JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N41,583. 16" Année.
Jeudi, 3 Juillet 1856.
Vires acguirit eundo.
INTÉRIEUR.
ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50c. Provinces,4francs.
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Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
Y purs, S Juillet.
Conseil provincial de la Flandre
occidentale.
Séance d'ouverture du ir Juillet.
La séance est ouverte io i1 heures.
M.le Gouverneur prend place et prononce le dis
cours d'usage sur la situation de la province, auquel
le conseil prête une attention religieuse. La question
des subsistances et la question industrielle sont
spécialement traitées dans ce remarquable et inté
ressant document.
En terminant, M. le gouverneur dit quelques
mots concernant les fêtes qui se préparent et l'heu
reux monarque qui en est l'objet, s
L'assemblée accueille les paroles de l'honorable
commissaire du gouvernement par les plus vifs
applaudissements et le^ cris répétés de Vive le Roi!
M. le gouverneur, au nom. du Roidéclare ou
verte la session ordinaire du Conseil provincial pour
i856.
Le bureau provisoire est composé.
M. le vicomte De Croeser, doyen d âge, est appelé
prendre place au fauteuil de la présidence.
MM. Vanden Bussche et De Meulenaere, sont ap
pelés remplir les fonctions de secrétaires.
M. Vanden Bussche procède l'appel nominal
qui constate la présence de 6o membres.
M. Vrambout fait observer que le bureau est ir
régulièrement constitué, car il faut, d'après la loi,
que ce soient les deux plus jeunes membres du
Conseil qui soient appelés remplir les (onctions de
secrétaires provisoires; or, c'est M. le vicomte de
Nieuport qui est le plus jeune membre du Conseil.
Sur l'interpellation d'un membre, M. Vrambout
dit que les pièces concernant l'élection de M. de
Nieuport sont arrivées ce matin.
L'observation de M. Vrambout, appuyée par M. le
gouverneur, est prise en considération. En consé
quence M. le vicomte de Nieuport remplace M. De
Meulenaere au bureau provisoire.
Le premier acte de l'assemblée est la vérification
des pouvoirs des membres élus dans les arrondisse
ments judiciaires de Bruges, CourtraiYpres et
Furnes.
Quatre commissions sont nommées l'effet de
vérifier la validité de ces élections.
Les commissions se retirent.
La séance est suspendue et reprise au bout de dix
minutes.
M. Debbaudt, au nom de la commission chargée
de l'examen des pouvoirs pour l'arrondissement de
Bruges, propose l'admission des membres élus qui
sont MM. le baron Pecsteen, de Croeser, Delescluse,
VandeWalle.Roels, le vicomte de Nieulant, Taver-
nier et Van Damme, Jooris et Van Outryve, Benoit,
pour le canton de Buysselede.
M. Goethals présente le rapport sur les élections
de l'arrondissement de Courtrai il propose l'admis
sion des membres élus MM. Bataille, Dumorlier,
Ameyé, Van Ooteghem, Gheysens, Storme, E. Du-
fort, Valcke, Tytgat et Opsomer.
M. De Meulenaere, au nom de la commission
chargéede l'examen des pouvoirsde l'arrondissement
d'Ypres,propose l'admission des membiesélus,MM.
Merghelynck, S. Comyn, Boedt, De Geest, Beke,
De Neckere, L. Comyn, Mahieu et Vrambout.
M. Vandromrue, au nom de la commission char
gée de l'examen des pouvoirs de l'arrondissement de
Furnes, propose l'admission des meinbresélus MM.
Je baron Mazeman, De Grave, Joye-Ghys, le vicomte
de Nieuport.
Les membres élus prêtent serment.
Le conseil passe ensuite la nomination de son
bureau définitif.
MM. Demeulenaereet Dumorlier remplissent les
fonctions de scrutateurs.
Il est procédé au scrutin pour la nomination du
président.
M. le baron Pecsteen-Lampreel est nommé pré
sidents la presqu'unanimité des suffrage*.
Le conseil passe la nomination d'un vice-prési
dent.
M. Vande Walle-Vermeulen est nommé par 36
voix.
Les autres voixsontrépartiesentreMM.Sormont,
Delescluse, Van Damme, Tavernier, etc.
L'assemblée nomme ensuite deux secrétaires.
MM. Merghelynck et Tytgat,'ayant obtenu la ma
jorité des suffrages, sont proclamés secrétaires du
Conseil.
M. le président et MM. les secrétaires prennent
place au bureau.
M. Pecsteen-Lampreel accepte avec bonheur cette
nouvelle marque d'estime et de sympathie que le
conseil vient de lui accorder; pour y répondre il
s'efforcera d'apporter dans ses fonctions ce même
zèle, cette même impartialité, qui ont toujours mé
rité son approbation il compte sur le coucours du
Conseil. (Applaudissements.)
Le Conseil vole de6 remerciments au bureau pro
visoire.
M. Tytgat, secrétaire, donne lecture du procès-
verbal de la dernière séance de la session de >855,
dont la rédaction est adoptée.
Le conseil se retire dans ses bureaux pour procé
der la formation des quatre sections qui doivent
examiner les affaires soumises au conseil et formu
ler les rapports.
La séance est suspendue.
(La suite au prochain n*.)
Le Crédit mobilier a été enterré. Le Journal
de Bruxelles rit, Y Émancipation pleure. Celui
qui rit est M. Malou, directeur de la Société gé
nérale.celui qui pleure c'est M. Cooruaos, qui
□'est pas un directeur financier. M. Malou trouve
le projet du Crédit mobilier détestable, M.
Cootnans le trouvait excellent. Comment se fait-
il que ces deux fervents catholiques, qui sont
aussi de grands industriels, ne sont pas d'accord
suruneaffaire d'une importance si majeure? M.
Malou a fait ce qu'il a pu pour tuer le projet et
il a réussi.
La société du Crédit mobilier aurait porté
préjudice la Société Généraleoù M. Malou
est directeur. Son premier devoir était donc de
l'empêcher de naître pour ne pas devoir dispa
raître un jour. Mais M. Coomans n'avait pas ces
ménagements garder il n'avait rien perdre
l'établissement du Crédit mobilier. Au con
traire, il avait y gagner, et lui, qui fait de si
bonnes affaires industrielles, aurait pu faire des
affaires financières également bonnes.
M. Malou fait faire dans le Journal de Brux
elles de très-beaux articles dans lesquels il prê
che, pour combattre le Crédit mobilier
la nécessité et la sainteté de la pauvreté. Cela
vous est facile, lui réplique M. Coomans. Vous
avez beaucoup de mérite prêcher la pauvreté,
M'. Malou, vous qui, comme directeur de la
Société Généraletouchez annuellement près de
cent mille francs; vous qui avez une fortune
personnelle considérable, une pension de six
mille francs et une indemnité de représentant.
Hélas, la discorde est dans la sacristie et
pourquoi Impartial de Bruges.)
Les belles fêtes que la ville de Bruxelles s'ap
prête célébrer au mois de juillet prochain,
seront reproduites illustrées comme l'ont été
celles du mariage du duc de Brabant. L'Illus
tration belge de 1856, qui paraîtra du 1er au 10
juillet, mais en format in—4°, formera un pro
gramme complet qui embrassera les vingt-cinq
années de règne du Roi Léopold, les cérémonies
et réjouissances dont Bruxelles sera le théâtre,
et un grand nombre de gravures reproduisant
des sujets de circonstance. Le prix minime de
cet ouvrage (50 centimes et un franc sur papier
vélin, envoyé franco) lui assure un immense
succès. L'Illustration belge de 1856 sera parti
culièrement propre être offerte en prix.
Le désir de faire concorder la publication du
Livre d or de l'ordre de Léopold avec le 25e an
niversaire de l'ioaugaration de la Royauté, a
décidé le directeur de ce bel ouvrage com
prendre dans ses deux volumes les notices con
cernant tous les membres de l'ordre qui seront
nommés jusqu'au 21 juillet 1856. C'est un re
tard de quelques mois dans t'apparition d'un
ouvrage impatiemment attendu par ses nom
breux souscripteurs, qui approuveront tous une
mesure destinée compléter le monument his
torique et biographique consacré une des plus
belles institutions dont le Roi Léopold ait doté
la Belgique.
Lés membres de VOrdre de Léopold qui n'au
raient pas encore envoyé des renseignements
sur leurs noms, prénoms, lieu et date de nais
sance, services, etc., sont priés de les adresser
franco au rédacteur de l'Illustration Belge
chez M. Tàrrids, libraire, rue de l'Ecuyer, n° 8,
Bruxelles.
Le Livre d'Or paraîtra au mois d'octobre
1856.
Un de nos correspondants, dit Y Indépendance,
nous annonçait, il y a quelques jours, que les
princesde la maison d'Orléans avaient signé une
protestation, l'oceasion du projet de loi allou
ant une pension de 200,000 francs chacune
des filles du feu-roi Louis-Philippe ou ses
ayaut-droit. On nous communique une copie
de ce document que nous croyons devoir met
tre sous les yeux de nos lecteurs. Le voici
Claremont, 35 juin 1856.
Informes, ily a quelque temps,qu'il se prépa
rait un projet de loi destiné modifier les décrets
de confiscation du 2a janvier i852,nous nous étions
bornés demander nos amis de se refuser d'une
manière absolue toute démarche qui nous fit par
ticiper cette velléité de réparation.
Des raisons do délicatesse et d'affection pour des
princes étrangers alliés notre famille, nous com
mandaient de ne pas faire davantage.
Mais en lisant l'exposé des motifs du projet de
loi qui vient de vous être soumis, nous y trouvons
un mot que notre respect pour la mémoire de notre
père et le sentiment de notre propre dignité ne nous
permettent pas de laisser sans réponse.
C'est le mot de bienveillance.
La bienveillance ne trouve s'exercer que là où
le droit n'existe pas. Or notre droit se fonde ici sur
l'autorité des lois, et la justice du pays l'a consacré,
jusqu'au jour où la justice elle-même a dû s'incliner
devant la force.
La bienveillance, qui nie le droit, est dortc une
nouvelle attaque la mémoire de notre père, et nous
devons la repousser.