JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRO.VDISSEHENT. BT MM». 1S* Allée. Mmaneke, 9 Avril 1IM. Vires ac^uinteundo. Chronique locale. A©Sy©©ILE UNE NUIT EN BATEAU A VAPEUR. INTÉRIEUR. mi ry k11nii ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50c. Provinces,4francs. INSERTIONS Annonces, la ligne 5 centimes. Réclames, la ligne 50 centimes. Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchie». Tfrer, 8 Avril. Le spectre du déficit commence être exhibé dans le camp de la droite. Après avoir volé des millions sans réflexion et pour ainsi dire d'en thousiasme le parti cléricall'approche du 3uarl-d'heurc de Rabelais, veut rejeter sur 'autres la responsabilité de ses actes, il est un fait indubitable et hors de contestation, celui qu'à la démission du ministère libéral, le trésor se trouvait dans une situation prospère. La delte flottante était réduite au chiffre de seize mil lionset des dépenses volées pour améliorer le système de défense du pays avaient pu être imputées sur les receltes ordinaires du budget Aujourd'hui, ou se trouve en face d'un man quant de 44 billions, mais aussi on a voté des travaux militaires pour une dizaine de billions et le budget de la guerre a été augmenté de cinq ■illions, sans compter les besoins constatés du matériel de l'artillerie longtemps négligé par les ministères catholiques. Croit-on que les feuilles cléricales, en pré sence des voles de la droite, ont la mauvaise foi d'imputer les causes du déficit aux libéraux et de les rendre responsables de l'insuflîsance des ressources du budget? Oui, ce même parti qui s'est opposé au vole de la loi frappant les successions en ligne directe d'un droit de muta tion, aujourd'hui accuse ses adversaires d avoir détruit l'équilibre du budget, qui n'a été atteint qu'en ne tenant aucun compte de la violente opposition du cléricalisme. Toujours le système de Bazile prêter au trui les fautes commises par elle, telle est la tactique de l'opinion qui se dit catholique et qui, au fond, use de moyens d'une immoralité notoire. A l'approche des électionsla presse pieuse et honnête veut épouvanter le paysen faisant miroiter le spectre du déficit, déficit dont ses patrons sont les auteurs, mais qu'elle attribue aux libéraux. Aussi ne recule-l-elle devant aucun mensonge pour parvenir convaincre le libéralisme d'avoir endetté le pays. Les chiffres sont faussés, les faits sont torturés pour accabler ces damnés libéraux qui ne veulent pas fléchir sous le joug du cléricalisme. Mais, malgré la défense de lire les feuilles libéralesexcellent 'moyen de mettre la lumière sous le boisseau, le pays s'émeut médiocrement des déclamations creuses inspirées par les largesses du tronc de.s pauvres et démêle assez facilement le but de ceux qui, en quittant le pouvoir, ont laissé une lourde charge leurs successeurs. On dirait que la grande science des grands financiers du parti clérical ne sert qu'à sur charger le psys de dettes, que les libéraux, en arrivant au pouvoir, ont la pénible mission de liquider. En 1B41, le ministère a dû mettre les finances en ordre, et en 1847, le cabinet libéral a de nouveau été obligé de recourir de» mesures financières désagréables, nécessi tées par les prodigalités des ministères catho liques et mixtes, qui s'étaient plu accumuler dettes sur dettes, sans se soucier de les classer ni de les amortir. Le Sénat s'est ajourné indéfinimentVen dredi dr, et la Chambre a pris des vacances jusqu'au 25 Avril prochain. j Mercredi prochain, aura lieu le concours communal du bétail gras. On croit qu'il sera .magnifique au point de vue des produits qui seront présentés au concours et du grand nora- jbrede bêtes cornes qu'on amènera au marché. Les représentations magiques et féeriques de Mlle Béni ta Anguinet se succèdent sans inter ruption et avec un succès étonnant. Nous avons (admiré, Jeudi d*les superbes tableaux du Panorama électrique; le Saint-Sépulcre et la Résurrection sont des pièces de toute beauté. Demain, Dimanche, pour répondre l'accueil bienveillant que lui ont fait les habitants de cette ville, M"e Anguinet donnera une quatrième et dernière soirée et clôturera ainsi irrévoca blement ses représentations. Nous engageons nos concitoyens se rendre celte séance d'adieu dans laquelle M11® Bénita exécutera des tours entièrement nouveaux et qui sera terminée par une grande tombola. Un individu, en passant Poelcappelle, Ven dredi dernier, a frappé coups redoublé» dans les vitres de la maison de P. Van Daele dont il a cassé quelques carreaux, sous prétexte, d'après ce qu'on dit, de se faire arrêter, mais le pauvre diable a compté sans son hôte, car on n'a pas jugé propos de le mettre en état d'arrestation. Un vol a été commis dans la nuit de Mercredi dernier, l'usine du sieur Verfaillie, meunier, hors de la porte de Menin. Un individu, incon nu jusqu'ici, s'est introduit par escalade dans le bâtiment où se trouve placé la machine vapeur et a emporté cinquante kilogrammes de froment. DE L'ARRONDISSEMENT D'tPRCS. MM. Ypres, le 4 Avril 1854. il. (scitb). Bientôt un coup de sonnette se fit entendre qui re tentit jusque dans son cœur. Un frémissement involon taire glissa sur tout son corps. Charlotte voyant sa mai- tresse ainsi, balança encore, et lui demanda s'il fallait recevoir. Emeline, moins confiante dans ses propres forces, répondit tour tour oui et non, avec un accent suffoqué; puis, tâchant de reprendre lu dessus sur une erainle dont elle ne voulait pas jusqu'ici comprendre le véritable motif, elle s'en tint définitivement au mot oui. C'est donc oui, bien oui demanda Charlotte. Bien oui répondit Emeline. Elle ajouta ensuite d'une voix chevrotante D'ailleurs, il est impossible que j'agisse autrement, impossible 1 La femme de chambre, cét(c réflexion, hésita pour la dernière fois; mais sur (c signe impératif que lui fit madame Dalbon, piquée enfin qu'on la crut si peu sûre d'elle-même, elle pirouetta sur ses talons, et d'un seul bond s'élança vers la porte qu'elle ouvrit. Chaque seconde, durant cette hésitation, avait été pour La Frcsnaie plus d'une heure d'attente. 11 avait tremblé de perdre une si belle occasion de vengeance, et Nous avons l'honneur de vous convoquer l'asspmblée générale qui aura lieu le Mercredi, 12 Avril 1854. 10 heures très-précises du matin, l'Hôtel-de-ville, Ypres. Nous saisissons cette occasion pour vous rappeler que le concours annuel pour le bétail plein et celui pour le bétail gras, ont lieu ce jour là, 11 heures du matin. pour le comité LE COMMISSAIRE D'ARRONDISSEMENT, PRÉSIDENT, Hexbi CARTON. ORDRE DO JOUR 1* Approbation du compte 1852. 2* Approbation du budget 1854. 3° Renouvellement partiel de la commission les membres sortants sont MM. De Patin, Charles, d'Ypres Boccquey, Joseph, de Poperinghe Van Eecre, Charles, de Lnngcmar-cq'; panet, d'Ypres Verscraeve, Louis, d'Ypres Veiielst, Clément, de Zillebeke Alexandre, Jacques, de Harin- ghe; Neuville, Jacquesde Proven De Myttenaere, Ignace, de Gheluwe Vandermeersch, Jean-Btm, de Bas- Warnêton. 4' Présentation de deux candidats pour la place de membre de la commission provinciale d'agriculture, en remplacement de M. Demaoe, rééligible. 5° Communications diverses du gouvernement çt de la Société centrale d'agriculture. Mardi, le Sénat a volé l'unanimité le bud get de la guerre. Il a adopté ensuite les quatre premiers articles du projet de loi sur les brevets d'invention et renvoyé la session prochaine, sur la demande de M. le ministre de.s affaires une froide sueur en coulait déjà sur son visage. Mais quand la porte lui fut ouverte, quand ces mots Madame Dalbon est-elle visible ou lui eut répondu Oui, alors son regard s'électrisa comme celui d'un triomphateur, et il franchit les marches de l'escalier avec une rapidité pareille celle de l'épervier qui s'abat sur le frêle oiseau qu'il a longtemps couvé de l'œil. Toutefois ce fut une impression défavorable qu'à son entrée dans la chambre, Alphonse fit éprouvera madame Dalbon, et un instant il craignit d'avoir perdu par sa présence tout le terrain qu'il avait pu gagner en son absence. Charlotte, moins rassurée que sa maîtresse, était revenue vers elle, et ne la quittait pas, sous prétexte de ranger un fauteuil, d'épousseler un meuble et de porter et reporter un objet d'une place une autre. Alphonse, qui n'attendait rien que d'une conversation animée par l'accent d'une passion réelle ou feinte, témoignait par tous ses gestes le dépit que lui inspirait la vue de ce tiers importun; mais lin nouveau signe de commandement d'Emelinc l'en délivra bientôt. Charlotte sortit en jetant un coup d'oeil involontaire «le compassion sur celle-ci; et dès lors la victoire fut assurée La Fresnaie, victoire facile et qui ne coûta nu vainqueur qu'une effusion de paroles ardentes sur les lèvres, mais glacées dans le fond de son âiDc. Oh madame s'écria—t-il, que je auia heureux cette fois de vous parler sans témoins (car nous sommes 'sans témoins, ajouta-t-il en se levant et en allant de son chef, et sans qu'on l'arrèlat, visiter le cabinet où Caroline s'était tenue cachée la veille). Oh madame, reprit-il, que vous étiez coupable de inc traiter si cruellement, moi qui serais venu me réfugier auprès de vous pour .échapper aux sarcasmes de la foule, moi qui vous aurais I nommée mon bon génie mon ange Ah madame, I vous ne saviez donc pas que vos dédains sont la mort? vous ne le saviez pas, car vous auriez eu pitié... Emeline ne répondait pas; mais une source de lar mes se grossissait et brillait sous sa paupière. Vous auriez été plus coupable encore, madame, continua La Fresnaie, que l'on vous pardonnerait en faveur des larmes que vous versez; que dis—je Pardon- Incr!... on s'estimerait heureux d'avoir été offensé par I vous, pour s'enivrer ensuite du bonheur de vous voir ainsi, belle de vos regrets cl de vos pleurs. Et en prononçant ces mots, il prenait la main d'Enieline comme pour l'approcher de son front qui s'échauffait, mais force de travail, et nullement par amour. m Madame Dalbon la retira mai» si mollement, mais d'une telle manière, que c'était assez dire La Fresnaie qu'il pouvait reprendre sa conversation dans des termes non moins énergiques et passionnés.

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Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 1