JOUItXAL D'YPRES El DE L'ÀRROYDISSEMEYT. Jf01,609. - 16e Année. Jeudi, 2 Octobre 1656. LES CHEMISES DE JEAN COUAI. Chronique politique. -*)»! h fliioq f hi»!}»*'è«ildriJ ôtimiiifiiî»»'! n.rfi :i ntj) <mmmm 'Vires acqi>ifit-6^irtda> ii ÎJ(J •SABdNNEJlENT&rYMSs tfranco)} par trimestre, 3 francs SOc.—Phovincks, 4 francs. I Li INSERTIONSf: Annonces, la ligne 4 ij, centimes. Réclames, la ligne: oO centimes, f être Le PitOGiiÉs paraît le Jeudi et le'Dimanche. Tout ce qui concerne le journal,doit adressé i'éditeurj'Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettresatfraneliie*. Vphea, V Octobre. 20««l£Jg XU6U1UOI P.-J ob ôvov/Vj'I 9up Jusb t On apus adresse la déclaration suivante, avec prière d'insertion Dimanche dr a été lu en chaire, dans toutes les églises de notre ville, et probablement dans toutes les églises du diocèse,^fln mandement de Msr l'év êque de Bruges, qui jette l'interdit sur les universités de Bruxelles et de Gand et sur quelques établissements d'enseiguement moyen du diocèse. À*î\«9i A ,ioij En parlant de l'enseignement moyen, le man dement s'exprime comme suitsi nous a vous le Chagrin de voir encore dans notre diocèse trois établissements d'instruction publique administrés au# frais de l'Étalée sous t ré ire volontairement l'influence salutaire du prin- cipe religieux et négliger pour les jeunes gens qui les fréquentent la partie la plus impor- tante de l'éducation, celle qui forme le cœur- ^Yifi Le collège communal de notre ville et l'école tmoyenne de l'État établira -jpr.es sont-^ cotn^ pris dans les trois établissements auxquels le mandement fait allusion ,„it»r c> V iV r Nous n'hésitons pas répondre NON. En effet, le collège d'Yprés est une institution communalele seul de cette catégorie qui ex iste dans le diocèse de Bruges et le mandement ne dit mot des établissements communaux de plus le collège d'Ypres, ainsi que l'école moyenne de l'état établie en notre ville, ne se sont pas soustraits volontairement k l'influence salutaire, etc. i puisque l'autorité communale comme chacun le sait, a offert au chef du diocèse d'inscrire le règlement (dit convention d'An vers) dans les règlements d'ordre intérieur de ces deux établissements d'instruction moyenne. En ce moment nous ne discutons pas, nous tirons des conséquences du texte du mande ment et des faits antérieurs et nous en con cluons que l'interdit jeté par Msr ne frappe ni le collège communal ni l'école moyenne d'Ypres. Nous sommes même portés croire qqe le mot volontairement a été expressément éerit dans le mandement pour établir une distinction entre nos deux institutions d'enseignement moyen et *- Jean Couai s'aperçut, un dimanche matin, en visitant le bahut dépositaire de son'pédulè ét dé ses"t)ippes, qu'on lui avait volé une chemise; découverte qui mit en grànd émoi la métairie du GùiHwftcux, où il servait en qualité de valet de charrue', car le paysan aime immodérément le linge» C'est, après la terre, ce qu'il connaît de plus désirable; Il passe sa vie amasser des chemises, seul objet dont il soit collectionneur. Elles sont lé produit préféré de son champ, 'l'orgueil de ses lëssives, l'orne ment de son coffre 4e noce, le témoignage de son bien- être.' <<ot 1 t fogui si 3b ifisf iiaidji El puis, vanité mise part, le linge est, pour l'habi tant des campagnes, une sorte de valeur négociable volonté, un capital; dans tout moment de gêne, porter au marché quelqueTindètil, quelques chcmîSèÉV toujours facilement convertis «rt argent,'est son recours ordinaire!. Que l'on juge, après'cela, du saisissetheril de Jean Coùâi quand il eut constaté qu'il lui manquait évidem ment une chemise dur lrS tfoie dûuzaines qu'il était déjà parvenu compléter. Quel dommage pour lui, qui, leç jours de féte, se débraillait si coraplaisamment, et met tait d habitude sa cravate autour de son chapeau, pour laissersc produire, en toute liberté, aux yeux d'un public Jjlll les établissements créés dans d'autres localités. Si notre appréciation est erronée* nous espérons qu'on voudra bien le dire; la Patrie de Bruges qui connaît les pensées intimes du chef de notre diocèseet qui publiait le mandement au moment même, OÙ l'on en donnait lecture aux fidèles, pourra, le cas échéant, rectifier, en pat laite connaissance de cause, notre interprétation, nous lui eu saurons gré, car nous aimons les positions clairement définies. Si la Pairie garde le silence, nous en pour rons conclure. que notre appréciation est exacte et foadée en tous points. y M' il i r ,r.1 f l, ii Mandement de Mgr. Malou, évéqne de Bruges, Les lauriers de Monseigneur de Gand empê chaient Monseigneur de Bruges de dormir. Il publie son tour un mandement de sa façon où il foudroie les écoles moyennes de l'état, l'U- nivcrsilé de Gand, plus l'Université libre de Bruxelles et la maçonnerie, dont par une im pardonnable distraction, Mgr., de Gand avait oublié de parler. )i .t Geque nous aimons dans ce mandement c'est sa franchise: Mgr.'Malou va dro«-3»u but. Après avoir défendu aux! parents d'envoyer leurs en fants l'Université de Gand ou de Bruxelles, ceux-là pourraient s'aviser de les envoyer Liège. Cela ne ferait pas l'affaire de l'épiscopal qui tient avant tout peupler l'Université de Louvain. Aussi Mgr. Malou dit-il tout crûment, que c'est Louvain que tput bon catholique doit faire enseigner ses enfants. Cela fait monter le rouge au visage de voir un évêque abusant de l'autorité de sa parole pour discréditer une Université au profit d'une autre qu'il patronne, n'est-ce pas? Eh bien vous n'êtes pas au bout. Après avoir fait de la réclame pôur son Univer sité, Mgr. fait ik quête, et la question de salut des âmes devient une queslion de gros sous. Mgr. saisit avec empressement 1 occasion de remercier les fidèles qui chaque année offrent une génébeuse aumône pour le soutien de l'Uni versité catholique et il conjure le Seigneur de les récompenser au centuple. C'est entendu. Pères de familles! voulez-vous Il oh yijiuip f,\ ,aM lu.il 1:9 isofijnbqa '"'9 Jfrt fairp le salut de vos eqfants, envoyez-|es l'Uni versité de Louvain. Voulez-vous faire votre propre salut, pardessus le marché? Donnez, en outre, une généreuse aumône cette Uni versité! Elle vous sera rendue au centuple dans le ciel. {Messager.) Un arrêté royal du 20 septembre accorde une pension de 2,239 fr. au sieur Griez, agent du trésor Ypres. - Il est question de là création Londres, d'un nouveau journal au capital de fondation de 500.000 liv. si, (12,500.000 fi-.), représen tées par 100,000 actions de 5 livres. Le priildi- pal but indiqué de cette nouvelle publication serait de donner un contre-poids l'influence aujourd'hui prépondérante du Times. nrniui appréciateur, le col et le devant d'une chemise en chan vre le plus pur. Il fut chercher dans toute la métairie, mais de la che mise et de son voleur point de nouvelles. Le valet de cliarruè couéhàit seul dans l'établc avec 1e vacher; quel ques soupçons planèrent sur cet enfant, Ce vachèf, nommé Jacquelet, était, dans sa petite Sphère, ce qu'on est convenu d'apfièler un enfant inté ressai»!. Doué de beaucoup de sagacité, son esprit incli nait la réflexion, plus que ne le comportaient sa con dition et son âge. Il avait douze ans, et le catéchisme de son curé, en lui donnant sur notrenalure et nos destinées dés notions convenables, venait, de lui ouvrir le champ de l'infini.'Plein d'une foi naïve, it croyait Dieu et l'âme, comme si les étoiles avaient parlé. Oisivement courihé parmi son troupeau, au bruit de mufles brou tants, qui, chaque goulée, soufflaient sur l'herbe pour en éloigner les insectes, il passait des heures et des jours songer aux choses impérissables, livrant son âme aux séductions des espérances illimitées. Indifférent la pluie, fait la froidure;'aguerri aux ténèbres; le monde sénsible ne comptait bas pour lui. Les personnes qui vivent avec le bétail gagnent, dans celte eotnpagrirel, Un développement intellectuel particu lier; soit un résultat de reflet moral qu'elles ont faire Du 18 Septembre an 1' Octobre Inclus. Un fort mouvement dé baisse, tiné panique botn- m* on dit, a eu lieu la Bourse dé Paris. Il faùt l'attribue»' tout d'abord ia crise finâdcièi'C; màis la question de Naples, les arrestations ojjéréeà 'dans Paris, dan» l'armée, et aussi do côté'de Bayonne, fet éefiiT les bruits persistants sur la maUvàise sSnté de ^Empereur y Ont certainement contribué. propos des arrestations qui se multiplient chez nos'voisins,et qui y sont en permanente,"nous avons entendu faire une observation qui ne roanqoe pas de portée. La France et l'Angleleri'e se plaignent du gouvernement napolitain; ils le qualifient de détec table, et ils allèguent en pi'euve les procès politiques, les arrestations, lés détentions prérentrées ou ré- pressives. A ce titre, le tbi de Naplea ne pourfait-il pas, lui aussi, adresser une taote l'empereur'des Français, pour lui faii'e observer que son gouverne ment ne vaut pas mieux que le sien? Maïs ce serait l'agneau montrant les dents au loup; tentative in sensée et sans l'ésultat possible. Toutefois, il y a là une queslion de moralité politique que l'ésoudra la conscience universelle, et nous savons bien qui elle condamnera. Certes, nous ne blâmons pas la police française de préndre ses précautions'contre les con spirateurs, les fauteurs de troubles, iés pbbvocaleUrs l'assassinat; mais pourquoi blâme-l-on les préchu tions que1 prend le gouvernement napolitain dans dés circonstances analogues?. La flotte française n'a pas encore quitté Toulon, pour être entendues des-àhimaux qu'elles conduisent; soit que trouvant en eux Un degré d'ïiitélligèncc diffé rent du nôtre, elles s'en aident comme d'un point d'appui et de comparaison. Cela est surtoùf vrai dés pâtres, êtres souvent contemplatifs, livrés la demi-solitude d'une existence désœuvrée, qui laisse beaucoup de place la réflexion. Et puis, on ne vit pas habituellement en plein sans qùc l'âme aussi bien qué le corps s'en ressente bien qu'immatérielle, !a pensée a besoin d'espace. Mais quoi! il s'agit ici du vacher Jacquelet, et vbilà des considérations comme sî j'aljâis parler de Moïse, de .Mahomet ou de Jeanne d'Arc, tousgardours de trou peau x, l'i air, car. i n'ont pas laissé ce monde tel qu'ils l'avaient trouvé. Donc,'quand arh'Va l'aventure de la chemise, Jacquçlet 'vivait heureux au sein des grands herbages où, chaque jour, il conduisait quarante vaèhes et le taureau, leur époux. Ce dernier s'était affectionné lui, et, bien que ce fut un animal indompté fort intraitable, vu qu'il pre nait de l'âge, sôn jeune gardien en faisait ce qu'il voulait. A ce point que, le soir, au .retour du pâturage, l'heure où les éphémères succèdent aux libellules sur les eaux, c'était toujouri sùr sa croupe qu'il'montait pour passer le gué de sortie. Assis, l'aiguillon aq point, sùr l'osseuse iéchinc de celte lourde monture, il traversait le prvmier

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Le Progrès (1841-1914) | 1856 | | pagina 1