INTÉRIEUR.
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prescrites pour garantir le secret des votes dans le
choix des candidat* et les nominations aux emplois,
vous éclairera suffisamment sur Te droit de déléga
tion attribué une personne déterminée d'une des
principales attributions des Conseils communaux.
Quant au règlement, il nous est impossible d'y
donner notre adhésion, et par conséqueut d'en pro
poser l'adoption au Conseil.
Nous le croyons peu compatible avec l'art. 8 de la
loi du l'juin i85o, par les stipulations qu'il ren
ferme et par celles que l'on a omis d'y inscrire.
Nous le croyons peu compatible avec la dignité de
l'administration communale par les précautions que
l'on prend contre elle et par la défiance que l'on
témoigne des fonctionnaires placés sous sa surveil
lance.
Nous justifierons notre opinion en vous commu
niquant les observations que nous a suggérées l'exa
men attentif des principales dispositions de ce
règlement.
Art. a. L'établissement étant fréquenté par des
élèves dont la grande majorité professe le culte
catholique, l'enseignement y est donné pour toutes
les classes par un ecclésiastique nommé parle chef
du diocèse et admis par le gouvernement.
Nous croyons que décider priori que les élèves
catholiques seuls recevroiiQ'enseignement religieux
dans le collège est une interprétation trop étroite
de l'art. 8, qui n'a pas distingué entre la religion
catholique et les autres religions, qui a prescrit, au
contraire, d'inviter les ministres des cultes.
Si les parens catholiques peuveut réclamer de
l'administration une instruction religieuse pour
leurs enfans, pourquoi les parens appartenant b
d'autres cultes n'useraient-ils pas du même droit,
et quelle raison, en présence du texte formel de la
loi, pourrait-elle leur donner s'ils étaient en droit
de lui reprocher d'avoir invité les ministres catho
liques donner l'enseignement religieux et d'avoir
non-seulement omis d'adresser cette invitation aux
ministres des autres cultes, mais d'avoir prononcé
leur exclusion dans un règlement d'ordre adminis
tratif, en violation flagrante de la loi?
Cette prééminence accordée un culte est humi
liante pour les autres; elle est de nature susciter
des conflits entre les élèves, froisser (es familles
qui, en plaçant leurs enfans dans les écoles publi
ques l'entretien desquelles elles contribuent, ont
le droit d'exiger qu'ils s'y trouvent sur un pied
d'égalité avec leurs condisciples. Mais, objecte-t-on,
le clergé catholique condamne les écoles mixtes, et
il refusera son concours si on ne s'engage pas in
terdire l'enseignement des autres cultes?
Cette prétention est particulière au clergé catho
lique belge; elle ne s'est jamais produite eu France.
Sous la Restauration même, et alors que le clergé
jouissait d'uue haute influence, on nommait des
aumôniers et des maîtres d'études protestans dans
les collèges; on prescrivait des mesures pour assurer
l'exercice des cultes non-catholiques, aussi bien en
dedans qu'en dehors de ces établissements. Dans
l'arrêté du 39 août i85a, qui règle l'enseignemeat
religieux dans les lycées, et qui a été rendu confor
mément l'avisduConseilsupérieurdel'instruction
publique, où des évêques catholiques siègent côté
de ministres protestans, le ministre ordonne que les
mesures prises l'égard de l'enseignement c'atho-
est en Angleterre, dit Carlo Antonini il est auprès de la
duchesse de Devonshire qui a le projet d'exhumer la
colonne de Phecas au Forum. Il n'y a point de co
lonne de Phocas au Forum, dit Vascagli. Ah! fort
bien s'écria la marquise Furiiiola, voilà notre discussion
qui recommence. PourtantFelice Mattei, dit Vas
cagli...
11 fut arrêté tout court par l'orchestre qui fit explosion
un signe de la comtesse Piranese. Les musiciens
jouaient l'air de la Vestale 0 toi de mes péri/s le com
pagnon fidèle! Piranese remplit son verre, le porta ses
lèvres, en regardant amicalement Emileet le salua.
Emile fit la même chose, et sembla dire, par un signe,
qu'il avait compris cette allusion l'air de Spontiui. Les
dernières mesures de l'air furent couvertes par un bruit
de voiture et un galop de cheval. Tous les regards se por
tèrent avec inquiétude du côté de la grille. Bientôt après
Luigi vint parler bas l'oreille de Piranese.
Faites approcher, dit le comte.
Un homme couvert de poussière descendit de cheval,
cl demanda M. Emile Dutretz.
Piranese lui indiqua du doigt son ami. L'envoyé remit
un pli Emile. Emile lut et pâlit; puis ses yeux étince-
lerent, et ses joues prirent une teinte écarlatc.
Comte Piranese, dit-il, connaissez-vous cela?
Non, répondit Piranese avec un accent naturel.—Voyons
si tous le reconnaîtrez quand vous l'aurez lu. Fais
passer.
lique seront également appliquées l'enseignement
religieux descultes non catholiques reconnus.
(La suite au prochain n®.)
Mardi, le Sénat a discuté les derniers articles
du budget de l'intérieur et voté l'ensemble
I unanimité des membres présents.
A l'occasion du chapitre XIX (Beaux-Arts),
S A. R. le duc de Brabant, qui assistait la
séance, a prononcé un discours en faveur de
l'art belge et de la littérature nationale.
M. le minislrê de l'intérieur, en répondant
que le gouvernement s'associait aux vues de
S. A. R., a annoncé qu'il s'occupait de la créa
tion d'un Musée moderne, devenu nécessaire
par suite du développement qu'a pris notre
école de peinture. Cet encouragement, quoique
des plus efficaces ne s'arrêtera pas làcar de
grands travaux vont être entrepris aux palais
de Bruxelles et de Tervueren et la décoration
de ces palais fournira au duc de Brabant, l'oc
casion de s'entourer des œuvres de nos artistes,
Mardi, la Chambre des représentants a repris
la discussion du projet de loi sur les extradi
tions.
La discussioa a continuée mercredi.
Mercredi, le Sénat a ouvert et fermé la dis
cussion générale des projets de loi sur la'falsi-
fication des substances alimentairessur la
dotation du comte de Flandre, sur les frais de
déplaceqient-des conseillers communaux, et sur
divers crédils( aux travaux publics.
- 11
Mercredi, la Chambre des représentants a
continué la discussion du projet de loi sur les
extraditions.
La veille, M. Nolhomb avait prétendu qu'en
1833, dans une discussion au Sénat, M. Lebeau
avait admis comme possible l'exlraditioa d'un
Belge. Dès l'ouverture de la séance, M. Lebeau
a prouvé que l'imputation de M. le ministre de
la justice était sans fondement.
La Chambre a ensuite entendu Ml Malou,
pour le projet du gouvernement, et MM. De-
vaux, Lelièvre et Vervoort, contre. Ces trois
orateurs se sont aècordés blâmer l'obstination
avec laquelle M. le ministre de la justice sou
tient son projet. M. Devaux a ajouté que si tout
autre ministre avait présenté (a loi, moyennant
des concessions mutuelles, elle aurait été votée
dès le premier jour par toute la Chambre.
Jeudi, le Sénat a voté le projet de loi relatif
l'indemnité allouée aux conseillers provin
ciaux chargés de vérifier la caisse de retraite,
et la dotation du comte de Flandre.
Ce dernier projet a trouvé quatre opposants
MM. Van Naemen, Van Schoor, de Favreau et
Robert.
Emile lança le pli sur l'assiette de Piranese. Celui-ci lut
le billet. Il était ainsi conçu
Sa "Majesté le roi de Nopl.es, ayant appris que le
brave, officier français, M. Emile Dutretz, est Rome,
l'appelle son service, lui donne le grade de chef d'es-
endron, et le prie de partir, sans retard et sur-lc-
champ, pour joindre son corps. Les circonstances sont
graves, et le roi a besoin de bons officiers; il compte
sur M. Êinile Dutretz;fa maison royale lui fournira ses
équipements cl son costume de campagne; unechaisë
de poste est sa disposition.
De par le roi,
Le comte DÂURË,
Ce billet était revêtu du seing roval.
Voila qui m'étonne bien dit Piranese après avoir
lu le billet.
Un silence solennel, comme un pressentiment, régnait
parmi les convives,
Ah cela te paraît étonnant, dit Emile avec un sou
rire de fou. Je n'y comprends rien... Personne ici
n'a trempé dans cette odieuse trame? Persornè, je te
le jure, Emile. Vous mentez, comte Piranese, dit
Emile d'une voix de tonnerre, en se dressant de toute sa
taille. Érailc!-Émile! dit Piranese, quelle étrange
plaisanterie me Cais-lu là? Comte Piranese, vobsétes
un lâche
Et il arracha le fanon où brillaient les armes de Pira
nese et le foula aux pieds. Tous les convives »e levèrent
la fois. Les dames se sauvèrent d'épouvante vers les
■nrèa^i
Jeudi, la Chambre des représentants a con
tinué la discussion du projet de loi sur les
extraditions. Celle discussion a continuée en
core vendredi.
Le Moniteur belge du 11 mars publie 1® la
loi qui alloue un crédit supplémentaire de fr.
2,782.626-34 c. au budget du département de
la guerre pour l'exercice 1856; 2° la loi qui
autorise des transferts entre divers articles du
même budget pour l'exercice 1855; 3° la loi
qui alloue un crédit de fr. 40,546-19 c. au
déparlement de la guerre, pour le paiement de
créances arriérées, et 4° la loi qui ouvre un
crédit extraordinaire de 2,359,760 fr. audit
département pour travaux d'achèvement et
d'amélioration du matériel du génie et de l'ar
tillerie.
On assure qu'il y aura cette année trois pé
riodes de campement.
1° Tir la cible; 2° instruction des mili
ciens 3° manœuvres d'ensemble. La première
aura lieu, dacs les premiers jours d'avril; elle
se composera de sept bataillons d'infanterie. La
seconde aura lieu au commencement du mois
de mai elle se composera de sept bataillons et
des recrues des régiments et des bataillons
campés. La troisième aura lieu vers la fin du
mois de juillet; on n'en connaît pas encore la
formation.
On assure aussi que le bataillon de grena
diers en garnison Louvain, rentrera Brux
elles pour le lr avril.
Un bataillon du 2e régiment de chasseurs
pied partira d'Anvers pour le camp de Bever-
loo pour la première période.
On lit dans le Messager de Gand10 mars
a Hier malin, vers 6 heures, une compagnie
de cuirassiers a été menée par un officier
l'église des Jésuites, où elle s'est dispersée dans
les divers confessionnaux. A la fin de la messe,
tous se sont approchés de ia sainte table et ont
reçu la communion.
On écrit de Rome, le 4 mars, au Journal des
Débats
Il n'est plus douteux que le Saint-Père sera
le parrain de l'enfant qui naîtra l'empereur
des Français. Quand le Pape sert de parrain,
alors il n'y a point de marraine. On a beaucoup
répété par la ville que S. Em. le cardinal Al-
fieri irait Paris pour représenter S. S. celte
cérémonie; il parait plus probable qu il n'y aura
pas d'envoyé spécial, que le nonce remplira
cette mission.
Election» communales.
Mardi, les électeurs de Bruxelles se sont réu
nis pour élire deux conseillers communaux en
allées. Les hommes se précipitèrent entre Émile et Pira
nese. On emporta Cécilia évanouie. La seule comtesse
Piranese garda son sang-froid, et marcha vers Emile d'un
pas résolu.
Ne m'arrêtez pas ne m'arrêtez pas, s'écriait Émile
au comble de là fureur; je frappe le premier insolent qui
me retient
Et il faisait briller dans,sa main un large couteau effile
comme un poignard. Piranese était resté sa place, fou
droyé, anéanti, le front dans ses mains.
Vous qui me retenez, vous ne savez pas qu'un ordre
impérieux et sacré m'appejlc Laissez-moi partir, ou je
vous révèle des choses qui feront trembler ce sol Si le
comte Piranese veut me rejoindre, il sait où je vais.
Oui, je te rejoindrai, dit Piranese d'une voix éteinte, et
tu expireras de remords.
Personne n'entendit ces dernières paroles du comte.
Émile se précipita dans la chaise de poste, et les chevaux
brûlèrent le pavé de la voie romaine. Une heure après,
de tout ce monde en fête, i| né restait plus sur la terrasse
qu'une table dévastée, et deux personnes qui se gardaient
avec efTroi, le comte Piranese et sa femme.
Cette villa est inaudite dan? ses fêtes dit Piranese;
l'enfer est dans cette atmosphère de parfums... Madame,
vous partirez demain pour votre cjiàteau de Tolcntino,
avec ma mère et votre fille. Ce lieu est désormais inha
bitable. Moi, je vais où la fatalité m'appelle. Adieu, ma
dame, adieu.
(La suite au prochain