JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
rn° 1,554. 15e Année.
Dimanche, 23 Mars 1856.
Bulletin administratif de l'arron
dissement) dTCpres.
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Vires acauint eunao.
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ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre,
INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes.
5 francs 50 c. Provinces,4 francs. I Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
Réclames, la ligne 50 centimes. être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
Tpbe>, 99 Mars.
UN ACTE DE VASSELAGE.
L'opinion publique a été sérieusement préoc
cupée par les discussions auxquelles a donné
lieu une loi explicative de l'art. 6 de la loi sur
les extraditions. Bien que la question qui s'agi
tait, fut peu comprise et par sa nature destinée
produire peu d'effet, on ne pouvait cependant
s'expliquer, d'une façon satisfaisante, les divers
incidents qui se sont présentés. Deux réfugiés
français avaient été accusés d'avoir commis une
tentative d'assassinat sur la personne de l'em
pereur et de sa suite une demande d'extradi
tion avait été adressée par le gouvernement fran
çais l'administration belge. La chambre dés
mises en accusation dé la Cour d'appel de Brux
elles en fut saisie et, par arrêt, crut'devoir
refuser l'extradition, parce qu'en interprétant
l'art. 6 de la loi de 18?3, elle crut y rencontrer
un délit politique. Cette décision fut déférée la
Cour de cassation qui la réforma, parce qu'il
est impossible d'envisager les faits dénoncés
comme ayant exclusivement un caractère poli
tique dans le sens de l'art. 6 précité. La Cour
de Liège devant laquelle la cause fut renvoyée,
jugea conformément la doctrine de la Cour de
cassation et le gouvernement belge donna suite
la demande d'extradition poursuivie par la
justice française.
On aurait pu supposer assez raisonnablement
que le ministère belge se serait trouvé satisfait
de l'issue donnée cette triste affaire. Les MM.
Jacquin, accusés par la justice française, ont
été forcés de quitter le sol belge. Nul ne croyait
qu'il y avait lieu, de commenter par un nouveau
texte de loi, l'art. 6 de la loi de 11133 sur les
extraditions. Il n'en fut pas ainsi. Le ministre
de la justice, quelque temps de là, annonça un
petit bout de loi, afin de mieux fixer les pou
voirs du gouvernement en matière d'extradition.
L'enfantement de cet obscur projet de loi dura
assez longtemps et la presse étrangère, entre
autres la Gazette des Tribunaux en commenta
le texte ex professoavant que la Chambre en
fut saisie. n:
Nous ne voulons rien garantir cet égard,
mais il est de notoriété publique Bruxelles,
que la diplomatie n'a pas été sans action dans
l'élaboration du projet soumis la législature;
on ajoute même que des diplomates ont été mis
même de se former une opinion sur la portée
de l'œuvre ministérielle, avant le Parlement. Ce
qui pourrait faire croire, si le fait est exact,
que les lois présentées par le ministère de con
ciliation et de modération ont été élaborées
dans l'intention d'être agréables avant tout nos
voisins, ce qui est excessivement obligeant pour
eux et peu flatteur pour nous.
Le projet de loi de M. Nolhomb, examiné en
section centrale, n'est pas admis et il est rema
nié de façon mieux préciser sa portée. Mais
M. le ministre tient sa formule beaucoup plus
qu'à son poingqu'il offre périodiquement de
se faire couper dans la fougue de son éloquence,
et celte obstination engage les membres de la
gauche soumettre la question un nouvel
examen. Opposition de la part du ministre.
Cependant, le lendemain, ce personnage si
raide, devient plus flexible et ne s'oppose plus
au renvoi. Bref, la discussion de cette loi
inutile* mais faite dans lè but dé se Créer des
influences l'étranger, est tine' ridicule comé
die qui se termine par un vote de parti.
Jusqu'ici on s'est perdu chercher le mobile
du ministère dans ces débats d'une loi dont
la nécessité n'est pas/démontrée, moins qu'on
n'admette comme nécessité, le désir d'être
agréable l'étranger. Mais les allures du parti
clérical en 1852 peuvent donner la clef de cette
tactique cassante et provocatrice. A cette épo
que, au moment des élections, n'a-t-on pas
invbqué une plume de guerre pouir faire peur
aux intérêts et menacer les électeurs d'une
guerre de tarif, s'ils votaient dans le sens du
libéralisme Les élections de 1856 vont avoir
lieu au mois de Juin et il; est probable que les
motifs de cette obstination et de ces efforts pour
emporter la loi, ont leur origine dans le but de
faire peser l'influence étrangère sur le pays au
profit dn cléricalisme. C'est une politique qui
date du moyen-âge et les comtes de Flandre, te
cltergé et les seigneurs d'autre fois, y avaient
recours, pour avoir raison dés communes qui ne
voulaient pas subir leur tyrannie. Du reste, le
cléricalisme est l'allié naturel et sympathique de
tous les despolismes et il ne serait pas étonnant
qu'un pacte secret existât entre partis dont
tous les efforts tendent fausser ou confis
quer les libertés nationales.
Nous donnons le programme de la matinée
musicale qui aura lieu le Dimanche, 23 Mars
1856, midi, dans les salons de Phôlel-de-ville.
Nous ferons observer, qu'il n'y en aura plus
guère, où une partie vocale sera inscrite au
programme et on aura la bonté de remarquer
que plusieurs romances seront chantées par un
amateur qui, avec une bonne méthodepos
sède une belle voix. Nous espérons bien que
le beau monde voudra comme toujours rester
fidèle aux réunions qui, pendant tout cet hiver,
ont remplacé les concerts donnés au Jardin
public pendant la belle saison.
i* Ouverture de Tàphueuser (Wagnér).
2* Fantaisie sur dos motifs de Purizina (Doni-
zetti).
3* Romance de la Reine de Chypre (Halevy);
Cavatinede Jérusalem (Verdi), chantée» par M*;......
4* Fantaisie sur des motifs d'Âttilâ (Verdi).
I '—jii
Mercredi prochain aura lieu une des derniè
res soirées du Cercle philanthropique. Tout se
prépare pour rendre cette soirée des plus
attrayantes. Si nous sommes bien informés, M.
Crepin et plusieurs autres amateurs Lillois,;
auront encore une fois l'extrême obligeance de
se déplacer pour donner plus d'attrait celte
réunion.
Couriage, Messieurs du Cercle, dous qui som
mes venus, tout l'hiver, assister vos fêtes
charmantes, nous serons heureux de répondre
encore voire appel. Nous rirons de bon cœur,
et les pauvres ne s'en plaindroat pas.
Messieurs les entrepreneur» sopt prévenus
qu'ils peuvent prendre connaissance,, dans les
bureaux du commissariat de l'arrondissement,
des devis et cahier des charges du projet de
pavé de Vlisseghem la route de première,
classe de Bruxelles Ostende. Le devis des tra
vaux de terrassement et' de pavage s'élève
25,950 francs. L'adjudication aura lieu
Vlisseghem, le Mardi, 25 Mars prochain, 2 V»
heures de I'1Ml-UHMi
s-midi.
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\r\
Ce recueil contient déjà 39 instructions, rè
glements, circulaires, etc.
Le prix d'abonnement pour les particuliers,
est fixé fr. 2-50 par an.
Les souscripteurs pour 1856 recevront tous
les n" qui ont paru depuis le lr,Octobre 1855.
t-T
Convention: d'An ver*.
rapport se la commission administrative de (.'école
industrielle dr vekviski av conseil communal.
(suite bt fin.)
Cependant: il ne pouvait pas davantage participer
au choix des litres destinés être donnés en prix,
puisque le même art. 33 de la loi l'attribue égale
ment au conseil ide perfectionnement; mai» on le
fait inter venir dans un second choix, dans un triage
h faire parmi les ouvrages désignés par le conseil de
perfectionnement. C'est au oonlrôfe de l'œuvre de
ce conseil qu'en lui attribue le droit d'épuration des
listes qu'il a dressées.
pouvoirs;
teclion de
trée par une commission, émanation de cette auto
rité; elle1 est dirigéepar un préfet des études -qui
veille seul l'exéeytion des règlements et qui est
seul responsable des faits qui s'y produisent. Il ne
faut pas què cette responsabilité puisse s'abriter
derrière un fonctionnaire indépendant de l'autorité
communale.1 ta ne r.s.:,
Art. iï, iT.Lé préfet des études et les profes-
seurs profiteront de toutes les occasions qui se
présenteront dans leurs fonctions pour inculquer
aux élèves les principes de morale et l'amour des
devoirs religieux.
J Ils éviteront, dans leur conduite comme
R aussi dans leurs lefdas, tout ce qui pourrait con—
trarier l'instruction religieuse.
Cet article, messieurs, excité la plus Vive répul
sion aU sein de la Commission administrative; c'est,
en effet, celui qui est le pins manifestement én op
position avec l'esprilde notre Constitution, avec les
idées de tolérance dé notre population, avec la loi
du iT juin 1^85^.'," -i V-'
La Constitution déclare que tbua les Belges sont
admissibles aux emplois, q^ils ne peuvent être
contraints de Concourir iààx exercices d'uh culte.
La lei sur Tenseigriément moyen établit, comme
seules conditions d'admissibilité aux fonctions de
l'enseignement moyen, la qualité de Belge,"les giia-
dea académiques. Eh bien lé règlement de l'athé
née d'Anvers en introduit Une nouvelle, celle de
concourir aux exercices dn culte catholique.
Cette condition n'est pas formellement énoncée,
autrement l'autorité supérieure n'aurait pas pu la
sanctionner; mais elle est exprimée aussi clairement
'qu'il était permis de lé faire, sans se rendre coupa
ble d'une violation ouverte de la loi.
L'art. »l contient deux prescriptions l'une de
faire une chose et l'autre de ne pas faire le contraire.
Après avoir imposé aux professeurs l'obligation
d'inculquet leurs élèves tes sentiments de morale
et l'amour des devoirs religieux, il leur prescrit
d'éviter, dans leurs leçons et dans leur conduite,
tout ce qui pourrait contrarier l'instruction reli
gieuse de ces mèmçs élèves.