JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
ft 1.493. 14" Année.
Jeudi, 12 Octobre 1954.
Vires acquirit eundo.
Chronique politique.
ABONNEMENTS: Yphes (Araneo), par trimestre, S francs 50 c. «-Provinces, 4 francs. I Le Pbogrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
INSERTIONS Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne 50 centimes. être adressé 1 éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
ïpues, 11 Octobre-
Depuis tantôt un mois, on remarque une
recrudescence de fanatisme dans les rangs de
la presse cléricale. C'est qui imprimera le
plus d'injures; c'est une course au clocher parmi
les feuilles religieuses pour arriver au débit de
la plus belle homélie sur les mangeurs de petits
enfants, qu'on qualifie de franc-maçons, les
affreux drôles qui osent se dire libres-penseurs
et les libéralistes, qui ont l'insigne audace de ne
pas fléchir la tête devant les ordres et la volonté
de l'épiscopat, transformé en une coterie poli
tique.
On dirait que le parti rétrograde estime que
le courant politique pousse la nef réactionnaire,
car dès que le despotisme a ressaisi une par
tie de son influence sur le vieux continent,
la réaction a cru le moment venu de développer
successivement tout un réseau de mesures qui ,en
Belgique, même sous l'empire de la Constitution
libérale de 1830, doit énerver toute opinion
noble et généreuse, pour ne laisser fleurir que
Ce despotisme louche et astucieux, produit par
l'union assortie du jésuitisme et de l'absolutisme.
Un plan a été formulé pour ressaisir les richesses
du bon vieux temps en faveur des corporations
religieuses, sous prétexte de liberté de la charité.
De celte façon, le parli clérical gouvernerait le
domaine matérielet par l'enseignement, il
régenterait le domaine intellectuelLa conven
tion d'Anvers sous des formes très-anodines,
permettra si elle est acceptée par les adminis
trations communales, d atteindre indirectement
le but de l'ambition cléricale, but qu'on n'a
jamais renié, mais qu'on a quelquefois prudem
ment déguisé, de crainte d'effaroucher l'opinion
publique dont on ne peut avoir bon marché
qu'en la trompant.
Qu'on en convienne, ou qu'on le nie, toutes
les conquêtes de 1789 sont mises de nouveau
en question. Le clergé romain, asservi par le
jésuitisme, est l'âme de cet assaut donné la
société régénérée après une lutte terrible et qui
a coulé bien du sang et des larmes. Ce n'est
pas que nous craignions de voir réussir les plans
du parti réactionnaire. Jamais la civilisation n'a
reculé, et malgré l'abus de la force et la hideuse
Inquisition, elle n'a cessé de faire des progrès.
Mais il y a s'étonner de voir ceux qui se
qualifient de conservateursmontrer aussi peu
de sagesse et de retenue. Us ne peuvent ignorer
que Ce que les nations ont conquis la longue
et après des luttes sanglantes, ne leur sera jamais
subrepticement enlevé pour longtemps, sans
soulever une résistance légale ou brutale, d'après
les moyens de compression, dont l'abus de la
force ou le despotisme se servira Jetez les yeux
sur la situation de presque toutes les nations
de l'Europe, et vous verrez que de tous côtés,
ce sont les soi-disant conservateurs qui cher
chent, sous prétexte de combattre les mauvaises
passionsdominer partout, ils se sont tant
recriés contre les révolutionnaires de toute cou
leur et de tout acabit, sous prétexte de con
server ce qui existait, pareequ'il devait arriver
pis, et aujourd'hui ils se font anarchistes leur
lour, pour renverser ce qu'ils ont voulu main
tenir, qua/id ils le croyaient de leur intérêt.
Nous apprenons que M. le ministre de l'in
térieur vient d'allouer un subside de 750 fr.
l'Association agricole de notre arrondissement,
pour l'aider faire face aux dépenses que
nécessitent les différents concours organisés par
les soins de la société.
Un subside de 100 francs vient d'être alloué,
litre de subside, sur les fonds provinciaux, en
faveur de l École dominicale de Langemarcq.
VILLE D'IPRtS. Co.vhell COUVIII.l'ai..
Séance publique fixée au Jeudi12 Octobre 1854,
neuf heures et demie du matin.
ordre du jour
1* Examiner les observations présentées par
l'autorité supérieure sur les règlements nouveaux,
introduisant des modifications pour le concours des
bestiaux, pour les heures d'ouverture et de ferme
ture et pour le droit d'entrée des portes de la ville.
a* Statuer sur une demande de peosiou viagère,
réclamée par un employé communal, aux termes
de l'art, n de l'arrêté royal du a5 Mars 18+8.
3° Émettre un avis sur une demande eu auto
risation pour établir un dépôt de guano et de chaux
sur des terrains situés près de la station.
4* Examiner, et approuver s'il y a lieu, le
budget du Collège communal pour l'exercice i855.
5* Régler le compte communal pour i853.
On lit dans le Moniteur belye, d'hier matin
Un courrier est arrivé hier de Côme. Le Roi
souffrait encore de l'indisposition qui l'a retenu
Râle. Cette circonstance letai dera son retour en
Belgique, dont l'époque ne saurait être fixée dès
présent, a
Le comte de Flandre est le seul membre de
la famille royale qui soit venu en ville avant-
hier. S. A. R. est arrivée 3 heures et est
retournée au château de Laeken vers 5 heures.
Le prince s'est promené pied.
Une indisposition relient Laeken S. A. R.
le duc de Brabant. La duchesse de Brabant et
la princesse Charlotte ne quittent pas le château
de Laeken.
La mort du maréchal Saint-Arnaud, com-
poud. De cette sot te, ajoute le Journal de Saint-
Pétersbourgnos commerçants se défirent de tout
suif, non sansaratilage, et les événements politiques
fuient sans influence sur le mouvement du com
merce. Notre suif arriva en-Angleterre, mais par
une autre voie; les Anglais le paieront beaucoup
plus cher que lorsqu'ils l'achetaient chez nous.
Voilà un des avantages obtenus par l'Angleterre la
suite de la déclaration de guerre.
Le gouvernement russe a une foule de ces petites
consolations, et ses journaux les enregistrent avec
soin. Malheureusement pour lui,énumération faite,
toutes ces compensations ne l'indemnisent pas seu
lement de la perte de Ëomarsund. Jugez si Sébas-
topol venait succomber!
La guerre devait gêner considérablement l'indus
trie cotonnière daus l'empire Russe. Aussi, a-t-on
annoncé a diverses reprises, et ces jours passés en
core, la faillite de plusieurs manufacturiers de Mos
cou et d'ailleurs. Le Journal de Saint-Pétersbourg
s'efforce de prouver aussi quecette matière première
ne manquera pas aux fabricants. Il nous apprend
qu'elle leur arrive par le Turkestan, et signale la
date du 19 août, un nouveau grand transport arrivé
de Khiva Samara. La marchandise, dit-il, a été
déposée en attendant sou expédition ultérieure sur.
les rives du Volga.
Une dépèche de Madrid, du 1" octobre, annonce
que de graves désordres ont éclaté Malaga
Logrorio et Jaen. Une conspiration républicaine
aurait été décou verte Madrid, .la suite de laquelle
l'infant don Henri, frère du Roi, aurait été exilé aux
Iles Baléares.
Cet infant était rentré Madrid après la révo
lution, et il s'était empressé de se faire immatriculer
comme simple garde, dans la garde nationale.
Le bruit a couru Madrid que la Reine voulait
abdiquer et sortir du royaume avec sa fille. Cette
grave nouvelle ne se confirme pas.
Il en est autrement des bruits relatifs un mou
vement carliste. Il est avéré que des bandes appar
tenant ce parti, ou en prenant le nom pour se livrer
au brigandage, ont paru en Catalogne. Le capitaine
général de Barcelone annonce officiellement la dé
faite de l'une d'elles et la mort de son chef, nommé
Cargol.
Nous avons tenu pour inexplicable dès le premier
jour, la prise de Séhastopol. Depuis, les dépêches
qui pleuvaieril de toute part pour confirmer la nou
velle, n'avaient que faiblement ébranlé notre con-
ua uiui t uu iiini et. liai voiui-ai llrlUU, UUHI" j»
r 1 1 viclion, et tandis que tous les journaux peu près
mandant supérieur des armees alliées dans e J - JV
n r 11/ i tenaient le tait pour constant, nous persistions dans
Levant, est confirmée. Il était ne en 1H01, et n08 doutes.
elail âge par conséquent de 53 ans. Il avait etej Le gouvernement français lui-même fait annoncer
atteint Varna dune fièvre pernicieuse et du'officiellement, que l'Europe entière, commencer
choléra par deux fois. Il n'avait pas voulu
abandonner son commandement. C'est le 29
septembre, en mer, qu'il a succombé.
par lui, a été mystifiée par le télégraphe électrique.
Ce qu'il y a de particulier dans cette affaire, c'est
que le télégraphe, qui avait menti le premier jour, a
persisté mentir les jours suivants. Il avait annoncé
d'abord un fait faux; il en a ensuite donné les détails
avec une audace vraiment incroyable. Avant-hier
encore, le Times publiait, et tous nos confrères
avaient la bonhomie de produire une dépèche de
Du 8 Octobre au ff inclus.
Le Journal de Saint-Pétersbourg contient des
renseignements sur le commerce des suifs, pour j Vienne, où il était dit Le a3 le fort Constantin a
prouver que la guerre en ce point n'a fait aucun tort j» été détruit; le 34 tous les forts et redoutes qui
la Russie. H importe qu'il s'élabore une énorme environnent Sébastopol, toutes les batteries et
quantité de suif dans les neuf fonderies de Samara. l'arsenal étaient occupés par les alliés. Les dra-
Ci-devant, Ce suif trouvait sou débouché par la peaux alliés flottaient sur la tour de l'église de
Baltique. Pour la navigation de cette année, il en[» Saint-Vladimir, etc. Et dans tout cela pas un
avoit été fondu 45o,000 pouds, valant près d'un mot de vrai.
Les correspondances particulières ne sont pas
demeurées en teste avec le télégraphe. Nous trou
vons aujourd'hui même, dans la Prsss* de Vienne,
vapeur jusqu'à Tver et au-delà parle Volga. Puis'une lettre dont l'auteur explique pourquoi Sébas-
ellefut transportée sur roues jusqu'à la frontière do topol est tombée si vite c'est que l'amiral Hamelin
Prusse. Le transport était payé 3i cop. d'arg. par était entré dans l'avant-port avec les navires hélice
million de roubles, La guerre déclarée, celte mar
chandise fui expédiée par le Volga Ryhin.sk. De
Rybinskon I expédia sur de petits bateaux