.1011! VU D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
HP 1,542. 15" Année.
Dimanche, ÎO Février 1856.
Vires acquirit eundo.
ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50c. PnoviNCES,4francs.
INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes.
Le Pbocbês paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerné le journal doit
être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
Ypres, 9 Février.
C'est très-ennuyeux pour nos lecteurs, de
nous voir revenir toujours au même sujet. Mais
c'est encore plus ennuyeux pour le public de
devoir supporter dépravés inconvénients signa
lés l'autorité supérieure, qui ne s'empresse pas
du tout d'y faire droit. Nous devons encore
nous élever très-énergiquement contre le désor
dre et l'anarchie qui régnent dans le service du
chemin de fer et des postes. Il est incroyable
qu'après toutes les plaintes qu'a soulevées la
récente réorganisation ou plutôt la désorgani
sation Ae tous les services, l'administration fasse
la sourde oreille, absolument comme si les re
lations, les habitudes, les communications du
public étaient matières expériences pour cer
tains directeurs du railway national. Nous ne
voulons pas faire remonter jusqu'au chef du
département des travaux publics notre juste
mécontentement il n'est que l'éditeur respon
sable des sottises d autrui. Mais en attendant
les populations souffrent d'un semblable désor
dre et, nous le disons hautement, depuis plus
de trente ans, le transport des dépêches ne s'est
fait d'une façon aussi déplorable. Le premier
courrier n'arrive que vers neuf heures du malin
et il est dix heures et demie passées, quand la
distribution est terminée. Ce sont les lettres et
journaux qui, arrivés le soir Courtrai, y ont
reçu l'hospitalité pendant la nuit. Une lettre
mise la poste Bruxelles huit heures du
matin, n'est remise Ypres que le lendemain
onze heures du matin et a besoin pour faire ce
trajet de vingt-sept heures de temps.
Autrefois les facteurs de la poste rurale pou
vaient se mettre en route 7 heures du matin,
et dans le même jour, on pouvait répondre
une lettre reçue par le retour du courrier;
cette manière de traiter les affaires est abolie,
il faut, comme il y a trente ans, deux jours francs
quelqu'un qui demeure dans une commune,
pour répondre une lettre. Cet incroyable
gâchis se perpétue par l'entêtement de l'admi
nistration après avoir été intronisé par la sot
tise.
Il est assez singulier que l'avènement au pou-
voirdeshommesrfe/'orrfre,agrémentdont le parti
clérical revendique le monopole, a pour résul^
tat efficace d'amener le désordre et que les ser
vices publics ne sont jamais plus en souffrance,
que quand les hommes d'affaires de l'épiscopat
gèrent les intérêts de la Belgique.
A dater de demain Dimanche 10 Février,
les matinées musicales données par l'excellente
musique du 2° régiment, dans les salons de
l'Hôtel-de-vilIe, seront reprises. Elles ont été
interrompues deux fois de suite, cause des
représentations données au théâtre et dans le
but de ne pas nuire aux spectacles donnés au
profit des indigents.
Nous engageons vivement toutes les personnes
qui aiment faire une œuvre de charitétout
en se permettant une honnête récréation, as
sister ce concert, dont voici le programme
i. Les médailles d'or (Gurtner).
a. Fantaisie sur Giralda (Thomas).
3. Scottisch (Blomm).
4- Fantaisie sur Magbcth, par Allart. (Verdi.)
5. Valsa (Straus).
Nous faisons suivre ici des nouvelles sur un
phénomène météorologique qui a été remarqué
ici Dimanche soir, vers huit heures.
Dimanche dernier, 5 février, vers huit heures et
demie du soir, un météore lumineux a éclaté au-
dessus de la ville de Namur, et un1 journal de cette
ville le décrivait dès le lendemain en ces termes
Au moment où ce globe de feu se fit remarquer
par la vive clarté qu'il projetait, il se trouvait en-
dessous de l'épée d'Orion. Sa grandeur était un peu
plus petite que celle de la lune eh son plein sa cou
leur était bleue et sa traînée, de même couleur, oc
cupait une longueur d'environ 2o". La direction de
son mouvement était du S.-E. au N.-O., sous une
inclinaison d'environ 45 degrés avec la verticale.
a Au moment de l'explosion, le bolide devint
rouge de feu, et sa queue rouge, au lieu de s'effiler,
s'étendit en forme d'éventail très-court, projetant
une multitude de petites étoiles rouges.
«Le bolide lui-même se rompit alors en quatre
ou cinq fragments plus gros, et fit entendre quatre
ou cinq explosions successives, produisant un bruit
comparable celui de la décharge d'un pistolet.
Ce météore a été aussi remarqué Bruxelles, la
même heure, et nous voyons par les journaux fran
çais, qu'il l'a été également Vatenciennes, Paris,
Rouen, jusqu'il Angers. Voici ce. qu'on écrit d*
diverses villes
Valenciennes, 4 février.
Hier soir, vers huit heures un quart, un météore
assez singulier s'est produit dans le ciel et a été
aperçu par un grand nombre d'habitants de notre
ville. Une étoile filante se détacha du ciel et pro
duisit dans l'espace un zigzag lumineux pareil
celui de l'éclair. Ce zigzag prit bientôt l'apparence
d'une longue queue de comète adhérente l'étoile,
d'où s'échappèrent presque instantanément quatre
ou cinq boules d'un feu rouge de ladimension d'une
grosse pomme. Peu après, ces météores éclatèrent
en produisant une clarté éblouissante, et l'étoile
disparut.
Rouen, 4 février.
Hier, vers huit heures du soir, dans la direction
du couchant, le cielétaitsillonné de très-vifs éclairs.
Le froid, assez intense de l'atmosphère, semblait
exclure ce genre d'illumination, réservé aux ar
deurs de l'été.
Angers, 4 février.
Hier au soir, vers huit heures, un magnifique
météore, semblable un globe de feu, a traversé
l'espace au-dessus de notre ville. Le ciel entier était
illuminé.
On lit enfin dans la Patriede Paris
Avant-hier4,& huit heures du soir, un météore
boréal s'est manifesté dans la direction du Jardin-
des-Plantes et est venu se perdre du côté de l'Hôtel—
de-Ville. Celte apparition a duré vingt-cinq trente
secondes. Il avait d'abord une couleur d'un rouge
éclatant qui a pris ensuite une teinte bleuâtre,
Il est rare quede semblables météores soient aper
çus simultanément de points aussi éloignés, ce qui
prouve que celui-ci était une très-grande distance
de la terre.
P. Si. Les journaux français d'aujourd'hui an
noncent que le météore a été aussi remarqué Dijon
et Evreux.
Un arrêté royal du 31 janvier 1856, porte
que, par modification l'arrêté du 27 octobre
1855, l'emplacement et les limites de perception
des barrières établies sur les routes d'Ypres vers
Bailleul par Locre, sont fixés ainsi qu'il suit
D'Ypres Bailleul par Pickebuseh et Locre
(barrière de Dickebusch) jusques 500 mètres
de part et d'autre du point de la chaussée qui
est traversée par le chemin de terre de Kemmel
Vlamertinghe; d'Ypres Bailleul par Dicke
busch et Lopre (barrière de Soleil) jusquçs
500 mètres de part et d'autre d'un point pris
5,000 mètres de la barrière précédente.
Jeudi, la Chambre des représentants a repris
ses séances elle a continué la discussion sur le
chapitre du budget de l'intérieur, relatif aux
haras de l'État.
On écrit de Paris, la Gazette de Cologne4
février
Aux Tuileries règne toujours la ferme persu
asion^ que les conférences auront un bon résul
tat. L'empereur ç'esl prononcé dans ce sens. On
espère la paix avec d'autant plus d'assurance,
que l'on sait,que même avant l'acceptation russe,
il y a eu certaines négociations entre les cabinets
de Paris,el de Saint-Pétersbourg, qui rendaient
la paix plus que vraisemblable. Ou fait sou pos
sible pour hâter l'ouverture du congrès.
La Russie aussi parait manifester beaucoup
d'empressement, et d'après une dépêche télé
graphique de Saint-Pétersbourg, le comte Or-
Jqff et le baron de Brunnow ont déjà quitlé la
capitale russe pour se rendre Paris. La célèbre
diplomate russe, la priucesse Lieven, qui avait
quitté Paris par suite de la guerre, y est rentrée
depuis trois jours.
Des avis de la mer Noire, portent que des
masses considérables de navires se rendent vers
les ports du Danube et de la Bessarabie pour y
charger des grains. Aussi, les prix de ces den*
rées, qui étaient très-bas, ont monté de beau
coup, écrit-on d'Odessa, dès que l'on a eu
connaissance de l'acceptation des propositions
de I Autriche par la Russie. On doit donc s'at
tendre de forts arrivages dans les ports fran
çais de la Méditerranée, vers le mois d'avril.
L'on sait par les nouvelles des ports prussiens
ou danois de la Baltique, que la baisse y est,
par contre, très-forte sur les céréales. C'est que,
dans le nord de l'Allemagneles prix n'ont été
guère moins élevés que chez nous. La baisse
sur le froment est de 25 °/0, et cependant per
sonne ne veut acheter ce prix pour prendre
livraison en marsc'est dire la reprise de
la navigation. De fortes quantités ont été vai
nement offertes de pareilles conditions sur le
marché de Hambourg.
Comme, du reste, aucun obstacle sérieux ne
semble devoir s'opposer la conclusion de la
paix, il est présumer que vers le mois de mai,
le prix des denrées «era descendujusqu'à la va
leur normale. Ou devra bien admettre dans ce
cas que le commerce des céréales était devenu
un véritable jeu.
Un de nos médecins les plus distingués, M.
Parigot, vient de faire paraître un travail 6ur
l'aberration de la volonté humaine dans les
crimes et délits commis par les aliénés: cet ou
vrage traite de l'un des points les plus difficiles
de la médecine légale, en même temps qu'il est
d'une haute importance pour les philosophes.