JOURNAL D'YPItES ET DE L'ARRONDISSEMENT. H-1,585. 10 Année. Jeudi, 10 Juillet 18S«. Vires acquirit eundo. ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. Provinces,4 francs. I Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit INSERTIONS Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne 30 centimes. être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Tpres, 9 Juillet. Les nouvelles politiques qui nous viennent de Fraoce, sont fort peu importantes, et elles continueront apparemment avoir ce caractère jusqu'au moment où l'espèce de congrès annoncé pour avoir lieu Bregentz, dans le Tyrol alle mand, sera devenu une réalité. Si, en effet, ce congrès a lieu, il fournira la preuve que le gouvernement français est sur le point de se rallier sur beaucoup de points celui d'Autriche par rapport la question ita lienne. On va jusqu'à prétendre que le roi de Wur temberg, le roi de Saxe, et plusieurs autres princes allemands seraient également appelés aux conférences de Bregentz, les affaires d'Alle magne exigeant certaines modifications au gré de l'Autriche. Ce serait là un fait bien grave s'il se réalisait, la Prusse ne se laisserait pas jouer par sa rivale, sans lâcher d'opposer ligue contre ligue; elle ne manquerait pas d'attirer elle le Hanovre, leMecklembourg et les princes prolestants. Elle est assurée, du reste, des sympathies de la Russie. Il est supposer, néanmoins, que la France n'ira pas aussi loin dans pareille voie que le voudrait bien l'Autrichesurtout sans avoir l'Angleterre ses côtés; un pas de trop, en effet, sans l'assentiment dé cette formidable puissance maritime pourrait bien briser l'en tente cordiale, dont la France a un besoin très- urgent, malgré ses triomphes de Crimée. Peut-être cette nécessité de rester en bons termes avec l'Angleterre, engagera-t-elle aussi j l'empereur ne pas adopter pleinement la po litique autrichienne dans la question d'Italie. Il pourrait, en effet, être dangereux de froisser par trop le Piémont et de 1$ pousser dans une voie où il trouverait aide et soutien chez tous les peuples de l'Italie, et peut-être plus que de la sympathie de la part de l'Angleterre. Déjà un fait, qui ne manque pas de gravité, vient de prouver que les Autrichiens ne possè dent même pas les sympathies des gouverne ments italiens, qu'ils prétendent cependant ga- LE MEILLEUR AHIII (suite.) ,i\ Cependant l'huissier, tapi dans le fond de la voiture, et la main sur la poignée de la portière, guettait sa proie depuis une heure derrière le store perfidement baissé. En voyant l'usurier reparaître seul, il se montra tout entier. Eh bien demanda-t-il. Vous pouvez vous en aller. Et le fiacre? Vous le paierez. La première pensée de M. Benn fut d'aller sur-le-champ toucher le montant de sa traite. "Par un hasard provi dentiel, le 17 octobre était un dimanche, et les études de notaires se trouvaient fermées. M. Benn avait tant éprouvé d'émotions depuis vingt-quatre heures, qu'il ne possédait plus son calendrier. Il s'en revint donc, la téte basse et fort indécis sur ce qu'il avait faire. Sa visite Victor lui inspirait une telle épouvante, que, dans l'ex- ces de son tremblement, son corps frappait alternative ment toutes les parois de son habit, /nalgré son ampleur. Cependant il fallait bien se résoudre cette visite, yictor, encouragé par la lettre de la veille, pouvait ée rendre chez M. Auvray, et, sans aucun doute, il valait mieux desabuser d'avance le jeune homme que de le laisser s exposer l'humiliation et au désenchantement cruel qui 1 attendaient chez le négociant. rautir contre l'anarchie la duchesse de Parme ne vient-elle pas de se mettre en opposition ouverte avec les autorités militaires comman dant les troupes autrichiennes qui occupent se» États? Aussi, une brigade est venue marches forcées de Milan sur le Pô, apparemment pour mettre, en cas de besoin, la duchesse régente la raison, aussi bien que ses peuples. A Naples, dans les Légations, dans la Toscane, et même en Lombardie, on est mécontent; par tout on se soulèverait du moment où l'on se croirait assuré quç le mouvement insurrection nel serait secondé par le Piémont c'est là un fait incontestable: il faudra donc se résoudre prendre une résolution quelconque pour faire cesser des dangers permanents. L'Angleterre, s'il faut ajouter foi ses jour naux, voudrait intervenir conjointement avec la France, pour imposer des réformes aux souve rains italiens et conjurer de la sorte le danger, tandis que l'Autriche paraît portée avoir re cours la force ouverte pour dompter toutes les volontés. Que fera la France? lra-t-elle Bregentz fondre«a-polilique dans la politique autrichienne et ravir pour longtemps tout espoir aux peuples italiens? ou bien écou- tera-l-elle les conseils de l'Angleterre et les vœux du Piémont et adoptera-t-elle pour prin cipe la nécessité d'une régénération de l'Italie? Comme nous le disions plus haut, ces ques tions vont se résoudre sous peu. La conférence de Bregentz, si elle se réalise, pourrait donc bien amener de graves complications au lieu d'en résoudre une seule, et tout en nouant de nouvelles alliances elle pourrait eu dénouer et des plus importantes. Il—SSX^gSB—i Un incendie, dû l'imprudence, a éclaté pendant la journée du 2 de ce mois, dans une sapinière, Zonnebeke, appartenant l'État les habitants des environs sont parvenus l'é teindre en peu de temps et le dommage s'est borné peu de chose. in n mi i Un deuxième incendie, dont les suites auraient pu être funestes, et qui doit être attribué la Vraiment, pensa M. Benn, c'est dommage qu'il n'y ait pas moyen de rompre le mariage du docteur; mainte nant surtout qu'il m'a pay(é, si je pouvais faire passer la dot aux mains de M. de Corveiles, je recouvrerais mes deux créances la fois A peine M. Benn eut-il formulé cette réflexion pro fonde, qu'il ressentit intérieurement un malaise extrême, comme s'il eût été en voie de quelque laborieux enfante ment. En effet, son génie prit feu subitement et fit ex plosion. Aussitôt M. Benn partit comme un boulet de canon, et vint s'abattre en ricochant la porte de M. Au vray. 11 lui était venu une idée Quelques instants après, l'usurier était introduit. Monsieur, dit-il, je suis confus de venir vous im portuner de mes bagatelles; mais j'ai appris que vous connaissiez M. Émiie Leblay. Je le connais, en effet, répondit le négociant en toisant d'un regard surpris l'étrange personnage qu'il avait devant les yeux. Mon sieur, reprit l'usurier, je me nomme Salomon Benn. A cette révélation, M. Auvray ne put réprimer un mouvement il y avait du sang du Christ sur ce nom ac cusateur; mais M. Benn n'y prit pas garde. Je suis, continua-t-il, je suis... négociant comme vous; et, dans le temps, j'ai fait des affaires avec M. Le blay. Des affaires! demanda M. Auvray avec étonne- ment. Quelles affaires donc? M. Leblay est docteur en malveillance, a éclaté le 5 Juillet courant, Yers dix heures du soir, la toiture des étables dejla ferme de Jacques Baelde, Dranoulrepeu de temps après que le propriétaire et sa famille s'étaient mis au lit les Bâtiments étant con struits en frisé et bois et couverts en chaume, l'iucendie s'est propagé avec une telle violence que ce n'est qu'à grande peine qu'on a pu sauver les chevaux et bêtes cornes. Tout le mobilier, les instruments aratoires et quatre porcs ont été la proie des flammes. Le mobilier seul était as suré. Voici le texte de la protestation de* la prin cesse Clémentine d'Orléans. L'original, dit le Nord, auquel nous l'empruntons, est entre les mains de M. Bocber J'apprends par les journaux, monsieur, que l'Empereur vient de proposer au Corps-Législatif de voter 600,000 fr. de rente pour les enfants des princesses filles do Louis-Philippe. Je m'empresse de déclarer que le prince mon mari et moi, nous n'avons fait aucun compromis avec le gouvernement de Louis-Napoléon, récla- mé aucune faveur, aucune indemnité. Depuis les décrets du in janvier qui dépouil- laient mes frères, les enfants de mes sœurs, et moi, de l'héritage de mes aïeux, j'ai saisi toutes les occasions de prolester contre cette violation de mes droits. J'ai réclamé les biens qui m'étaient garantis par mon contrat de mariage, les proprié- tés qui m'avaient été déléguées par le Roi, mon v. bien aimé père. J'ai demandé justice, jelademan- de encore. Croyez, je vous prie, Monsieur, h Jtous mes sentiments. (Signé) clémentine n'orléans, duchesse de Ssxe-Cobourg. MM. les officiers pensionnés, les membres de l'ordre de Léopold, les décorés de la Croix de Fer, de la médaille pour actes de courage et<le dévouement et de la médaille des travailleurs industriels ou agricoles, qui désireraient assister la cérémonie du 21 juillet, sont invités se faire inscrire, avant le 12 de ce mois, au secré tariat de leur commune. MM. les bourgmestres sont priés de faire connaître, directement, au département de l'in- médecine, et je ne comprends pas... Ah! reprit l'usu rier avec un sourire malin, les jeunes gens ont quelque fois besoin d'argent, et alors... vous comprenez. Oui, monsieur, oui, je comprends maintenant, repondit Je négociant en fronçant le sourcil et en reculant son fau teuil. Eh bien, monsieur, après? Eh bien, monsieur, M. Leblay et moi nous avons donc été pendant quelque temps en compte courant ensemble mais tout-à-coup nos relations ont cessé, et M. Emile est resté mon débi teur d'une somme considérable. Ah! il vous doit de l'argent? Oui, monsieur. Et combien vous doit-il? Mais... une trentaine de raille francs, et plus. Trente raille francs! s'écria M. Auvray en se levant brus quement. Puis, s'étant rassis aussiôt Allons, monsieur, dit-il, continuez. Voyant que je ne pouvais me faire rembourser de mes avances, j'ai ob tenu un jugement de prise de corps... Un jugement! Un jugement de prise de corps contre M. Leblay. II me serait, par conséquent, facile de le châtier de sa mau vaise volonté; mais je ne voudrais pas le punir de sa mauvaise fortune. Monsieur, reprit M. Auvray, je connais peu M. Leblay; il m'a été présenté récemment par un ami commun; cependant, je vous avoue que le bien qu'on m'en a dit dément complètement vos paroles. M. Benn comprit que c'étaient des preuves qu'on lui

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Le Progrès (1841-1914) | 1856 | | pagina 1