JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. IV 1,561. 15' Année. Jeudi, 17 Avril 1856. Vires acqùirit eundo. Un arrêté royal du 12 Avril, inséré hier au moniteur, convoque les collèges électoraux des cantons désignés dans un état annexé au présent arrêté, pour le Lundi, 26 Mai prochain, l'effet d'élire chacun le nombre de conseillers déter miné par ledit étal, l'occasion du renouvel lement partiel des conseils provinciaux du royaume. Voici les cantons de notre province qui ont des conseillers élire Ypres 4 Ingelmunsler 2 Passchendaele2 Meulebeke 2 Poperinghe. 1 Menin 2 Haringhe 2 Roulers2 Nieuport 1 Bruges 9 Avelghem 2 Ruysselede1 Harlebeke 2 Présents MM. le Baron Vanderstichele de Maubus, bourgmestre, président Pierre Beke, écheviir; Théodore Vanden BogaerdeCharles Vande Brouke, Legraverand, Martin Smaelen, Auguste De Ghelcke, Ernest Nterghelynck Pierre-Léopold Boedt, Charles^Becuwe, con seillers. La séance est ouverte par la lecture du pro cès-verbal de la réunion de l'assemblée du 26 Mars dernier. M. le président informe le Conseil qu'une réponse de l'administration des Hospices,, au rapport de la commission des finances sur la LES MAGASINS DE NOUVEAUTÉS. complabililé de cette institution, lui est adres sée. Elle contient en même temps un remanie ment des chiffres du budgetafin de faire^face la diminution de recette de trois mille francs, du chef de l'entretien des aliénés, que la ville n'a pas portés son budget. Communication est donnée du résultat de la location d'une partie du cheiniu de ronde. Dix- huit lots ont été adjugés pour la somme de 577 francs. Avec deux jardinets loués près de la station, le produit s'élèvera 635 francs. L'assemblée s'occupant de la question de l'abattoir, décide que les deux plans nouveaux qui lui ont été adressés, seront examinés par la commission spéciale saisie de cette affaire. Dans une précédente séance huis-clos, le Conseil a manifesté le désir de ne plus aliéner les terrains qui appartiennent la ville, mais de les louer par bail emphytéotique long terme. Un industriel a fait des propositions dans le fiu( d'obtenir pour un terme de 50 ans, quinze ares de terrain hors de la porte de la station. Le Conseil décide qu'un projet de bail serait dressé par la commission du contentieux, composée de MM. Vanden BogaerdeMergbelynck et Boedt. Les deux articles de l'ordre du jour concernant l'usine gaz qui est en train d'être érigée hors de la porte de Dixmude ët la modification introduire dans le cahier des charges de i'adjut dicalion de l'éclairage public sont traités eu- semble. La commission, par l'organe de M. Becuwe, fait son rapport sur le, degré d'avan cement des travaux et sur l'ordonnance de Celle nouvelle usine. 11 constate la capacité suffi sante des appareils pour l'éclairage public et particulier au gaz et les précautions prises con tre les accidents qui pourraient se présenter. Le Conseil en admet les conclusions tendantes au toriser le déplacement de l'usine du sieur Va!cke$ sur le terrain lui concédé par la ville, La seconde question est la fixation du prix pour l'éclairage au gaz des particuliers. Au jourd'hui il se paie fr. 8-50 les milles pieds cubes anglais. Mais il se pourrait que par diverses cir constances, ce prix vint varier et le cahier des charges ne faisant pas mention du prix de l'éclairage pour les particuliers, l'entrepreneur eut pu augmenter son gré les.conditions de l'abonnement. Sur les conclusions du rap port, Je Conseil arrête que s'il y a lieu d'aug- meDler le prix actuel, par suite de la cherté du chârbon ou pour d'autres motifs, l'administra tion communale le fixerait de çommun accord avec l'entrepreneur qui, en retour s'engage étendre le bénéfice de l'art. 44 aux particuliers. Il est donné lecture d'un rapport de la com mission de salubrité publique, tendant auto riser l'établissement d'un dépôt de guano dans une ruelle Marché aux Poulets. La commission constate que dans les limites telles que l'érec tion de ce dépôt est sollicitée, il ne peut y avoir que de légers inconvénients, et un avjs favorable est émis par le Conseil par sept voix contre une et une abstention. Avant de se constituer en> comité ;secret, le Conseil décide qu'une réclamation énergique sera adressée au ministère des travail* publics, afin d'obtenir le rétablissement du convoi paiv tant de Bruxelles entre quatre et cinq heures et pouvant être rendu la station d'Ypres vers les dix. heures. Pendant 4 mois, nous avons éprouvé un bouleversement dans toutes les relations, non-seulement au point de vue du transport des voyageurs, mais encore dans le service pos tal, par la lacune d'un convoi du soir. 11 est espérer que le ministère daignera au moios ré- pondré, car jusqu'ici il lui a plu de n'accueillir toutes les requêtes que par un majestueux silence. J Dans le huis-elos de laséance, le Conseil a nommé, l'unanimité des votants, M. Ligy, se cond instituteur l'Ecole moyenne, maître de gymnastique du Collège communaltitre provisoire, et M. AdolpheYan Elslande, maître de musique du même établissement; le gouver nement leur a confié les mêmes fonctions l'École moyenne. M. le général-major Coussement est arrivé Dimanche dernier en notre ville pour passer l'inspection du bataillon du 2°, en garnison Ypres. ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces, 4 francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. - Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout cequi concerne le journal doit être adressé a l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. ■fi Tpbes, 16 Avril. r VI i y- l K':i f f »1 t J - VILLE D'YPRES. Conseil communal. Séance publique du Mardi15 Avril 1856., ordre du jour t i* Communication de pièces. ■x* Proposition formulée par un industriel, afin d'obtenir en bail long terme, une partie de terrain l'effet d'y ériger une fabrique. 3* Demande de concession pourle déplacement du gazomètre A la porte de Dixmude. 4" Modification réclamée par l'autorité provin ciale dans le nouveau contrai intervenir entre la ville et l'entrepreneur du gaz. 5* Établissement d'un dépôt de guano dans nne ruçlle Marché aux Poulets. Séance publique du Mardi, 15 Avril 1856. (suite.) Nous demandons ici la permission de commencer un nouveau chapitre, que le lecteur doit considérer comme une paranthèse. le dines. Encore une fois, et cette fois pour toutes, il n'est pfts question des grandes fondations nouvelles, où les em ployés sont nourris l'entrepriseles patrons ayant alors, chacun, ou ensemble, leur table part. Entre cinq et sis heures, le bédouin (voir plus loin) a crié solennellement A gauche, messieurs Tous les commis ne peuvent quitter le magasin en même temps une moitié de chaque rayon monte la salle manger, sous la présidence de l'un des deux patrons c'est le parti Montaigu. Monsieur Capulet y est traité de bonne sorte, et mon sieur Montaigu daigne sourire, tant que l'épigramme ne chatouille pas l'épiderme de la raison sociale. La raison sociale est un dogme on n'y touche pas Une heure après, c'est au tour de Capulet de trôner. Même jeu Oui, un jeu car lorsque sera venu le dimanche, lors- qu'aura sonné l'heure de la sortie générale, tous les com mis donneront volontiers de concert Capulet h pendre, pour que Montaigu soit écorché vif... Notre ennemi, c'est notre maître!... Et les patrons... mais ceci vaut bien un alinéa Montaigu et Capulet sont parfois des gens d'esprit qui se servent de cet antagonisme pour surveiller plus sûre ment, plus exactement les tendances de leur personnel. Ici finit la parenthèse. Le patron, ou pacha,est un Haroun-al-Raschid absolu, infaillible La grammaire, c'est sa grammaire la science, c'est ce qu'il sait; la raison, c'est son raisonnement; la politique, c'est son opinion la vérité, c'est ce qu'il croit Jamais le caporal Bridet n'a mieux dit Je suis ton su périeur! I Un patron ayant un jour voulu faire un article lui- même, avait en vain, pendant deux heures, éternué tous ses lieux communs; les femmes s'en allaient Un humble commis les reprend la porte, les ramène et fait un ar ticle de trois cents francs... Le lendemain, il reçoit son congé. Mais, monsieur, pourquoi?... Mosieu je sais depuis hier que, le soir, vouspip&ç des cigares; cela ne convient pas au genre de ma maison! La maison était située dans le quartier des halles le déjeuner. Le pain discrétion, Une bouteille de vin pour trois jours et quatre francs cinquante centimes par mois. Trois sous par jour, disait-on, tant pis pour les mois de trente et un jours Cela donna lieu la confrérie des pain-sec. Les pain- sec, par économie, par nécessité, ou par prodigalité Ces derniers avaient voulu manger quelque chose le matin pendant la première quinzaine. Défense expresse de se livrer la trempetteles verres devenaient trop difficiles rincer! les commis. Mal en prit, il y a une quarantaine d'années, deux auteurs, de faire jouer aux Variétés, je crois, un vaude ville intitulé les Calicots. Messieurs de la nouveauté vinrent siffler la pièce si vertement, qu'elle n'arriva pas une seconde représentation. En France, on l'a dit avant nous, personne ne veut être de son état! Les marquis, les médecins, et surtout les Sganarelles imaginaires'Ou non, applaudissaient Molière. Il est vrai que l'on ne peut pas écrire les Molières Des habitudes, des préoccupations communes, un voyage perpétuel dans un même cercle d'idées, d'intérêts

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Le Progrès (1841-1914) | 1856 | | pagina 1