faites au roi Othon. Un journal de Londres, le Daily-News, a fait une découverte singulière. Le Message royal adressé au Parlement, pour lui annoncer la guerre contre la Russie, contient le passage suivant C'est une consolation pour S. M. de songer qu'elle n'a épargné aucun effort pour conserver ses sujets les bienfaits de la paix. Dans le Message qui annonçait au Parlement le commencement des hostilités contre la Frauce, le 16 mai i8o3, onlieait aussi C'est une consolation pour S. M. de songer qu'elle n'a épargné aucun effort pour conserver ses sujets les bienfaits de la paix. poignant et injuste sarcasme. Est-ce donc ma faute moi si Dieu inflige aux uns la difformité de l'âme, aux autres la difformité du corps, et s'il m'a jeté parmi ceux-ci, moi qui pourtant suis tout sentiment et poésie, moi qui comprends de l'amour jusqu'au silence plein de pensées qui lui fait son extase, jusqu'au regard plein de langueur qui lui donne une éloquence incon nue et supérieure celle des plus sublimes sons; moi qui sais de l'amour jusqu'aux pleurs dont il se voile. Et ee n'était pas assez, mon Dieu que moi,.pauvre puëte, tout réve et tout délire, je me fusse dix ans appris n'aimer, n'adorer les femmes que par la pensée, ces femmes que je voyais passer devant mes yeux ardents comme une fantastique illusion, comme un ciel qui ne s'était pas levé pour moi Il fallait qu'il s'en trouvât une parmi elles, une que j'avais rêvée plus belle, plus ange que les autres; et que celle-là même, sur les mains de qui j'aurais voulu déposer mes pleurs mon dernier soupir, plaçât devant moi l'ironie comme un miroir désespérant, qui bientôt, et c'est mon reste de consolation, n'aura plus refléter qu'un* image de mort. Madame, avant que ce jour arrive, qui ne sera pas loin, laissez-moi vous entendre une fois encoreune fois encore que j'entende votre voix, une seule (ois cl que ce soit pour emporter dans la

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Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 1