JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. W* 1.571. 16* Année. Jfeudl, 99 Mal 1856. Vires acquirit eundo. LA CHAPELLÉ S'-MAUR. INTÉRIEUR. ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50c. Provinces, 4 francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne 50 centimes. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Tpbes, 91 Mal. M. Cooraans qui a assumé la responsabilité des dénonciations de Y Émancipation, se trouve sommé de publier la liste des vingt-cinq jour naux qui prêchent l'assassinat et Te régicide et se livrent aux écarts les plus repréhensibles. Jusqu'ici, M. Coomans a battu la campagne, se livrant aux exercices acrobatiques les plus va riés, pour échapper la nécessité de'publier la fatale liste. Mais il faut que le député catholique de Turnhout, directeur de Émancipation s'exécute, sinon l'opinion publique le sligmatif sera d'une façon indélébile. puisqu'il ne veut rien apprendre et ne peut rien oublier. Le nouvel opuscule de Joseph Bonivace a le plus éclatant succès. Les timides et respectueuses observations ati sujet de la lutte électorale de 11156, sont écrites avec celte verve caustique et cette piquante concision, qui distinguent les petits livres du même auteur. Ce charmant petit opuscule se compose de quatre chapitres intitulés: i* Importance des élections. i* Le parti de l'étranger. 3® Le dogme et la patrie. 4° La fusion et la mort. La question de la charité a aiguisé une autre plume exercée. Sous le titre de Rétablissement des couvents en Belgiquesous prétexte de cha rité, le rédacteur de VObservateur, F. Tinde- mans, a réuni en un petit volume, l'excellent travail, dont le journal libéral a eu les prémices. C'est une réfutation du système clérical en matière de charité eLune saisissante démonstra tion du danger dont la société est menacée par la restauration de la main-morte, sous l'ensei gne fallacieuse de bienfaisance. Nous ne savons si le parti clérical réussira dans ses projets de réédifier le régime monacal, mais certainement cela ne durera pas longtemps*, d'autant pins qu'en Italie même, il ne peut plus se main tenir. Cè que nous y voyons de plus clair, c'est que le parti soi-disant de la conservation, s'oc cupe semer partout des germes qui feront naître, dans un temps rapproché, des troubles dont il sera la première victime et Dieu veuille qu'il soit la seule, car il l'aura bien mérité, Le Bien publicfeuille fanatique de Gand, publie la liste des candidats du phrti clérical pour l'élection du 10 Juin. En tête se trouvent les trois transfuges, MM. Delehaye, T'Rindt-De Naeyer et Maertens, et ensuite quatre notabi lités cléricales, illustres inconnus, mais qui professent, il faut le croire, des principes poli tiques aussi purs que ceux défendus par le Bien public. Ce sont MM. Van Tieghem-De Limon, Vap Goethem-De Smet, Henri De Kerckbove et Eugène De Smet. Nous verrons bientôt si la ville de Gand est devenue une vaste capucinière, digne d'avoir pour représentants ces nobles champions de l'ancien régime. LÉGENDE LIÉGEOISE (1606-1608) (1). S «H cné entrevue. C'était au mois de novembre de l'année 1606, par un matin brumeux, qu'un bourgeois de Liège marchait d'une allure précipitée le long du rivage d'Avroy. Arrivé là Chapelle du Paradis, il prit un sentier étroit conduisant l'une de ses côtes pittoresques que l'on trouve alors devant soi, et il en atteignit bientôt le sommet. Un her- mite avait choisi ce lieu pour retraite; tout entier A la méditation et A la prière, il ne voyait sa solitude troublée que par ceux qui éprouvaient le besoin de se retremper aux sources pures de la foi. Le religieux venait de termi ner ses devoirs de piété, quand le bourgeois entra dans son humble cellule. Je viens de nouveau, dit-il, troubler votre solitude, mon père, mais plus j'entends vos paroles, plus j'ai le désir de me voiler tout entier au Seigneur, et d'expier les erreurs d'une jeunesse orageuse. Vos visites me touchent, mon fils, réplique l'her- L'Association électorale de l'arrondissement d'Ypres doit se réunir Vendredi prochain, 23 Mai, l'effet de procéder au choix de candidats pour l'élection des membres du Conseil pro vincial. L'Académie d'archéologie de Belgique vient de faire paraître, Anvers, la 2° livraison du tome XIII de ses annales. Ce volume contient les travaux suivants i" Notice sur l'église de S1 Ursmer, Binche, par M. L. de Villers. 2* Notice sur les tours romanes de Wercken et de Bovekerke, par M. Legrand-de Reulandt. 3* Souvenir d'un voyage eu Italie, par M. l'abbé Ch. Vauden Nest. 4° Analectes archéologiques ,par M. Schayes, di recteur du Musée royal d'antiquités de Bruxelles. 5* Notice sur le chapitre collégial de S1' Dymphne Gheel, par M. l'abbé C. Stroobaut. Le 19 Mai, vers huit heures du matin, on a retiré du fossé qui entoure la ferme de la veuve Blanckaert, Alveringhem, le cadavre du sieur François Courte, âgé de 70 ans, vitrier, habi tant la même commune il s'y était précipité peu de temps auparavant, après avoir déposé sa veste et son chapeau, au bord de l'eau. On ignore les motifs qui ont pu porter ce vieillard cet acte de désespoir. (1) Historique. mite, votre présence me prouve que la voix du Seigneur vouS est agréable. Que faut-il de plus pour un de ses plus indignes serviteurs. Mais A côté des obligations que vous impose notre cttlte, il y a dans le monde des devoirs qui vous réclament; oubliez-vous la foi jurée A celle qtic vous avez prise pour femme A vos vieux parens qui attendent dé vous le bonheur pour le peu de jours qu'ils doivent rester ici bas? Ne pensez-vous pas non plus aux devoirs Iquc la patrie impose chacun de ses enfants? Non, mon 1 fils, écoutez la voix du vieillard si elle a, comme vous le dites, quelque influence sur vous. Il est des sacrifices, des abnégations méritoires aux yeux du Tout-Puissant dans toutes les conditions de la vie. Lé père qui élève ses enfants et en fait des hommes dignes de Dieu et de la patrie, est aussi grand que le jeune homme qui se voue aux austérités dn cloître. Pourriez-vous, sans être cou pable, sans être criminel, rompre les liens consacrés par la voix du prêtre sur le livre saint des Évangiles A eette voix pleine d'une douce piété, A ces raisons si naturelles, le bourgeois ne peut retenir ses larmes. Oni, mon père, vous venez d'arracher le voile qui cachait mes yeux la vérité. Désormais ina conduite sera celle d'un mari fidèle et d'un citoyen courageux Le bruit a couru en ville qu'une contraven tion avait été constatée, Samedi -dernier," pour falsification de lait nous apprenons de bonne source, qu'après expérience faite sur le lait soupçonné d'être sophistiqué, il a été prouvé qu'il était de bonne qualité, pur et exempt de tout mélange. On lit dans le Messager de Gand, en date dû 17 Un affreux malheur est arrivé, çe matin les ouvriers de la fabrique de MM. Van Hecke et Van- derheyden, située «ur la rive gauche de l'Escaut, l'endroit dit Ter Plaeten, étaient A peine leur travail, il était, cinq heures et quart, qu'une explosion terrible se fit entendre. C'était la chau dière qui venait d'éclater, en renversant les murs de la fabrique et en jetant au loin les débris du b^i-r ment. g La machine s'est brisée en deux parties une moitié a été lancée contre un navire amarré dans l'Escaut, l'autre a été jetée dans le jardin, plus de ioo mètres du iieu de l'explosiou, contre un fort pommier qu'elle a écrasé. a Le haut de la cheminée a été déplacé, par suite du choc, de 3 4 pouces sur une hauteur de 6 pieds. r La force de projection ailé tellement grande, qu'A aoo mètres de l'endroit du désastre, on a trouvé des débris de la fabrique. Au loin dans les terres, on voit une masse de débris de bois et de pierres, qui y sont tombés comme une véritable pluie. Un fort morceau de bois, lancé dans l'espace, est venu se planter an milieu de l'Escaut. Au moment où nons avons quitté le lieu du dé sastre (huit heures et demie), on avait retiré déjà des décombres et de l'eau, huit cadavres le nombre des blessés était de six. Deux cadavres étaient encore en vue, écrasés par les décombres. Qu continuait les recherches. A cet effet, des travaux de déblaiement étaient exécutes. On travaillait aussi étançonner certaines parties du bâtiment, de peur d'autres mal heurs. On croit que plusieurs cadavres se trouvent encore dans le fleuve. Des recherches y étaient faites pour les découvrir. Jusqu'ici on n'a pas encore re trouvé le chauffeur, qu'on'supposé avoir été lancé dans l'Escaut. C'était un ouvrier employé depuis un mois dans la fabrique. a Parmi les morts on cite un haleur de bateaux §IL Le lendemain de l'entrevue dont nous venons d'être témoin, il n'était question Liège que de la disparition d'un de ses habitants; et dans un des quartiers de la cité surtout, celui-lA où le bourgeois demeurait, plus d'un groupe avait débattu les probabilités que l'on pouvait émettre sur cet événement. Cela ne m'étonne pas, disait une grosse femme, que l'oiseau se soit échappé tout de bon, il y a déjà longtemps que la cage l'incommode. Vous êtes méchante, Marceline, reprit une portière; comment est-il possible qu'un homme qui va tous les dimanches A la grand'messe, vêpres et au sâlut, un homme qui jouit d'une réputation si parfaite depuis qu'il est marié, comment supposer de sa part une condûite si peu conforme ses sentiments religieux. C'est un hypocrite, reprit ane troisième voix. L'hcr- mite de S'-Maur le connait et le diable en sait encore plus sur ce chapitre. L'effroi que ces paroles causèrent fut bientôt dissipé la vue de la femme du bourgeois qui se dirigeait vers l'hôtel-dc-ville pour informer le bourgmestre et les échcvins de la disparition subite de son mari,

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Le Progrès (1841-1914) | 1856 | | pagina 1