Dimanche, 10 geptewbre 1994.
JOUMiL D'YPItES ET DE L'iRHOYDISSEMEM.
Vires acquirit eundo.
Tpkes, 9 Septembre. ]un dogme politique du parti clérical en 1830.
il est donc vrai, la platitude des publicisteJAujourd'hui il en est venu prêcher le droit
Avis.
FEUILLETON DU PROGRÈS.
TfI\DAC.~ (SUITE ET FIN.)
N' 1,394. 14? Année.
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catholiques en est arrivée jusqu a demgrer et
blâmer les principes politiques et les formes
constitutionnelles qui onlprésidéà la révolution
de 1830. Les oracles du cléricalisme de celte
époque, exigeaient comme une panacée univer
selle tous les maux politiques la liberté en
tout et pour tous el c'étaient les libéraux qui met
taient l'opinion publique en garde contre l'ex
agération de ces principes. Leurs adversaires
les qualifiaient d orangistespareequ'ils ne
voulaient pas se laisser duper par de faux
-^semblants de libéralisme.
Il n'y a qu'un quart de siècle qui nous sépare
de la révolution de 1830, el quel changement
s'est opéré dans les idées du parti clérical. Uni
au libéralisme qui, celte époque, a fait un
marché de dupesle cléricalisme a réussi se
saisir des rênes du gouvernement et de les con
server pendant dix-sept ans. On voyait bien
qu'il essayait de revenir en arrière et de restau
rer les vieux abus de son vrai système politique
lui, de l'absolutisme. Mais toutefois il n'osait
ni ranier la souveraineté du peupleen vertu de
laquelle la révolution Belge s'est opérée, ni
condamner la séparation complète et radicale
de F église el de l'état, qui était une idée essen
tiellement préconisée par les fougueux catho
liques du Congrès. Enfin, la liberté de l'ensei
gnement était la conquête la plus précieuse
du cléricalisme, mais voir ce qui s'est passé
depuis, il avait déjà l'intention de la confisquer
son profit.
Voilà donc les conservateursces modèles
d'honnêteté et de moralité qui, après avoir exa
géré, dans un but ambitieux, les idées de
liberté, reviennent sur leurs pas pour condam
ner ces mêmes idées devenues leur instiga
tion, les bases fondamentales de notre ordre
politique et social. Mais DOtre sens, des révo
lutionnaires n'en agissent pas autrement et les
de Gerlache, les de Robiano et autres défen
seurs de l'absolutisme, combattent, en 1854,
ce qu'ils préconisaient en 1830. Il faut croire
que le rôle joué par le clergé en 1830 n'était
pas sincère el qu'il avait l'arrière-pensée de
confisquer celte liberté en tout et pour tous
son usage particulier, quand on le voit arborer
maintenant les couleurs du despotisme avec
tant d'ardeur. La souveraineté du peuple était
Un journal clérical rédigé avec beaucoup
d'esprit, le Sanchovient de publier un article
divin, qui condamne sa conduite révolution-(sur le commerce de grains et en faveur delà
naire de 1830. Il repousse la séparation de prohibition. Il contient, d'après nous, pas mal
l église et de l'étatparceque l'église ne peut jd hérésies qui. pour être spirituellement déve-
dominer \'état dans celte hypothèse, tandis que loppées, ne peuvent être cependant admises,
le clergé repoussait seulement l'action du gou- Voici comment la Gazette de Mons répond
vernement dans le domaine spirituel, mais ne quelques-unes des assertions du Sancho:
répugnait nullement absorber le domaine) Le Sancho attribue la liberté commerciale
temporel. des prix élevés auxquels se soutiennent les
Il n'y a pas longtemps, le parti clérical en'grains, malgré la beauté de la récolte nouvelle.
réclamait, cor et cri, la liberté II brode sur ce thème un long article dans lequel
France réclamait, cor et cri, la
comme en Belgique, et maintenant les organes
de l'épiscopat repoussent les principes consti
tutifs, sur lesquels le régime constitutionnel se
trouve bâti. Enfin le cléricalisme se trouve
atteint et convaincu de modifier ses principes
politiques au gré de son ambition et de ses in
térêts, el quoi qu'on en dise, aucun parti n'a,
avec autant de cynisme, pratiqué la versatilité
politique.
Les personnes qui ont assisté la réunion qui
a eu lieu le 4 Décembre <ir, la Cour de
Bruxelles, en vue dériger un établissement
industriel eu celte ville, sont priées de vouloir
bien se rendre la nouvelle assemblée qui aura
lieu dans le même but et au même local,
Lundi prochain, sept heures du soir.
Les autres personnes qui s'intéressent celte
affaire y seront également admises.
Le commissaire d'arrondissement a l'honneur
d'informer le public que les personnes qui
voudraient prendre part l'exposition qui s'ou
vrira Bruxelles, le 22 de ce mois, sont priées
de s'incrire dans ses bureaux, avant le 1:2 de ce
mois.
-j™»eoa
Hier soir, on faisait circuler le bruit que M. le
ministre de la guerre avait donné l'ordre de di
riger, sur l'infirmerie militaire de notre ville,
150 soldats des garnisons d'Osleude et de Nieu-
port atteints du choiera.
Nous pouvons démentir de la manière la plus
formelle ce bruit qui avait jeté une vive agita
tion au sein de notre population si raisonnable
et si calme, mais si fortement lésée par les récentes
mesures militaires prises par le gouvernement.
on voit que les populations sont froidement
immolées sur l'autel de fer de l'économie poli
tique que les partisans de la liberté commer
ciale sont des métaphysiciens aux gages des
accapareursel que des sociétés ténébreuses et
criminelles, constituées au capital de plusieurs
millions, se rendent maîtres des maichés et
imposent aux boulangers des prix qui ne per
mettent pas ceux-ci de confectionner du pain
aux prix fixés par les mercuriales des régences.
Lorsqu'on porte des accusations aussi graves,
il faut pouvoir les prouvermais c est ce dont
le Sanchoel après lui les feuilles catholiques
qui ont reproduit son article ne s'inquiètent
guéres.
Dernièrement, Courtrayla population se
soulève contre les accapaieurs une personne
signalée comme se livrant des manœuvres
coupables, est poursuivie par la foule et acca
blée de coups el d'injures, cependant on finit
par découvrir que cet accapareur infâme est
tout simplement un honnête marchand de grai
nes qui n'a jamais acheté un hectolitre de grain.
L'accaparement est un mot qui explique tout:
qu'une crise commerciale se produisec'est
I accaparement que des événements imprévus
empêchent les grains étrangers d'arriver dans
nos ports, c'est l'accaparement; que l'état de
guerre dans lequel se trouve l'Europe oblige les
pays continentaux faire des approvisionne
ments pour leurs armées, c'est-à-dire retirer
d'un seul coup de la circulation une énorme
quantité de céréalesc'est encore et toujours
l'accaparement, et c'est aussi l économie poli
tique, qui immole les populations sur son autel
de fer.
A entendre le Sanchoil y aurait surabon
dance de grains, on pourrait même les avoir
vil prix; si des sociétés ténébreuses ne les acca-
De la feaêlre de la halle où il a'était placé, il avait aperçu Michel
et sa jeune epoose. La cérémouie nuptiale était tel minée, et le cor.
c'est la grâce de mon ennemi.
Touché de tant de grandeur d'âme,le Vicomte d'Ypresne voulut
tégequi ramenait Vliohel de I église S' Martin la maison de mat.re passe montrer moius généreux que Michel. Ii d nu a ordre de dé
Jean Fiel in, située dans la rue du Sud, traversait la Place. Le bariasaer le Gantois de srs liens. Pierre de Winter, lui dit-il alora,
Vicomte il'Y pi es fildonuer ordre a Miohel et a Marie d'approcher: j va. rentre dans ta patrie, et n'oublie pas de dire au peuple de Gand,
n i sx Iptt Ynrins ci tri 1 aussi iipiim r.. i sa u ■i.ulL.tile .1 J.L -
Les 13 prêtre» entonnèrent les prières des agonisants. De temps Michel Van liait, dit-il, les évéuemenls de ce jour fout éolater la i que les Yproia sont aussi généreux que raillants et que, a'ils sa veut
«n temps ils faisaient une pause le bourreau alois, dépouillant le justioe du Tout puissant; vous leeevei le prix de vos vertus, et votre ooiiibatlre et raïucie, ils saveut aussi pardonner après la victoire.
rouirait au peuple et, les brisant, coupable eunemi va aubir le châtiment du -es foifai Durant le Fierre de Wiuler regarda Michel il ne prononça pas uoe parole.
I I. J'.mue i Cl I w u., ni ..ni nnorl.m arnng 1VPT m ôl llô Upfi I Ml'nm n lluilC Cil l àlllO tlllllp Oit lirmu un* m cinne .i.. a I t
condamné de ses armes, les montrait
s'écriall ceci est l'épée, le pmguard, la cuirasse d'un assassin j siege vous a»ez bravement ooiubaitu. vous avez mérité des récotn-
Daus son âme toute en proie aux passions mauvaises, il n'y avait pas
Quand le condamné fut dépouillé de toutes ses armes, les 14 piêties penses; parlez, ta faveur que vous me demandes «Ou» sera aocordée. de place pour la reconnaissance Le Gantois fut conduit jusqu'à la
l'eutouraut de plus près, chantèrent sur sa tète ces terribles veisels Michel sembla réfléchir un instant, puis traversant la foule qui porte de la ville et miseu liberté.
du 109" psaume de David i'ouvit devant lui, il monta sur l'é. hafauil Les assisiauts le aui-I
Qu'il ne trouve personne pour l'assister,... et que son nom soit vaieut des yeux avec un mûri étonnemeut; ils voyaient devant eux
effacé dans le cours d'une seule généialion. j deux hommes qui s'étaient combat tus si souvent, F un fier, heureux,
Le aoleil qui ae levait dardait déjà des rayons obliques travers les
vitraux, dans la rhambre où Jean Vau Werheiu et sou hôte étaient
Que l'iniquité de ses pères revive daus le souvenir du seigneur aimé de tous, l'autre abattu, détesté, et an moment de subir le devant une table chargée de pota et de goblels vides,
et que le péché de sa mère ne soit pas effacé, a dernier supplice Pierre de Winter dit Miohel; le condamné |,a lampe pâlissait et les cierges qm brùlaieut devaut les images
J ja (^,e. j la vue de son lival, uu tressaillement convulsif fit
trembler violemmeiit ses membres garottés. lufaine fl'éoi la t-il, tu
Que des étrangers lui ravissent'le fruit de toui ses travaux, que leva la téle; la vue de son i ival, uu tressaillement convulsif fil s»iUles. achevaient de se oonsuiuer.
sa mémoire soit exterminée de dessus la terre. l trembler violemment ses membres garottés. lufaine! éoria t-il, tu j Voilà, disait X au Weihem. l'histoire de Michel Van Hart et de
Loisqu'on le jugera qu'il soit condamné et que sa prière même te fais uu boubeur sans doute d'aggraver-mes tortures par-la pré- [Harjt. Fienu et, interpellant sou auditeur De trouvez-vous pas
loi soit imputée péché; il ne s est poiut souvenu de faire iniséri- Sence Pierre de Winter, continua le jeune homme, sij'étais romiIJe moi, Messire, que nulle n'est plus propre manifester la
corde, mais il a poursuivi l'homme qui était pauvre et dans l'indi- tombé en ton pouvoir, qu'aurais-tu fait de moi Ce que j'aurais Toute-puissance de L
geuce afin de le faire mourir, etc., etc. r;' ji.txx. u„;i
Aprèsavoir chanté ce psaume, les prêtres descendirent de l'écha-
faud; les bourreaux attachèrent le coudamné sur la fatal instrument
do supplice, ilss'armèrent de verges... Sur un signe du seigneur Jean
Van Onltrs, ils suspendirent un instant las sinistres apprêta.
fait de lui, s'écria le Ganloia dont cette seule idée semblait ranimer
les forces, je t'auiais fait mourir au milieu des plus horribles tor
tures. Eh bien I moi, s écria Michel, je te fais grâoe de la vie; et,
sa tournant vera Jean Van Oullre, seigueur, dit-il, vous m'avez
permis de yous demander une faveur; la seule chose que ja sollicite
Dieu et de la bienliruieuse Vierge Maiir Il
attendait une réponse; n'en rrcevaut d'autre qu'un grognement
sourd, qui lui parut peu intelligible, il examina sou bote de plus
près, et s'apperçul que le chevalier de Jumont, seigneur de Merie-
moal, dormait d'un profond eomui-il.