JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. J*° 1,371. - 14e Année. Jfeudl, 33 Juin 1854. Vires acquint eundo. AVIS. LA MAIN-MORTE ET LA CHARITÉ, Chronique politique. ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50c. Provinces,4francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Le bureau du Journalle Phogrès est transféré rue an Beurreu°" 83 et 83ki', en face de la rne de Liège, en cette ville. Ypres, 31 Juin. Nous n'avons jamais douté des destinées du libéralismemalgré des échecs accidentels. Il est destiné guider et inspirer les gouvernements des peuples civilisés, nonobstant toute l'opposi tion que le despotisme et 1 absolutisme appuyés sur la force pourraient susciter. Qu'on le nie ou qu ou en convienne, c'est de l'histoire. Voyons ce qui a lieu en Belgique. Deux partis »e disputent le pouvoir depuis 1830. Après la révolution, le parti soi-disant catholique s'était saisi du pouvoir mais en affectant des allures beaucoup plus libérales que les libéraux méri tant ce nom. Ce n'était qu'une comédie et mesure que la vérité se faisait jour, l'opinion cléricale perdait du terrain et la popularité se retirait d'elle. En 1847, elled evint minorité, et heureusementcar les grands hommes du clé ricalisme sont convenus qu'en 1848, une nou velle révolution eut pu bouleverser le pays, s'ils s'étaient maintenus au pouvoir. Une crise ef froyable et qui couvrit l'Europe de ruines fut traversée sous les auspices du libéralisme qui laissa le pays plus prospère, en quittant le pou voir, qu'à son avènement. La réaction despoti que qui mit de nouveau Europe sous le joug, donna du courage nos Conservateurs. Bien dignes de ce nomils se sont tenus l'écart, aussi longtemps que l'effervescence populaire était craindre, mais du moment que le des potisme tendait regagner des forcesils re prirent courage, ces braves cléricaux, et crièrent larecousse de la société. Depuis le 2 Décembre 1851, ils se sont remis l'œuvre, faisant alliance avec l'étranger une première foisensuite sur excitant les mauvaises passions afin de recon quérir la direction de h société, qui leur échappe de plus en plus. Nous disions, plus haut, que nous n'avons jamais douté de l'avenir du libéralismemais nous pouvons ajouter que les électeurs, lais sés leurs propres inspirations, feraient des choix libéraux d'immenses majorités. Les par jean van damiis. VII. (suite.) Si M. Dumortier s'était arrêté son école, il aurait pu égarer des gens inattentifs; il aurait masqué les consé quences de son principe. Due école Eh qui peut être assez pervers pour empêcher d'ouvrir une école La mettre en interdit, si elle est laïque, la bonne, heure Mais si la fabrique jieut ouvrir une éeole en vertu d'un legs, elle pourra ouvrir un couvent. Ne protestez point, ne criez pas la calomnie, nous connaissons vos actes. Le sera la fabrique d'église, le séminaire ou l'évêché, votre guise, qui sera l'intermédiaire choisi. Les faits existent, il n'y a plus d'équivoque possible. Aussi la Chambre, Suffisamment édifiée Après avoir entendu les discours excellents de M. le ministre de la i'ustice et de M. Orls, et malgré les efforts de MM. de jecker, MalOu et de Thcux, rejeta, sous forme d'ajour nement, la prise en considération du projet de loi, la majorité de 58 voix contre 23 et une abstention. Le succès de M. Dumortici' était égal celui de M. Van Overloop; il n'y avait plils de rivalité entre eux. M. Duraertierest-ce oubli ou prndcnce? ne s'était élections de 1848, en sont un exemple frap pant Alors le prêtre n'osait ouvertement intri guer, ni intimider par menaces ou tromper par promesses les électeurs, et une législature pres- qu'entièremenl libérale a été le résultat de celte abstention. Mais si l'on veut une autre preuve de lirifluence morale(du libéralisme, nous pou vons citer la différence daqs I effet produit sur l'opinion par le résultat du scruliu. Est-il catholique, personne ne veut avoir voté pour le candidat épiscopal on le renie quoique heureux, on n'avoue pas lui avoir donné sou vote, tant il est vrai que l'électeur sent qu il a trahi son devoir, en votant pour un homme qui n'est que l'agent d'un parti peu nombreux, mais puissant par la discipline, et qui a tou jours eu t'adresse d'exploiter la société laïque. Toutefois la caste cléricale serait moins que rien, sans l'ordre civil ou laïc, dont elle veut disposer en despote absolu, avec une effron terie sans nom. Un libéral est-il élu c'est le contraire qui arrive. Toutes les voix font chorus pour accla mer ce triomphe de la majorité sur une faction. Tous les électeurs se vantent d avoir coopéré cette victoire l'exception d'un petit nombre de fanatiques séides de l'épiscopalgens qui autrefois auraient joui de la volupté de pouvoir faire rôtir leur prochain, sous prétexte d hérésie, et qui aujourd hui doivent se renfermer dans une tannière, de crainte d'être en contact avec des libératres, nom donné ceux qui auraient senti le roussi au bon temps. Et quand, par hasard, dans un arrondisse ment, ou par un défaut de discipline ou par la ruse cléricale, le libéralisme se trouve vaincu et ses candidats éliminés, eh bien c'est souvent un aiguillon qui fait revenir la charge avec plus d'énergie et plus de méthode, tandis que le cléricalisme défait ne se relève plus. L'opinion publique est froissée d'une défaite du libéra lisme, pareeque la partie la plus intelligente de la nation comprend, que c'est le libéralisme qui est l ame de la société laïque comme la hié rarchie cléricale est lame du cléricalisme. La société laïque, la plus nombreuse, celle qui tra vaille, cellequi produit, donne le pain quotidien la caste cléricale qui, non contente d'avoir I ex istence assurée saus travail, veut disposer de la pas apitoyé sur les legs dont les pauvres étaient préten dument privés par l'application du système qu'il combat tait. M. d'Anethan, tiraillant dans la presse reprit en sous-œuvre, ce point de vue le travail de ses devanciers, et, suivant sa coutume, il crut devoir faire de l'amplifi cation. Il estima, non pas 000,000 fr., comme M. Van Overloop, ce qui était déjà bien honnête, mais, plus d'un million peut-êtreles bienfaits considérables dont les pauvres ont été privés Une chose étonnait: c'est qu'on n'cWlendit jamais parler d'autant àeprojets d'hospices que depuis le jour où il était devenu impossible de doter des couvents par l'intermé diaire des évècliés, ou des congrégations sous le nom d'hospitalières. On avait attendu tout exprès jusqu'en 1848 ou 1849 pour annoncer autant de bonnes intentions. Était-ce vrai Il y avait la matière reflexion. Cependant les assertions que nous venons de répéter ne laissaient pas de produire un certain effet. L élan de la charité arrêté dans les Flandres des donations rétrac tées des testaments changés des dispositions testamen taires, si importantes qu'elles auraient mis pour toujours )1] La charité *st-elle libre en Belgique? Mémoires saus nom d'auteur, publié «n supplément par le Journal de Bruxelles u° 547, 22 décembre 1830. M. d'Anethan eat l'auteur de est éoril. [2] 9' colonne du supplément, in fine. fortune et des biens de ceux qui la nourrissent, eu s emparant de la direction et du soin de leurs intérêt» temporels. Or, du moment que la plu part des électeurs comprendront que c'est là le but caché mais réel des adversaires du libéra lisme, l'iullueuce cléricale devra s'évanouir dans le» collèges électoraux qui envoient encore la Chambre des croupions des évéques, ainsi que les nomme le Journal des Baziles, comme elle s est annihilée dans les grands centres indus triels depuis quelques années. Malgré les chants de triomphe des feuilles cléricales, publiant le résultat des élections du 13 Juin nous croyons qu'elles se réjouissent mal propos, car le règne de leurs patrons n'est pas arrivé, et Dieu seul sait, s'il reviendra jamais. La procession de la Fête-Dieu a pu accomplir, Dimanche dernier, son itinéraire accoutumé, mais peine rentrée l'égliseune averse est tombée et la pluie n'a pas cessé jusque vers cinq heures du soir. Les lins qui étaient ver sés, se sont relevés, toutefois par suite de la belle journée du Lundi; mais hier, Mardi, nous avons encore une fois eu un temps détestable. Oa s accorde dire toutefois que les fruits de la terre présentent les plus belles apparences, aucun dégât n'est encore survenu, mais il faut des beaux jours et surtout l'ardeur du soleil dont l'éclipsé anormale est par trop prolongée. Le gouvernement est sur le point de conclure l'emprunt de 27 millions autorisé par les Cham bres. et sur lesquels 15 millions sont destinés consolider d'autant la dette flottante. On parle du laux de 90 4 1/2 p. e., mais ce bruit parait prématuré. M. Louis-Albert Vuylsteke, ancien membre de la Chambre des représentants, vient de mou rir Gheluwe (Flandre-Occidentale). Du 15 Juiu au 31 luelua. La Bourse de Paris s'est remise la baisse avant- hier sans cause connue. Nous en sommes aujourd'hui au même point, quant aux nouvelles des hostilités. les pauvres de telle commune l'abri du besoin, perdues sans retour Sixcent mille franes que dis-je un million peut-êtreperdus pour les pauvres El l'époque où l'on parlait ainsi, le système de légalité appliqué par le minis tère était en vigueur depuis peu de temps, l'avenir était terrible C'était assurément plus qu'il n'en fallait pour inquiéter les consciences timorées. Afin de s'éclairer, le gouvernement fit dresser la statis tique des libéralités au profit des établissements chari tables et religieux pendant les années 1851 1849 et voici ce qu'il découvrit la moyenne des libéralités par année au profit des bureaux de bienfaisance et des hos pices a été de 1831 1835, de 69,105 fr. 30 c., de 1836 1841, de 887,577 fr. 65 c., de 1842 1847 de 754,629 fr. 47 c.,et pendant chacune des années néfastes où le système désastreux avait été pratiqué, la niovenna annuelle s'éleva 962,711 fr. 18 c. Ainsi, trois cent mille francs par an, i peu près, de plus que pendant la première période; cent mille francs de plus que pendant le second terme de comparaison; deux cent mille francs de plus que durant l'époque où brilla de tout son éclat le régime tant préconisé, voilà ca que les faits viennent nous révéler Comment donc expliquer ce gros chiffre de six cent (5) Moniteur. Juillet 18S0.

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Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 1