JOIMAL D'YPRES ET DE L AItlIOVDiSSEMEYT. M61.379. 14" Année. Miiiancbe, 18 Juin 1854. LA MODÉRATION ET LA CONCILIATION. LA MAIN-MORTE ET LA CHARITÉ, (1) Moniteur du 30 uov«u>bre 1881, n' 834. ABONNEMENTS Ypbes (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. Provinces, 4 francs. I Le Proches parait le Jeudi et le Dimanche. Tout cc qui concerne le journal doit INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Tprbs, 17 Jlaiu. Le résultat des élections est connu etsi numériquement les forces des partis la Cham bre n'ont pas subi de modificationson doit convenir que l'effet moral produit par l'élimi nation de MM. Rogier, D'HoffschmidlErnest Vanden Peereboom et Moxhoo, est défavorable au parti libéral. Nous ne voulons pas voiler l'échec que le parti libéral vient d'éprouver, nous ne tâcherons pas de donner le change sur les conséquences de la journée du 13 Juin, nous publions hautemeutet sans hésitation que l'opinion nationale, la seule qui mérite l'estime et la confiance de la nation belge, a été non pas numériquement déprimée, mais moralement affectée par l'élimination de quatre députés li béraux. Maintenant que ce résultat est constaté, il n'y a pas se lamenter. Prenons carrément la silualiou comme elle est et tirons-en pour l'ave nir tout le profit qui peut nous en revenir. Si le parti libéral veut comprendre la signification des élections qui viennent d'avoir lieu, au lieu d'être un fait néfaste, la journée du 13 Juin lui facilitera la voie pour arriver débarrasser la Belgique de ce parti parasite, qui se nomme conservateur, parce qu'il enlève aux autres, ce que ceux-ci ne savent pas assez bien conserver. Et pour commencer, le parti libéral doit s'ha bituer ne plus se laisser bercer mollement par cette affectation de modération el de conciliation que nos adversaires ont si bien prêchée, tout eu l éprouvant si peu. Voyez comme ces modéra teurs et conciliateurs d'un nouveau genre ont agi. Dans les collèges électoraux où ils disposent eu despotes de la majorité, ils ont fait élire des plats valets, votant sur ordre et sans examea. Dans les arrondissements où jusqu ici un libéral était resté en possession du mandat de député avec des collègues cléricaux, le cléricalisme a dressé ses batteries pour I éliminer. Pour attein dre ce butrien n'a été négligé le clergé s'est abattu fougueusement sur la matière électorale, a menacé, intrigué, corrompu, intimidé l'élec teur campagnard les agents électoraux de la réaction, pour endormir le libéralisme, annon çaient qu'il n'y aurait pas de lutte et au dernier moment la victoire électorale était devenue le par jean van damme. vii. (scite.) En fuit, la pratiqvt constante que l'on invoque, non de l'empire, ou ne le prétend môme pas, mais du gouverne ment des Pavs-Bas, est plus que problématique. C'est une «négation sans preuve. Elle est contredite par l'arrêté du 18 février 1847, qui maintient les lois organiques de l'administration des établissements de bienfaisance et particulièrement celles du 10 messidor an vil et du 7 germinal an vui. Il existe bien quelques arrêtés, non publiés, imités depuis par le gouvernement belge, qui de l'exception a fait In règle, et reconnaissant certaines asso ciations religieuses en les aulorisaul accepter des dons et legs. Le roi Guillaume a même voulu conférer la personni fication civile une communauté de Trappistes en vertu du décret de 1809 relatif aux congrégations hospitalières, et M. d'Anelhan a trouvé ce procédé si simple et si ra- tiobnel xpie, continuant considérer des Trappistes sous 1» forme des sœurs hospitalières, il les a autorisés rece voir de nouvelles libéralités. Mais ce sout précisément prix de la course des prêtres, vicaires, abbés, séminaristes, sacristains, bedeaux, galopant éperdus pendant la nuit qui précède le scrutin, travers champs, pour raccoler les électeurs, arpeutant haletants monts et vallées, guidés par uns lanterne. Vaguant comme des âmes en peine, et tous ces efforts se faisant pour commettre leur autorité religieuse dans une lutte ardente et provoquée par eux. C'est ainsi qu'avec modérationon a fait échouer M. Rogier Anvers, qu'un coup fourré a amené l'élimination de M. Vanden Peereboom. C'est par conciliation qu'on a rayé du nombre des députés M. Moxhoo, et que M. d Hoffscbmidt a fait place M. Lambin, notaire Houffalize. Mais dira-l-on peut-être, les libéraux u onl pas de modération? Eh dans aucun collège électoral, l initialive de la lutte n'est partie du libéralisme, ce parti s'est borné maintenir ses positions et défendre les députés de celle couleur, qui siégeaient la législature. Dans les districts où des députés, par la grâce de l'épiscopat, étaient élus avec des députés libé raux, ce sont ceux-ci qu'on a menacés, tandis que ceux-là n'étaient pas combattus. Pour Dieu que nos adversaires cessent décrier l'exclusi visme, comme ils disent, partout où ils ont cru pouvoir réussir culbuter un député libéral, ils lonl essayé tout en ayant les mots de modé ration et de conciliation la bouche. On ne sait ce qu'il faut délester le plus dans la tactique du parti clérical, ou son hypocrisie consommée ou sa déloyauté effrontée, car toutes les élimina tions n'ont été obtenues que par des moyens que la morale reprouve, que la délicatesse répudie. Ces moyens cependant ont été mis en œuvre par des hommes investis d'une mission sacrée, di sant la messe tous les jours et qui au sortir du temple, vont colporter l'injute et la calomnie contre leur prochain, sans autre but que celui de conserver la caste cléricale une prépon dérance abusive et illégale. Un dernier mot pour finir. Eu 1J14B, M. Jules Malou ne fut pas réélu par le district électoral d'Ypres ce fut l'abomination de la désolation dans le camp clérical toutes les feuilles épis- eopales ne pouvaient comprendre comment cet homme de talent, ce grand financier, cet ancien ministre était éliminé. On blamait le collège électoral d'Ypres d'avoir répudié ce ces arrêtés, antérieurs et postérieurs 1850, qui sont déclarés nuls, illégaux par la cour de Bruxelles et par la cour de cassation. Ce's arrêtés inconstitutionnels étaient, d'ailleurs, avant 1850, des exceptions; car, dans la matière spéciale qui nous occupe, ou peut citer par centaines les arrêtés con formes aux principes. Cela est si vrai que le parti catho lique, dont les organes vantent aujourd'hui lesdispositions bienveillantes, les vues larges et élevées du gouvernement des Pays-Bas, pour les opposer aux dispositions malveil lantes, aux vues étroites et mesquines du gouvernement libéral, adressait alors au roi Guillaume les mêmes accu- sations qu'il a dirigées contre le ministère du 12 août 1847. C'est l'esprit religieux du Belge, disait M. Doignou lors de la discussion de l'art. 70 de la lui"communale, qu'on doit la majeure partie «le nos fondations de bien- faisance. Connue s'il eût pris en haine te caractère du Belge catholique, le roi Guillaume avait porté plusieurs dispositions tendant entraver les intentions du fon- dateur. On l'a vu supposer même l'exécution du vœu exprimé dans un acte de dernière volonté, de faire n distribuer une aumône par son pasteur Qu'est-ce donc que la pratique constante du gouvernement des candidat si méritant du parti clérical et alors ou émettait,l'axiome que des hommes éminents devaient toujours être réélus. Il paraît que cette règle ne doit s'appliquer qu'aux grands hommes du cléricalisme et que les libéraux ne peuvent en invoquer le bénéfice, car les journaux catho liques hurlent des chants de triomphe sur I air du misererepour célébrer la chute de MM. Rogier et d Hoffscbmidt c'est le cas de dire: autre habit, autre chansou. Nous venons d'apprendre que par un arrêté d'une date récente, un premier subside de 20,000 fr. vient d'être alloué, sur les fonds consacrés la voirie vicinale, au département de l'intérieur, pour la construction de la route d'OostvIeteren par Reuitighe et Zuydschole la route d'Ypres Dixmude. Le 15 de ce mois, vers 5 heures du matin, le nommé Duforet, Charles, ébéniste, célibataire, s'est pendu dans sa demeure, en cette ville. La nommée Thérèse Daeldyck célibataire, âgée de 00 ans, est tombée, le 10 de ce mois, dans un fossé, près de sa demeure Huogslaede, en y puisant de l'eau, et s'est noyée. Le 13 de ce mois, le feu a pris, vers 0 heures du matin, dans un bâtiment YVervicq, servant écanguer le lin et appartenant au sieur Taupe, piopriétaire audit lieu. En une demi-heure, le bâtiment fut réduit en cendres avec les ustensi les et le lin qu'il contenait; la perle causée par ce sinistre, s'élève 450 fr. Rien n'était assuré. Le nommé Pierre Pil, âgé de 17 ans. étant descendu, le 13courant, dans la fosse d'aisance, la ferme de sa mère située Oeren, pour la vider complètement, tomba asphyxié ses deux frères François et Charles, aiusi que le uoinmé Alleman, Charles, cultivateur S1 Ricquiers, qui y descendirent pour le secourir, subirent le même sort. Aux cris de détresse de la veuve Pil, plusieurs voisins accoururent et retirèrent les quatre corps de la fosse, au moyen de crocs; les trois derniers ont pu être sauvés après de longs efforts, mais Pierre Pil, n'était plus qu'un cadavre. Pays-Bas L'auteur de la motion faite dans le sein du canseil pro vincial de la Flandre orientale s'abstenait de rechercher disait-il, si l'opinion actuelle du gouvernement est vrai# où fausse,si elle est fondéeen droit. Et peul-èlre eut-il mieux valu pour lui-même qu'il ne se retranchât point dans cette réserve équivoque qui semblait impliquer une condam nation. Une entière franchise était plus digne de lui. Le jurisconsulte y aurait gagné tout l'avantage que la réticence procurait l'homme de parti. A l'homme de parti qui l'attaquait, le gouvernement, en effet, pouvait opposer l'avis du jurisconsulte, qui, dansuitc consullalion écrite, délibérée Garni le 30 octobre 1847, déduisait les conséquences inattaquables de la législation moderne quant aux fondations, en exprimant en tes termes D après les principes de la législation moderne, le droit de fondation proprement dit n'appartient pas aux particuliers ni même au gouvernement la loi seule fonde les établissements que réclame l'utilité publique; la mission du gouvernement se borne réaliser eu fait ceux qu elle a fondés en droit, et les particuliers ne peuvent que coticuurir, par leurs libéralités, aux dtf- férenls services que chaque espèce d'établissement a pour objet de remplir

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Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 1