Nouvelles diverses.
On n'a pas oublié les plaintes articulées par plu
sieurs membres de la Chambre des.lords, la suite
de la grande revue navale de Spithead. Ces plaintes
ont eu pour effet la réunion d'une cour martiale
Portsmout h, devant laquelle a comparu, le 1.1 de ce
mois, le nomtné William Collier, aide-mécanicien,
accusé d avoir, par suite de sa négligence chauffer
le bâtiment vapeur de transport le Trantit, causé
un retard qui n'avait pas permis aux membres de la
Chambre des lords d'arriver l'heure fixe pour voir
la revue.
La Cour a reconnu que l'accusation était justifiée
par les preuves; mais, en considération des bons
antécédents du prisonnier, elle s'est bornee le ré
primander sévèi ement, eladéclaré qu'il ne servirait
plus bord du Trantit.
Nonobstant la lettre de lord Palmerston l'ar
chevêque de Cantorbéry, sir Benjamiu-Hall, mem
bre du Parlement et colonel des Horse-Guards, a
fait annoncer dans les journaux qu'un corps de mu
sique se fera entendre-dimanche dans Hyde-Park,
avec autorisation du lord-garde, le duc de Cam
bridge.
11 a dû y avoir un accord quelconque avec lord
Palmerston ce sujet, sans doute afin d'éviter les
scènes de désordre auxquelles le peuple menaçait de
se porter.
Les Chambres badoises se sont occupées tout ré
cemment d'un projet de loi relatif l'exécution de
la peine de mort. Les débats ont été très-intéressants.
Le projet qui en est sorti, vient de recevoir la sanc
tion du prince régent.
Celte loi porte que dorénavant la décapitation se
fera par le moyen de la guillotine; que toutes le»
exécutions mort auront lieu dans une localité
close de ipurs, sans l'admission du public, et en
présence i° des fonctionnaires supérieurs du bail
liage i" de deux experts médecins des tribunaux;
3" de douze témoins qui seront tirés au sort parmi
les citoyens inscrits sur la liste des électeurs du dis
trict dans lequel s'exécute la peine capitale; 4® du
greffier de la Cour qui a prononcé l'arrêt de mort;
s'il est possible, un ecclésiastique de la confession
du condamné sera présent l'exécution, laquelle
pourront aussi assister de plein droit le défenseur
et les parents du patient. Toutes les autres person
nes qui demanderaient par écrit y assister ser.ont
admises, autant <jue la place le permettrait.
Les nouvelles' de Paris se réduisent quelques
conjectures sur le refroidissement provoqué par le
traité du i5 avril entre la Russie et la France. On va
jusqu'à dire que le prince Dolgorowki pourrait bien
ne pas aller Paris comme ambassadeur et que M.
de Morny pourrait bien de son côté être dispensé
de se rendre Saint-Pétersbourg.
11 y a sans doute tin peu d'exagération dans cet
aperçu mais il y a aussi un fond de vérité.
La Gazette autrichienne affirme que les cours de
Vienne et des Tuileries sont parfaitement d'accord
sur l'attitude prendre en Italie. Le comte de Ca-
c vour, dit-elle, a compté sans sori hâte. 11 espéfait
faire de la question italienne une pomme de dis—
corde entre l'Autriche et la France, et il a obtenu
ce dont il se doutait le moins, que l'accord entre
ces deux grandes puissances s'est établi justement
sur ce terrain d'une manière plus solide et plus
intime, n
La Gazette det Poste* croit pouvoir assurer que
le cabinet de Vienne a adressé une circulaire ses
agents diplomatiques près les Etats d'Italie, dans la
quelle il est dit qu'en aucun cas l'Autriche ni la
France ne permettraient des manœuvres anarchistes
dans la Péninsule; mais que les deux puissances sont
très-disposées faire valoir leur influence, pour
déterminer les gouvernements italiens opérer des
réformes conformes l'esprit du siècle. Le cabinet
des Tuileries aurait envoyé une circulaire semblable
ses agents en Italie. Cette nouvelle n'est sans
doute que la reproduction, sous une autre forme,
de celle qui prêtait la France et l'Autriche l'in
tention d'adresser collectivement au gouvernement
pontifical note pour l'engager opérer certaines
réformes.
Le roi de Prusse qui devait aller vendredi au-
devant de l'impératrice douairière de Russie, en a
été empêché par une indisposition. Le colonel de
Manteuffel et les membres de l'ambassade russe
Berlin ont seuls reçu l'Impératrice la frontière.
De grands préparatifs sont faits Berlin pour la
recevoir. La municipalité la recevra au débarcadère.
L'impératrice se rendra directement de Berlin
Sans-Souci.
Le duc de la Victoire est rentré i Madrid le 16,
après avoir visité Valladolid et Saragosse. Il a fait
dans ces deux villes, où il a clé reçu avec enthou
siasme, des professions da foi très-monarchiques.
Aucune des craintes qui s'étaieut manifestées au
moment de son départ, sur un coup d'État qui de
vait être frappé d'accord avec le pai'ti progressiste,
ne s'est réalisée.
Le général Zavala est aussi de retour Madrid,
d'où il faut conclure que l'ordre est complètement
rétabli Valence.
Des lettres de Port-au-Prince et de la ville de
Santo-Domingo donnent pour certain que l'Empe
reur, en engageant la dernière lutte, s'était trop fié
aux conseils intéressés des mécontents de Santo-
Domingo, mais que, quoique défait, il n'était pas
disposé écouter les représentations d'une puissance
étrangère en ce qui concerne ses futurs desseins
dans les affaires de son gouvernement. O11 était
porté croire que .l'intérêt témoigné Faustin 1'
par les officiers anglais et français provenait unique
ment de la jalousie que leur inspirent les progrès et
l'influence des Etals-Unis dans le cabinet. Les auto
rités dominicaines ont ratifié un traité conclu avec
les Étals-Unis et qui est identiquement semblable
celui qu'avait négocié le géuéraï Cazeueau.
Le président Mota a décrété la peine de mort
contre tout esclave ou flibustier qui débarquerait
dans l'île. Le décret est,principalement dirigé contre
l'ex-président Baez, dont on a rapporté qu'il était
encouragé par la France, l'Angleterre et l'Espagne,
faire de Saint-Thomas une tentative révolution
naire dans l'île.
Les journaux de Port-au-Prince, en date du 14
avril, contiennent deux documents officiels assez
caractéristiques.
Le premier est le discours d'ouverture adressé
par Faustin T aux Chambres haïtiennes. Sa Majesté
s'exprime en ces ternie» sommaires
n Mes ministres vous soumettront le tableau des
affaires extérieures aussi bien qu*intérieures de
l'empire. Je puis donc nie dispenser d'occuper votre
temps m'appesantir sur le contenu de ce tableau.
Je vous dirai seulement que mes relations avec les
puissances étrangères, représentées Haïti, «ont sur
un pied amical.
L'autre document est un décret par lequel l'Em
pereur noir crée deux nouveaux ordres de cheva
lerie, l'ordre de Sainte-Marie-Madeleine, et l'ordre
de Sainte-Anne.
Les prochaines élection# du Président des États-
Unis continuent d'être Washington l'objet d'une
grande préoccupation.
Le Times et le Morning-Post remplissent leurs
colonnes de menaces contre l'Autriche, propos de
la question d'Italie. Le premier de ces journaux a
mêmelancéen passant quelques invectivesà l'adresse
du gouvernement français, qu'il croit peu disposé
séparor sa politique de celle de l'Autriche, en ce qui
concerne le# affaires du Saint-Siège. Ni le Time* ni
le Morning-Post n'expriment la pensée du ministère.
II serait plus raisonnable de la chercher dans les li
gnes suivantes publiées par le Globe
Les hommes d'État actuels de l'Autriche ont
montré qu'ils étaient capables de lutter avec les plus
sérieuses difficultés, et qu'ils savaient conformer
leur politique aux exigences du temps. Nous n'ou
blierons pas non plus que c'est la famille régnante
d'Autriche qui a pris l'initiative de plusieurs des
plus utiles réformes que l'Europe ait jamais vues.
I^s ministres responsables d'Autriche voient cerlai'
ncment les difficultés de la situation, et savent que
pour eux toute résolution, n'importe laquelle, ren
contrera ses embarras; mais ils savent aussi les
égards qu'on a pour cette position. Personne au
monde ne peut être plus convaincu q'ù'eux, que le
gouvernement anglais est allé sur ce point la me
sure extrême des égards, de la réserve et de la dis
crétion.
a On doit être assez renseigné Vienne #ur l'étal
de l'opinion en Angleterre, pour savoir que le pu
blic ici serait tout prêt peser même sur le gouver
nement actuel, si l'on mettait en question l'appui
donner des tentatives libérales constitutionnelles
dans certains pays du continent. Mais le gouverne
ment anglais a compris qu'il valait mieux traiter
l'Autriche avec une généreuse confiance; et les mi
nistres autrichiens, nous le répétons, sont des hom
mes capables d'apprécier les nécessités comme les
ressources de leur position, et les occasions comme
les dangers des circonstances.
A Paris on croit assez généralement que la France
et l'Autriche marchent d'accord, que Ia statu quo
sera maintenu en Italie, et qu'on se bornera con
seiller au Pape quelques réformes administratives.
Le Times revient encore sur la question des con
certs donnés le dimanche par la musique militaire
dans les parcs de Londres, et il annonce qu'il a reçu
un grand nombre de placards qù l'on invite le peu
ple, dans les termes les plus violents, se rendre en
masse dans les parcs et surtout dans Hyde-Park.
Le Times craint qu'il 11e résulte de cette aflluence
extraordinaire, au milieu de laquelle so glisseront
tous les filous et les vagabonds de Londres, des dés
ordres sérieux, et tout en persistant s'élever vive
ment contre la mesure prise par lord Palmerston, il
donne aux habitants de Londres qui serendront
Hyde-Park, les plus sages conseils.
Une chose occupeautaut le publicd'Angleterreque
les affaires politiques, c'est le procès de Palroer.
Cette affaire menace de se prolonger beaucoup
pour les jurés, qui, selon la règle, sont séparés de
toute communication, et après.chaque audience,
«ont reconduits sous la garde des shérifs dans un hô
tel voisin. A la fin de la dernière audience, le prési
dent, lord Campbell, saisi de commisération, a
"proposé' de faire prendre un peu Pair aux jurés le
lendemain matin avant l'audiénfce: Quant moi,
a-t-il ajouté, si je n'avais pas l'habitude de faire tous
les matins* une promenade matinale dans le parc,
je ne pourrais pas supporter les fatigues d'un si
rude procès. TJn autre juge, M. Alderson, a con
seillé de faire promener les jurés dans le jardin da
Temple, et les shérifs ont promis de suivre cet
;Wiïî' .v jonnï mt
Le lendemain donc, les jurés, sous la garde des
employés des shérifs, sont allés avant neuf heures
du matin se promener dans les jardins du Temple,
et de là ont été conduits i la Cour. Aujourd'hui di
manche, on a dû les mener, l'office la chapelle de
Newgate, et de là les reconduire leur hôtel;, après
quoi on devait les mettre dans un omnibus, loué
pour eux, et les mener dans les environs de Lon
dres, Woodford, où on devait leur permettre de
courir un ptù dans la forêt, puis de là les remettre
sous clef l'hôtel.
Une dépêche de Londres en date de lundi annonce
la cohclusion de l'emprunt de cinqmiliions sterling,
avec la maiiou Rothschild, au taux de g3. A la
Bourse, aussitôt après, il a fait 1 3/8 de prime.
Dans les derniers jours de leur session, les Cham
bres prussiennes ont adopté un projet dé loi qui rend
applicables aux provinces rhénanes les lois commu
nales en vigueur dans le reste du pays. Ce projet
avait été combattu énergiquement par les députés
rhénans, et des manifestations non équivoques de
répulsion avaient éclaté dans plusieurs villes des
bords du Rhin. La session close, on avait espéré que
la foi ne serait pas sanctionnée, et les députés rhé
nans avaient fait dans ce but des démarches actives
auprès du Roi.
Plusieurs jours s'étant écoulés sans que la loi fût
promulguée, le bruit avait couru que le Roi hési-
sait, et que le ministre de l'intérieur, M. de West-
phalen, avait donné sa démission. Il paraît que ce#
bruits étaient sans fondement. Les dernières nou
velles de Berlin annoncent que le Roi a été d'avis
qu'il serait contraire la Constitution (Je refuser sa
sanction une loi émanée de l'initiative de la Cou
ronne, et votée par les deux Chambres. Ainsi vont
disparaître des provinces rhénanes les derniers ves
tiges de l'administration française. V
Les nouvelles lois sont au nombre de deux, l'une
municipale, applicable aux villes, l'autre rurale,
ppur les campagnes. La première serait mise en
yigaçur-dans toutes les villes représentées la Diète
provinciale, moins qu'elles ne demandent expres
sément a-êlr'e placées sous le régime de la loi rurale,
On lit dans le Courrier de lyEscaut a On dit que
le directeur de la boulangerie militaire Guerçl, P.-J.
est mis en non-activité pour infirmité temporaire
il est remplacé dans son service par M. Dujardin,
P.-J., directeur de la boulangerie militaire Touillai.
On lit dans une correspondance particulière
On a fait défense de traduire les détails des
feuilles de l'étranger sur la cécité du prince impé
rial. Je ne suis pas encore en mesure de vous édifier
sur ce qu'il y a de vrai dans leurs allégations, et de
vous dire réellement si l'Enfant de France serait
aveugle.
Un horrible assassinat a jeté toute la commune
de Carvin (Pas-de-Calais) dans la consternation. La
.victime est un vieillard de quatre-vingt-dix ans, qui
aurait succombé sous les coups de son gendre, vieil
lard lui-même de soixante-deux ans, avec lequel il
vivait. L'appât d'un héritage trop longtemps veuir
serait le mobile de ce crime.