Chronique politique.
PH—
Le rôle que M. Coomans joue depuis quelques
jours est uii bien vilain rôle. Il ramasse dans de
vieux journaux de violents articles contre l'em
pereur. Les journaux où il les prend ne passent
pas en France, mais Émancipation y a ses en
trées, comme au Théâtre-Royal, où M. Coomans
admire le soir les mouvements des danseuses.
M. Coomans met ainsi sous les yeux de noire
ennemi les articles qui l'attaquent; puis ilajoute:
Il y a en Belgique vingt-cinq journaux de ce
genre. Il fait ainsi l'office de dénonciateur. Quel
métier Il a l'air de dire Insistez, menacez donc
et débarrassez-moi, Sire, de tous les journaux
qui me font la concurrence. Il a l'air de désirer
la main de l'étranger dans nos affaires intérieu
res. On dirait qu'il appelle l'étranger..
M. Orts lui a lancé un soufflet, celui de ca
lomnie, qu'il n'a pas relevé. Son voisin, M.Matou,
lui a frotté le visage et il en a été si peu ému
que quelques iuslants après il bredouillait et
bégayait comme par le passé. On dit cependant
qu'il est capable d'avoir été contrarié de l'élan
national qui a électrisé la Chambre.
Messager de Gand.)
Renouvellement partiel de la Chambre
des représentants.
Le Moniteur belge publie un arrêté royal du
9 mai, qui convoque pour le 10 juin prochain,
neuf heures du malio, les collèges électoraux
des arrondissements compris dans les provinces
de Flandre-Orientale, de Hainaut, de Liège et
de Limbourg, l'effet d'élire chacun le nombre
de» représentants que la loi lui assigne.
On dit que la commission chargée de rédiger
le programme du 25" anniversaire de l'inaugu
ration du Roi, a décidé que les fêtesdureraient
trois jours. Le premier jour, 21 juillet, le Roi
ferait une entrée solennelle par la porte de
Laekcn, où serait érigé un arc-de-lriomphe. Le
cortège suivrait le même itinéraire qu'en 1831,
lors de l'inauguration, mais au lieu de s'arrêter
la Place-Royale, il se rendrait sur la place
S'-Jo8eph,au quartier Léopold. Un trône serait
érigé devant l'église; le Roi y prendrait place
et y recevrait l'hommage des grands corps de
l'État, après quoi un Te Deutn serait chanté
par 1,200 voix. Viendrait ensuite lé défilé des
autorités civiles et militaires, des dépulations
de tous les corps constitués, des sociétés artis
tiques, littéraires et scientifiques du pays, etc.,
puis le dîner offert au Roi par les Chambres le
soir, sérénade au Roi et illumination générale.
Le 22, revue de la garde civique et de l'armée;
concert 10 heures du soir, sur la place des
Palais représentations gratuites tous les
théâtres.
Le troisième jour, il y aurait une cavalcade
historique, plus belle qu'aucune de celles que
nous avons vues en Belgique, et le soir, un
grand concert dirigé par M. Fétis, où se feraient
S"-
la psisos.
Une lampe, suspendue la voûte obscure, va frapper
de ses rayons blafards, les murs noirs d'une prison.
C'est le réduit où le despotisme oriental fait pourrir ses
victimes: une captivité éternelle est pour eux le chaînon
qui attache cette vie l'autre.
Si vos yeux avaient été familiarisés avec les ténèbres,
vous eussiez vu un jeune homme la longue chevelure,
couché sur la date. Ses blessures l'avaient rendu pâle et
souffrant, et la tête sur le coude, des heures entières, il
restait dans un accablement douloureux. Seul avec sa
misère, avec la fixité de ses idées, le tintement sinistre
de son oreille il pouvait compter les battements de son
cœur, qui bientôt aurait cessé de vivre. Il méditait le sui
cide Mais un ange avait changé son désespoir eu félicité.
Dans sa détresse, Dieu avait permis que deux yeux
comnœ des étoiles jumelles exilées du ciel vinssent scin
tiller sa vue.
Une lourde porte cria sur ses gonds, et une jeune fille
vêtue d'une blanche robe de forme orientale, une lampe
d'argent la main, s'avança vers Gilbert; et dans sa mar
che légère ou se serait rappelé le flocon de neige qui
semble en se balançant se poser sur la terre.
I Sa taille gracieuse dont la gaze légère voilait peine
.les formes, sou petit pied d'enfant, ses yeux noirs, sa
[bouche grenade peine écluse, ses dents perles de roscc;
entendre tous nos grands artistes. On y exécu
terait plusieurs morceaux composés pour la
circonstance: 1* une ouverture triomphale par
M. Ch. Hanssen 2* une cantate en français,
paroles de M. Van Hasselt, musique de M.
Soubre 3° une cantate en flamand, paroles de
M. Conscience, musique de M. Gevaert. La
journée serait terminée par un feu d'artifice.
Des arrêtés royaux accordent
Un subside de 330 fr. la société de bienfai
sance, instituée Walou (Flandre occidentale),
pour la vente, prix réduit, de denrées ali
mentaires aux ouvriers indigents de la localité
Un subside de 130 fr. au bureau de bienfai
sance de Reninghelst (Flandre occidentale, pour
la vente prix réduit, de denrées alimentaires
aux ouvriers indigents de la localité
Un subside de 100 fr. au bureau de bienfai
sance de Dickebusch (Flandreoccidentale), pour
la vente, prix réduit, de denrées alimentaires
aux ouvriers indigents de la localité
Un subside de 75 fr. au bureau de bietifaï-
sance de Voormezeele (Flandre occidentale)
pour la vente, prix réduit, de denrées alimen
taires aux ouvriers indigents de la localité;
Un subside de 50 fr. au bureau de bienfai
sance de Saint-Jean (Flandre occidentale,) pour
la vente, prix réduit, de denrées alimentaires
aux ouvriers indigents de la localité.
t -KM
Un arrêté royal du 9 mai 1856 approuve:
La délibération du conseil communal de
Wervicq, tendant obtenir l'autorisation de
contracter un emprunt, pour être même de
couvrir des dépenses communales.
Le receveur des contributions directes de la
ville d'Ypres invite les contribuables qui jus
qu'ici n'ont payé aucun compte sur les con
tributions qu'ils doivent son bureau, pour la
préseule année, acquitter les termes échus
dans le courant de ce mois.
Vendredi, la Chambre des représentants avait
repris la discussion du projet de loi relatif la
concession du chemin de fer de Lultre Den-
derleeuw, lorsque M. le comte Félix de Mé-
rode a demandé la parole pour une motion
d'ordre.
L'honorable membre a signalée l'indignation
de la Chambre, un article publié aVant-hier par
la Nationcontre Mra# la duchesse de Brabant,
et a demandé au ministère, s'il laisserait ces ou
trages impuuis.
M. le ministre de la justice a répondu aussitôt
que l'article de la Nation était déjà référé aux
tribunaux.
M. Coomans a soulevé un incident sur les
qualifications un peu dures qu'il avait reçues
toutes ces perfections réunies faisaient de cette apparition
une délicieuse créature. y
Gilbert sa vue rougit légèrement. Puis cette langue
poétique qui ne demande ses inspirations qu'aux fleurs et
aux constellations, Gilbert la savait, et d'ailleurs le re
gard n'est-il pas plus éloquent que les plus douces pa
roles?
Gilbert, les heures qui nous ont séparées m'ont
parues bien longues, et le soleil bien tardif se plonger
dans son lit d'or et de pourpre; mais maintenant la pré
sence efface toutes les douleurs de l'attente.
Et en disant ces paroles, la belle Arabe s'agenouillait
devant Gilbert.
Que m'importe le temps moi que ta vue seule
rend l'existence? Dois-jc compter au. nombre de mes
jours, les heures de tortures que j'éprouVc lorsquo lu
n'es pas près de moi
Oh n'est-ce pas que tu m'aimes? Redis encore
de ces paroles qui enivrent, douces comme des rêves de
houris, parfumées comme la fleur d'oranger de nos ha
rems, et ma vie sera suspendue tes lèvres.: cor l'amour,
vois-tu, c'est notre Dieu après Mahomet et le Coran
l'amour c'est l'idole que nous rêvons, et qui même sou
vent dans notre cœur ne reçoit qu'un culte solitaire.
Filles d'Orient reléguées dans les sérails dont nous som
mes les froides odalisques, point de choix, de liberté
dans nos affections. Le voile qui nous dérobe aux regards
(tes'Giacours et des Albanais, est aussi le liuccuil de
de M. Orts, la séance de mercredi. Il en a été
pour ses frais, et M. Orts a maintenu tout ce
qu'il avait dit.
Samedi, la Chambre des représentants a con
tinué la discussion du projet de loi relatif la
concession du chemin de fer de Luttre Den-
derleeuw. Le débat sera continué mardi.
Contrairement sa résolution de la veille, la
Chambre a décidé qu'il n'y aurait pas de séance
lundi.
Le Moniteur belge publie un arrêté de M. le
ministre de l'intérieur, en date du 10 mai, in
stituant une commission chargée d'élaborer un
projet de statuts organiques d'un caisse de re
traite en faveur des secrétaires communaux.
I I I i
La nomiaaliou de M. de Creplowilch comme
ambassadeur de Russie Londres, est annoncée
officiellement.
.1 I
M. Vuylsteke, curé de Notre-Dame Pope-
ringhê, est mort le 7 de ce mois.
Du 11 liai au 14 Inclus.
L'attention publique a été appelée ces deux der
niers jours Paris, Sur les interpellations de M. Orts
et sur la répdnse de M. le ministre des affaires
étrangères. iL'émotjon a été moins vive le second
jour que le premier, parce que le texte du discours
de M. Vilain X1III est venu rectifier la mauvaise
impression produite par l'inexactitude de la dépê
che télégraphique.
De tous le» discours prononcés au Parlement
anglais sur Piocident du Congrès relatif la presse
belge, celui de M. Gladstone a ëlé le plus remarqua
ble et le plus explicitement favorable nos libertés.
Nous regrettons de ne pouvoir le reproduire dans
tous ses développement».
IL a terminé ainsi
a L'histoire de la Belgique est l'histoire d'une
très-petite portion de l'Europe, mais si la Belgique est
petite par son étendue territoriale, moralement elle
occupe un espace immense dans te monde. (Applau
dissements prolongés.)
Je crois que l'Angleterreaeula preuve fréquente
que le noble et généreux esprit ;des anciens Belges
est resté vivace aux cœursde»Belges d'aujourd'hui;
et la Conférence de Paris aurait dû se garder de vio-
jer son mandat en accumulant des nuages sur l'ho
rizon politique sa mission était de les dissiper et je
suis convaincu, pour ma part, que cet appel fait au
peuple belge, pour le menacer de restreindre une
de ses libertés les plus chères, un de ses privilèges
les plus glorieux, n'est point de nature éclaircir
l'horizon politique, mais l'assombrir; en persé
vérant dans une pareille conduite, on compromet
trait bientôt cette paix dont le retour a été salué
avec tant de joie par noua tous. (Applaudissements,)
Je remercie la Chambre de l'attention qu'elle
m'a accordée en faveur d'un pareil sujet (applau
dissements), et j'espère que la sagesse qui a animé
les grands États de l'Europe dans le règlement des
énormes questions soulevées par la guerre, ue les
notre mort. Mais vienne l'être que jeune nous avions
révés alors aucun obstacle ne vient arrêter notre fuite.
La fille du désert suit son amant en croupe sur le cheval
fougueux du pays; protège son sommeil contre les mous-
tics, en rafraîchissant ses tempes brûlantes par son
éventail de plumes.
Un amour aussi grand, jamais je ne l'ai connu;
retomber lourdement de ce ciel enchanté, ce serait la
mort, vois-tu, jeune fille!.... Mais en échange de ce
noble dévouement, que tedonnerais-je, moi? Le malheur
et les larmes
Je t'avais vu, Gilbert, lorsquo mon père te trans
porta mourant sur j'arçon de sa selle pour te faire en
fermer dans ec sombre réduit. Depuis, une chose singu
lière s'est passée en moi. Naguère encore un ciel bleu,
le parfum d'une fleur suffisait ma joie; l'oiseau qui
s'envolait dans le feuillage me faisait éprouver de vaines
craintes. Maintenant pour te voir pendant quelques in
stants, je brave la colère de mon père, les murts et leur
cordon! Qu'as-tu fait pour que je t'aime ainsi, je l'ignore.
Ivresse d'un premier amour que tes extases sont
délicieuses qu'il y a de joies dans une affection sans ho
rizon dans la durée, sans limites dans ses dévouements.
Oui, n'est-ce pas Gilbert? Et puis, nous autres
femmes, notre vie ne doit-elle pas être tout de tendresse
pour celui qui nous nous donnons?
Ma belle Arabe, dans mon pays l'égoïsmc a tué
tout cela... (La suite au prochain