Nouvelles diverses. La convention entre l'Autriche et la Porte a été ratifiée le 29 juin, 4 Vienne. Cet acte avait été apporté le 27, dans cette capitale, par un courrier de cabinet tu ix, et remis le même jour au comte de Bnoi. Ij'Invalide russe publie une relation de l'attirque de BomarstMid (l'ile d'Alaud), par trois vaisseaux de la manne anglaise qu'une dépêche télégraphique nous avait lait connaître. Il dit que cette tentative a été repousse avec iiij plein succès. Une dépêche privée de Madrid du 4dit que'les in surgés étaient encore Arariguez et que la colonne qui doit les attaquer devait partir le lendemain. Les journaux et les correspondances de Madrid, 11e sont pas arrivés avant-hier Paris. Nous avons qualifié hier comme elle le méritait, la coupahle conduite des artisans de cetterévolution. La Gazelle de France, qui n'a aucune sympathie, comme on sait, pour le gouvernement de la Reine, et qui les troubles en Espagne devraient plaire jusqu'à la restauration de don Carlos, les juge avec la même sévérité Aucun principe n'est en ques tion dans la lutte, dit-elle avec raison. Les généraux disgraciés par les ministres d'Isabelle veulent ame ner un état de choses dans lequel ils puissent recon quérir la domination qu'ils avaient acquisejjdans les luttes précédentes, et c'est la cause de ces généraux que défendent les bataillons soulevés. Des places et de l'or pour les généraux, des coups de fusil pour les soldats qu'ils ont entraînés C'est une lutte impie, une guerre civile odieuse,qu'aucun but avouable ne légitime. Avant-hier, une dépêche de VIndépendance an nonçait la défaite complète de l'armée turque d'Asie, par le général AndronikolT. L'agence Havas publie une dépêche de Vienne, du même jour, 5 juillet, an nonçant au contraire que c'est le général Androni- kolf qui a été battu. Qui a tort, quia raison, de Y Indépendance ou de M. Havas? Ils auraient tort tous les deux s'il n'y a pas eu de bataille livrée, et la chose est bien possible. P. S. Le Moniteur français d'hier matin, dit dans une dépêche de Madrid du 5, que les rebelles dé couragés se retirent devant les troupes royales. Les nouvelles directes d'Espagne vont jusqu'au 3 juillet. Elles sont contradictoires, suivant la source d'où elles émanent les partisans de l'insurrection veulent tout prix que celle-ci ait eu le dessus dans la journée du 3o, et présagent son succès définitif; les amis du gouvernement soutiennent le contraire. he Moniteur français d'hier matin, disait dans une dépêche de Madrid du 5, que les rebelles découra gés se retiraient devant les troupes royales. Quoique ce journal ne mérite pas en ce point toute confiance, il est certain, par le fait même que sept jours après leur levée de boucliers les insurgés n'ont obtenu aucun résultat décisif, que les chances tournent contre eux. Sur la question d'Orient et la réponse de la Russie, les informations ne sont pas plus précises aujour d'hui qu'hier. Nous avons seulement une donnée de plus sur ce qu'on peut attendre de la Prusse. Nous la trouvons dans un document que les journaux anglais ont publié c'est le texte d'un article addi tionnel, resté secret jusqu'ici, un traité d'alliance offensive et défensive conclu le 20 avril dernier, entre la Prusse et l'Autriche. Nous croyons inutile de reproduire ce document en entier; le préambule assez long n'apprend rien de nouveau, mais la con clusion est très-importante. Cet article additionnel porte,comme le traité lui- même, la date du 20 avril. Les deux parties contractantes y conviennent que l'Autriche enverra S1 Pétersbourg une communi cation que la Prusse appuiera, dans le but d'obtenir de l'empereur de Russie qu'il arrête la marche de ses armées sur le territoire turc, et qu'il donne des garanties suffisantes pour la prompte évacuation des Principautés. L'article additionnel poursuit ainsi Si la réponse de la cour de Russie ces démarches des cabinets de Vienne et de Berlin, contrairement l'at tente, n'est pas de nature leur donner satisfaction com plète, quant aux deux points mentionnés ci-dessus, les mesures prendre par l'une des parties contractantes pour leur réalisation, suivant les termes de l'article 2 du traité d'alliance offensive et défensive signé aujourd'hui, seront prises sous l'empire de l'entente que toute attaque hostile du territoire de l'une des parties contractantes devra être repoussée par toutes les forces militaires dont dispose l'autre partie. Mais une alliance offensive mutuelle n'est stipulée que pour l'unique cas éventuel de l'incorporation des Principautés, ou d'une attaque, ou du passage des Bal kans par les Russes. Il résulte de ceci, ce fait d'un intérêt capital, que la Prusse ne prendra les armes contre la Russie, que si celle-ci attaque l'Autriche sur son territoire. Dans ce cas, le concours de la Prusse sera purement dé- fensif. Il ne deviendrait offensif que si la Russie voulait s'incorporer les Principautésou diriger ses armées travers les Balkans. Il n'y a pas de risque en ce moment pour cette dernière entreprise, et quant l'autre, la Russie n'y songe probablement pas davantage. Elle y songerait d'ailleurs qu'elle ne le dirait pas. Il dépend donc tout fait de la Russie de n'avoir point la Prusse pour adversaire sur les champs de bataille; il lui suffit de rester sur la défensive en Moldavie et d'y attendre l'Autriche. Ceci notre avis ne simplifie pas la question le moins du monde. M. le baron de Meyendorff, ambassadeur de Rus sie Vienne, se retire bien décidément. Il a présenté ses lettres de rappel l'Empereur, mais on dit que sa retraite ne se rattache pas la question d'Orient et n'a été motivée que sur sa propre demande. Le Journal des Débats reproduit le bruit d'après lequel les troupes françaises qui vont être embar quées pour la Baltique, seraient destinées occuper l'îled'Àland et y passer l'hiver, taudis que les flot tes viendraient hiverner en France et en Angleterre. Il pense que ce bruit a besoin de confirmation. Le même journal dit que la réunion nombreuse de troupes Varna et les préparatifs qui se font de ce côté donnent lieu de croire que les généraux alliés se préparent faire le siège de Sébastopol. La session des Chambres piémonlaises a été close Turin, le 2 de ce mois. Un journal de Toulon annonce que le 1' de ce mois, on a fait l'essai, qui a complètement réussi, de fusées la congrève, armées d'un obus de 12, et qui ont une portée de 4j3«o mètres (plus d'une lieue), avec lesquelles on pourra atteindre, dit-il, les flottes russes dans les ports de Cronstadt et de Sébastopol. P. S. Le Moniteur français publie des nouvelles télégraphiques de Madrid du 6, d'après lesquelles les insurgés s'éloignaient delà capitale; ils en étaient 20 ou 25 lieues, Mora et Madridejos. La déser tion continuait dans leurs rangs; le général Messina lui-même les avait abandonnés; on considérait leur cause comme perdue. La réponse de l'empereur de Russie, dont une feuille de Berlin a fait connaître le sens précis, a fourni au Journal des Débatsl'occasion d'un article en trois colonnes, dont la conclusion est d'un vif intérêt. Sans tenir pour tout fait exacte la version de la Nouvelle Gazette de Prussele Journal des Débats ne la révoque pas en doute. 11 ajoute un renseigne ment important. Au fond, dit-il, il semblerait que l'empereur de Russie se montre disposé accepter- une négociation sur les bases qui lui ont été propo sées par l'Autriche, sauf en ce qui concerne la ques tion religieuse. Nous avons dit que l'empereur de Russie devait être très-irrilé contre les Cours de Vienne et de Berlin. Écoutons le Journal des Débats: Ce qui est certain, dit-il, c'est l'irritation pro fonde de l'Empereur, qui s'en prend tout, aux hommes et aux choses; irritation contre les soldats qui ne sont pas invincibles et qui meurent frappés par le fer ennemi ou atteints par les maladies conta gieuses; irritation contre les généraux qui se laissent arrêter par des obstacles qu'ils auraient dû prévoir et vaincre; irritation contre les services administra- tifsqui nesavent pas pourvoir aux besoins de l'armée et qui n'ont pas réuni le matériel et les approvi sionnements nécessaires; irritation surtout contre l'Autriche et conlre la Prusse, c'est-à-dire contre le mouvement de l'opinion publique qui s'est pro noncée dans l'Allemagne; contre les gouvernements qui n'ont pas su ou qui n'ont pas voulu résister ce mouvement, et contre les deux souverains dont l'empereur Nicolas se plaisait croire que l'amitié et la reconnaissance lui étaient jamais acquises. Sur quoi donc compter désormais, aurait-il dit encore, si l'empereur d'Autriche et le roi de Prusse manquent aux sentiments les plus hono- rables et les plus chers? L'Autriche emploie contre moi toutes les ressources de sa perfidie traditionnelle; elle entraîne la Prusse, je le sais; mais quelle ingratitude Le roi de Prusse et l'em- pereur d'Autriche ont donc oublié tout ce qu'ils me doivent; sans moi, sans mes armées, ils au- raient cessé de régner l'un et l'autre; seul, je les ai sauvés conlre tous; mais est-ce qu'ils croient que tout est fini et qu'ils sont en sûreté Si je ne pensais qu'à ma veugeance,je laisserais faire leurs ennemis et ce ne serait pas long; ils paieraient cher le mal qu'ils me font et qu'ils veulent me faire. L'empereur d'Autriche me fait une décla- ration de guerre je n'irai pas au-devant je l'ai— tendrai inais qu'il sache bien que si je veux rester dans les Principautés, nul ne m'en fera sortir. La guerre, la véritable guerre, la grande guerre n'est pas encore commencée; ellecom- mencera bientôt si on m'y force, et l'on se trou- vera en face d'une année de 5oo,ouo hommes; nous verrons alors. Le Journal des Débats ajoute que des hommes dévoués, en tête desquels le comte de Nesselrode, qui forment leparti de la paix, s'efforceut de calmer le Tzar, et que si celui-ci revient jamais des senti ments plus modérés, c'est eux qu'on le devra. Le roi de Prusse conserve les mêmes sentiments pour son beau-frère. Le 7, Sans-Souci, il y a eu.un grand dîner gala, pour célébrer le 58* anniversaire de la naissance de l'empereur Nicolas. Dans la nuit du i5 au 16 de ce mois, des voleurs ont dépouillé, l'aide d'effraction, un tronc placé dans la chapelle du Pont-Rouge, Warnêton. La même nuit, un vol semblable a été commis dans une chapelle Ploegsteert. Une trentaine de sous seulement ont été le produit de ces deux vols. Des voleurs se sont introduits, la nuit du 14 au «5 de ce mois, chez le sieur Camerlynck, bouti quier Reninghelst, et ont enlevé d'un pupitre une somme d'environ 700 francs. Voici le texte de la proclamation du général O'Donnel publiée le 7 juillet Manzanarès, bourg de la Manche, près de Gindad-Real avant que la co lonne se portât sur l'Andalousie Espagnols, L'accueil enthousiaste que rencontre dans toutes les populations l'armée libérale, la résolution des soldats qui la composent et qui se sont si héroïquement conduits Vilcalvora; l'applaudissement qui a partout accueilli la nouvelle de notre soulèvement, assurent dès présent le triomphe de la liberté et des lois que nous avons juré de défendre. Dans peu de jours la majeure partie de nos provinces aura secoué le joug des tyrans, l'armée entière sera venue se ranger sous nos drapeaux, qui sont ceux de la loyauté, la nation jouira des bienfaits du régime constitutionnel pour lequel nous avons répandu tant de sang inutile, et supporté de si coûteux sacrifices. Le moment est venu de déclarer ce que nous sommes résolus de faire au jour de la victoire. Nous voulons la conservation du trône, mais sans camarilla qui le déshonore; nous voulons l'exécution rigoureuse des lois fondamentales, en améliorant surtout la loi d'élections et celle de la presse nous voulons la diminution des impôts fondée sur une stricte économie, nous voulons que dans les emplois civils et militaires on respecte les droits de l'ancienneté et ceux du mérite; nous voulons arracher les communes la centralisation qui les dévore, en leur donnant l'indépendance locale, nécessaire l'accroisemenl de leur prospérité, afin, comme garantie de tous ces dons, nous voulons établir sur de solides bases la milice nationale. Telles sont nos intentions, nous les exposons fran chement sans vouloir pour cela les imposer la nation. Les juntes de gouvernement qui auront se constituer dans les provinces libres, les Cortès générales qui devront se réunir sans délai, la nation elle-même, enfin, établira les bases définitives de la régénalion libérale laquelle nous aspirons. C'est avec ces sentiments que nous consacrons la volonté nationale nosépées, jurant de ne pas les remettre dans le fourreau jusqu'à ce que le but se trouve atteint, u Le général en chef de l'armée constitutionnelle, u léopold o'dO.N.NEL, COmte DE LUCAXA. On écrit de La Haye, en date du 14 juillet S. M. le roi de Portugal et le due d'Oporto sont attendus ici vendredi prochain. Des appartements sont pré parés pour recevoir les augustes voyageurs et leur suite nombreuse. Le roi de Portugal et les princes partis de Bruges, avant-hier matin, sontarrivésà Liège yers une heure de relevée. Ils ont visité dans l'après-midi la fonderie de canons et les principaux monuments de la ville. Dixmude. Marché aux grains du il Juillet 1854. SORTE sombrk PRIX de gra1xs. d'hectolitres par h&gtolitbr fr. c. I fr. c. Froment 33 25 54 00 Seigle 24 00 26 00 Il 72 15 27 9 00 12 00 16 00 17 00 15 00 16 00

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Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 3