JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Vires acqpiritejjndo.
m° 1,594. 16" Année.
LA FÊTE DU 21 JUILLET Et LE CLERGÉ.
LE VOL AU PORTRAIT.
lATEitlElIS.
ABONNEMENTS Ypres (francd), par trimestre, 3 francs 50 c.—Provinces,4francs.
INSERTIONS Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne 30 centimes.
Le Procrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
Apres, 9 Août.
La lumière vient de se faire. Une explication
cléricale vient d'être publiée de la fête du 21
Juillet. Jusqu'ici on pouvait croire que c'était
la nation voulant acclamer le Roi qui, pen
dant vingt-cinq ans de règne, a heureusement
dirigé les destinées de la Belgique. L'on s'est
trompé. Cette fête est le symbole de l'alliance
du trône et dé l'autel, et le Roi ne pouvait êtrè
aussi chaleureusement acclamé et applaudi que
par les cinq ou six cents prêtres qui garnissaient
une estrade de la place S' Joseph.
De tout temps, il a été dans les habitudes de
certaine caste, de tirér parti des événements
heureux ou malheureux qui marquaient l'exis
tence d'une nation, et le clergé actuel n'a pas
oublié ces excellentes façons d'agir, qui lui per
mettent d'être toujours du côté du jfilus fort.
En 1830, il se promettait bien après avoir
excité le peuple faire la révolution, de la di
riger son profit exclusif et d'en confisquer les
bénéfices. Toutefois les événements h'ont1 pas
entièrement tourné au gré de ses désirs, et si
le cléricalisme a été pendant longtemps le parti
dorainant.il a été éeïipsê par le libéralisme au
grand avantage de la Belgique.
Dans les dernières fêles, le besoin s'est fait sen
tir pour le clergé catholique qui fait profession
d humilité, de se camper au premier plan d'une
fête essentiellement politique. Aussi., la presse
cléricale décrit—t—elle avec complaisànce le bon
air des évêques et des prêtres sur l'estrade où
des faits singuliers Se Sont passés, à'cè qu'elle
prétend, saris que la multitude, prôb&blérihent
frappée de cécité, lés ait rémarquèS. Ainsi les
applaudissements des cinq ou six ceuts prêtres
ont été bien plus chaleureux que les acclama
tions du peuple, et les hauts dignitaires ecclé
siastiques ont voulu porter témoignage, qu'ils
étaient romains plus d'un titre, puisqu'ils se
vantent d'avoir cultivé spontanément la claque
avec succès.
La Belgique doit se tenir pour heureuse
davuir un clergé qui a bien voulu animer îles
fêtes qui sans lui, n'étaient rien qu'une froide
étiquetteun compliment plus ou moins habi-
(suite et fin.) 'r
une nuit d'opéra.
Jules fut exact; dès uné heure du matin, il se prome
nait dans le foyer, le nez au vent, l'oreille tendiie, J'œil
art guet, flairant les masques; quêtant un signe, un sou
rire, un regard. Les masques passaient. Une main se
posa torit-à-coup sur son épaule il se retourna. Deux
dominos, l'un hleu l'autpe noiv, masqués jusqu'aux
oreilles,, étaient devant lui.
Enfin! s'écria-t-il.
Pour toute réponse; te dortuno bleu levh le doigt vers
l'horloge elle marquait deux heures cinq minutes. Phis.
se tournant vers le domino noie qui l'aceomppgnait
A trois heures ici, dit-il én le,congédiant. Et il prit
le bras de Jules. Cesl bieiv vous ?>cdcfiianda colui-ci.
Voulee-fvons qu'on veus mqntrè votre portrait? rq-
pondit une Voix rieusequ'ori devait déguiser, mais qu'il
n« reconnut pds; Voyhné; continua le dtïmiao eti vl'ame-
nanPsous unlustre, r«gai'dez-moi bien, vous en mourez
*1 envie.., Puisque Vous lie me reconnaissez pas, ajouta-
l-il après un moment de silence, causons. Causons,
repétn Joies. D'abord, pourquoi avez-vous fait faire mon
lemsni tourné et des réjouissances bruyantes
d'une signification équivoque.
Nous nous doutions que le clergé belge se
mêlait de beaucoup de choses. Mais jusqu'ici il
□'avait pas rencontré probablement l'occasion
de faire de l'enthousiasme en lieu et place de la
Nation.
Voye? donc comme on pouvait être induit
en erreur, sans la révélation de la feuille cléri
cale de Bruges! la nation pouvait croire avoir
fait une ovation au Roi. Eh bien l'on se trom
pait il n'y a que le clergé qui soit capable de
décerner des ôcations patriotiques aussi saisis
santes et potrr comble dè félicités, le clergé seul
a jeté le bouquet des fêtes àu Congrès et au
Roi.
Sous le ridicule de ces prétentions, il n'y a
pour le bon entendeur qu une conclusion tirer
de cette sotte mise en scène du clergé là où il
aurait dû tenir ne. figurer qu'à titre de sim
ples citoyens. Celte conclusion est que partout
il lui faut la première place; si elle ne lui est
pas donnée, il l'Usurpe et propage avec effron
terie des délaits qui, commentés par les bonnes
âmes, tendent établir que la Nation belge
n'est rien, que le clergé est tout et que le Roi
des Belges est l'élu de là Nation par fa grâce de
la hiérarchie catholique, pouvpjr suprême pla
nant sur l'Etat belge.
rT*1
L'inspecteur de l'enseignement moyen, M.
Gantpell, esten ville depuis quelques jours, poiir
inspecter l ééo'le moyenne ét le Collège commu
nal d'Ypres.
m i i—
La distribution solennelle des prix aux élèves
du Collège communal et de l'Ecole moyenne
de celte ville, aura lieu aux Halles, Jeudi, 14
courant, trois heures de relevée.
U 0
Nous donnons ci-après le résultat des tirages
des sociétés S' Georges (petite arbalète) et
Guillaume Tell (arc main), qui ont eu lieu
Dimanche d*. i
Société S» George».
Il y avait 79 tireurs.
L'oiseau n° l a été abattu par M. Everaérl,
Adolphe, de la société S' Sébastien, Courtrai.
portrait? Vous n'avez donc pas lu mon billet? Je fais
fine collection de mihiatfirés; j'en ai un boudoir.pléin.
C'est un caprice. J'ai exilé, pour vous faire place, un
colonel de hussards, un charmant homme'que j'ai aimé
il y a quelque vingt ans.
Jules fit un soubresaut.
Une vieille! pensa-t-il.
Un coup d'œil le rassura. La démarche était légère, le
pied leste, la voix fraîche et jeune. Évidemment on men-
tafc. ,i jtt'rio 0b ri »mv'/i .ziia
Cher domiqo, ïqpliqua-t-il en s'emparant d'une
main qu'au.Ijù ;l»issa; jç prends la suitedes affaires du
iolonei de hussards. Sans inventaire? Prenez garde,
vicomte, j'ai quarante-çmq ans.»— Je.;.n'en cjois rien,
dit Jfileâ. Tenez, voilà do méchants témoins qui Reposent
éolitr®!W>!»*.ii!n>D':i nom JeVJ xiinnimi imiol anir oUâns
Etjl désigea une,i»pcti£de cheveux parfaitement noirs
qui s'échappaient du capuchon.
Après.? J'ai.quelques cheveux poirs encore; on çn
a longtemps. Ah! vicomte, vicomte, si j etais niéelianle!
Eh bien? Je lèverais mon masque. Levez, leyevz,
beau domino. Non, vous prendriez la poste. Avec
vous. Sans moi toujours. Vous savez bien que
nous ne voyageons pas ensemble. Ali! je suis bien
Le n° 2-, par ML De Weerdt, de la société
'Groeninghe, Courtrai.
Le n° 3, par M. Vandernâeerschi de la'société
S1 Georges, Wevetghem.
Lê à0* 4^ par M Van Roosebeke, de la société
Groeninghe, Courtrai.
Le n° 5, par M. De Cuyper, Jean, de la
société S' Georges, Dixmudei
Le ri*" 6, par M. Varletfde la société S' Grçof^
ges, B,tilleul.
Et le n° 7, par M. Dé Poorter, de la société.
S' Georges, Ypres.
Société Gallfaninç Tell.
Nombre de tireurs 135.
L'oiseau n" 1 a été abattu par M. Swekels,
de la société Guillaume Tell, Yprès.
Le n° 2. par M. Naelde, de la société S1 Sé
bastien, Kèmmel.
Le n° 3, par M. Vanderhaeghe, de la société
S4 Sébastien, Elverdinghe.
Le n° 4. par M. Bayarl. de la société S1 Sé
bastien, Becelaere.
Et le n° 5, par M..Cq>udron, de la société
S1 Sébastien, yiamerlibghe.
Tout fait prévoir une prochaine et not^bFp
baisse dans le prix des denrées alicbefitairès.
Déjà celui des pommes de terre, l'un des ali
ments principaux de notre pays, est tombé de
moitié, et on est aulorisé croire qu'il dimi
nuera encore dans une forte proportion, lors
qu'on aura pu bien constater toute l'abondance
de la récolte des pommés de terre.
Divers renseignements qui nous parviennent,
constatent que, dans le nord et l'ouest de l'Eu
rope, la récolte des céréales sera très-salisfai-
sanle, et qu'elle y laissera uii excédant suffisant
pour corripeiiser le déficit qui paraît exister
dans quelques contrées du midi. Celle du seiglè,
Commencée partout eri Belgiquè', èt't'érin'ihée
dans plusieurs localités, sera fort productive.
La maturité du froment se Fait merVeiffê'; il
est de toute beaùté et lés épis sô'nt bien garnis.
Déjà les marchés en Belgique et ailleurs, subis
sent i'èffét de cet heureux retour de l'abondance;
la baisse a commencé chez nous et en~Franca,
en Allemagne et en Angleterre.
revenu des voyages, allez A propos, cher domino,
reprit Jules en désignant de nouveau la mèche accusa
trice, y a-t-il longtemps q,ue vous portez ces choyeux-là?
Depuis ma naissance, vicomte. Bah! vous en avez
de recbaqge, alors. C'étaient, s'il m'en souvient, des che
veux blonds qui faisaient le service chez vous, quand
vous passiez rue Chabrol, devaut la demeure d'un certain
Midion; un drôle que je corrigerai, entre nous. Vi
comte, je vous demande sa grâce. A uqe coudition.
Vous me donnerez la succession, toute la succession du
colonel de hussards. Du colonel de hussards lequel?
Ah ij y en a plusieurs. Que voulez-vous? reprit
le domino en baissant les yeux, il faut bien aimer qyci-
que chose au monde.
Jules sourit.
Je parle dç çeluj que j'ai fait chasser do voire bou-.
doir, dit-il. Vicomte, vous me demandez beaucoup.
4- C'est que je vous aime tant, au^si J'ai tant pensé
vous, tant voyagé pour, vous chercher, tant pleuré de ne
pas vous trouver!' Vicomte, passons. Je détenu les,
déclarations.'J'cu ai beaucoup entendu dans nia vie.
Quant vus voyages, je les connais. J'ai ma police aussi,
une police mieux faite que la vôtre. Mais de ma de
mande, qu'en diles-vpus? Rien, je l'enregistre nous