-ii.
Chronique politique.
Nouvelles diverses.
Peereboom, ancien représentant. Cette œuvre
d'un homme estimé par son indépendance de
caractère, comme par le haut sens pratique
dont il a fait preuve pendant sa carrière parle
mentaire, sera accueillie avec une sympathique
curiosité par le public.
MM. Legrand-de Reulandl, archéologue re
nommé, et Lansens, historien-philologue, mem
bres de l'Académie d'archéologie de Belgique,
viennent de concevoir l'heureuse idée d écrire
l'histoire des principales villes de la Flandre
occidentale. M. Legrand-de Reulandt décrira
la partie monumentale et M. Lansens donnera
la partie historique des villes qu'ils visiteront.
Il y a peu de jours, ces messieurs sont allés
Nieuport, d'où ils sont partis munis de tous les
documents nécessaires pour bâtir leur édifice
littéraire sur celle ville. L'histoire de Nieuport
terminée, ces écrivains écriront, dit-on, celle
de la petite ville de Furnes. u
line centenaire vient de décéder Poperinghe,
Marie-Thérèse Sperrelaeken. Eile était née le
28 Juillet 17<54. Il n'y a que depuis peu de
temps, qu'on s'apercevait que ses facultés in
tellectuelles baissaient. Mais, jusqu'à sa mort et
malgré son grand âge, elle ne semblait atteinte
d'aucune infirmité.
Nous appelons d'une manière toute spéciale l'at
tention de nos lecteurs sur deux publications com
merciales d'une importance journalière, que vient
d'éditer M. Tarlier, Bruxelles.
i" Le Tarif général de* douane* de Belgique,
de France, de* Pag*-Bat, d'Angleterre et du Zoll-
v*reint avec l'assimilation des marchandises non-
dénommées dans le tarif belge. Aucune édition
antérieure ne comprenait ce système d'assimilation
sans lesquelles les recherches sont longues et diffi
ciles pour quiconque n'est pas familiarisé avec la
classification des marchandises. Cette amélioration
est extrêmement notable.
a' Le Tarif de* chemin* de ferjiotte* et télé
graphe*rédigé d'après les documents officiels et
indiquant les taxes pour les voyageurs et les mar
chandises sur tous les chemins de fer belges, les
1axes pour les lettres et imprimés destination de
la Belgique et des pays étrangers; enfin les taxes
pour les dépêches sur toutes les lignes télégraphi
ques de l'Europe.
Nous remarquons en outre dans cet ouvrage le
tableau complet des divers bureaux de poste de la
Belgique avec les communes qui en dépendent, ainsi
qu'une carte des chemins de fer belges.
Chacun de ces tarifs forme un volume in-8*, le
premier coûte a francs So centimes, le second i
franc 5o centimes.
S. A. R. le comte de Flandre, atteint d'une
fièvre éruptive, garde le lit depuis samedi. Son
état a été un moment assez inquiétant mais
aujourd'hui, la maladie suit son cours ordinaire.
Mardi, la Chambre des représentants n'a voté
que sur des demandes en naturalisation. Elle
devait discuter le budget des travaux publics,
consiste celte méthode, et ce qui la rend bien supérieure
au procédé de creusement dont on fait communément
usage, et qui a été employé en particulier pour l'exécu
tion du puits de Grenelle.
Dans le forage du puils de Grenelle, on se servait d'une
tige rigide en fer; vers la fin du travail, celte lige était,
par conséquent, d'un poids énorme, elle pesait alors
70,000 kilogrammes. Elle était armée, son extrémité,
d'un foret, quand il s'agissait de la faire pénétrer dans le
sol en la faisant tourner sur son axe, et d'une cuiller,
pour ramener la surface les fragments détachés et pul
vérisés par le foret. Or, le poids effrayant de la tige de
fer constituait un inconvénient immense qui limitait for
cément l'opération, et il vcst même bien extraordinaire
qu'on ait pu atteindre ainsi jusqu'à 550 mètres, qui re
présente la profondeur du puits de Grenelle.
Adoptant la méthode suivie de temps immémorial par
les Chinois, M. Krnd remplace la tige île fer dont on s'est
servi pour les travaux du puits de Grenelle, par une
simple tige de bois, ou plutôt par une série de tiges de
bois de sapin de 3 mètres de longueur, relices entre elles
par de petites virollrsde fer armées de vis. Celte tige de
bois a juste le poids spécifique de l'eau. Or, comme un
rencontre l'eau 20 ou 30 mètres au-dessous du sol, et
que cette eau ne cesse pas de remplir le trou pendant
toute la durée du travail, il en résulte que la faute de
mais le rapport de la section centrale n'étant ni
distribué, ni même imprimé', la discussion a dû
être ajournée.
Au début de la séance, M. le ministre de l'in
térieur a présenté un projet de loi ayant pour
objet la création d'une Pharmacopée belge.
Mercredi, dès l'ouverture de sa séance, la
Chambre des représentants a volé l'unanimité
et sans discussion, un projet de loi allouant au
ministère de l'intérieur un crédit de 300 mille
francs, pour l'organisation des fêtes destinées
célébrer le vingt-cinquième anniversaire de l'in
auguration du Roi.
La Chambre a volé, aussi l'unanimité, le
budget des dotations et la loi qui proroge le ta
rif des péages du ch(emin de fer de l'Etat.
Q »9 rjjn-M
Par arrêté royal du 22 avril, le sieur Walter
est nommé échevin de la ville de Bruxelles, en
remplacement du sieur Orts, décédé.
M. Altmeyer vient d'être chargé du cours
d'économie politique l'Athénée professionnel,
en remplacement de M. E. Morhange, décédé.
M. Annoot est nommé la chaire de mécanique
devenue vacante par la retraite de M. J. Kindl.
Un 24 Avril au 96 inciua.
Le journal de Stockholm, VAftonhladetannonce
que la reine douairière de Suède partira pour Paris
vers le io mai. Le prince Oscar, troisième fils du roi
actuel de Suède, partira ensuite pour Londres, où il
sera procédé ses fiançailles avec la duchesse de
Cambridge.
Bien des personnes, nous sommes de ce nombre,
pensent que la Russie ne fait pas une paix honorable
pour elle. Ce serait son affaire et non la nôtre, si
l'histoire ue nous avait appris qu'une paix mal laite
risque fort de ne pas durer, et si d'ailleurs il n'y
avait pas quelque danger pour l'équilibré européen,
voir s'amoindrir une grande nation comme la
Russie. Or, on aura beau dire, celle guerre, où les
Russes n'ont compté que des défaites el pas une re
vanche, a certainement modifié l'opinion qu'on se
faisait de leur force et de leur puissance. Eu France,
on peut s'en féliciter; partout ailleurs, cela doit
donner réfléchir tout au iiioius.
Quoiqu'il en soit, la paix est un bienfait si grand,
qu'il laut 1 'accepter telle qu'ellq, et le traité de Paris
ue dût-il amener qu'une trêve, ce serait toujours
autant de gagné.
Ce n'est pas seulement de ce côté de l'Europe que
la paix est envisagée comme nous venons de lé faire;
en Russie, il y a un fort part? qui ne s'y est pas
trompé que 1 Empereur lui-même a cru devoir se
rendre h Moscou, pour expliquer ce parti les rai
sons qui l'ont porté céder. 11 l'a fait daôs un discours
très-remarquable, très-adroit, où se trouvent grou
pés tous les arguments propres expliquer et
justifier sa politique.
11 est bon de dire cependant que la source d'où
nous vient ce discours ne nous laisse pas sans quel
que défiance. 11 est publié par le Comtitutionnel
or, moins que «jejournal n'ait un sténographe ac
crédité auprès de l'empereur Alexandre, il pourra
percement, dont le poids, quelle que soit sa longueur,
ne dépasse jamais le poids de l'eauest portée par ce li
quide et ne pèse relativement rien. On peut donc la sou
lever et la faire redescendre avec une force très-minime.
Néanmoins, comme elle est faite en bois debout, elle a,
dans-le sens vertical, une solidité extrême, et qui est
comparab e celle du fer.
Cette longue tige est terminée par une pince qui s'ouvre
quand elle «iesceud, qui se ferme quand elle monte, au
inoven d'un parallélogramme en relation par ses angles
avec deux cordes qui aboutissent l'orifice du puits, et
que l'on manœuvre, d'en haut, soit avec la main, soit
l'aide d'un mécanisme additionnel. Au fond du puits,
repose un mouton ou trépan très-lourd, d'une forme
assez analogue celle du mouton dont on se sert pour
battre et enfoncer les pieux, mais qui est armé sa sur
face inférieure de grosses «lents de fer symétriquement
distribuées, de manière pénétrer dans le sol du fond du
puits, quand un laisse le trépan retomber, pour le diviser,
le broyer, le réduire en débris, que l'on enlèvera plus
tard; le trépan est surmonté d'une tige implantée sa
surface supérieure, et par laquelle on peut le saisir.
Voici maintenant toute la manœuvre Au moyen d'une
machine vapeur de vingt-quatre chevaux, qui fait os
ciller un énorme balancier horizontal, on abaisse d'abord
la barre de bois; la pince qu'elle porte sou extrémité se
paraître étonnant de le voir si exactement et si
prompteraent informé.
Après avoir nié avec obstination, le Con*titution-
nel avoue enfin aujourd'hui que le Congrès s'est
occupé de l'Italie, dans la séance du r. Mais cqn'a
été ni propos du Mémoire piémontais, qui ne lui a
pas été soumis, ni par une proposition quelconque
de Mde Ca vour. Voici comment les faits se seraient
passés
La paix étant faite, les plénipotentiaires russes
ont demandé s'il ne serait pas convenable de faire
cesser en Grèce l'occupation étrangère.
Les plénipotentiaires de France et d'Angleterre
ont répondu que leurs gouvernements élaientjpi èta
retirer leurs troupes dès que l'ordre serait assuré,
et qu'on pourrait sans danger livrer le gouverne
ment du roi Othon ses propres forces.
M. de Cavour a saisi celte occasion pour établir
l'analogie qui existe, suivant lui, entre l'occupation
de Grèce et celle d'Italie. M. le comte Walewski a
répondu que les troupes françaises évacueraient
Rome et Cùila-Vecchia, le jour où le Saint-Père en
lerait la demande, et en tout cas, aussitôt que la
situation politique de l'Italie le permettrait.
Le comte Buol a déclaré de son côté que l'Autri
che désirant, par suite de la conclusion delà paix,
réduire considérablement l'effectif de son armée, ne
demande pas mieux que d'être mise même d'éva
cuer les Légations, dans les circonstances et condi
tions indiquées par le comte Walevt ski.
Ioui ce qui a été dit de part ejt d'autre sur ce
sujet a été consigné dans le protocole des confé
rences.
lui le est la version du Çonttitutionnel. Il ne parle
pas du. langage tenu dans ce débat par les plénipo
tentiaires anglais, ni de l'altercation entre le comte
Buol et lordClarendon.il est vrai que cette der
nière a eu lieu dans la séance du 16; et le Çonttitu
tionnel ne s'occupe que da celle du 11.
La Corretpondance autrichienne déclare dénués
de iondement, tous les bruits répandus par les jour
naux, au sujet del'augraentation ou du déplacement
des^troupes impériales autrichiennes dans le duché
de Parme.
Ce n'est pas la reine douairière, mais la reine
régnante de Suède, qui doit partir de Stockholm le
lotnai, pour se rendre Paris, où elle tiendrais
prince impérial sur les fonds baptismaux. Elle sera
accompagnée par «ou troisième fils, le- prince Oscar-
Frédéric.
Le Moniteur françar* de lundi matin publie un
décret impérial portant promulgation de la conven
tion conclue entre la France, la Belgique, l'Espagne,
la Sardaigne et la Suisse, pour la transmission des
dépêches télégraphiques. Cette convention aura une
durée de quatre années, sauf accord pour une pro
longation.
Le io avril courant, le nombre des individus en
voyés de Parme Mantoue,. sons autre -forme de
procès, s'élevait 68, et parmi eux un grand nom
bre de pères de iamiiie el d'honnêles ouvriers. Il y a
dans tout ceci un raffinement de barbarie. Que veu
lent les autrichiens par de semblables provocations?
Il faut que ces énormités soient dictées au cabinet
autrichien par quelque haute considération politi
que non encore révélée. Il est malheureux que les
plénipotentiaires deParis ne puissent pas voir Parme
ferme et saisit la tige du trépan que la barre soulève avec
elle en remontant une hauteur de quelques mètres au-
dessus du fond la pince s'ouvre alors, elle lâche fa tige,
le trépan ou mouton retombe et produit sur le sol qui
forme le fond du puits, son effet de division, de broie
ment. etc. C'est donc par percussion qu'on agit, la
inaniere des Chinois, en substituant toutefois une barre
de bois, dont le poids C6t annulé par la présence de l'eau,
la corde ou la chaîne dont on fait usage en Chine.
Le mouton est soulevé en moyenne vingt fois par mi
nute, pour retomber autant de fois. Après douze heures
de travail, on remonte la barre entière avec Io mouton,
cette opération se fait avec une rapidité vraiment mer
veilleuse. Toutes les liges, longues clwcune de cinq mè
tres, qui forment celte barre, sont dévissées l'une après
l'autre en moins de dix munutes; on les revisse aussitôt,
et l'on fait descendre, la place du trépan, un senu armé,
sa partie inférieure, d'une soupape que l'on ouvre et
ferme aussi l'aide des cordes et de la pince; le seau,
ouvert par en bas et poussé par la barre, pénètre dans
la masse pâteuse cl se remplit- On ferme la soupape et on
le retire, pour le remplacer de nouveau par le trépan et
continuer le forage.
Rien, comme on le voit, n'est plus efficace, plus régu
lier cl plus simple que cette série de manœuvres, qui font
le plus grand honneur l'habile ingénieur qui les dirige-