JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT LA MAIN-MORTE ET LA CHARITÉ, ABONNEMENTS Yprès (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. Provinces, 4 francs. I Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche, INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. - Tout ce qui concerne le journal doii On ne reçoit que les lettres affranchies 1,M«. -14- Année. WiumIM, 4 Juin ISU Société de l'Union libérale de l'arrondis sement d'Ypres. MM. Nous avons l'honneur de vous convoquer n l'assemblée générale qui aura lieu Mardi6 Juin 1854, sept heures et demi précises, au Salon d'Apollon. Ce 3 Juin 1854. roua le 'comitA le président, LE SECRÉTAIRE, H.-t. CARTON. cm. mgbgmrltsck. ordre dc jour I* Choix de candidats pour les élections du 13 Juin prochain. 2* Renouvellement partiel du comité. Les membres sortants, pour 1855, étaient MM. Bcke, Pierre; McrglielynckErnest; De Codt, Jules; De Ghclckc, Auguste; Becuwc, Charles; plus M. Maieur, Charles, démissionnaire, et Annoot, Louis, décédé. Les membres sortants, pour I8af, sont MM. Carton, père;Vanden Bogncrde, Auguste Vnnden Peercboom, Alphonse, Carton, Henri; De Cocnc-LahousseVande Breuke, Charles. Yrnes, 3 Jtniu. A litre de euriosité politico-religieusenous reproduisons une lettre d'un curé du Luxem bourg, province où le clergé politique se remue d'une Arçon aussi scandaleuse, qu'à la dernière élection provinciale du canton de Wervicq. Elleesl d'un prêtre qui avait la velléité de se por ter canilidat contre N1. Pierre, Virton. Mais il avait compté sans l'obéissance passive et l'inter vention du chef diocésain a forcé l'excentrique curéà retirer sa candidature. Cependant on sent que malgré les charmes du presbytèreil y a une certaine aigreur dans les ternies de cette cu rieuse épitre. Nous y ajoutons les commentaires de l'Observateur: Un fait électoral fort bizarre vient de se produire dans le Luxembourg. L'Indépendant, feuille cléricale de Neufcbâteau avait annoncé deux fois que M. Henry, curé de Limes, se met tait sur les rangs pour les élections du 13 juin, en opposition la candidature de M. Pierre, député sortant de Virton. Ce M. Henry s'était acquis une certaine célébrité dans l'endroit par des publications non moins excentriques que par jian van dammi. («dite.) III. Veut-on soutenir, avec un écrivain catholique que le salut des sociétés modernes repose sur les moines C'est une Ihèse qui mérite d'être discutée mais il faut la porter devunt le parlement, si l'on entend faire réformer les lois suppressives des corporations et rendre celles-ci la capacité de posséder des biens, le législateur seul, en effet, peut détruire ce que le législateur a fait. Voilà apparemment ce que va répondre le gouvernement. Que vous êtes naïf Lorsqu'il faut opter entre le respect de la loi et des exigences du parti, on ne balance pas; si le parti exige que 1a loi soit méprisée, on la foule résolument aux pieds. Si ce n'est pas un acte de civisme, c'est du moins l'œuvre d'une foi aveugle, d'autant plus méritoire qu'elle raisonne moins. En conséquence, un arrêté du 12 février 1839, contre- sigoé par M. de Theux, porte ce qui suit M. l'évéque de Tournay est autorisé II accepter, au nom de son évêché, l'offre ci-dessus spécifiéela charge des conditions y apposées. A défaut de donations, les biens des établissements publics, tels que les séminaires, seront détournés de leur destination et appliqués k doter des couvents. Ainsi, en 1833 le séminaire de Liège, après avoir acquis l'aqcicn f*' 111 Du Caiholiriam* et du.la Dimorratie, par Ct». Stoflela. PariÉ, 1*48. un »ol in-8*, p. 437. violentes. Or, Y Indépendant nous fait connaî tre, dans son dernier n°, la lettre suivante qui lui est adressée par ledit curé, avec prière d'in sertion. Nous appelons toute l'attention de nos lecteurs sur ce document: La seconde annonce de ma candidature là Chambre éleclive a été faite avec mou agrément, je l'avoue; mais, qu'elle ail des chances ou qu'elle n'en ait pas. j'y renonce, parce qu'elle n'a pas l'agrément de mes supérieurs, et qu'ayant toujours été obéissant, je veux l'êtie jusqu'à la fin. Je souhaite donc bonne chance au représentant de Virton, et j'admire le patriotisme et le courage du nos bons électeurs qui le nommeront. Quant moi, en cas de succès, j'eusse quitté une position selon mes goûts et qui me permet des occupations qui ne sont pas dépourvues de charmes, pour me lancer dans une carrière ora- geuse, et qui devenait inutile; d'autant plus que je regarde la Belgique comme un vaisseau eu ruine, qui lait eau de tous côtés, et qui n'est plus susceptible d'être radoublé, et le gouvernement ou le corps législatif, comme un Anglais atteint du spleen et qui a hâte d'en finir avec la vie. Henry, Cure de Limet. Cette lettre, et le fait électoral qui s'y ratta che. donnent lieu diverses observations. 11 est constant, en premier lieu, que, pour combattre une candidature libérale, le parti clérical se montrait prêt appuyer l'espèce de maniaque dont on vient de lire la prose. Aucun moyen ne répugne ce parti. Si les chefs ecclé siastiques de M. le curé de Limes ne s'y étaient opposés, M. Henry aurait été un candidat re présentant la cause de la morale et la religion. La seconde conséquence qui découle de ce fait, c'est que les chefs ecclésiastiques de M. Henry sont tellement convaincus qu'une can didature de M. le curé de Limes serait un véritable scandale, que, malgré tout leur désir de renverser M. Pierre, candidat libéral, ils ont cru nécessaire d intervenir. La lettre de M. le curé de Limes prouve surabondamment qu'ils l'avaient bien jugé Mais si M. Henry est un homme dangereux, impossible, quand il s'agit de lui confier un mandai législatif, est-il moins couvent de Sidinhart Saint-Trond, y a installé des religieux sous l'invocation de saint Alphonse de Liguori. Et il y a des méchants qui parlent de la main-morte Il y en a de plus méchants qui osent parler du réta blissement des couvents Tous prétendez qu'en vertu du mode ingénieux dont nous venons de voir quelques ap plications, tous les couvents peuvent être rétablis et dotés; qu'ils trouveront dans chaque diocèse des fidéicom- missaircs, des administrateurs spéciaux, reconnus par l'autorité publique, chargés de recevoir les dons et legs qui leur seront faits; que toute l'organisation des corpo rations qui a été détruite se reconstituera frauduleuse ment, sournoisement, l'insu et contre le vœu du légis lateur...Vous êtes un ennemi de la charité; elle comprend l'aumône morale aussi bien que l'aumône matérielle; vous proscrivez l'une et l'autre, vous ne voulez pas que la charité soit libre; vous êtes un impie, et c'est tout dire. IV. Après avoir rappelé diverses dispositions légis latives concernant les fondations de bourses d'études, Jean Van Damine entre, dans l'extrait suivant, au vif de cette question h laquelle se rattachent aussi, comme on le verra par un extrait ultérieur, les fraudes les plus audacieuses tendant i rétablir les abus de la main-morte La régie des fondations de bourses, qui avait été laissée aux administrations des domaines, des bureaux de bien faisance et des hospices, leur fut retirée par les arrêtés dangereux dans l'exercice de la mission qui lui est confiée par les chefs ecclésiastiques M. Henry est curé il a la direction spirituelle d'une paroisse. Cet homme est un fou ou un inanvais citoyen, insultant publiquement, avec un cynisme révoltant, son pays, sa patrie, se# institutions, son gouvernement. Cët homme est curé ce fou ou ce mauvais citoyen entend les confessions. Il y a sans doute une école primaire Limes; ce fou ou ce mauvais citoyen y donne des leçons de morale et de religion aux enfants il fait des sermons, il exerce sur les paroissiens l'autorité que donne le caractère sacerdotal. Les chefs ecclésiastiques de M Henry mon trent donc une pruderie assez ridicule en l'em pêchant de solliciter un mandat de représentant. A la Chambre, M. le curé de Limes ne saurait faire aucun mal il serait, dès le premier jour, écrasé sous le mépris ou fustigé par les rires moqueurs de l'Assemblée dans sa paroisse, M. le curé peut faire, doit faire beaucoup de mal. Voici la morale de celte histoire Quand on voit quels hommes l'épiscopal place la téte des paroisses, quels hommes il y main tient, il ne faut plus s'étonner des excès dont tant de prêtres donnenlTe^léplorable spectacle, notamment en intei venaut dans les luttes élec torales. Il est bon aussi que des faits de ce genre, faits extrêmement caractéristiques, soient sou mis au jugement de l'opinion publique, au moment où les conseils communaux sont la veille de décider, si l'instruction de la jeune génération doit être placée sous la domination du clergé. Une mésaventure vient de survenir au sieur Jaspin, avocat, domicilié Courtrai. où il rédi geait autrefois le journal la Chrontque. Con damné du chef de calomnie par le tribunal de Courtrai envers M. Ramsden trois mille fr. de dommages-intérêts, il a été incarcéré hier, en exécution de ce jugement confirmé en appel, au moment ou il allait plaider une affaire pour le sieur Lahousse, de Wervicq. des 26 décembre 1818 et 2 décembre 1823. L'art. 5 du premier de ces arrêtés porte L'administration de tous les biens, bois et rentes mentionnés dans les articles précédents, et généralement de tous ceux qui provien- nent des fondations de bourses que I on pourra tlécou- vrir dans la suite sera rendue, autant que possible, k ceux qui ont été nommés cet effet dans les actes de fondation. Les dispositions de ces actes seront, autant que faire se pourra, scrupuleusement observées dans tous les points. L'article 13 du deuxième arrêté, décide Aucun payement fait ceux auxquels les bour- ses ont été conférées ne sera alloué en compte qu'autant que le receveur se sera fait remettre, et produira avec la quittance du boursier, un certificat constatant que celui-ci s'applique effectivement,dans un dcsëtablisse- ments d'instruction publique du royaume reconnus par le gouvernement l'espèce d'étude pour laquelle la bourse lui a été conférée ces certificats seront délivrés par les chefs desdits établissements. Ces dispositions suggèrent une première observation que nous nous bornons présenter sans y insister, parce qu'elle n'a pas trait directement notre sujet c'est que les anciennes fondations, qui, pour la plupart, étaient annexées l'université de Louvain, institution publique régleineutée par le gouvernement, ont été affectées aux universités créées par l'État. Cette situation légale n'a pas été modifiée par la Constitution qui proclame la liberté de l'enseignement; car la faculté d'ouvrir an établisse ment d'instruction n'engendre pas évidemment ladreit da

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Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 1