JOURNAL DTPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. M41,588. 16* Année. Dimanche, 20 Juillet 18 56 Vires acquint eundo. LE VOL AU PORTRAIT. INTÉRIEUR. ■ri ABONNEMENTS: Ypbes (franco), par trimestre, 3 francs 50c. Pbovinces,4francs. J Le Pbocbès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne lejournal doit INSERTIONS Annonces, la ligne' 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. être a adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. ïpkes, 19 Juillet. Les fêtes qui voqt avoir lieu Bruxelles, Lundi prochain, ont fixé l'attention sur les sou venirs des premiers temps de la révolution Belge. On a rétrogradé vers 1830 et 31, pour se rendre compte de ce qui a eu lieu cette époque et surtout pour découvrir les raisons qui ont fait aboutir la révolution Belge, quand tant d'autres ont échoué. Après vingt-cinq an nées, les actes du Congrès et du Gouvernement provisoire, vus distance, ont grandi, et I on peut dire que rarement un pouvoir révolution naire a agi avec plus de modération et de tact. Il y a eu des tâches, des crimes et notamment des pillages, mais en somme, on peut s'estimer heureux de ne pas rencontrer plus d'excès. Les discussions du Congrès présentent le plus sérieux intérêt. En relisant les discours des ora teurs de cette assemblée, on s'aperçoitfque les adorateurs de la liberté en tout et pour tous ont quelque peu modifié leurs idées. Sous cet amour, si ardent de la liberté, il est impossible de ne pas deviner que ces néophytes d'une nouvelle espèce 'croyaient de -bonne foi, que seuls ils en auraient joui l'exclusion de tous. Les discours des abbés, membres du Congrès, sont incompréhensibles de nos jours et si l'orf ne savait qu'il est impossible de mettre en doute leur authenticité on croirait que des siècles nous séparent de celte époque. Aujourd'hui, ces ardentes protestations en faveur de la liber té, sont présentées comme des sabrifices offerts aux préjugés du temps et les mèfnes prêtres qui, au Congrès, préconisaient la République, aujourd'hui rentrés dans le giron de la politi que théocralique, soutiennent que le catholicis me ne peut marcher d'accord avec le régime parlementaire. Du reste, les libéraux n'ont jamais été dupes de celte tactique et les plus crairvoyajats ont parfaitement compris que le rôle joué par le (scite.) comment on devient lion, Jules de Céran, orphelin dès l'enfance, avait été élevé par son oncle, vieil ecclésiastique qui son père l'avait confié en mourant. L'oncle avait voulu donner son neveu un état; mais il était mort au moment où Jules achevait ses études, lui laissant dix mille livres de rente et le souvenir de ses conseils. Pendant quelque temps, Jules s'enferma dans une petite chambre du quartier Latin, il y conquit laborieusement son diplôme de licen cié. Malheureusement, de nos jours, les affaires ne vien nent pas trouver l'avocat. Elles laissèrent Jules chez lui. Un beau jour le dégoûtlc surprit. Sur le boulevard de Gand, où il nljn ce jOur-làrpromencr ses trop longs loi sirs, il rencontra un ami de collège; le comte de Marsan. Il lui conta ses chagrins, son intention de changer de carrière. Es-tu riche? lui demanda le comte. J'ai trente mille livres de rente, répondit Jules. A quoi es-tu 'Propre? A ricq. AJi fit de Marsan en je toisant. Alors entre au Jockey-Club. Justement, continua-t-il sans attendre la réponse dc-Jutes, nous venons de mettre la réforme le vieux comte de M...;qui se mourait d'em bonpoint. Jetc présente ce soie pour la place vacante. Le soir radine, Jules était membre du Jockey-Club. Le lendemain, de Marsan lui avait donné un tailleur, des eheyaux de course, une stalle aux Italiens. Trois jours «près, il était fiancé, moyennant quinze certts francs par mois, une danseuse en renom qui se chargea de le dé clergé catholique était d'emprunt et accepté sous la pression des événements. Aussi quand la fameuse encyclique de Grégoire XIV a paru, les plus chauds partisans de la liberté en tout et pour tous, ont refréné leur enthousiasme, pour subir la condamnation de leur conduite avec humilité et componction. Mais un fait est coastant, c'est que les liber tés octroyées par la Constitution ont jeté des profondes racines et qu'il faudrait un boule versement profond, pour modifier les institu tions politiques édifiées par le Congrès. Le Roi Léopold I a beaucoup contribué nous faire chérir nos libertés politiques, car pendant vingt- cinq années, il a loyalement régné sous l'égide de celte Constitution jurée par lui. Aussi la réaction pourra peut-être fausser quelques ga ranties politiques; mais il lui sera impossible, moins de provoquer une révolution, de sup primer là Constitution et'les libertés publiques. C'est le terrain sur lequel tous les Belges peu vent s'unir, car tous sont intéressés conserver ce qui existe, de crainte de rencontrer de nou velles aventures, qui pourraient faire retomber la Belgique dans un état de sujétion, situation pénible qui n'a cessé que depuis un quart de siècle. Lundi prochain, en l'église S1 Martin, on chantera un Te Deum, qui sera suivi par une revue-parade des troupes de la garnison.. Liste des personnes appelées faire partie du jury pour la i° série de la 3* session, s'ouvrant le 31 Juillet i8d6, et qui résident dans la circonscrip tion de l'arrondissement judiciaire d'Ypres. 1. Rom mens, Pierre, notaire, Warnéton. 2. De Vos, Charles, conseiller communal, Pope- ringhe. 3. Becquart, Charles, propriétaire, Comines. 4. Ramout, Brunon, propriétaire,Poperinghe. 5. Duiloer, Henri, marchand, Poperinghe. grossir. Jules avait été élevé par son oncle dans la crainte de Dieu et dans l'ignorance des danseuses. 11 tremblait devant une femme quand il ne pouvait pas s'enfuir son approche. Ton ami mérite le. prix Monthyon, disait la dan seuse de Marsan le lendemain du mariage. Six mois après cependant, Jules savait nouer avec à-propos, un pari excentrique et stupide. Il coiffait con venablement une casquette de jockey; il pouvait enfin travailler avec son tailleur. Mon cher enfant, lui dit un jour sa danseose, il y a six mois que nous sommes ensemble cinq mois de trop. Je n'ai jamais aimé un amant plus d'un mois. Mais j'avais promis de Marsan de faire ton éducation, ton éducation est termjnée, séparons-nous. Le congé fut accepté. Le lendemain, Jules enrégimen tait sous d'autres drapeaux le revenu de ses trente mille livres de rente. Deux mois après, il avait passé en revue le corps entier des ballets de l'Académie. Je passe les succès de salon. Un jour, il pleuvait, Jules était de mau vaise humeur. Il se prit réfléchir, ce qui ne lui était pas arrivé depuis deux ans. Puis il fit ses comptes. Ses comptes lui apprirent qu'il avait dévoré déjà trois cent mille francs. Que faire Âes quinte mille livres de rentes qui lui restaient? J'ai deux partis prendre, se dit-il. Vivre encore ainsi deux ans et me tuer après, ou me marier aujour d'hui. Le suicide .commence bien tombor dans le do maine public. Dans deux ans il n'y aura plus guère que les épiciers qui se brûleront la cervellp. Je ne peux pas, en me tuant, laisser dès souveuirs, il vaut mieux laisser des enfants. Je me marierai. On nous écrit de Poperinghe, que la société de musique du corps des sapeurs-pompiers avec sa belle tenue militaire qui lui a valu les prix de belle tenue dans différentes localités importantes, prendra part au festival du 27, Bruges. On nous assure, en outre, que ce corps de musique sera accompagné d'un fort détache ment de sapeurs-pompiers, composant ainsi en tout un corps d'environ 100 hommes. La ville de Poperinghe sera donc dignement représentée aux fêtes anniversaires données par la ville de Bruges. On écrit de Courtrai, 15 juillet Un grand malheur est arrivé ce malin la 3a barrière du chemin de fer de Courtrai Gand, un kilomètre de celte première ville, l'en* droit où le chemin de Slaeseghèm coupe le rail- way. Le garde attaché cette barrière étant absent de son poste au moment du passage du train de 11 heures, un individu de Slaeseghcm, qu'on dit être garçon brasseur, était sur le point de traverser la voie avec une petite char rette bras, lorsque celle-ci fut mise en pièces par la locomotive, et l'individu jeté ou plutôt entraîné une vingtaine de mètres de distance. Quand on le releva, il avait une jambe et un bras coupés. Ce malheureux a été transporté dans un état très-alarmant l'hôpital de notre ville. L'auteur de la pièce de poésie flamande en voyée au concours de littérature ouvert par l'arrêté ministériel du 2 mai 1856, l'occasion dir25e anniversaire du Roi, dont la devise com mence par les mots J'ai toujours aimé le bon vieux flamand, etc., est invité se faire con naître le plus tôt possible M. le ministre de l'intérieur. Et il se mariait. Certes il aimait sa future il le croyait fermement du moins. Et cependant, deux jours après son départ il laissait faire son portrait pour le compte d'une mystérieux ra iemme inconnue. Trois raisons pour qu i eut envie de la connaître. L'homme est ainsi fait. Vivex au grand jour personne no vouS voit. Cachez votre vie chacun met l'œii chez vous. L'opiniâtreté toute bretonne du peintre avait encore avivé la curiosité du lion. Chaque fois en le revoyant Jules s'était demandé Mais quelle est donc cette femme qui tient tant me posséder en effigie?' L'amour propre s'en était mêlé, dé Marsan qui il avait tout confié lui avait dit V Ce doit être une ancienne maîtresse qui a dos souvenirs et qui est en train de meubler son boudoir. Jules avait conclu en frappant sur l'épaule du peintre aux Italiens. Parbleu cet homme-là m'en dira quelque chose. Il est vrai qu'il kit ajouté en forme de remords Je saurai où va mon portrait mais je serai fidèle Valérie. Le pauvre homme! il ne comprenait pas. que ce mot là le menait droit l'infidélité, et que la curiosité est une des mille préfaces de l'amour. Blamez-Ie, si vous l'osez! Quiconque se souviendra d'être homme et d'âToir eu vingt-sept ans lui pardonnera. Que celui d'entre vous qui n'eût pas fait comme lui, lui jette la première pierre (La SKitevu prochain n\)

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1856 | | pagina 1