Chronique politique. Le Sénat a adopté le traité avec le Mexique et la coaventiou littéraire avec la Grande-Bre tagne. Vers deux heuresne se tiouvant plus en nombre, il s'est ajourné mercredi, 2 heures. Le Messager de Garni dément, en ces termes, ce que disait l'autre jour le Nouvellisteau sujet de l illumination qui a eu lieu l'occasion de la proclamation du dogme de l'Immaculée-Con- ception Le tiers de la ville n'était pas illuminé, et si nous voulions citer des noms propres, on verrait que parmi ce tiers se trouvent beaucoup de personnes aussi distinguées par leur attache ment leur religion que par leur position sociale. Toutes les sociétés de la place d'Armes avaient suivi I exemple de cette partie toute d'élite de la cité qui s'est abstenue. Du 94 Décembre au 97 inclus. Un oit-mbre catholique, M. Reichensperger, et M. de Vincke ont soutenu que le moment élait très-fa vorable pour une adresse. Ce dernier a ajouté qu'on ne voulait pas d'adresse pour que l'opinion du pays ne lût pas connue. Ma piédiction, du reste, a-t-il ajouté, s'est de nouveau accomplie. Le B avril, j'ai dit que lorsqu'on aurait les 3o millions qu'on nous demandait, ou nous contesterait la compétence des questious extérieures. C'est ce qui arrive. Sans doute, lorsque la nécessité d'un nouveau crédit se fera sentir, on nous rendra la compétence. (Hila rité.) La motion de M. de Vincke a été rejelée par 170 voix contre 112. La majorité s'est formée des diffé rentes fractions de la droite, avec laquelle out voté nombre de Polonais. Après ce vote est venue la discussion sur le projet d'adresse de M. de Belhmaun-Hollweg. L'honorable membre, en développant sa proposition, ayant dit qu'il fallait que la Prusse entrât dans le concert eu ropéen, M. de Gerlach, de l'extrême droite, lui a répondu en ces termes La Prusse n'est pas en dehors du concert européen; elle conserve de bons rapports d'amitié avec la Russie, (Écoutez A gauche, interruption,) Est-ce que ta Rus sie n'est pas européenne? La Russie, dont le territoire est presque aussi grand que celui du reste de l'Furope, dont la souveraine est la sœur de notre Roi, dont l'héritier présomptif est le pelil-Gls de Frédéric-Guillaume est-ce que la Russie ne fut pas européenne en 1813 et en 1848, alors qu'à Vienne, Paris et, hélas aussi Berlin, on était fort peu européen. En définitive, M. de Belhmann a retiré sa propo sition d'adresse, qui ne pouvait aboutir, du reste, après le rejet de la proposition de M. de Vincke. Nous l'avons dit, les séances du Parlement anglais qui ont suivi l'ouverture de la session ont été une manifestation des plus magnifiques de la beauté du gouvernement parlementaire. La Diète de Brunswick, ouverte récemment, a adopté dans sa séance du 8 décembre, en réponse au discours d'ouverture, une adresse dans laquelle elle recommandait au gouvernement de prendre parti pour les puissances occidentales contre la Rus sie. Le duc de Brunswick, sans même attendre d'a voir reçu cette adresse, y a répondu en ajournant la Diète au 13 février. La dépèche de Copenhague qui nous avait fait connaître la composition du nouveau ministère da- pour nous faire rire après un joyeux souper; une farce de Gantier Garguille, ou la pasquinade du Soleil levant, représentée par Gros-Guillaume.'... Mon cher Bcllcrose, je suis las de ces choses-là. C'est cela, reprit Bcllerose, nous t'ennuyons présent. Tu n'étais pas si lier, il y a un mois, quand je te conduisais aux Pois piles, en compagnie de quelques clercs de la Bazoche Mais depuis qu'on te surprend soupirer sous la fenêtre de quelque dulcinée mystérieuse, je ne te reconnais plus, je le renie! Je fais G des amours que le guet vient interrompre Bcllerose, dit Charles d'un ton sérieux, crois-moi, je n'ai ce soir cœur rien. Ma conduite fait gémir mon père, elle désole Mariette. Demain, oui, demain, je partirai cl tu n'entendras plus parler de moi ajouta Charles avec un soupir. Laisse donc! avec ta Ggure l'on est toujours sûr de réussir; tu as la mine d'un prince! Tiens, c'est ce que me disait tout l'heure encore le capitaine La Ripaille, qui s'y connaît. Voilà un gaillard qui ira loin! alSrmait-il devant la belle Maguelonne, le premier sujet de notre troupe. Tu ne connais pas Maguelonne, je le parie. Et que me fait Maguelonne? C'est possible; mais elle m'a rudoyé cause de loi. Elle l'a vu l'autre soir, quand je représentais le prince Orondate. Quel magniGque cos tume! J'avais des bottines dentelles de Frise cl un nois était iuexacte. Ce n'est pas le comte Moltke- Bregentweld, qui est premier ministre, ni le bailli Slockfielh, qui est ministre de l'intérieur duSchles- wig: le premier de ces deux départements n'a pas encore de titulaire, et M. Bang, ministre de l'inté rieur, le dirige provisoirement. C'est M. Rasslœffen qui est titulaire du second. Le portefeuille de la justice est échu M. Scheel, et non au'conseiller Siinony, et enfin celui de la marine au commandeur Michelson, et non l'amiral Mourier. Chez nos voisins, on calomnie le gouvernement ptrlementaire. C'est tout simple de la part des amis du gouvernement impérial. C'est moins compré hensible de la part des journaux légitimistes, car enfin, la Restauration s'est passée tout entière sous ce régime, et elle y a trouvé des phases brillantes. 11 est même permis de croire que si elle avait pu être sauvée, elle ne l'aurait éië que par là. Quoiqu'il eu soit, voici un de ses organes les plus convaincus qui se sent ému comme nous, au speciacle des dis cussions du Parlement anglais et qui vient résipis se n ce. Oui,l'£7/»o/i (l'ancienne Quotidienne)constate que la liberté desopinions au Parlement, n'en exclut pas un sr ntiiueut commun de patriotisme, et que l'Europe va lui devoir de bien connaître sa situation propre, au milieu des circonstances qui peuvent déterminer une paix solide ou une guerre générsle. La feuille légitimiste rend hommage au principe de la discussion. II ne sortira pas aisément, dit-elle, des besoins et des habitudes de la société moderne. Puis, revenant sur son passé et faisant un examen de conscience, elle s'accuse d'avoir été excessive dans ses auathèmes contre le régime parlementaire. Nous en avons maudit les abus, dit-elle, et, selon notre caractère connu, nous n'avons pas gardé assez de calme pour le juger dans sa nature et dans ses lois. Le mot même de parlement a servi fausser la nation d'un mode de gouvernement qui devait être une représenta tion et dont on a fait un partage. Ce n'est pas le partage qui constitue une nationmais c'est la représentation de ses droits qui la rend indépendante et forte. Nous, d'un même anathème, nous avons condamne la représentation et le partageet c'est cette confusion qui doit désormais nous apparaître comme une surprise. «Aussi, profitons de la lumière qui nous vient de l'Angleterre; non que ses exemples soient en tout les meilleurs, mais ils peuvent n'être pas inutiles, s'ils nous apprennent bien juger nos ëtourderies. L'article d'où nous venons d'extraire ces lignes, est de M. Laurentie, depuis longtemps rédacteur en chef de {'Union, et l'un des légitimistes les plus constants qui soient en France. Son aveu est des plus remarquables et méritait d'être signalé. Le gouvernement prussien vient de présenter la seconde Chambre, un projet de loi d'après lequel la première Chambre prendra le nom de Chambre des Seigneurset la seconde celui de Chambre des dépu tés. Les deux Chambres prendront la dénomination commune de Diète générale du pays. La première Chambre ne pourra délibérer qu'au nombre de 60 membres au moins. Une dépèche de Munich, publiée parla Gazette <TAugsbourg, annonce que le roi Louis de Bavière a élé frappé le 14, Darruvtadt, d'un coup d'apo plexie. Une dépêche subséquente dit que l'état du Roi s'est amélioré. Le Times nous apprend que le ministère anglais est menacé dans son existence. 11 paraît que la Chambre des communes est disposée rejeter le bill sur l'enrôlement des étrangers et le ministère eri fera une question de cabinet. L'amiral Napier et la partie de la flotte qu'il ra mène de Kiel sont arrivés Spithead pourpoint sang de bœuf. Tout le monde me trouva éblouissant oui, mais Maguelonne n'eut, tout le temps de la comédie, des yeux que pour toi... Ma parole d'hon neur, lu me fais du tort, c'est moi qui devrais partir; demain, je déserterai la troupe! La bonne folie. Écoute doue, nieras-tu que je suis un homme de grand air, et me trouverais-tu d'aventure, quelque défaut? Je suis un miroir d'élcgance de la tête aux pieds, aiouta Bcllerose avec emphase; l'astre de la comédie, c'est inoi. Quand je ne joues pas, tu le sais, il n'y a pas de quoi payer les chandelles?... Mais je suis modeste, je me re tire devant tes innombrables perfections. Quel est donc ce jeune seigneur si bien fait? a demandé Mague lonne dès qu'elle l'a vu. Il parait bien riche, ajouta Circé, notre chanteuse. Comme on devine en lui le gentilhomme, a continué la tendre Olympe. Et moi, pen dant ce temps, je déclamais les vers d'Orondatc, les re- grattiers et les laquais ont seuls déchaîné le brouhaha Je devrais t'en vouloir, mais je ne m'en sens pas le cœur. Seulement, rassure-loi, je ne te mène point quelque comédie du jour nous jouerons ce 6oir, mais c'est au lansquenet que je veux te voir jouer. Tu es annoncé, partons [La suite au prochain n'.) La Prusse a reçu communication du traité du 1 décembre, et elle a élé invitée J lui donner son ad hésion. Cette adhésion sera refusée, s'il faut en croire une dépêche de Vienne en date du 18 mais le cabinet de Berlin nouera des négociations particu lières avec la France et l'Angleterre. Dans sa séance de lundi, la Chambre des lords a volé définitivement le bill sur l'enrôlement des étran gers. Le bill a élé porté la Chambre des communes. M. D'Israëli a annoncé qu'il le combattrait ou trance, et ces paroles ont été couvertes d'applaudis sements. Le bill sur la milice a été discuté en comité le même jour, la Chambre des communes. Lord Pal- merstoti a déclaré qu'il acceptait un amendement d'après lequel les trois quarts des régiments seront envoyés au dehors, et l'autre quart restera dans le pays- La troisième lecture du bill a dû avoir lieu. Son adoption n'est pas douteuse. Lord Aherdeen a annoncé que le Parlement s'a- journerait au 33 janvier, une fois les deux bilts votés. Les dernières nouvelles d'Athènes sont du 7 dé cembre. Le choléra qui a cruellement décimé la ville, y diminuait sensiblement, et la population frappée de terreur jusque là, commençait se ras surer et reprendre ses affaires accoutumées. La session du Congrès américain a été ouverte le 4 décembre Washington, Nous possédons aujour d'hui le message du Président; il est très-dévéloppé, comme decouturne, mais très-rassurant, mêmeà l'é gard de l'Espagne. t> Le gouvernement des Etats- Unis, dit M. Pierce, essentiellement pacifique, est prêt repousser l'invasion par la force spontanée d'un peuple patriotiqueei n'entretient pas de moyens d'agression étrangère. Ces considérations devraient faire taire toute crainte de nous voir porter atteinte aux droits ou la sécurité des autres Etats. Nous savons par une dépêche deSébastopol du i3, que rien d'important ne s'y était passé depuis les dernières nouvelles. Une très-forte dépréciation des fonds publics a si gnalé encore une lois la Bourse de Pari» du tg. Cette baisse est remarquable après celle de» jours précé dents. Elle est due au nouvel emprunt dont il est question très-sérieusement.Son fclùffresera, dit-on, de 400 5oo millions. Annonce que le projet se trouve en ce moment soumis aux délibérations du conseil d'Etat. La crise ministérielle en Angleterre entre aussi pour quelque chose dans les appréhensions de la Bourse. On n'y comprend pas plus qu'ailleurs pour quoi lord John Russell veut faire une question de cabinet du bill relatif aux enrôlements d'étrangers. Ce bill a été combattu la Chambre des lords par des considérations d'un grand poids. Lord Derby et les autres membres de 1 opposition qui veulent une guerre énergique aussi bien que le ministère, ont fait remarquerque le billétaii uuesorted'aveu d'impuis sance de la part de l'Angleterre. Ou le bill ne signifie rien, ou il signifie que le ministère 11e croit pas pou voir mener la guerre fin, sans le secours de quinze mille étrangers. Ce sera là, ont dit les orateurs op posants, un grand encouragement pour la Russie, car si après une première campagne, l'Angleterre en est h ce point, que sera-ce si la guerre se prolonge La Chambre des lords a réduit lecontingent étran ger de i5 mille <t 10 mille hommes, et lord John Russell persiste croire que ces dix mille hommes sont indispensables. Cela n'est pas admissible, et il est permis de soupçonner que cette question er» cache une autre. L'Angleterre a si peu besoin de dix mille étrangers pour faire la guerre,que de l'aveu de lord John Rus sell, la France s'est toujoursdéclarée prête envoyer sur le théâtre de la guerre, autant de troupes que les moyens de transport pourraient le permettre, et que jamais le gouvernement britannique n'avait eu l'idée d'allouer pour cela des subsides la France. Cette déclaration, faite a va 11 t-hier au soir la Chambre des communes par lord John Russell, a été accueillie par des applaudissements. Un journal français prétend que l'empereurd'Au- triche ne porte plus aucune décoration russe. En revanche, Berlin, la fête de l'empereur-de Rus sie a été célébrée le 18, par un grand dîner donné la Cour. La veille, l'ambassadeur de Russie, M. de Budberg, avait donné la même occasion uti grand dîner où assistaient les ministres, un grand nombre d'officiers supérieurs et le corps diplomatique, h l'exception des ambassadeurs des puissances mari times et de l'envoyé turc. Le président du conseil, M. de Manteulfel, a porté la santé de l'empereur de Russie.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 2