JOURNAL DÏPRES ET DE L'AUROIVDISSEMEiVT. 1,570. 16* Année. Dimanche, 18 Mal 1856 Vires acqiiirit eundo. GILBERT ET MATHILDE. ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. Provinces,4francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Ypiies, IT mat. J A Monsieur le rédacteur du Progrès, Monsieur, ,j L'incident Walewski au congrès de Paris, le re tentissement qu'il a eu dans le parlement anglais par la voix de M. Sidney Herbert, qui a combattu tôute intervention dans la politique des états euro péens quelque titre que ce soit de lord Mauvbrs, qui a été encore plus-catégorique, puisqu'il trouvait, qu'au premier soldat français qui passerait la fron tière belge, l'Angleterre devait intervenir parla force des armes; par M. Drummond, qui a soutenu que l'Angleterre était tenue, par les traités, de sou tenir la Belgique par M. Witheside, qui a regretté que lord Clarepdon eut signé la pièce, qui indique l'opinion des plénipotentiaires sur la presse belge et qui a maintenu: 1 Que quatrevingt-dixneuf hommes sur cent en Angleterre s'y opposeraient toute espèce d'in- tervenlion de l'Angleterre contre la presse d'un autre pays; de M. Gladstone, qui a fait une savante analyse de notre législation en matière de presse, sur laquelle il a dit la vérité vraie, comme s'exprimait un jour M. Thiers la tribune, en sou tenant qu'il y avait côté de la liberté de la presse, la répression des abus par des lois toutes votées dans éfcs dernières années; et enfin dans notre Chambre, par l'interpellation de M. Orts M. le ministre des affaires étrangères, la séance din^, et la réponse Dette de M. Vilain XIIII. Tout cela a produit dans les «6prits une vive agi tation qui s'est fait sentir jusqu'au1 fond de nos cam pagnes. Et de même que la sève qui semblait endormie an fond des arbres, fait éclater la vie dans la végétation bu premier souffle printannier, de mêthé'cet amour du 'pays et de ses institutions, dor1- mant en apparence au; fond des cœurs, quand nul tfanger ne les menace encore, éclate tout coup et irtndigttè dès que l'on semble y porter atteinte. A'ùSsî est-ce avec uné noble fierté que nous autres gens de la campagne avons vu l'altitude de nos Chambres dans sa mémorable séance du 7 d\ Il va de soi que nous ne pouvons tirer qu'un bien triste enseignement du silence désapprobateur de la droite, en présence de l'enthousiasme provoqué par le fameux jamais de M. Vilain X1IJI, qui appartient désormais l'histoire-parlementaire de notre pays. ÉPISODE DU XI* SIÈCLE. la prison. (suite et fin.) u - Un bruit de pas et de cimeterre battant le marbre du corridor, vint interrompre leurs doux épanchemcnts. Gilbert encore faible de ses blessures, s'apprêtait ce pendant protéger son amante et faire au besoin un rempart de son corps; mais tout rentra de nouveau dans le silence. t— Ami, s'éeria la jeune Arabe, avec un accent indé finissable d'exaltation, l'anxiété n'est que trop venu se mêler la source pure et intarissable do notre liaison. Bientôt tu seras libre, sous un ciel étranger; nous y ca cherons nos joies. Maintenant tu es souffrant, et cet af freux cachot enterrerait bientôt ma seule espérance. Toi, enseveli sous quelques pelletées d'une terre froide Bas encore, n'est-ce pas? Je puis te rendre la liberté. Je puis te faire revoir la lumière du soleil avec un de ses rayons le bonheur redescendra dans ton âme. Le jeune chrétién était dans un dé ées moments où la parole est sans voix, où les yeux se noyent dans une espèce de fluide que semble posséder la femme aimée, et qui vous fait alors rêver les extases célestes. Voici un des costumes de mon père, corttinua-t- clle, et son anneau, que pendant son sommeil j'ai été lui ravir; la vue seule de ce dernier insigne de la puis Nous avons appris, en effet, que le parti de l'é tranger existe dans notre patrie, car nous pouvons désormais donner ce nom au parti clérical, flétris sure qu'aucune opinion ne voudrait s'imprimer au front dans aucun autre pays en Europe. Nous trouvons bieq en France le légitimiste, l'orléaniste, le républicain, le socialiste; mais parlez ces hommes de répression, d'immixtion, d'inva sion étrangère, fut-elle uniquement morale, fut-elle l'entente cordiale, comme sous M. Guizot, aussitôt ces hommes si peu d'accord entre eux sur les prin cipes et la forme des gouvernements, saisiront la plume ou l'épée suivant la nécessité, du moment où la nature du danger, pour défendre leur mère tous, la France. Les whigs, les tories, les chaçtistes peuvent avoir des vues différentes sur la manière de faire le bon heur de Jgur pays(/mais coup sûr tous ces hommes n'auraient qu'un cœur, qu'un bras pour défendre la vieille et libre Angleterre, si jamais l'étranger la menaçait. Il est triste de le constater, il n'en est pgs de même en Belgique, tt Que.se pasçe-t-il en effet chez nous depuis quelques années? Doit-il y avoir par exem ple une élection générale ou partielle pour les chambres législatives? Aussitôt un touchant accord, une homogénéité complète s'établi^ entre les jour naux de Paris qui écriveut par ordre ou sous (a dictée du bureau de l'esprit public et nos jour naux cléricaux. De part et d'autre on essaie d'agir sur les électeurs par la peur .pu l'intérêt, tristes sentiments, moyens délétères! Alors la guerre des tarifs est déclarée, comme l'avènement de l'Em pire, au moment même où Le nouveau chef du gouvernement français proclame au commerce bor delais dans sou discours :que Pempire, c'est Iq paix. Singulière paix que celle qui semble prendre tâche de ne savoir laisser en repos des voisins qui jouissent depuis vingt-cinq ans d'une forme degouvernement qui a su les préserver de L'anarchie, alors que la France venait peine de faire disparaître les traegs des balles et du sang versé par une de seajderpières guerres ci.viles. Puis c'est le fougueux Granier dé Cassagnac, ce cosaque de la presse française comme on l'a appelé, qui vient, par la voie du Constitutionnel, nous van tel les charmes du régime impérial. Un peu plus tard c'est le cabinet Rogier-Frère qui doit céder devant les efforts coalisés de l'infiueuce'étrangère et de la drbitè. Le ministère Piercot, malgré son programme dé coloré, a Le même sort. Nous voici arrivés au ministère dé la conciliation dénomination qui contraste avec des actes peu con ciliants. Eh bien 'malgré son caractère réaction naire, le mouvement qui a fait- ai noblement vibrer la fibre patriotique de M. Vilain XIIII lui est-il pardonné par P Émancipation de Bruxelles et par le Constitutionnel et le Pays de Paris?. Lisez ces journaux et jugez. On peut donc prédire, avec quelque chance de succès, au cabinet De Decker, sa chûte prochaine. Sur la pente des equeessions où s'arrêlera-t-on? Jusqu'à quand le spectacle d'uîi parti toujours prêt trahir son paya,' tantôt ipèur Rome, tantôt pour la France, nous sera-t-il donné? Faudrarrt-il atten dre que la spoliation sqif complète? L'on peut donc conclure, Monsieur le rédacteur, que l'opinion libérale est le seul parti îjatidnal, tandis que, 1qparti clérical est celui de l'étran ger; que les libéraux ont un grand devoir rem plir, s'ils ne veulent voir sombrer nos libres insti tutions celui de maintenir intégralement debout -j'insiste sur U mot notre Constitution, qui a passé par le creuset jle l'expér jpnee, en résistant depuis vingt-cinq ans des epreuves si diverses; Celui de se serrer autour de notre Roi ce prince honnête homme qu'on appelle si volontiers son Roi bien-aimé, comme le disait M. Orts la séance du sance, les janissaires seront de marbre. Un cheval et un esclave dévoué t'attendent hors de ces murs; fuis, et quand l'astre du jour aura éclairé soixante fois la terre, je serai près dè toi. Gilbert revêt le turban l'aigrette blanche, le poi- gnàrd au schal rouge qui lui sert de ceinture, le bour- nous l'enveloppe. S arrachant alors d'une chaste étreinte, il traverse sans obstacle les longues galeries où se pro mène la sentlneflé inflexible, 11 galoppàit dans la plaine suîvr de son esclave fidèle, quand une femme, ilu haut d'une tourelle, agitait en core ses mains Cri signe d'adieu. Il avait disparu derrière l'horlxon que formait le ciël et le désert, qUand une forme blanche et vaporeuse Se dessinait encore sur l'angle sombre du Minaret; mon si tarpon Jnobimi la fille d'orient a londres. Ùn navire entra ap port. Sa marche lente èt majestueuse permet d'entrevoir le costume dos passagers tous émus de la joie la plus vive, les matelots grimpés aux-cotdages agitant leurs chapeaux goudronnés; et sous l'impression de cette ivresse qu'é prouvé le marin lorsqu'il revoit la terre après Une lon gue traversée. Ils touèbaiènt'enfin la terre, et poiir les uns c'était la mère-patrie, pour les autres le but qui devait réaliser une espérance de fortune d'autres y venaient pour pres ser la main d'un ami, chacun avait là^îne espérance de lUp 1} :::*i ïD L-iJU j De veiller a cet effet a ce que tous les candidats pour les chambres, la province, la commune, soient animés de ces sentiments, et que la probité politique surtout devienne une nécessité en tes temps tf apos tasie et de défections honteuses. Alors et alors seulement la tpaissiori du parti na tional liiez libéral sera rempli. Nbtis pourrons, forts de nbtfè bon droit, représentés par des man- -dataires loyaux et d'un courageux.civisme, atten dre, arec calme, les dangers d'où qu'ils viennent, parce que, comme le disait récemment le Times, avec l'immortel auteur des Provinciales Un ar- gument petit être vaincu par un argument plus fort, et la force par une force plus grande, mais la vérité et la force n'ont pas de rapports entre prospérité ou de sentiment satisfaire. Ici l'ota voyait le pèlerin Bu manteau de serge, au grand chdpeau dont les bords étaient recouverts de coquilles, le bourdôn la main. Plus loin c'était le marchand juif, la tunique jaune, dont les bottes étaient gnrnies de foururés, et Ja tête coiffée du bonnet carré, signe distirictif que portait tfloH cette race proscrite. Des templiers la croix blan- chè Complétaient le groupe réuni sur le pont. Et cependant au milieu de l'empressement général qd'il y avait bord, une jeune femme, au costume étrange, l'anxiété peinte sur la figure, semblait indiffé rente tout èe qui se passait parmi ces hommes. Tous Se précipitaient déjà terre, elle seule reste profondé ment absorbée. Enfin UUe réSOlutioii soudaine s'est emparée d'elle; et la voilà dans les rues de Londres, cherchant du regard un objet qui semble introuvable au milieu de la foule parée de ses habits de fête. Les cloches Sonnaient par volées, la figure dli pebple était joyeuse, et la Tamise dans ses eaux, réfléchissait la tour de Londres et l'étendard rouge de Norraaudie. Le flot populaire porta notre jeune fillé vers une placé en combrée de monde. C'était le réservoir, si je puis m'ex- primer ainsi, de toutes les rues qui aboutissaient cette pitfèé, et par où venaient s'écouler incessamment de nouveaux éléments de tumulte et d'encombrement, fit dë:même que les ondes cherchent leur niveau, montent graduellement, finissent par déborder, quand le bassin qui les renferme, ne peut plus les contenir, de même la

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