JOURNAL D'YPRÉS ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Dimanche, 17 Septembre 1854
t
'm
Vires acquirit eundo.
M01,390. 14" Aimée.
-
ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50 c
INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes.
Provinces,4 francs, f Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
Réclames, la ligne: 50 centimes. être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
Ypbes, 16 Septembre, jsemé les germes des idées qui ont eu pour con-
La Patriede Bruges, et d'après elle, tous les
journaux du pays, ont reproduit un article qui
prétend que I on a trouvé sur la voie publique
Ypres, des billets séditieux, contenant des
menaces contre le Roi et la représentation na
tionale. L'auteur de cet article ajoute que ces
excitations produisent une certaine agitation
parmi la classe ouvrière, qui souffre beaucoup
Ypres de la stagnation prolongée du commerce
de dentelles. Avant de reproduire cette nou
velle, nous nous sommes adressés aux sources
officielles pour savoir jusqu'à quel point elle
était fondée. Oril résulte des renseignements
que nous avons recueillis, qu'effectivement des
billets ont été trouvés sur la voie publique.,
mais que ces billets ne faisaient pas la moindre
allusion la personne du Roi, ni la représen
tation nationale; ils contenaient tout simplement
des excitations au disordre, propos de la
cherté des grains, et il y avait quelques allusions
des personnes que l'on qualifiait bien tort
d'accapareurs. Voilà le fait, il est bien vrai que
notre classe ouvrière souffre beaucoup Ypres
de la stagnation prolongée du commerce de
dentelles; il est vrai aussi que notre bourgeoisie
se plaint amèrement des mesures désastreuses
prises par le département de la guerre, mais
jamais notre population n'a songé faire re
monter la responsabilité de celte crise passagère
la Couronne, ni la représentation nationale.
La Patrie ferait bien de n'accueillir ces sortes
de nouvelles qu'avec plus de réserve, car nous
gagerions bien que l'auteur de son articulet est
la personne même qui a fait répandre les billets
provocateurs sur la voie publique Ypres.
Nous lisons dans le Volksvriend
Une nouvelle réunion a eu lieu Lundi dr,
la Cour de Bruxellesentre les personnes qui
au mois de Novembre dr avaient conçu le projet
de doter notre ville d'un établissement in
dustriel.
Si nous sommes bien informés, il a été décidé
dans cette réunion que cet établissement devait,
avant tout, avoir pour objet, de procurer du
travail aux hommes, et que sous ce rapport la
filature ne remplissait qu'imparfaitement ce
but; en conséquence, il a été convenu que l'on
commencerait par un établissement de tissage
et que l'organisation en aurait lieu sous la
forme d'une société en commandite la suite
un projet d'acte de société a été discuté et
adopté et l'on nous assure qu'à l'heure qu'il est
le capital commanditaire est formé.
Comme cette affaire n'est pas définitivement
conclue, nos lecteurs apprécieront notre réserve.
Nous pouvons dire toutefois qu'elle se pré
sente avec des chances sérieuses de succès et
que nous y voyons un jalon, qui pourra être
le point de départ d'allures industrielles qu'il
faut, sous peine de décadence, introduire parmi
nos concitoyens.
>l'"i a» ei»
11 parait que le Progrès a encouru l'ire du
Journal de Bruxellesa propos d'une petite
question qu'il se permettait de poser, savoir
si, en présence des troubles qui ont éclaté
Gourtrai et Menin, on ne peut soupçonner le
parti clérical d'avoir, dans un intérêt électoral,
séquence des actes regrettables. Le Moniteur
clérical se pose en Jupiter tonnant et manifeste
un superbe dédain notre endroit. La Gazette
de Monsqui avait reproduit notre remarque,
nous fait connaître l'aimable réplique du Jour
nal de Bruxellesqui essaie de laver son parti
d'une vile accusation en s'y prenant fort mal.
Nous avons parlé de Courtrai et de Menin et il
nous répond grandes cités. D'un autre côté,
nous maintenons qu'à Courtraion a qualifié
d'accapareurs, des personnes qui soutenaient la
candidature de M. Ernest Vanden Peereboom
et on a insinué que lui-même était intéressé
dans de semblables spéculations. L'Écho, jour
nal de M. Bethunerédigé par les abbés du
collège, ont propagé, avec précaution toutefois,
cette calomnie. D'ailleurs il est impossible de
contester ces allégations, elles sont de notoriété
publique.
Du reste, ce n'est pas la première fois que les
conservateurs la façon du Journal de Brux
elles pèchent en eau trouble, quand leur intérêt
semble l'exiger les faiseurs du parti moral et
honnête ont déjà fomenté pas mal de révolutions,
pour ne pas devoir se défendre avec tant d'in
dignation, d'avoir été les auteurs plus ou moi as
volontaires d'une petite émeute. Quand les
catholiques prenaient part aux saturnales révo-
lutionnaires et bénissaient les arbres de la liberté,
les misérables gazettes n'auraient jamais pu
croire, que la peur les eut rendus méprisables ce
point, et pour des écrivains qui disent défendre
la religion, un peu moins de superbe ne serait
pas déplacé.
Voici l'article du Journal de Bruxelles que
nous reproduisonsen le faisant suivre des
réflexions sensées de la Gazette de Mons:
r On pouvait s'étonner bon droit, dit le Journal
de Bruxellesque les organes de l'ultra-libéralisme
n'eussent pas encore songé mettre sur le compte
de l'opinion conservatrice la crise produite dans
le pays par la cherté des denrées alimentaires.
Nous sommes si habitués ces honnêtes petits
procédés de leur part que nous en étions venus
nous demander sérieusement si cette triste coterie
existait encore? Mais supposer qu'elle se fût dis-
soute par des motifsde délicatesse et de conscience,
c'était trop présumer de la loyauté de nos adver-
aaires, deux journaux de province la Gazette de
Mons et le Progrès d'Ypres, se sont chargés de
nous le prouver. Les circonstances déplorables au
milieu desquelles nous nous trouvons inspirent
la dernière de ces feuilles les réflexions suivantes,
qui constituent, comme on le verra, sinon une
le répétons, qui est clair et net, et les hommes
sincèrement dévoués l'ordre n'auront qu'un re-
gret, c'est de ne pas voir ces fauteurs de troubles
désignés la vindicte des lois.
Mais ne plaisantons point, le sujet est grave;
ces viles accusations ne porteront, il est vrai,
aucune atteinte l'honneur de ceux contre qui
elles sont dirigées, et par conséquent nous pour-
rions ne leur opposer que notre mépris mais
nous ne sommes pas dupes de la comédie que les
enfants perdus du libéralisme sont chargés de
jouer devant le public; les misérables gazettes qui
accusent les catholiques d'être des instigateurs
de troubles savent fort bien qu'elles calomnient
gratuitement l'opinion conservatrice, elles u'i-
gnorent pas que la boue qu'elles nous jettent ne
saurait uous atteindre, mais en agissant comme
elles le font, elles n'ont d'autre but que de pro-
fiter des circonstances pour soulever les passions
politiques.
Mais si les faits signalés par le Progrès
d'Ypres et les courtes observations dont nous
les avons accompagnés sont des accusations si
viles, si exorbitantes, d'où vient que vous,
Journal de Bruxelleséprouviez le besoin de
les exagérer jusqu'à l'absurde pour y répoudre.
En effet, quoi bon parler de soulèvement
dans les grandes cités lorsqu'il s'agit de Courtrai
et de Menin. Ne sait-on pas que bien des insi
nuations électorales que vous vous permettez
dans les petites villes et les bourgs pourris
échoueraient au bruit des sifflets dans la capitale
et des principales villes industrielles?
Laissez donc là les grandes citéset dites-
nous s'il est vrai ou faux qu'à Courtrai et
Menin on ait combattu M. Ernest Vanden Pee
reboom en désignant comme accapareurs les
personnes les plus honorables qui appuyaient
sa candidature.
Si ces faits sont vrais et jusqu'ici vous ue les
contestez pasnos observations subsistent tout
entières en uous avons le droit de vous dire
Que penser maintenant deces prétendus con
servateurs dont les actes sont sans cesse en
contradiction avec leurs paroles; et qui ne crai
gnent pas, dans un intérêt de suprématie de
flatter les passions populaires et de caresser
l'ignorance des masses sans s'inquiéter le moius
du monde de ce qui peut en advenir. Parce
que chaque fois que l'occasion favorable s'en
présente, vous n hésitez pas vous servir de
semblables moyens.
Après cela, crier la calomnie lorsqu'on vous
laisse entrevoir quelles peuvent être les tristes
conséquences de la manière de faire de quel-
f# qu» VVUWMtUVIllf VVIUIIIO VU V V* A OIKVU UUC I 4
accusation formelle, du moins une insinuation ^ues"uns votre», et dire que la presse hbe-
raie est enrégimentée et organisée dans chaque
localité, qu'elle obéit un mot d'ordre
l'exemple des journauxcatholiques, sous le pa
tronage direct de MM. lesévêques, ne suffit pas,
fort heureusement, pour prouver que l'on a
raison et convaincre d'autres personnes que des
lecteurs d'une certaine catégorie.
d'autant plus odieuse qu'elle est plus hypocrite
et plus anodine dans les formes.
Suit l'article du Progrès d'Ypres relatif aux
manœuvres employées par les cléricaux pour
combattre la candidature de M. Ernest Vanden-
peereboom et les quelques mots que nous avons
joints cet article. Après quoi le Journal de
Bruxelles ajoute:
Ainsi, si le pays est agité, si le peuple se soulève
dans les grannes cités, c'est que les catholiques
flattent les passions populaires et caressent 11-
gnorance des masses; il ne faut plus chercher la
cause des désordres qui se sont produits depuis
quelques jours ailleurs que dans les instigations
Le marché de céréales a été tenu au milieu
d'un calme parfait offrant la plus grande faci
lité dans les transactions. On semblait avoir
oublié ici, qu'il y a eu de désordres l'occasion
de la cherté des grains en certains endroits.
L'approvisionnement était ordinaire. Il y a eu
de ces conservateurs dont les actes sont sans i environ six cents hectolitres de froment qui ont
cesse en contradiction avec les paroles; voilà, nous! été vendus lentement raison de 31 34 francs