JOURNAL D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
1,611. 16" Année.
Jeudi, 9 Octobre 1956.
Vires acquint eundo.
Chronique politique.
-Ii "Pur;vissas
ABONNEMENTS Ypbes (franco), par trimestre, 5 francs 50c. Provinces,4francs.
INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: oO centimes.
Vpres, 8 Octobre.
La nation belge a montré par vingt-cinq an
nées d'ordre et de prospérité, qu'elle pouvait
supporter une dose de liberté dont peu de peu
ples pourraient jouir sans inconvénients. Elle
est maintenant en voie de prouver, qu'elle peut
supporter de la part du clergé une série d'acles
de folie et d'audacieuse turbulence, sans sour
ciller. Les évêqûes de Gand et de Bruges, se
plaçant au-dessus des lois et sous prétexte de
religion, se mettent enopposilion avec les insti
tutions du pays et la nation ne s'en émeut pas
davantage que des excitations anarchiques qui,
en 1848, nous venaieçt d'outre-Quiévrain.
Jusqu'ici les prélats n'ont pas dépassé l'extrême
limite du droit, mais autre chose est d'abuser du
droit ou d'en user. Si toutefois ces objurgations
se traduisaient en actes, quelle différericè y au
rait-il entre la façon d'agir de l'épiscopat et les
révolutionnaires rouges?
ddi.t:
Premier régentle sieur Albert Deuoyelle,
actuellement deuxième régenl.
Deuxième régentle sieur Jèan-Baptiste Mou->
zob, actuellement troisième riigent.
Troisième régentle sieur Joseph Mouzon,
professeur agrégé de l'enseignement moyen du
degré inférieur.
Par arrêté.royal du 20 septembre, le sieur
De Brauwere, receveur des contributions direc
tes et accises Langemarck (Flandre occiden
tale), est démissionné de ses foactions avec
faculté de faire valoir ses droits la retraite.
Le Progrès paraît le Jeudi et U; Dimanche. Tout ce qui concerne le journal d
être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On.ne reçoit que les lettres affranchies.
La réouverture des cours l'Université libre
s'est faite avec une solennité peu ordinaire et
très-significative, en présence des mandements
des évêques de Gand et de Bruges. M. Verhae-
gen a prononcé un discours aussi remarquable
par l'élévation des pensées que par la modéra
tion du langage. C'est la réponse la plus con
cluante aux pastorales des prélats qui ne se sont
guères souciés de se teair dans les limites des
convenances, et on doit féliciter M. Verhaegen
d'avoir su les observer, en répondant des ad
versaires chez qui la passion a guidé la plume.
M. Verhaegen a tracé en quelques mots la
tactique du clergé depuis 1830; il l'a dépeint
criant liberté en tout et pour tous! celte
époque et faisant volte-face eq 1832, l'appel
d'un souverain étranger, du pontife romain,
pour fausser et miner l'édifice qu'il avait con
tribué élever.
L'épiscopat tremblant en 1848, s'est redressé
audacieusement contre les droits de la nation.
Non content d'être libre, il veut restreindre la
liberté d'autrui et nous sommes arrivés au mo
ment où il démasque avec une effronterie égale
son âpre désir de domination, ses batteries anti
constitutionnelles.
Autrefois les mandements attaquaient la li
berté de la presse dont le clergé abuse pour
diffamer ceux qui ne veulent pas subir son joug.
Il n'y a pas longtemps la liberté des cultes était
combattue sous prétexte que la religion catho
lique ne pouvait tolérer des écoles mixtes.
La liberté d'enseignement si favorable aux vi
sées de domination du clergé est son tour
déclaré détestable et il ne reste qu'un pas
franchir pour l'épiscopat, c'est de se mettre
au-dessus de la nation courbée en état de ser
rage ecclésiastique et jouissant d'une prospérité
romaine.
Dans la soirée du 3 de ce mois, un incendie,
que l'on attribue la malveillance, a réduit en
cendres deux meules de froment appartenant
au sieur J. Van Vueren, cultivateur, Walou.
La perte causée par ce sinistre est de 2,600 fr.
environ.
Par arrêté royal du 29 septembre, sont nom-
tiés l'école moyenne d'Ypres
L'épiscopat travaille décidément ruiner tous
les établissements d'instruction dont il n'est pas
le maître, au profit des établissements ecclésias
tiques.
Nous apprenons de bonne source que défense
vient d'être faite tout prêtre de donner un
cours de religion dans les institutions laïques
privées; les élève* de ces iuslitulions ne seront
admis recevoir l'instruction religieuse que
dans les églises. Sont exceptés de cette mesure
les couvents-pensionnats dirigés par des con
grégations religieuses.
11 est curieux de remarquer, ce propos, la
gradation suivie par les mesures qUe l'épiscopat
a prfses depuis quelques années.
Lorsque le projet de loi sur l'enseignement
moyen fut présenté aux chambres, eu 1850,
tous les ecclésiastiques qui donnaient des cours
de religion dans les athénées et collèges com
munaux, reçurent ordre de se retirer, quoique
rien ne fût encore changé au régime de ces éta
blissements.
Lorsque la loi de 1850 fut votée, des ecclé
siastiques ne furent admis par l'épiscopat
donner l'instruction religieuse, dans des éta
blissements laïques privés, que moyennant une
autorisation spéciale.
Aujourd'hui l'interdiction est générale et ab
solue. Observateur
Un accident a eu lieu jeudi sur le chemin de
fer de Pépinsterà Spa. Après que les voyageurs
arrivés par le train de midi furent descendus
Spa, dit un journal de Verviers, et pendant
qu'on décomposait le convoi dans l'intérieur de
la station, plusieurs voilures, ayant reçu une
impulsion trop violente, se mirent descendre
la rampe qui s'étend presque sans interruption
depuis Spa jusqu'à Pépinsler. Soit qu'il n'y eût
pas de freins, soit que ces freins se soient bri
sés, le garde-convoi et les ouvriers qui se
trouvaient sur les voitures ne purent les retenir.
Entraîné sur la pente, le convoi acquit bientôt
un élan formidable.
Au moment où il arrivait Theux avec une
vitesse toujours croissante, un waggon de
marchandises que l'on était occupé charger
se rencontre sur son passage, est lancé hors de
la voie et précipité en bas du talus. La première
voitnre, dont lavant-train vole en éclats, suit
le waggon et se renverse sur lui. Les deux voi
tures suivantes sont lancées dans une direction
différente, et vont se renverser sur la gauche
du talus.
Malgré la violence du choc, aucun des ou
vriers n'a heureusement été blessé. Le garde-
convoi seul a reçu quelques contusions sans
gravité.
Samedi prochain, 11 octobre, sixième anni
versaire de la mort de notre bien-aimée reine
Louise-Marie, la famille royale fera célébrer un
service solennel en l'église de Notre-Dame de
Laeken.
Dans les environs d'Eeckeren, de Scboolen,
de Merxem et autres localités voisines, où l'on
commence, députa quelques années, cultiver
lè maïs, on en fait et) ce moment la récolte,
avec rendement de cinquante soixante-dix
hectolitres par hectare On remarque Merxem,
près la vieille barrière, dans un champ qui avait
été planté de pommes de terre hâtives, des
plants de tabac, semé au mois de juillet. L'ou
vrier, qui il appartient, peut en obtenir cinq
francs par verge, soit raison de quinze cent
vingt francs par hectare. Nous appelons l'at
tention du gouvernement et des agronomes sur
cette particularité. Le Roi n'avail-il pas raison
en recommandant ces deux cultures aux Cam-
pinois, Turnhout.
On lit dans un journal de Bruxelles
La ville a été toute remplie d'un bruit assez
grave que nous devons mentionner, mais sur
tout pour le démentir.
On a parlé de troubles qui auraient éclaté
Paris dans la journée on précisait même cer
tains faits qui donneraient une sorte de vrai
semblance des affirmations nombreuses et
persistantes pendant quelques heures, mais qui
se sont évanouies devant ta régularité dans l'ar
rivée des convois et la transmission des dépêches
électrique? habituelles.
D'ailleurs oo rie doit pas se taire tout fait
sur diverses circonstances antérieures dont la
réalité semble acquise aujourd'hui.
11 y a eu des arrestations Paris pour cause
politique, dans l'armée aussi bien que parmi
les habitants.
Des placards séditieux ont couvert les murs
plusieurs reprises, dans ces derniers temps.
Il y a du mécontentement Paris, d'abord
parce que les loyers, les subsistances, en un
mot, la vie dans son ensemble, tout se main
tient des prix excessifs. La misère augmente,
les ressources du luxe diminuent. Il y a de#
gens qui souffrent.autant de ne pouvoir satis
faire le plus léger appétit que d'autres qui
luttent contre la faim. Les besoins [du luxe ont
de la réalité, dans un certain monde, comme
les besoins de la vie.
Du 5 Octobre au 8 inclus.
En Hollande le ministre de la justice, M. Valider
Brugghen, a exposé la manière dont le nouveau
ministère s'est constitué Le Roi, touché de nom
breuses réclamations soulevées par le projet de loi
présenté par l'ancien cabinet sur l'enseignement
primaire, avait déclaré qu'il ne sanctionnerait pas
celte loi, quand même les Chambres la voteraient.
Cette déclaration formelle a entraîné la retraite de
l'ancien ministre, M. Van Reenen, et de ses collè
gues, et a eu
cabinet actuel.
pour conséquence l'avènement du