JOURNAL DYPRÉS ET DE L'ARRONDISSEMENT. m° 1,382. 14* Année. Dimanche, 30 Juillet 1834 Vires acquirit eundo FEUILLETON DU PROGRÈS. TIINIIAL. (suite.) Chronique locale. QQrV ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50c. Provinces,4francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Ypres, 29 Juillet. A l'époque de la discussion de la Constitution par le Congrès nationalles malins du parti clérical, qui déjà alors se proposaient de duper les libéraux, avec leur cri de ralliement, liberté en tout et pour tousjugèrent propos de dé créter la liberté d'association. Il leur fallait cette liberté pleine et entière, afin de pouvoir réédifier les couvents et couvrir la Belgique d'institutions monacales. Mais ils ne pouvaient décemment pas réclamer le droit d'ériger des couvents et refuser celui d'organiser des associations po litiques. Toutefois comme déjà les mesures étaient prises d'avance, les malins disaient: accordons toujours sur le papier mais en fait nous essayerons de jouir seuls de cette pré cieuse liberté catholique, comme la qualifie M. de Gerlache. En peu de temps, et grâce celle liberté, une innombrable quantité de couvents s'établirent dans tous les coins et recoins de la Belgique et la vigne du Seigneur fructifia ad mirablement au gré de nos jésuites en robe courte. Mais si la vigne du Seigneur donnait des fruits abondantsl'ivraie germa un tantinet dans le plantureux sol de la Belgiqueles associations politiques, alias clubs, s'organisèrent leur tour pour faire contrepoids aux couvents monastères, abbayes, congrégations, confé rences et autres formes du droit d'association appliqué par le parti catholique. Il arriva même que ces associations, œuvre de l'enfer et composées de tisons d'enfer, eurent l'outrecuidance de faire élire Un certain nombre de libéraux représentants, et dès ce moment, la liberté d'association qui avait joui de l'esti me cléricale aussi longtemps que les catholiques en avaient seuls profité, devint une odieuse li cence susceptible d'engendrer des clubs, les quels clubs osaient combattre et vaincre sur le terrain électoral la réaction cléricale. Aussi les feuilles de l'épiscopat entonnent des hosannah s'époumonner. Elles ont reçu l'or dre de publier avec ou sans commentaires, que le règne des clubs est finiet qu'on accourt se ranger de nouveau sous le drapeau de 1830, L'union fait la force. Est-ce que par hasard, il y a un orage qui se montre l'horizon politique, ou est-ce une nouvelle farce grand spectacle que le clergé Us arrivèrent la Porte au Beurre qui tirait son nom de la rue qui y conduisait. C'est icidit maître Jean, qu'eût lieu la 1® attaque.Le capitaine André Faelding était chargé de la garde de cette porte; il repoùssa les ennemis avec vigueur, car c'est un brave guerrier! puis 6e retournant, il ajouta remarquez-vous, Seigneur chevalier, combien le fossé est large en cet endroit Eh bien c'est ici que Marie Fierin et Michel Van Hart, protégés par Notre-Dame, se couvrirent de gloire. Oh, par pitié, maître Jean, par pitié raoontez-moi cette histoire. Nous avons devant nous le théâtre de leurs exploits, et Cette histoire est bien longue, chevalier, et d'ailleurs je vous ai promis que ce soir Soit, fit l'étranger. Ils continuèrent leur promenade. Jean Van Werbem montra en passant les ruines de l'Église de la Su Croix qui était hors la porte du Temple, quelques fortiBcations élevées par les ennemif et que les Yprois avaient conservées et réparées même après la levéa du siège, les débris d'une tour mouvante détruite par les bourgeois et entin 1 endroit ou l'évêque de Noordvryck avait planté ses tentes et reçu Jean Vànder Zype, Denis Paelding, chanoine de S1 Martin et Christophe de Dixraude, prévôt de la même église. Ces trois députés avaient été envoyés diverses reprises vers l'évêque, pour protester de la part des Yprois oontre la dénonciation de Clémentins, qu'on leur donnait, et donner l'assurance que les bourgeois d'Ypres manigance. Il nous semble qu'il n'y a pas long temps, les élections ne sont pas encore si loin de nous, que le parti clérical ne donnait nul témoignage de son amour pour l'union, alors il soufflait le feupartout où il voyait chance de réussir remplacer des libéraux par des hom mes lui. Aujourd'hui encore, en balbutiant la devise nationale L'union fait la force, les feuilles aux gages de l'épiscopat donnent clai rement entendre que leur union laquelle on convie tous les Belges, n'est que le joug clérical convenablement édulcoréqu'on veut imposer la nation. Cette uUion ne ressemble pas mal celle de la fable c'est une nouvelle façon d'obtenir patelinement la suprématie des dix-sept premières années qui ont suivi 1830 et que les chefs du parti regrettent sans encore pouvoir se rendre compte de la culbute qui les a fait renoncer piteusement au pouvoir. spécial partira vers cette ville 11 heures du soir. Voici les noms des sociétés de fanfares et d'harmonie qui se sont positivement engagés prendre part au festival du 13 Gand. Fanfares-amateurs. Poperinghe. Chœurs (section des fanfares). Bruges. Garde civique Comines. Harmonie. Menin. Société royale philharmonique. Poperinghe. Harmonie du corps des Sa peurs-Pompiers. Wervicq. Société philharmonique. Quesnoy-sur-Dkule. Société de musique. Alvbringhek. Idem. Merckem. Idem. Messines. Idem. Oostvleteren. Idem. Wftschaete. Idem. Plus les quatre musiques de la ville Garde civique, Sapeurs-Pompiers, École communale et École des orphelins. Soit en tout dixsept mu siques. Le succès du festival du 13 est donc complè tement assuré. Des mesures seront prises, pour que la Fête commence très-exactement l'heure fixée. Le jonr du festival un convoi spécial partira d'Ypres pour Courlrai11 heures du soir, et l'on nous assure que si le nombre des voyageurs de Poperinghe est assez considérable, un convoi Le concert que M. Fischer, maître de cha pelle de l'église des SS. Michel et Gudule, don nera le 6 Août, avec le concours de M"8 Serneels, premier prix de chant, de M. Lehon, premier prix de violon du Conservatoire royal de Brux elles, et de M. De Wulf, pianiste, promet de dépasser tous les concerts que nous avons eus Ypres. Bien qu'il ne faille pas toujours se fier aux promesses du programme, nous ne pouvons nous empêcher davoir une confiance entière dans les promesses de M. Fischer. Ce programme est splendide et nous pensons qu'il sera splen didement réalisé. Nous connaissons tous Fischer, le gracieux et savant chanteur que tout Bruxelles admire, et qui force venir l'église les incrédules les plus endurcis, pourvu qu'ils soient un peu mé lomanes De Wulf, notre De Wulf, qui ne vou dra l'entendre, c'est-à-dire l'applaudir, lui qui est un des artistes d'Y près qui ait le mieux réussi et fait le plus d'honneur sa ville natale Quant Mll# Serneelsenfant chérie de la capitale remercions-la par anticipationdu plaisir qu'elle voudra bien nous procurer, mais atten dons, pour payer cette charmante artiste comme son habile confrère, M. Lehon, lejuste tribut de nos éloges; attendons qu'il ait été donné tous de les entendre et de les applaudir. Ce concert sera suivi d'un bal, bal charmant sans nul doute. Depuis plusieurs années notre Tuyndag s'est passé sans bal Et cependant une kermesse sans balc'est un dîner sans Cham pagne. Espérons que cette année le Champagne ne nous manquera sous aucun rapport. Il paraîtra la semaine prochaine, au bureau de notre journalun petit ouvrage quidans les circonstances actuelles surtout, offrira un double intérêt par les données qu'il renferme et son caractère d'actualité. Cet opuscule a pour litre Description des fêtes et cérémonies religieuses célébrées l'occa sion de la restauration de l'image de Notre- Dame de Thuyne et des statues des Ducs de Bourgogneetc. Ce libretto contient l'histoire de l'image de Notre-Dame de Thuyne, l'origine de la Thuyn- ne reconnaissaient d'autre pape que le pape Urbain, Arrivés la porte de Messines, Jean Van Werhem et son compa gnon jettirent on coup d'oeil sur les débris de l'église de S> Michel, et sur l'étang de Zillebeke qui fut creusé vers l'an 1395 et qui se trouvait peu de distance des fossés extérieurs. Oivpeut par ce seul fait se faire une idée de l'étendue que devaient avoir les faubourgs d'Ypres cette époque. Puis, après avoir visité le corps de garde situé près de cette porte, qui avait été vingt fois renversé par l'artillerie des assiégeants et vingt fois rétabli par les défenseurs, ils rentrèrent en ville par la rue du Sud. Maître Jean conduisit encore l'étranger l'église de St Pierre, fon dée vers 1073, l'église de S» Martin, construite vers l'an 1100 et au palais des Comtes de Flandre nommé Zael-hof. Ce palais, auquel le comte Robert de Bélbune, mort en 1333 et enterré au milieu du chœur de l'église de S1 Martin, avait fait de grandes réparations, était aitué peu près l'endroit où se trouve actuellement la petite Esplanade et la caserne d'artillerie. L'Yperlée, rivière navigable cette époque, baignait les murs de ce palais qui était, comme toutes les demeures des princes et seigneurs de ce temps, an véritable châ teau fort, capable de résister aux attaques des eunemis du dehors ou des bourgeois révoltés. La v ue de ces beaux monuments excita l'admiration du noble che valier; mais sa surprise fut extrême, quand son hôte lui 6t voir l'in térieur de la Halle aux draps. L'étage supérieur contenait les métiers des tisserands de drap et d'étoffes de serge. Le nombre de ces métiers était ai considérable [que ce bâtiment, quelque vaste qu'il fût, ne pouvait les contenir tous Iet que beaucoup d'ouvriers étaient obligés de les placer dans leurs maisons, soit en ville soit dans tes fsubourgs. Chacun des locaux du rez-de-chaussée avait sa destination particulière, et tous ces locaux communiquaient ensemble par de belles galeries. JeanVanWerhem et le chevalier parcoururent les salles où travaillaient les peigneurs de laine, les Sieurs, les cardeurs, les fonlons, les tordeurs et les tein turiers; ils visitèrent les pièces où étaient placés les ebassis pour étendre et faire sécher les draps, les magasins où l'on déposait les laines, les ohambres où se réunissaient les Gouverneurs, les Provi seurs et les Jurés de la draperie et le local où l'on évaluait et garan tissait le prix et la bonne qualité des draps. Ce dernier local conserve encore le nom de Zooye, du vieux mot flamand looytn, qui voulait dire garantir. Le bourgeois conduisit ensuite le chevalier dans la tour où l'on conservait les archives de la cité et où l'on avait déposé, outre un nombre considérable de boulets de pierre lancés par les ennemis durant le siège, une quantité de flèches telle que les auteurs en portent le nombre plusieurs millions. Enfin, fatigué d'une aussi longue promenade, le chevalier de Ju- mont rentra chez son hôte, après avoir jetéun coop d'oeil sur les bou tiques qui ocoupaient les deux côtés de la belle voûte qui supporte la tour, et qui traverse la Halle dans toute sa largeur. Le soleil, qui se oouchsit, lançait ses derniers rayons; la tour du beflroi, colorée d'une teinte dorée, se dessinait admirablement sur un ciel bleu et sans nuages. Le seigneur de Merlemont considéra quelque tempa oe magnifique spectacle, puis il dit tout-à-coup: il est soir, martre Jean....,, vous avez une promesse a accomplir. Et je suis prêt tenir parole, repartit le bourgeois. Rentrons, fit le chevalier, car je sais impatient de connaître l'his toire de Michel Van Hart et de Marie Fierin. Le seigneur de Merlemont et son hôte rentrèrent l'instant

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Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 1