Chronique politique.
Le Moniteur universel publie un article Irès-
inquiétant, sur l'état des esprits Athènes et
d.m* toute la Grèce, il affirme que toutes les
tètes soûl tournées vers l'insurrection que la
plus grande anarchie règne partout; qu on a
érigé une sorte de comité de salut public
Athènes, prêt frapper par des sicaires, qui
conque se montrerait opposé au mouvement.
Nous recevons lavis que la cérémonie qui
devait avoir lieu le lr mai, l'occasion de la
pose de la première pierre de la nouvelle église
de Laeken est ajournée par suite de la persis
tance du mauvais temps, qui rend impossible
l'exécution, dans des terres rapportées et fraî
chement remuées, des préparatifs de celte céré
monie.
Le jury combiné des Universités de Bruxelles et
Liège, a terminé, le 38 avril,Bruxelles, les exatuetis
pour le grade de candidat-notaire.
Sur lea 19 récipiendaires inscrits, 3 se sont retirés
sans remettre leur examen; 4 n'ont pas été admis
l'examen oral et 5 ont été ajournés.
Quant aux B autres, ils ont été reçus; M. Barban-
son, fils de M. Barbanson, notaire Bruxelles, avec
distinction et mention honoiabte; M. Sapin de Jeui-
inapes, avec distinction; M\l. de Meuldre, deSoiguies,
Mangin, de Houdeng-Aimeries, Cardinael, «i'Ypres,
et Parent, deïournai, avec mention honorable MM.
Demeren, de Bruxelles, et Evrard de Mous, d'une
manière satisfaisante.
llu 30 Avril au 3 Mai Inclue.
Nous tie trouvons nulle part aujourd'hui des nou
velles du bombardement de Silistrie, qui se trouve
n'être pas plus vrai que celui d'Odessa. Toutefois,
les dernières nouvelles des principautés disent que
les Busses font de grands préparatifs pour le siège,
et qu'ils doivent l'entreprendre avant la fin de ce
mois.
Le blocus d'Odessa, qui fait présager une attaque
proc haine, est annoncé par unedé pêche télégraphique
adressée i la Gazette de Cologne sous la date du jo.
Les nouvelles directes de Constantinnple confir
ment le fait de la canonnade par laquelle les forts
russes ont accueilli non pas la frégate elle-même,
mais les embarcations du Furyqui allaient en
parlementaires chercher les consuls de France et
d'Angleterre.
Du reste, on ne doit avoir aucune iuquiétude sur
le sort de ces consuls. Ils étaient arrivés dans la
journée du 8 i Coristanliiiople, ayant pris passage
sur un navire danois, c'est-à-dire sur uu bâtiineut
neutre.
I.e Journal de* Débat* décrit longuement et minu
tieusement les fortifasations de Cronstadt. Il résulte
de sou «numération qu'au midi de l'île, le seul côté
où il y ait assez de fond pour donner accès aux vais
seaux de guerre, on compte un total de 1 a forts ou
grandes batteries armés de 4 5oo canons, mortiers
et obusier. do plus fort calibre, dont les feux se
croisent partout. On .'accorde penser, ajoute-
bon cœur de plaisanter si cruellement avec mon infor
tune présente, et vous feriez beaucoup mieux d'essayer
égayer mes tristes passe-temps. Mais tenez, marauds,
qui voulez me dépouiller, ajouta le personnage en rele
vant soudain son organe retombé dans le larmoyant, je
consens vous prêter tous deux de quoi jouer avec moi
quelques parties; mais vous me le rendrez, foi de cardi
nal car je le ferai retenir sur vos plus prochains gages.
£t tenez-vous bien car je me fâche si je vois qu'on
triche.
Sur ce, notre joueur au mieux trichant alla vers une
armoire qu'il ouvrit avec une double clef et qui découvrit
sur toutes ses cases de gros sacs de cuir pleins d'or, volé
sans aucun doute avec bien d'autre encore notre pauvre
France; l'éminentissime avare, par un mouvement qui
chez lui était d'habitude et d'instinctflaira quelques-
uns de ces sacs avec son nez romain puis, en soupesant
uu d'une main flatteuse, il se tourna vers d'Artaignan et
lui dit, en le lui faisant voir
Quand lu m'en auras seulement apporté un gros
comme cela, garni comme cela, tu n'attendras plus
longtemps lu compagnie que lu sais; car j'ai beau vouloir,
vois-tu, l'intérêt du roi entend que l'on commence par
ceux qui paient, et je ne puis que le donner la préférence
deux mille cens près.
C'est donc toujours là votre condition, monsei
gneur, demanda d'Artaignan. Alors, je ne risque rien de
me résigner attendre jusqu'à mon dernier jour.
Mais non, mais non, simple que lu es; je te ferai
épouser quelque duegne bien rielic qui sera enchantée de
faire blanc de son épéc d'un beau capitaine comme toi;
t-il, qu'une attaque dirigée par une flotte contre les
défenses du port de Cronstadt aurait peu de chance
de réussite. Le bas-fond qui règne autour de l'île, les
lorts de granit et les bat lei ies du sud, les fort ifiralions
du nord, de l'ouest et de l'extrémité occidentale, les
centainesdc canons braqués contre l'assaillant, com
posent un ensemble imposant et dont le formidable
aspect se présentait sans doute aux souvenirs de
l'empereur Nicolas, lorsqu'il disait récemment avec
un sourire d'ironie. «Je serais curieux de voir par
quel bout ils s'y prendront peur attaquer Cron-
stadt.
Dans la suite de son article, le Journal de* Débat*
émet timidement l'avis que peut-être avec line forte
troupe de débarquementou pourrait faire le siège
de Cronstadt. Mais dans sou raisonnement, il parait
compter un peu trop sur l'atiilude passive delà
Russie, en piésence d'un fait aussi considérable.
Le jour d'humiliation du 26a été scrupuleusement
ohseï vé dans toutes les localités de l'Angleterre. Le
Time* consacre vingt-trois de ses immenses colon
nes u en rendie compte dans son niunéio du 37. Ce
jour-là, il n'y a eu ni Dourse ni marchés dans tout
le Royaume-Uni.
Le Journal de Suint-Pètertbourg du 8 (20) avril
déclare qu'il est autorisé démentir complètement
le fait de la confiscation des objets laissés en Russie
par Sir Hamillon Soymour.
Le gouvernement russe vient de publier son
tour sa déclaration relative aux droits des neutres.
Nous ne voulons pas analyser celte déclaration. On
y verra que le gouvernement russe che cheà faciliter
le commeice autant que le permettra la guerre.
Cette mansuétude s'explique par le propre iutéiêt
de la Russie, qui est de rendre vain, autant que pos
sible, le blocus par lequel 00 va s'efforcer de l'isoler
du reste du monde.
P. S. Le Moniteur français nous apporte encore
la nouvelle d'un échec éprouvé par les Rustes
Tchernawoda, entre le Danube et le Val-de-Trajan,
ce qui nous fait douter de la vérité du fait. Il cou-
firme aussi l'évacuation du la Petite- Valachie.
Ce n'est que le 27 que la flotte française de la
Baltique est arrivée Deal dans les Dunes, et qu'elle
a pu entrer dans la mer du Nord.
Nous n'avons rien de nouveau de l'échec éprouvé
par les Russes h Tchernawoda, ni de l'évacuation de
la Petite-Valachie. Nous a vous l'évoqué en doute le
premier de ces faits. Nous voulons nous expliquer
ce sujet un peu plus longuement.
Commençons par faire remarquer que Tcherna
woda est situé 70 ou 80 lieues da la Petile-Valachie;
que par conséquent l'évacuation de celle-cisi elle
est réelle et saus liaison aucune avec l'échec éprouvé
par les Russes.
Maintenant l'échec est-il bien positif? Si noua en
doutons, c'est que d'après toutes les informations
que nous avions eues jusqu'ici, les Turcs n'étaient
plus du côté de Tchernawoda depuis longtemps. Le
rapport d'Omcr-Pacha lui-même, sur le passage du
Danube par l'armée russe, nous avait appris que les
troupes turques avaient reçu l'ordre de se rendre
Karassou. Or, qu'est-ce que c'est que Karassuu (ce
mol veut dire rivière noire). C'est un lac sur la ligne
même du Val-de-Trajanoù il 11'eat pas probable
que les troupes turques se soient adossées, pour s'y
et lu me paieras sur la dot ce n'est pas plus difficile que
cela; j'ai déjà ton affaire.
Mais la duègne, Monseigneur dit piteusement
le futur capitaine.
Oh la duègne la duègne si tu t'embarrasses
de si peu, tu ne feras jamais ton chemin. Allons, dit
l'éminencc, en ramenant la conversation son but et en
refermant soigneusement sacs et armoire, prenez chacun
ces septante louis, et mettez-vous tous deux contre moi
ce ne sera pas trop.
Ils jouèrent; l'éinincnce sans désemparer, et de
Lionne cl d'Artaignan alternativement. L'éinincnce ga
gnait toujours, quoique ses adversaires, avec un sang-
froid pareil au sien, ne se fissent pas faute d'essayer lui
attraper son or de la même manière dont il réussissait
attraper le leur. Quand d'Artaignan et de Lionne curent
perdu leur dernier louis
Il est impossible que votre Éminencc ne nous ait
pas trichés d'un bout l'autre de la partie s'écrièrent-ils
ensemble avec mauvaise humeur, nous n'avons pas gagné
un seul coup
Eli bien qui est-ce qui dit le contraire? Vous
êtes des mal habiles et des mal appris qui vous plaignez
sottement que je vous aie battus avec vos propres armes.
Les septante louis que j'ai gagnés chacun de vous re
tournent au sac comme de raison et j'aurai soin de ne
pas oublier le prêt que je vous ai fait pour m'en rem
bourser sur vos gages prochains comptez-y.
Mais remarquant que la mauvaise humeur des deux
perdants rembrunissait de plus eu plus leur visage, et
que cela pouvait finir par les indisposer contre lui, non-
faire culbuter en cas de défaite il faut aupposer au
contraire qu'elles auront mis le lac et le val entre
elles et l'année russe.
Or, aujourd'hui même le Morning Chroniel* et le
fVanderer de Vienne s'accordent dire que les Rus
ses ont franchi le Val-de-Trajan le 7, et que le
quartier-général du général Luders est Muratlat,li
deux lieues en avant dans la direction de Varna.
Pour que les Turcs aient vaincuà Tchernadowa, il
faudrait doue qu'ils eussent refoulé les Russe» dans
la Dobrutscha, et qu'ils fussent allés les battre sur
leur propre terrain. Cela est possible, mais peu pro
bable. 11 laut donc attendre que le fait soit éclairci.
L'amiral Napicr est arrivé Stockholm le a4. On
dit que le roi de Suède l'avait fait inviter venir
conférer avec lui.
Le Parlement anglais a repris ses séances le a5.
Dans les deux Chambres, le ministère a été inter
pellé sur une lettre du Times, donnant des détails
très-iàcheux de la situation des troupes anglaises
Gallipuli, où elles manqueraient de tout, au dire du
correspondant. Les ministres ont déclaré ces faits
inexacts pour la plupart.
Une dépêche de Lundi es donne comme officielle
l'acceptation par le roi de Prusse de la démission de
M. de Bunsen.
Nous avons annoncé que le pacha d'Egypte avait
levé la prohibition a la sortie des céréales. Les nou
velles d'Alexandrie du 18 expliquent celle mesure.
La récolte sur pied dans la Haute-Egypte, promet
d être partout Irès-abotidante et d'excellente qua
lité, et elle ne peut plus être compromise, car la
moisson va commencer.
Tous les sujets russes et les Grecs hellènes ont
reçu, le i5, ordre de quitter l'Egypte avant la fin du
mois. Cet ordre sera exécuté rigoureusement.
Nous appelons l'attention sur l'art ic le du Moniteur
français relatif l'état des esprits eu Grèce et
Athènes spécialement.
P. SLe Moniteur français publie un article pour
combattre l'opinion de ceux qui considèrent l'éva
cuation delà Petite-Va lachie.com me une satisfaction
donnée par la Russie A l'Autriche. II faut remarquer
avec raison, que par le protocole de la conférence
de Vienne, l'Autriche comme les autres puissances,
a demandé l'évacuation entière des Principautés.
Eu rappelant, propos de l'abandon de la Petite-
Valachie par les Russes que l'Autriche a demandé
l'évacuation entière des Principautés, le Moniteur
françaie soutenait qu'une évacuation partielle ne
sauratL la salisfaire. Aussi, croyons-nous que la
maréchal Patkiewilsch n'a pas agi dans ce but, mais
qu'il se relire de Kalafat, uniquement parce qu'il a
besoin de ses forces ailleurs. Telle est aussi l'opinion
de plusieurs journaux étrangers, qui pourtant assi
gnent aussi a ceito retraite un but politique. Ainsi,
le Temps de Berlin dit ceci
L'attitude menaçante prise par l'Autriche sur la
frontière de la Servie, la réclamation sérieuse clevée sur
le mouvement révolutionnaire slave dans la Moldavie et
dans la Valachie, et contre la formation des corps francs
valaques, semblent avoir été appréciées Saint-Péters
bourg, et en conséquence des contre-ordres ont été expé
diés. Il est certain que la Russie avait en vue de supprimer
la neutralité serbe son profit. Maintenant ic plan d'opé
ration est changé. Le prince Paskicwilsch a sans doute
en vue un autre projet.
seigneur se ravisa, et, sans cependant y perdre un denier
de ses gains, au contraire en les augmentant, son esprit
fécond en ressources, toujours aux dépens de» pauvres
imposés, trouva moyen de faire reverdir la face attristée
de ses dignes acolytes.
Six mille écus! je parie six mille éctis avec toi,
d'Artaignan, que, d'ici février prochain, |>as plus tard,
il sera établi pour que tu en disposes comme tu l'enten
dras, et lu comprends, trois charges de contrôleurs des
fagots de la ville de Parisbonnes charges, sur ma parole,
et valant bien ensemble sept mille écus par an; et avec
toi, huit mille écus, de Lionne, qu'il sera créé, avant qu'il
soit six mois, quatre bonnes charges aussi de conseillers
du ruicrieurS de vin, valant bien l'une dans l'autre neuf
mille écus par an, pour que tu les dispenses comme bon
te semblera. Ce sont là des idées de ce coquin de Parti-
eclli (1), que je serais charmé de voir mettre en pratique,
et qui vraiment ne tiennent qu'à mon retour Paris. Si
donc vous croyez que le vent y soit, parions
Cela va répondirent d'une seule voix les deux
apôtres.
Ils se crurent, et avec raison, plus assurés au moyeu
de ces paris que par toutes les promesses du monde,
sachant que l'éminencc, qui ne pouvait pas s'abaisser
traiter ellc-uiéine directement de certains impôts ou
emplois de ce genre qu'elle inventait, avait l'habitude de
trouver ainsi ramasser quelque peu, môme en perdant-
(1) L'italien Particclli d'Etnery. surintendant des finances, fat
l'inventeur de luules cej ridicules charges publiques que l'on
rendait au profit dci créatures du miuistre.
(la Suite mil prmebum