JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. S* 1,555. 15* Année. Jfeudl, VS Mars 1S5«. INTÉRIEUR. P ATA1ITE. f m i ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. Provinces,4francs. I Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit INSERTIONS Annonces, là ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. fuitl I j Ypbes, 26 Mars. M. le général Greindl, ministre de la guerre, est attendu Yjrt-es îl arrivéra Jeudi, midi. Cette bonne nouvelle s'est rapidement ré pandue, riptre population l'a accueillie avee le plus vif plaisir, on peut même dire avec joies, car ëlle n'a pas oublié, que c'est au général Greindl qu'elle doit la garnison qui se trouve eq ce moment Ypres. M. le ministre de la guerre a témoigné l'in tention que les honneurs prescrits par les décrets jne lui soient point rendus mais il ne pourra échapper aux témoignages vifs et spontanés de la gratitude publique. On nous assure que l'administration commu nale, entourée d'une grande partie de la popu lation, se rendra la Statibn l'arrivée des "Convois; les drapeaux tricolores seront arborés par les habitants comme aux jours de fête, des sérénades s'organisent et l'on annonce une illu mination générale. La ville d'Ypres n'a jamais été ingrate! i M. Félix Geurts, fils de M. le percepteur des I contributions de celte ville, étudiant en méde- ciné l'Université de Bruxelles, vient de passer son examen de candidat en médecine d'une manière satisfaisante, devant le jury combiné de Liége-Bruxelles. M. Jules Lameere, ancien élève du Collège communal de cette ville, vient de subir son examen de candidat en philosophie et lettres, devant le jury combiné de Liége-Bruxelles. On écrit de Fumes Maintenant que le notaire qu'en 1845, le I ministère, pour complaire un acte de ven geance, nomma une deuxième: résidence Alveringhem, vient d'être nommé la résidence vacante Furnes, il serait opportun, pour met tre un terme cette collision, que le ministère 1 se distingue par le redressement d'un grief, en U NE supprimant cette deuxième résidence ou en la transférant là où elle' fut avant, car, il y a, là vérité, par trop de turpitude de tolérer jusqu'à cette heure un tripotage aussi outrageant, et dont le protégé n'a été que la trop malheureuse victime le rélevé des aêteti qu'ont passés annuel lement les deux étù'des d'Àlverïnghem, l'a sur abondamment prouvé, il atteignit rarement le chiffre de 164, et, là' part qu'en eut le dernier nommé était plus que restreinte. Aussi, pour sortir de cette impasse fâcheuse, avait-il de mandé au ministère, le transfert de sa résidence Fumés, où les deux éludes passaient de 1,050 1,100 actes par année. S'il y a de qtioi féliciter le cabinet actuel de l'avoir fait nommer Furnes, cent fois plus serait-il plausible de supprimer la deuxième résidence d'AIveringhem, dont l'établissement est considéré comme le plus sanglant abus de pouvoir que peut enfanter l'esprit de ressenti ment. jet d'acquisition d'une maison, rue do Lille, aboit->- tissant l'Hospice S' Jean. 5* Délibérer: A. Sur la proposition de louer pour un an quelques parcelles de terrain cédées la ville. B. De vendre quelques lots de terrains bâtir (sans mise-à-prix), situées entre la rtu&des Bouchers et celle du Prôgrès, ou de louer ces ter1- rains pour y déposer des bois et matériaux. 6* Approuver, s'il y a lieu, les propositions du sieur Valcke, pour l'éclairage de la Salle de spec tacle. 7* Délibérer sur le tracé des chemins~vicinaux et d'exploitation des terrains du ci-devant domaine de la guerre, qui seront mis en vente publique. 8* Examine^, s'il y a lieu, dans un intérêt iri'. jiu- jii, La nommée Pisoti, .Marie, servante, âgée de 66 ans, demeurant Stavele, se trouvant sans service, avait été accueillie chez un journalier de cette commune. Pendant la nuit du 21 au 22 de ce mois, elle a quitté furtivement la mai son où elle avait trouvé un refuge et s'est jèlée dans un fossé aux environs, d'où sou cadavre a été retiré le matin. TILLE D'YPRES. Conseil communiai,. Séance publique fixée au Mércredi, 26 Mars 1856, neuf heures du matin. ORDRE DU JOUR 1° Communication de pièces. i 2* Adoption du traçé pour la route de Comi- nes par Houthem Hollebçke. Arrêt définitif des rôles pour la taxe pro vinciale èt communale sur les chiens eu i856, et pour celle établie sur les chevaux, bêtes cornes et moutons. 4* Émettre un avis A. Sur la vetite d'arbres et celle du taillis de la coupe de 1856, tenues sur les propriétés des Hospices civils. B. Sur un pro 9* Approuver éventuellement la soumission pour les travauxd'appropriation des nouvelles salles du Musée. Le Roi restera en Angleterre plus longtemps que ne le disait le Morning-Post. Sa Majesté ira s'embarquer à-Douvres, la fin de cette semaine. XIV. i (suite.) I Entendez-vous, Luigi reprit-elle avec un effort de! voix vous leur porterez ce vase d'argent qui contient mes cheveux... Regardez, Luigi, je n'ai plus de cheve lure... Ce vase d'argent, j'en fais offrande au couvent hospitalier des sœurs locétanes... Vous m'avez compris... allez; je veillerai, seule, cette nuit... il y a bien long temps que j'ai perdu le sommeil. Luigi jeta un regard de compassion sur sa noble mai- tresse, s'inclina, et sortit lentement. L'ouragan de l'Adriatique désolait la grande forêt qui semble se détacher, par les quatre faces, des fondements du château, et combler les abîmes. Vu de loin, la lueur des éclairs, le noir édifice, porté sur les cimes ondoyantes des chênes, ressemblait un vaisseau tourmenté par les vagues. Pne harmonie lugubre pleurait dans le clavier des persiennes, et allait s'éteindre, d'échos cri échos,! dans la profondeur des galeries. Ainsi bercée, dans son manoir,aux convulsions, de la forêt druidique et au mu-! gissement de la tempête, la belle comtesse Rosa laissa tomber son front sur sa poitrine, et s'endormit de ce sommeil fiévreux qui brûle le sang comme l'insomnie, ^tpr.è^ deux, heures de ce repos agité, çllc fut réveillée par la voix de Luigi. On sonne, Madame, faut-il ouvrir? disait le servi teur. On soppe, dis-tu... Quelle heure est-if? Près d'une heure du matin. Certainement, il faut ouvrir que craignons-nous? il ne peut maintenant nous arriver que du bonheur. Ouvrez, Luigi. La comtesse se leva, et sa main droite s'allongea sur une table où des armes étaient cachées parmi des lam beaux d'étoffes et de broderies. Loisque la ;iorle s'ouvrit, la plus blanche et la plus belle main de i'italiq pressait le pommeau d'un pistolet d'arçon. Des bruits de pas forte ment accusés résonnèrent sur les marbres du vestibule. Trois hommes enirèrent dans la salle basse où se trouvait la comtesse Pirânèse ils jetèrent leurs manteaux, et se firent reconnaître du premier coup-d'œil, malgré la faible lueur d'une lampe suspendue au lambris. La noble damé poussa un cri de joie qui s'adressait au premier arrivant elle tomba ses pieds et les embrassa. C'était Joâchim Murât. Émile et Pirane.se accompagnaient le roi, et lui servaient d'aides-de-cairtp, braves, dévoués,, et fidèles comme les Pignatelli' et les Strongoli de Naples. Murât était horrible dé beauté guerrière son aigrette et ses boucles de cheveux hachées par les balles, son uniforme sabré sur toutes les couturés, ses manches pendantes en loques gloricuséS, ses éperons brisés, ses bottines tachées de sang humain, sa noble figure noire de poudre, tout son corps dévasté au feu de l'ouragan dcTolentino, attes taient dcs'fails d'armes inouïs, un duel surhumain, en gagé, face face, avec chaque soldat de Bianehi, et avec toute l'aimée la fois. C'était un spectacle convier le' monde, et le foudroyer d'admiration. Rien d'imposant voir comme ce héros, bulletin vivant de nos triomphes, qui venait de frapper ses plus terribles coups dans:le eoin-lc 'plus obscur de l'Italie,'sans obtenii1 lés âpplab- LOI SUR LES DENREES ALIMENTAIRES. Léopold, roi des Belges, etc. j Art» Ceux qui auront falsifié ou fait falsifier soit des comestibles ou des boissons, soit des denrées ou substances alimentaires quelconques, destinés être vendus ou dpbités, seront punis d'un emprison nement de huit jours un an, et d'une amende do 5o fr. 1,000 fr., ou de l'une de ces deux peines seulement. Art. 2. Sera puai des peines portées par l'article précédent i" Celui qui vendra, débitera ou exposera en vente des comestibles, boissons, denrées ou substan ces alimentaires, sachant qii'ils sont falsifiés; 3* Celui qui, soit par des plàcards affichés", soit par des écrits imprimés ou non, publié^, vendus ou distribués, aura mécfermmeut donné des inàtrùc- jions propres propager les procédés de falsification disàbmcnfs rilérités par ce sublime désespoir! Si dans cette vieille salle du château, il y avait eu un seul spec tateur d'une pareille scène, ses yeux ne se scraiént'jias portés sur les deux jeunes officiers qui suivaient Murtit; le roi absorbait tout l'intérêt, toute l'attention. Cepen dant, Pirancsc et son aini étaient dignes d'un regard. Il était facile de voir que les deux jeunes gens avaient"suivi Murât dans tous les sillons de fer et d'acier, où il s'était précipité Tolentino; la poudre avait noirci leurs épau- letlcs, les balles avaient troué Icurs_ uniformes mais, avec sa charmante fatuité militaire, Émile, cheminant travers monts et torrents, rajustait pièce piècè le désor dre de sa toilette, lavait ses mains et son visage ensan glantés dans l'eau des soureçs, polissant sa chevelure, toute doncrêle de sueur et de poussière et, dans cette restauration de costume au pas de course, se faisait imiter par Piranesc; de sorte qu'en arrivant ail château, ils étaient l'un et l'aotre fort reconnaissables. Leurs visages superbes de pâleur virile sur laquelle tranchait l'arc des modstàches et l'orbe étincejant des yeux noirs, leurs visages exprimaient une de ces douleurs profondes, incu- rable's, qlié la noble assurance et la fierté du maintien ne peuvent dissimuler. Soit fantaisie, soit prédestination, ils avaient lié l'agrafe de leurs chapeaux des touffes de verveine arrachées aux sentiers voisins; et, sous cette espèce de couronne funèbre, avec leurs figures s'ombres et fatales, ils ressemblaient deux victimes romaines vouées âux dieux infernaux de la guerre. Joachim Murât rCÏcVa lâ' comtesse Piranese, qui, roulée ses pieds et inondant le parquet des larges plis de sa robe bla»-

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